lundi 18 octobre 2010

Tout le monde n'a pas oublié Guy Môquet

" Non ", " non " à la fatalité, " non " à la soumission, " non " au déshonneur, " non " à ce qui rabaisse la personne humaine, et ce" non " continuera d’être entendu bien après leur mort parce que ce " non " c’est le cri éternel que la liberté humaine oppose à tout ce qui menace de l’asservir. Ce cri nous l’entendons encore. Ce cri, je veux que dans les écoles on apprenne à nos enfants à l’écouter et à le comprendre". Ainsi s'exprimait Notre Majesté le jour de son intronisation, en rendant hommage à Guy Môquet dont il entendait faire un modèle pour tous les jeunes qui "ne [peuvent] pas concevoir que la France reni[e] toute son histoire et toutes ses valeurs". Depuis les choses ont changé et le discours aussi : "je vous le dit comme je le pense, déclarait hier J.F. Copé, les lycéens n'ont rien à faire dans la rue. Parce qu'en vérité les lycéens dans la rue, ca veut dire des jeunes qui sont exposés à des dangers pour eux mêmes. Et moi je ne saurai trop recommander aux parents de dire aussi fermement que possible à leurs enfants qui seraient tentés d'aller manifester, que c'est dangereux pour eux!" ; avant lui Chatel, Morano et Gaudin avaient tenu des propos similaires et Sa Majesté elle même se disait choquée que des "manipulateurs" de tout poil puissent "demander sérieusement à des enfants de 16 ans de manifester". L'esprit de Guy Môquet est bien loin désormais. Pourtant, dans quelques jours, le 22 octobre, l'ultime lettre du jeune martyr de Châteaubriant devrait de nouveau être lue (en catimini ? ) dans tous les lycées de France.
Heureusement tout le monde n'a pas oublié le discours prononcé par Sarko Ier le 16 mai 2007. Et c'est le Prince Jean lui même qui a adressé à l'Elysée la lettre que nous publions aujourd'hui :

"Mon petit Papa aimé, Brave monsieur Fillon

Je ne veux pas mourir au travail ! Ce que je vous demande, toi en particulier mon petit Papa, c'est d'être moins obstinés. Je veux pouvoir partir en retraite à 60 ans, autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, je veux travailler, mais je veux vivre aussi. Mais ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que mes cotisations servent à quelque chose. J'embrasse très fort tonton Guillaume qui va se goinfrer grâce aux assurances complémentaires. J'embrasse aussi M. Woerth même si, à cause de toutes ces affaires, tu seras obligé de le renvoyer. A toi petit Papa il a fait bien de la peine et je le salue une dernière fois.
Sache que je fais de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée. 24 ans. Mes études ont été longues, même si je ne suis pas allé plus loin que la 2e année de droit. Je n'ai qu'un regret : ne pas avoir pu prendre la présidence de l'Epad. A toi petit Papa je dois pourtant mes premiers trimestres de cotisation grâce au boulot que tu m'as trouvé au Conseil Général. La vie est courte et je ne veux pas de report d'âge. Je veux que tu me promettes d'être courageux, de surmonter ta haine et renoncer à ta réforme.
Je ne veux pas en mettre davantage. Pense au petit Solal qui ne voudra sûrement pas trimer chez Darty jusqu'à 70 ans. Courage !

Votre Jeannot qui vous aime.

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