lundi 31 janvier 2011

La math...inale de Luc Chatel

Réconcilier les jeunes avec les maths et les sciences, telle est la nouvelle marotte de Luc Chatel. Invité de la matinale de France Inter, il a repris l'essentiel de ses dernières déclarations et confirmé la généralisation, dans les écoles, de séances quotidiennes de 15 à 20 mn de calcul mental, ainsi que la mise en place de modules de formation en sciences et en maths pour les instituteurs qui ont eu un cursus universitaire littéraire. Dans le secondaire, il promet la mise en place d'un "enseignement intégré des sciences et technologies" confié à un prof unique, le dispositif, actuellement expérimenté dans 50 collèges, devant être étendu à 400 établissements à la rentrée. De belles économies de postes en perspective. Par contre, interrogé sur la réforme des lycées, il a nié la suppression d'une heure de maths, d'une heure et demie de physique et d'une heure de SVT en première S, au motif que ces heures seraient simplement déplacées vers la classe de terminale où, en plus, elles devraient être renforcées par un "dispositif d'accompagnement personnalisé" pour le soutien et l'approfondissement dans les diciplines scietifiques : "il n'y a pas une levée de pression sur l'enseignement des disciplines scientifiques au lycée" a-t-il martelé.

Quand les stagiaires recrutent leurs remplaçants

Voici l'histoire d'une jeune prof qui a failli rater son stage de formation - le premier de sa vie - parce qu'elle n'avait pas de remplaçant. Pour en trouver un, elle était même prête à lui laisser son appartement...
Marie est une professeure stagiaire (elle exerce pour la première année) nouvelle mouture (...). Comme la plupart de ses jeunes collègues, sa rentrée a été éprouvante. Marie a connu son affectation six jours avant la rentrée. Pas facile pour trouver un logement, la ville où elle était nommée étant distante de 300 kilomètres de chez elle. Elle a appris les classes qu'elle aurait la veille de la rentrée. Dur pour préparer ses premiers cours. En plus, elle a deux secondes mais aussi deux premières technos, avec le bac français à la fin de l'année - or la consigne officielle était d'éviter de donner des "classes à examen" à des débutants (...). A part deux jours au siège de l'académie les 30 et 31 août - "mais c'était plutôt une réunion qu'une formation", dit-elle -, Marie a eu en tout et pour tout 4 journées de formation depuis septembre. C'est peu lorsqu'on se retrouve pour la première fois chargée de classes. Mais dans la semaine, Marie est déjà surchargée: elle a 18 heures de cours - le service normal d'un certifé - les semaines paires et 19 heures les semaines impaires, sans compter les préparations et les corrections de copies.
Aussi Marie attendait-elle avec impatience le stage de trois semaines en février, trouvé grâce à des collègues. Enfin, elle allait pouvoir analyser les problèmes qu'elle rencontre en classe, confronter son expérience avec celle d'autres stagiaires, etc.
Mais à la mi-janvier, la proviseure lui annonce qu'elle ne pourra pas la laisser partir car elle n'a pas de remplaçant - il faudra qu'elle attende la session suivante. A moins, bien sûr, que Marie s'en trouve un. Marie envoie alors un mail à un groupe d'amis : "Si vous ou l'un de vos amis, pouvez, en gros, prendre ma place pour trois semaines, je vous explique comment cela se passe. Il vous faut être titulaire d'une licence de sciences humaines (de préférence lettres). Vous faites un temps plein, dans une jolie petite ville non loin de la mer. Vous gagnez environ 1300 euros nets. Vous êtes logé gratuitement à 20 minutes du lycée". "J'étais en effet prête à laisser mon logement si la personne habitait loin et à aller vivre chez mon copain", explique-t-elle.
Coup de chance: un de ses collègues a une amie au chômage, inscrite au Pôle emploi, qui a une licence de philo - pas si loin des lettres... En plus, elle a déjà un petit peu enseigné. Le dénouement est donc heureux: Marie va pouvoir partir en stage. "Je fais mon possible pour que ce genre de situation soit connu et ne soit plus supporté par les jeunes stagiaires dans l'avenir", indique-t-elle à la fin de son témoignage.

Le blues des jeunes profs de l'Ain

Depuis la Toussaint, 84 jeunes professeurs des écoles de l’Ain sont seuls devant leur classe. Tout juste lauréats du concours, ces stagiaires ont suivi seulement quelques semaines de formation avant d’enseigner en solo
Les professeurs des écoles stagiaires viennent de suivre deux semaines de formation, en janvier, à Bourg. Mais avant cela, ils ont déjà été lâchés sur le terrain. Depuis le retour de la Toussaint, ces "apprentis" sont seuls pour faire la classe. Ils inaugurent la réforme de la formation des professeurs des écoles. Jusque-là, les lauréats du concours suivaient une année de formation avant de prendre une classe : deux tiers de cours à l’IUFM et un tiers de stage pratique. Une formule qui a été abandonnée et remplacée par un système très discuté. « Pour nous, cette réforme est mauvaise parce qu’elle marque une rupture entre la préparation du concours et l’entrée dans la vie professionnelle, explique le responsable de l’IUFM de Bourg, Georges Combier. Mais l’inspecteur a fait au mieux avec le cadre qui lui était imposé ».
En septembre, chaque inspection académique, désormais responsable de la formation, a choisi sa formule. Dans l’Ain, l’inspecteur a laissé un peu plus de temps aux stagiaires que dans d’autres départements. « On leur a fait une formation de six semaines d’entrée de jeu. Ils étaient dans des écoles d’application avec des maîtres formateurs », précise Philippe Sauret, inspecteur d’académie. Mais les syndicats dénoncent ce qu’ils appellent une « pseudo-formation » : « En un mois et demi, on leur a demandé de faire l’équivalent de ce qui se faisait en un an, explique Morgan Vincent, co-secrétaire départemental du Snu-IPP, syndicat majoritaire chez les instituteurs. En plus, ils étaient jusqu’à quatre stagiaires pour un formateur. Difficile de passer du temps devant la classe et d’être bien débriefé. » À cela s’ajoutent des prises de poste parfois compliquées. Les stagiaires devaient être sur des remplacements assez longs et surtout éviter les niveaux difficiles comme le CP et le CM2. Une promesse non tenue, puisque certains changent de classe presque tous les jours. Du côté des stagiaires, pas de démission ou de catastrophisme, mais des doutes. Au Snu-IPP, on explique recevoir de plus en plus de mails d’inquiétude. Le problème récurrent est l’absence de recul. « Ces six semaines ne nous ont pas appris à faire la classe, confie un stagiaire. On a la tête dans le guidon. On travaille dans l’urgence pour assurer les cours. On aimerait prendre plus de recul, analyser ce qu’on a fait pour voir nos erreurs, réfléchir sur les méthodes et avoir un regard extérieur. » D’autres sont dans une certaine ambiguïté, parfois déstabilisés mais très heureux d’être sur le terrain, comme cette jeune femme qui enchaîne les remplacements courts : « Je me sentais prête d’autant plus que j’avais déjà fait des stages. Ca faisait longtemps que je voulais faire ce métier. J’avais envie de commencer vite. Ca sera peut-être plus difficile pour ceux qui l’an prochain auront un master et seront propulsés encore plus rapidement que nous qui avons souvent préparé le concours à l’IUFM ». De plus, si Philippe Sauret met en avant « un accompagnement attentif et bienveillant », certains ont un sentiment de solitude. Ils font régulièrement appel à leurs collègues dans les écoles, mais voient peu leurs maîtres formateurs. « On envoie quelques mails mais on ne peut pas appeler au secours en permanence. En plus, ce n’est pas une démarche simple », concède l’un d’eux. Pour cela, l’inspecteur explique mettre en place des pôles de formation sur six lieux dans le département. Ces pôles devraient prendre forme rapidement avec des écoles d’application dans différentes circonscriptions. Mais au-delà des conditions de travail, cette réforme pose la question de la qualité de l’enseignement. Si Philippe Sauret réfute cela, syndicats et parents expriment de forts doutes.

Sophie Albanesi

Guillaume est un des enseignants stagiaires à avoir pris une classe juste après les vacances de la Toussaint. « Comme tous mes collègues, j’ai été mis sur un poste de remplaçant. Et le plus long remplacement que j’ai réalisé, c’était deux semaines. Sinon, j’ai beaucoup tourné dans des écoles pour un ou deux jours. Je prends les choses de manière positive. Je me dis que tous ces remplacements me permettent de voir plein de choses. C’est formateur, même si ça n’est pas très confortable de ne pas savoir ce qu’on fait sous deux jours. Pour ce qui est de notre formation, je suis assez pragmatique et je fais tout pour que ça se passe bien. On est tous d’accord pour dire que notre formation n’est pas la meilleure, mais on fait du mieux qu’on peut avec les moyens du bord. En plus, dans les écoles, il y a une certaine entraide entre collègues. Les plus expérimentés nous donnent des tuyaux. D’ailleurs, je me tourne beaucoup plus vers mes collègues que vers mon maître formateur, avec qui je n’ai eu que quelques contacts par courriel. Concrètement, dans les classes, ça se passe plutôt bien. Mais il nous manque un peu de recul notamment sur ce qu’on peut attendre des enfants selon leur âge. C’est un métier que nous avons choisi par vocation, donc personne n’est vraiment démotivé. Même si le contexte n’est pas idéal, on s’adapte. »

Dans le secondaire, les stagiaires sont seuls en classe depuis septembre déjà
Le sort réservé cette année aux enseignants stagiaires dans les collèges et les lycées de l’Ain n’a pas été meilleur que pour les professeurs des écoles. Dans le secondaire, c’est en septembre que les enseignants stagiaires se sont retrouvés seuls devant le tableau. Pour eux, quatre semaines de formation sont organisées de mi-février à fin mars, à cheval sur les vacances.
« Beaucoup sont en grande difficulté. Ils ne savent pas comment construire un cours, une évaluation, comment gérer les élèves… explique Nicolas Jambon, secrétaire départemental du Snes-FSU. En plus, sur 47 stagiaires dans le secondaire, 16 sont dans des situations compliquées. Ils sont par exemple dans des établissements en ZEP ou partagés entre deux établissements ». Auparavant, ces jeunes profs passaient un tiers de l’année devant les élèves et le reste en formation. Aujourd’hui sur cette cinquantaine de stagiaires plusieurs ressentent un certain mal-être. « Une grande partie n’y arrive pas et ne sait pas pourquoi. Il y a un véritable sentiment de culpabilité. Ils ont du mal à gérer la difficulté. Ils font parfois des contrôles trop longs, d’autres trop faciles par rapport au niveau… Du coup, ça peut se passer très mal avec les élèves qui ressentent ce genre de choses », ajoute Nicolas Jambon. Le responsable syndical dénonce même les quatre semaines de formation proposée. « C’est anecdotique. En plus, ça ne pourra qu’aggraver les choses puisque pendant ce temps ce sont deux étudiants en master 2 qui vont prendre chacune des classes ». Enfin, pour obtenir la titularisation, « l’évaluation » a aussi changé. La validation passera par deux rapports rédigés par le tuteur du stagiaire et le directeur de l’établissement.
( source : Le Progrès, 31 janvier 2011)

dimanche 30 janvier 2011

Bourg : les parents dénoncent les suppressions de postes

(source : Le Progrès, 30 janvier 2011)

Chatel, boss des maths, veut étaler la science

En réaction aux piètres performances de la France dans le classement Pisa (22e sur 65 pour les maths et 27e pour la culture scientifique), Chatel annonce son intention de renforcer l'apprentissage des maths et des sciences à l'école primaire. "Je vais m'attaquer à l'innumérisme, c'est-à-dire l'incapacité à réaliser les calculs de la vie courante" a déclaré le ministre. D'abord en instaurant à la prochaine rentrée des modules de formation scientifique pour les profs des écoles, ensuite en offrant des échiquiers aux écoles primaires pour développer le "raisonnement logique" des élèves, puis en ressortant les bonnes vieilles recettes de grand-mère : 15 à 20 mn de calcul mental par jour et apprentissage par coeur des tables de multiplication. Dans chaque département, deux inspecteurs seront désignés pour mettre en place ce dispositif qui devrait, à terme, permettre à la France de rafler les prix Nobel et les médailles Fields. Selon le Snuipp, "Chatel fait du neuf avec du vieux et nous ressert les recettes de Gilles de Robien" et son annonce, qui "vise juste à rassurer les parents", n'est qu'une "coquille vide, comme son souhait, le week-end dernier, de proposer l'apprentissage de l'anglais dès trois ans".
Du côté du collège, le ministre veut désormais inscrire l'enseignement des sciences dans le prolongement de "la Main à la pâte", initiée autrefois par le professeur Charpak, grand défenseur de l'apprentissage des sciences par l'expérimentation. Mais il est à craindre que Chatel confonde expérimentation scientifique et bidouillage car, une fois encore, il s'agira, avant toute chose, de supprimer des postes au détriment de la qualité de l'enseignement. Dans le collimateur, les profs de physique-chimie, de SVT et de technologie, qui devront se préparer à la trivalence, puisque Chatel propose "qu'il y ait un seul enseignant pour les sciences physiques, la chimie, les SVT et la technologie", pour que les élèves "comprennent la fluidité de la démarche scientifique". La preuve est donc faite que la soustraction est bien la seule opération que maîtrise le ministre.

Signalons en outre que l'application de la réforme des lycées aux classes de première à la prochaine rentrée devrait se traduire par une diminution du temps d'enseignement consacré aux sciences, ramené à un tiers du temps scolaire seulement, en section S... comme scientifique. Ne cherchez pas la logique entre les mesures annoncées pour promouvoir les sciences en primaire, au collège et au lycée, car il n'y en a aucune.

En comptant et en recomptant sur nos doigts, nous arrivons aujourd'hui, sans aucune retenue, à un total de
1000 posts
publiés sur le blog du Collège de Vonnas en lutte.

vendredi 28 janvier 2011

La colère des "Voisin"

(source : Le Progrès, 28 janvier 2011)
(source : Le Progrès, 30 janvier 2011)

jeudi 27 janvier 2011

Le Premier cercle se rit du dernier carré

Mardi soir, l'UMP réunissait dans les sous-sols d'un grand hôtel parisien les 300 généreux membres de son Premier Cercle de donateurs, autrefois si cher à M. Woerth - la cotisation annuelle est comprise entre 3000 et 7500 €. Pour remonter le moral de ces pauvres gens, Sarko Ier himself honora cette sauterie d'une visite surprise mais discrète, une courte apparition d'1/2 heure environ, le temps pour lui de fustiger le "scandale" de l'ISF et les 35 heures, de promettre tout plein de belles choses dans la perspective de la prochaine campagne présidentielle (car il se représente, pour ceux qui en douteraient encore) et, rigolard, de se payer les profs en rappelant triomphalement qu'il n'y avait "personne dans les rues" samedi dernier lors de leur dernière manif.

mercredi 26 janvier 2011

Calcul électoral

(source : Le Canard Enchaîné, 26 janvier 2011)

Pas de remplaçants... pas de stages !

Alors que Chatel vient d'annoncer l'instauration d'une prime au mérite pour les chefs d'établissements, certains proviseurs jouent déjà avec le feu en refusant, faute de remplaçants, que leurs stagiaires s'absentent pour suivre les périodes de formation en cours dans plusieurs académies. En agissant ainsi les imprudents montrent bien qu'il y a du sable dans les engrenages de l'Education nationale et que la réforme de la formation a été bâclée

"Ils sont pris entre le marteau et l'enclume. D'un côté, le rectorat qui leur demande d'assister à 15 jours de formation, obligatoire pour être titularisés. De l'autre, leurs chefs d'établissement qui ne veulent pas les voir partir et laisser leur classe sans enseignant pendant deux semaines. Des professeurs stagiaires dénoncent la situation inextricable dans laquelle les place la réforme de la formation des enseignants.
Exemple dans l'académie de Clermont-Ferrand. Pauline enseigne à plein temps auprès de quatre classes. Depuis la rentrée de septembre, elle a assisté à huit jours de formation seulement. Elle devait retourner à l'IUFM cette semaine mais, faute de remplaçant, son proviseur refuse de la libérer. La jeune professeur risque de perdre 60 heures de formation qu'elle estime pourtant indispensables. Ce qui agace le plus la jeune femme, c'est que cette formation était prévue depuis longtemps et que son établissement aurait pu anticiper son absence. "Nous, on a envie de travailler dans l'intérêt des élèves et je sais que l'intérêt des élèves, c'est que je bénéficie de cette formation", explique Pauline, interrogée par Europe 1.
Le constat est le même à Strasbourg, où les enseignants stagiaires devaient partir quinze jours en janvier et quinze jours en mars. Mais le SNES a affirmé mercredi que, faute de remplaçants, le recteur a préféré annuler ces formations. Dans le sud, la situation est la même. A Béziers, des professeurs ont fait front en octobre dernier pour permettre à une de leur collègue stagiaire de pouvoir assister à sa formation, raconte Le Midi Libre. Mais ce mois-ci, la jeune femme pourrait bien être obligée de "s'auto-remplacer", dénoncent les autres professeurs. Depuis la rentrée, nombreux sont les enseignants stagiaires à dénoncer les conditions dans lesquelles ils travaillent. Sans formation pratique et à temps plein, ils peinent à s’en sortir. Certains d’entre eux ont d’ailleurs déjà rendu leur tablier.
Les chefs d'établissements refusent donc de laisser partir les stagiaires en formation, pour ne pas laisser les élèves sans professeur. C'est la consigne qu'a donné le principal syndicat des proviseurs, le SNPDEN. “L’essentiel est que les élèves aient leurs heures de cours. Si le stage a lieu alors que le professeur a cours et qu’il n’est pas remplacé, la consigne est très simple, c’est celle de la continuité du service public, le professeur ne doit pas être autorisé à partir“, a déclaré son secrétaire général, Philippe Tournier.
Selon les professeurs, titulaires et stagiaires, la réforme de la formation des enseignants est responsable de cette situation. Lors de ces vœux à la culture, Nicolas Sarkozy est revenu sur le problème. "Je pense qu’il faut que nous remettions sur le chantier les éléments de formation, passer des IUFM à l’université, passer d’un niveau licence à un niveau master ne suffit pas", a-t-il déclaré.
Au ministère, on explique néanmoins qu'il s'agit de problèmes ponctuels, très locaux. La plupart des académies ont en effet pris le parti d'organiser des formations filées, une demi-journée par semaine, tout au long de l'année."
(source : S. Barnoin, N. Schulz et M-L. Combes, Europe 1, 26 janvier 2011)

Chatel primé

Chatel aurait voulu délibérement provoquer les profs qu'il ne s'en serait pas pris autrement, en annonçant hier son intention d'instaurer une prime au mérite de 6000 € pour récompenser les plus zélés des chefs d'établissements. L'affaire a certainement fait beaucoup parler dans les salles des profs, mais a aussi suscité de multiples commentaires dans les médias. De la "prime à la classe" de Libération à "la prime au manque de classe" de Guy Carlier, florilège :
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-La-prime-au-resultat-entre-au-college-et-au-lycee-_3636-1668797_actu.Htm
http://www.leprogres.fr/fr/france-monde/article/4519114/Prime-au-merite-pour-les-patrons-des-lycees-et-colleges.html

mardi 25 janvier 2011

Prime à la casse

Après les recteurs, ce sont les principaux et les proviseurs qui vont à leur tour passer à la caisse pour toucher leur part de prime à la casse de l'école. Chatel en effet annoncé aujourd'hui qu'une rémunération variable leur sera accordée tous les trois ans en fonction de leurs résultats. Le prix de la collaboration est fixé à 6000 € maximum par période triennale. On est loin des 22 000 € annuels versés au recteurs, mais la mesure est tout aussi scandaleuse. Cette décision qui s'inscrit dans le cadre d'un "système éducatif moderne" a pour but, selon Chatel, de "valoriser l'engagement personnel des acteurs de l'Education nationale" afin "d'améliorer les performances" du système éducatif.
Pour pouvoir toucher le jackpot, les responsables d'établissement seront évalués à partir de leur lettre de mission, en fonction de leur capacité à "mettre en place des contrats d'objectifs et de performance" et à mettre en oeuvre "le projet pédagogique [de leur] établissement", des "résultats scolaires" ou encore de leur "capacité à intégrer des élèves en grande difficulté".
Le Snes-FSU s'est empressé de dénoncer un dispositif mettant en place une "prime à la servilité" : "l'image que le chef d'établissement va donner, c'est quelqu'un qui est désormais dans le camp de ceux qui défendent des politiques contestées, comme les suppressions de postes ou la réforme du lycée", a estimé son co-secrétaire général Daniel Robin. Selon lui, ce n'est pas "un bon signe pour les relations" entre chefs d'établissement et professeurs. Ce pauvre Chatel n'a pas dû bien écouter son Maître. Lorsqu'il déclarait, la semaine dernière, que le "niveau de rémunération" était " la question centrale", ce n'était pas de la rémunération des bons exécutants de la politique gouvernementale que parlait Sarko Ier qui, à cette ocasion, affirmait même, sans rire, que "la rémunération de nos professeurs, c'est le chantier de l'avenir". Voilà des années que l'avenir attend, en vain, et que les profs ne cessent de voir diminuer leur pouvoir d'achat. Alors à quand une petite prime pour nous aussi, à titre de dommages et intérêts pour avoir déjà enduré trois ans et demi de sarkozysme... Nous le valons bien.

Ampère et Clair

Le collège Ampère d’Oyonnax est le seul établissement scolaire de l’Ain à tester le dispositif « Clair », un nouveau programme d’éducation prioritaire. Hier, une petite partie des enseignants (14 %) s’est mise en grève pour dénoncer les « dérives » de cette expérimentation « imposée à la rentrée dans le plus grand silence », selon Alexandre Charvier, professeur gréviste. Les inquiétudes portent essentiellement sur le recrutement des futurs enseignants. Selon les grévistes, le programme Clair « officialise la possibilité de faire appel à des contractuels non formés, mais plus flexibles et pouvant être amenés à faire beaucoup d’heures ».
Tous ont à l’esprit la récente polémique au collège Jean-Rostand d’Arbent. « Il faut que le recrutement des personnels de l’Éducation nationale reste équitable et soit basé sur le concours national », ajoute Jean-Charles Perrot, autre enseignant gréviste. Un collectif « Contre Clair » s’est d’ailleurs monté au collège. Il réunit la moitié des enseignants de l’établissement.
Depuis la rentrée, le dispositif « Clair » est expérimenté dans 105 établissements en France. Il sera vraisemblablement étendu à 2 000 écoles, collèges et lycées en septembre 2011.
(source : Le Progrès, 25 janvier 2011)

dimanche 23 janvier 2011

Premières infos sur la DHG 2011

A la prochaine rentrée le collège du Renon pourrait retrouver sa structure à 16 classes et récupérer la section qui a été supprimée cette année. Les effectifs seraient en effet à la hausse avec 119 élèves attendus en 6e (5 classes ?), 96 en 5 e, 95 en 4e et 68 en 3e, selon les premières projections. Mais ne nous réjouissons pas trop vite. En effet, on vient d'apprendre que notre DHG sera malgré tout réduite de 20 heures par rapport à celle de cette année. Une classe en plus, mais 20 heures de cours en moins, quand on sait qu'une classe de 6e "consomme" 28 heures hebdomadaires... Cherchez l'erreur !

Faible mobilisation le 22 janvier

Il faut reconnaître que la mobilisation d'hier contre "la casse du service public d'éducation" a été faible. Avec 10 000 à 13 0000 manifestants dans tout le pays, soit moins d'un contestataire par poste supprimé à la rentrée 2011 (16000 annoncés), il est évident que, pour le moment, peu de profs se sentent concernés par la catastrophe qui s'annonce pour la prochaine rentrée. Espérons que la prochaine révélation des DHG et des conséquences réellles qu'elles auront dans les collèges et des lycées suscitera une prise de conscience et débouchera sur une réelle mobilisation contre la politique éducative destructrice de Sarkozy et de Chatel.

« Élève Luc Chatel, zéro pointé ! » Le ministre de l’Éducation nationale en a pris pour son grade, hier matin, lors de la manifestation à l’appel des principaux syndicats enseignants. Au marché couvert de Bourg-en-Bresse tout d’abord, puis devant l’Inspection académique, ils étaient environ deux cent cinquante à dénoncer « la casse du service public d’éducation ».
Sujet de grogne récurrent du monde enseignant, les nouvelles suppressions de postes prévues au budget 2011, estimées à 16 000 personnes dans les établissements scolaires. Avec pour conséquences, selon les syndicats, « des classes toujours plus chargées, la fermeture possible des petits établissements de proximité, une prise en charge des élèves en difficulté par les familles qui en ont les moyens, par le biais des officines privées, la fin de la scolarisation des moins de 3 ans, la réduction du nombre de surveillants, la mise à mal de la formation continue des enseignants, la dégradation continue du remplacement des enseignants absents, et les suppressions de sections dans les lycées généraux et professionnels ». Et de dénoncer dans l’Ain : 573 élèves en plus dans les écoles, mais trois postes en moins, 332 collégiens supplémentaires et 14 postes en moins, 337 lycéens en plus, mais deux classes supprimées.
Pendant la manifestation, un faux Luc Chatel, parodié en « Cuc Lhatel, sinistre de l’éducation » a été soumis à un amusant questionnaire sur le fichage des élèves, le management des enseignants au mérite ou encore la flexibilité. Un autre enseignant a exposé sa « machine à RGPP ». Enfin les manifestants pouvaient soumettre le ministre à la fameuse « évaluation » du moment. Ils lui ont unanimement demandé de revoir sa copie !
(source : Le Progrès, 23 janvier 2011)

Le Grand Rendez-Vous de Chatel

Invité du Grand Rendez-Vous d'Europe 1 ce matin, Luc Chatel s'est exprimé sur divers sujets comme la loi Ciotti, la question des rythmes scolaires, les suppressions de postes, la formation des jeunes enseignants et l'enseignement de l'anglais. Son talent à user de la langue de bois et sa tendance à vouloir noyer le poisson dans de longs développements a irrité à plusieurs reprises ses interlocuteurs. Nous en avons cependant retenu quelques informations :
- Loi Ciotti : Chatel assume la guerre déclenchée par le gouvernement contre l'absentéisme scolaire et le lien direct que la loi établit désormais entre assiduité scolaire et solidarité nationale. Il se dit "favorable" au principe de la "suspension" - et non "suppression" - des allocations familiales à partir de 4 demi-journées d'absence par mois. Malgré l'opposition du syndicat des chefs d'établissements, qui appelle à faire de la résistance, il est persuadé que les directeurs, principaux et proviseurs joueront le jeu et procéderont aux signalements auprès des inspections académiques afin d'engager un dialogue avec les familles, la suspension n'intervenant qu'un mois plus tard, si l'absentéisme des enfants persiste. Signalons que le texte publié aujourd'hui au J.O. attribue le pouvoir de suspendre les allocs aux inspecteurs d'académie, alors que depuis 2006 il revenait aux présidents des Conseils Généraux, qui n'en avaient jamais usé.
- Rythmes scolaires : rien de nouveau. Aucune décision n'a été arrêtée à propos de la durée des vacances d'été. Chatel annonce le début d'une phase de cinq de mois de discussions préalable à une décision qui devrait être prise en juin prochain, mais rappelle que les professionnels du tourisme ne seraient pas opposés au principe du zonage pour préserver leur saison.
- Suppressions de postes : peut-on faire mieux avec moins de profs et plus d'élèves ? La réponse de Chatel est "oui", car "la quantité n'est pas la réponse aux problèmes du système éducatif". Comme à son habitude, il a rappelé que le budget de l'Education nationale est de 60,5 milliards d'euros et qu'il a augmenté de 1,6 % cette année, alors que ceux de la plupart des autres ministères ont diminué, et qu'il représente aujourd'hui 21% du budget de la nation, "ce qui est plus que dans la moyenne des pays développés". Il a aussi rappelé qu'il y aura, à la rentrée 2011, 35 000 profs de plus qu'au début des années 90 et 540 000 élèves en moins. Sur la question des remplacements et du recours de plus en plus fréquent à Pôle emploi pour pallier les absences de profs, il a rappelé que le ministère oeuvrait efficacement sur le sujet en assouplissant le dispositif de recours aux TZR qui pouvaient dorénavant être employés dans les académies voisines de la leur, et en ayant réduit le délai de carence de 14 jours à 24 heures, cet effort dans la recherche d'une meilleure réactivité étant pleinement assumé par le ministre.
- Formation : après l'autocritique de Sarkozy lors de ses voeux au monde de la culture, le fidèle Chatel se réjouit "de la portée de la parole présidentielle", mais n'entend pas revenir sur sa réforme "audacieuse et importante". La masterisation reste une priorité du gouvernement. Il n'est pas question de revenir aux IUFM. Mais il annonce la mise en place de deux modules de stages de 108 heures chacun au cours des deux années de master 1 et de master 2, de masters en alternance, et la création de "petits modules de formation thématique", du style "gestion de classe", lesquels seront étendus à la rentrée.
- Enseignement des langues : bien plus que les langues étrangères, c'est l'enseignement de l'anglais qui fait figure de priorité : "il faut réinventer l'apprentissage de l'anglais" a-t-il déclaré, sentencieux. Ami(e)s anglicistes préparez-vous à entrer dans le troisième millénaire et à utiliser les nouvelles technologies pour revoir vos pratiques pédagogiques. Car il n'est pas question d'embaucher de nouveaux profs - une pratique surannée - mais de recourir, grâce au génie d'internet, à des "locuteurs natifs" qui interviendraient dans les classes via Skype. Ceci devra être complété par des accords de partenariat passés avec des établissements anglais ou américains, afin de faciliter les échanges, pour que tout élève puisse effectuer un séjour en terre anglophone au cours de sa scolarité. Aux frais de qui ? "Mystery"... D'ailleurs l'apprentissage de la langue de Shakespeare commencerait dès trois ans, sous la responsabilité des instituteurs de la maternelle qui devront ressortir leur Harrap's et leur meilleur accent pour connecter leurs élèves avec les indispensables "locuteurs" susmentionnés. A la maison, les parents pourront ensuite poursuivre ce travail grâce au CNED qui mettrait à leur disposition tous les outils pédagogiques nécessaires "pour permettre un apprentissage à distance" de cette langue. Faut-il prévoir une prime à la casse pour des profs d'anglais devenus désormais complètement "has been" ?

samedi 22 janvier 2011

Manifestation pour la défense de l'école à Bourg-en-Bresse

Un peu plus de 200 personnes ont manifesté ce matin dans les rues de Bourg-en-Bresse et devant l'inspection académique de l'Ain, pour dénoncer la casse du service public d'éducation et la politique aveugle de suppressions de postes du gouvernement. On aurait pu s'attendre à mieux, alors que le voile commence à se lever sur les DHG calamiteuses annoncées pour la rentrée 2011. Rappelons que si 573 élèves supplémentaires sont attendus dans le primaire et 337 dans les collèges du département, trois postes de professeurs des écoles et 15 postes de profs du secondaire devraient être supprimés. Dans les écoles primaires comme dans les collèges, rares seront, en septembre prochain, les classes à moins de 28 élèves.

Les grandes vacances rabotées ?

La commission sur les rythmes scolaires s'apprêterait à remettre à Chatel un rapport d'étape dans lequel elle préconiserait un racourcissement des vacances d'été et leur réorganisation sur la base de deux zones. Dans l'une, les vacances dureraientdu 1er juillet au 15 août et, dans l'autre, du 15 juillet au 1er septembre. Si cette proposition était retenue par le ministre, elle pourrait s'appliquer à partir de l'été 2014. Les syndicats d'enseignants rejettent en bloc cette proposition mais, du côté des professionnels du tourime, on se frotte les mains et le tiroir-caisse : "dans les zones touristiques, on ne serait plus dans l'engorgement, mais dans une meilleur cohabitation entre les populations locales et les touristes, dit-on du côté de l'union des métiers et de l'industrie hôtelière. Au final, c'est aussi moins de pollution, une hausse des tarifs liée à la saison moins importante, ou un allongement des contrats de travail de nos saisonniers". Les associations de parents ne sont pas contre non plus,"à condition de respecter tout au long de l'année scolaire le principe du 7-2, sept semaines de cours, deux semaines de vacances" explique-t-on à la FCPE.

vendredi 21 janvier 2011

Livret de compétences

Ou comment mettre les profs au pas... Voici un exemple de fiche d'évaluation - ou de flicage - d'un prof de collège proposé aux chefs d'établissements pour les aider à noter administrativement leurs profs. Un bel exemple de fiche de basse police, comme on n'en avait pas vu depuis les années 40. Ne manquent que la couleur de peau, la nationalité, les préférences religieuses et sexuelles et l'appartenance à une loge maçonnique. La servilité, l'abnégation, la capacité à encaisser sans broncher les coups et les humiliations, l'absence d'esprit critique, le zèle, la lèche et la veulerie seront dûment récompensés. Voilà qui témoigne bien de l'ambiance qui règne actuellement dans l'Education nationale !
On en connaît quelques uns qui risquent le zéro pointé...

(source : Le Mammouth déchaîné)

Doléances de profs stagiaires

(source : Le Parisien -Aujourd'hui en France, 21 janvier 2011)

jeudi 20 janvier 2011

Mobilisez-vous pour l'école !

Journée nationale d'action
contre la destruction du service public d'éducation
Pour la défense de l'école
Contre les suppressions de postes, la disparition de la formation des enseignants et la surcharge des classes
samedi 22 janvier 2011 - BOURG-EN-BRESSE
10 h. 30, marché couvert

mercredi 19 janvier 2011

"Passer d'un niveau licence à un niveau master ne suffit pas"

Sarkozy serait-il en train de comprendre que la réforme de la mastérisation et de la formation des jeunes profs est une aberration ? Peut-être... Aujourd'hui, en présentant ses voeux au monde de la connaissance et de la culture, il a entrouvert une porte sur une possible révision de cette usine à gaz, concédant que "passer d'un niveau licence à un niveau master ne suffit pas". Le fait que les principaux syndicats d'enseignants aient boycotté la sauterie a peut-être eu un impact auprès de Sa Suffisance. "Je pense, a-t-il déclaré, qu'il faut que nous remettions sur le chantier les éléments de formation. Passer des IUFM à l'université, passer d'un niveau licence à un niveau master ne suffit pas (...). Mon souci, c'est de mettre devant nos enfants des professeurs mieux formés, connaissant mieux leur matière et mieux formés à l'enseignement d'une classe d'âge tellement diverse et parfois si difficile, avec la question centrale du niveau de rémunération". Question centrale, tu parles... Depuis 2007, la question de la rémunération est une véritable arlésienne, qui ressort à chaque fois que la situation se tend entre les profs et leur ministère. Attention à l'enfumage ! Sinon, à propos des suppressions de postes, Sarko assume pleinement, garde le même cap et conserve les mêmes formules : "dans la société française nous devons réfléchir autrement qu'en quantité, mais en qualité", a-t-il martelé une fois de plus, reprenant toujours la même argumentation, savoir que, depuis le début des années 1990, "il y a 600.000 enfants de moins et il y a 45.000 enseignants de plus". Cela n'empêche ni les dotations ni le nombre de postes de diminuer dans pratiquement tous les établissements, ni le nombre d'élèves par classe d'augmenter. Ainsi, dans les collèges de l'Ain, on devrait perdre une quinzaine de postes à la prochaine rentrée, voir le nombre moyen d'élèves par classe franchir partout le cap des 25 et approcher assez souvent la trentaine.

Les suppressions de postes continuent dans l'Ain

Entre les écoles et les collèges, les classes du département accueilleront à la rentrée plus de 900 élèves supplémentaires. Mais les suppressions de postes d’enseignants continuent.
Plus de 300 élèves supplémentaires sont attendus dans les collèges de l’Ain à la rentrée et 573 dans les écoles. Mais face à cette augmentation, les créations de postes ne suivent pas. La tendance est toujours à la suppression, même si l’Ain n’est pas le département le plus touché dans l’académie. Dans le premier degré, la situation est exceptionnelle cette année alors que les écoles étaient plutôt épargnées jusque-là. « On perd trois postes pour une hausse de 573 élèves. Habituellement, l’augmentation du nombre de postes suivait à peu près l’évolution démographique. C’est la première fois qu’on a un chiffre négatif », explique Morgan Vincent, secrétaire départemental du Snuipp-FSU. Une décision qui aura des conséquences sur le plan qualitatif et quantitatif. « Dans la majorité des primaires, il va falloir 28 élèves contre 25 actuellement pour ouvrir une classe. Ils risquent aussi de s’attaquer aux postes d’enseignants spécialisés qui aidaient les élèves les plus en difficulté », ajoute-t-il. Des propos que nuance l’inspecteur d’académie de l’Ain, Philippe Sauret : « Le département est bien traité et très préservé dans un contexte général de réduction des moyens budgétaires. Dans le premier degré, on rend 3 postes pour 62 sur l’académie. Il faut noter que le ratio entre le nombre d’élèves et de professeurs est plus favorable aujourd’hui que dans les années 90 ».
Pour le second degré, la tendance est aussi à la baisse. Pour les lycées généraux, 60 postes seront supprimés dans l’académie. Il faudra compter dans l’Ain avec 337 élèves en plus mais deux classes en moins. Le chiffre est de moins 40 dans les lycées professionnels. Dans l’Ain, la demande est croissante, mais 225 places seraient supprimées. Du côté des collèges, les chiffres sont discutés. Dans l’Ain, quatre postes sont supprimés. Parallèlement, 10 équivalents temps plein sont créés grâce aux heures supplémentaires. Soit, selon le rectorat, une augmentation finale de 6 équivalents temps plein. Si ce fonctionnement ne satisfait pas les syndicats, Philippe Sauret estime que ces heures apportent de la souplesse notamment pour organiser le soutien. Mais ce chiffre ne suit pas l’augmentation démographique, puisque les collèges de l’Ain attendent 332 élèves supplémentaires. De plus, le Snes-FSU estime qu’il s’agit d’une « manipulation ». « Pour comparer les chiffres, le rectorat de Lyon ne prend pas comme référence la dotation prévisionnelle de l’an dernier, mais la situation après les suppressions de moyens opérées au printemps, liées à la disparition de la formation initiale des enseignants. Ce ne sont pas des chiffres comparables », lance Nicolas Jambon, secrétaire départemental. « En comparant les dotations prévisionnelles de 2010 et 2011, on tombe à moins 264 heures qui correspondent à moins 14,5 postes en réalité ! ». À l’inspection académique, on refuse ce calcul. « Le recteur ne ment pas, explique Philippe Sauret. Certains comparent par rapport aux prévisions de l’an dernier, alors que le rectorat se base sur la réalité avec le changement de mode de gestion des stagiaires». Selon le Snes-FSU, il y a eu dans le département depuis 2005-2006, 41,5 postes supprimés pour 1 263 élèves en plus. L’inquiétude dans les collèges est la même que pour le premier degré : des classes surchargées. Dès la rentrée, il y aurait dans les collèges, en moyenne, 25,22 élèves par classe contre 23,89 il y a quatre ans. Les cours de physique ou SVT en petits groupes seraient aussi menacés. Si la répartition des suppressions n’est pas encore connue, les syndicats estiment que les gros collèges comme celui de Belley seront les plus touchés.
(source : S. Albanesi, Le Progrès, 19 janvier 2011)

mardi 18 janvier 2011

On ne voeux plus de Sarkozy !

Exaspérés par les maltraitances dont le monde de l'éducation est la victime depuis de longues années, les principales fédérations syndicales, la FSU, l’Unsa et le Sgen-CFDT, qui s'attendent, avec la révélation prochaine des DHG, à de nouvelles coupes sombres pour la prochaine rentrée, ont annoncé à l’AFP leur intention de boycotter les voeux hypocrites que Notre Ami Sarkozy doit présenter au monde de la connaissance et de la culture, demain mercredi, au Grand Palais. A quoi bon, en effet, serrer la main de celui qui vous gifle depuis tant d'années.

La réalité des recrutements de profs auprès de Pôle Emploi

Pour effectuer des remplacements, l’embauche d’enseignants contractuels peut parfois relever du casse-tête. Dans l’Ain, ce problème concerne surtout les zones « enclavées » comme le pays de Gex ou la Plastics Vallée.
Ouf de soulagement pour les parents d’élèves du collège d’Arbent. Un nouveau professeur de mathématiques vient d’intégrer l’établissement du haut Bugey. Cerise sur le gâteau, il n’a pas été recruté via Pôle emploi. Ce remplacement avait suscité la polémique, le principal ayant été contraint de faire appel à l’agence publique pour l’emploi afin d’assurer la relève d’un enseignant parti en retraite. « Finalement, un professeur remplaçant contractuel est en poste depuis lundi matin. Il dispose déjà d’une expérience et a été nommé par le rectorat pour un CDD jusqu’à la fin de l’année », explique le principal, Hervé Opagiste.
Les parents, plutôt rassurés, ne se font pas d’illusions. « Bizarrement, juste après le battage médiatique autour de cette histoire, les choses se sont brusquement accélérées », lance Stéphane Leportier, membre de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). En effet, suite à la révélation de cette affaire dans notre quotidien, plusieurs radios et chaînes de télévision avaient relayé l’information. « Cet enseignant vient de Chambéry, ajoute Stéphane Leportier. On se demande si le rectorat n’a pas déshabillé un collège pour solutionner en urgence le problème d’Arbent ». Les services du rectorat, interrogés à ce sujet, démentent tout rapport de cause à effet. « Il n’y a aucune corrélation entrela pression médiatique et ce recrutement, assure Bruno Brevet, chef de division des personnels enseignant au rectorat de Lyon. Plusieurs professeurs, titulaires comme contractuels, nous ont fait faux bond sur ce poste et nous avons exploré toutes les pistes à notre disposition. Les recrutements sur certaines zones, comme le nord du département ou le pays de Gex, sont souvent plus difficiles ».
D’ailleurs, à y regarder de plus près, le collège d’Arbent n’est pas le seul établissement du secteur à recourir à Pôle emploi. Au collège Lumière d’Oyonnax, un professeur d’anglais vient d’être remplacé. Le candidat a été dégoté au sein du « vivier » de contractuels du rectorat. Mais une annonce avait pourtant été émise sur le site de Pôle emploi. Idem au lycée Arbez-Carme d’Oyonnax, qui recherche un prof de maths. Une situation qui commence à sérieusement inquiéter les parents d’élèves. « Ce professeur, qui assurait notamment les cours à une classe de première scientifique et à deux terminales en génie électrotechnique, est absent depuis près de deux semaines maintenant, explique Sylvie Curtet, de la fédération des Parents d’élèves de l’enseignement public (Peep). Mais il s’agit d’une absence de plus de deux mois, qui était programmée longtemps à l’avance ». En réaction, la Peep et la FCPE ont envoyé des courriers au rectorat. « Il nous a été répondu qu’Oyonnax n’était pas une ville attractive, ajoute Sylvie Curtet. Nous sommes très inquiets, comme les élèves d’ailleurs. C’est une matière très importante pour eux, notamment ceux qui ont le bac à la fin de l’année ».
Autre motif d’angoisse, le possible recrutement d’un enseignant sans expérience via Pôle Emploi. « Ils vont peut-être trouver des gens disposant des connaissances nécessaires, mais rien n’assure qu’ils auront la pédagogie pour permettre aux élèves de bien assimiler les cours… »
(source : Le Progrès, 18 janvier 2011)

lundi 17 janvier 2011

Semaine d'évaluations en CM2

D'ici à vendredi, les 730 000 élèves de CM2 devraient passer les épreuves d'évaluation de français et de mathématiques. Au menu, 60 question de français et 40 de maths réparties sur deux jours, afin de mesurer, selon un système binaire acquis / non acquis, dix grandes "compétences" - le nouveau mot-tendance du volapuck Ednat : "lire", "écrire", "vocabulaire", "grammaire", "orthographe", "nombres", "calculs", "géométrie", "grandeurs et mesures", "organisation et gestion de données". Pour la troisième année consécutive, ces évaluations sont vivement contestées, à la fois par les enseignants et leurs syndicats et par les parents et leurs organisations. Ainsi la FCPE appelle "les parents d'élèves à bloquer les évaluations en refusant la transmission des résultats de leur enfant hors de la classe" par courrier, auprès de l'enseignant, du directeur de l'école et de l'inspecteur d'académie. De leur côté, la CGT et Sud Education ont déposé des préavis de grève, tandis que sur son site internet, le réseau des enseignants "désobéisseurs" (environ 2.000), appelle au "boycott" du dispositif. Le SE-Unsa dénonce un "entêtement stérile du ministère à rester sur des évaluations en milieu d'année". Quant au SNUIpp-FSU, il n'appelle pas au boycott et semble se satisfaire des "améliorations" de façade qui ont pu être apportées au système : pour 36 des 100 questions, au lieu des seuls "faux" et "juste", deux notions intermédiaires sont ajoutées, savoir "réussi partiellement avec erreur" et "réussi partiellement sans erreur", deux qualifications qui ne seront d'ailleurs pas retenues par le ministère pour la publication des résultats. Par contre, Rue de Grenelle, on reste droit dans ses bottes face aux critiques, en réaffirmant que "les évaluations sont nécessaires et utiles", tant "pour le système éducatif, car cela permet d'avoir des évaluations à toutes les échelles et des éléments de comparaison d'une année sur l'autre" que "pour les enseignants, afin qu'ils mettent en place de l'aide individualisée et des stages" pour les élèves en difficulté.
Les évaluations de l'année dernière avaient mis en évidence, dans les écoles du département de l'Ain, qu'un élève sur quatre était "encore fragile" en maths et en français à la veille d'entrer au collège, tandis qu'ils étaient 4% à ne "pas [avoir] les acquis suffisants" en français et 13 % en maths. Moins d'un sur deux en français et à peine plus d'un sur trois en maths avait cependant "des acquis solides", des résultats légèrement en retrait par rapport à ceux de 2009 (voir notre post du 27 juillet 2010).
Les 100 questions du cahier d'évaluation et leurs corrigés étaient il y a peu de temps encore téléchargeables sur le blog «Evaluator» et sur le site du Snuipp 55. Mais Chatel ayant annoncé son intention de poursuivre en justice ceux qui les avaient dévoilés, il semble que les sites en question soient désormais inaccessibles.

dimanche 16 janvier 2011

Des facs à deux vitesses : le prix de "l'excellence"

"Depuis 2007, les crédits de fonctionnement progressent de manière exceptionnelle" : la phrase a beau être écrite 80 fois - en haut de chaque page - dans le dossier de presse du ministère de l’Enseignement supérieur, l’Etat n’est pas très généreux cette année avec les universités. Les moyens de fonctionnement qu’il leur alloue augmentent de 78 millions d’euros, soit de 3% en moyenne, alors que la hausse était de 131 millions en 2010 et de 146 millions en 2009.
La ministre, Valérie Pécresse, qui présentait vendredi les budgets des universités, a tenu à rappeler que le secteur était le seul à échapper à la règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux et donc aux réductions de postes. Elle s’est aussi félicitée de la "poursuite de la dynamique" lancée par Nicolas Sarkozy, vantant les 56% d’augmentation des moyens, entre 2007 et 2011, de Lille-II - dont les effectifs étudiants ont bondi - les 50% d’Angers ou les 31% de Paris-XIII.
Mais on assiste bien à un ralentissement en 2011. De nombreuses universités vont connaître une stagnation en termes réels de leurs moyens de fonctionnement, en hausse de 1,5%, équivalent à l’inflation. En fait, seules celles devenues autonomes au 1er janvier 2011 bénéficient de hausses importantes - jusqu’à 11 % pour Grenoble-II - afin de leur permettre d’assumer les charges nouvelles qui leur incombent. Le vrai enjeu financier pour les universités est désormais le grand emprunt, rebaptisé "Investissements d’avenir". En 2011, elles vont se partager à ce titre 1,5 milliard d’euros, sur les 3,6 milliards destinés au supérieur et à la recherche, a indiqué la ministre, la différence devant aller au nucléaire, à l’espace et à l’aéronautique. Mais seules les universités dont les projets d’«excellence» auront été retenus, recevront la manne. Et les autres n’auront rien. C’est la principale critique des syndicats : le grand emprunt va creuser encore l’écart entre les grandes universités, notamment les scientifiques dotées d’une puissante recherche, et les petites. Valérie Pécresse a aussi dû reconnaître que l’autonomie avait quelques ratés. Certaines universités autonomes "n’ont pas su prévoir l’évolution de leurs masses salariales", a-t-elle regretté, et se retrouvent en déficit. Le ministère va examiner chaque cas afin de voir celles qu’il faudrait renflouer. Il compte aussi sur la "solidarité" des universités plus florissantes pour donner aux autres.
(source : V. Soulé, Libération, 15 janvier 2011)

vendredi 14 janvier 2011

La FCPE appelle au boycott des évaluations de CM2

Les années se suivent et les appréciations sont toujours aussi mauvaises pour les évaluations des élèves en classe de CM2. Lancées il y a trois ans pour permettre au gouvernement de "piloter le système éducatif", elles doivent débuter lundi dans toutes les écoles de France. Sauf que, après plusieurs syndicats enseignants, la FCPE vient d'appeler à son tour ses adhérents à bloquer l'examen : "maintenir les évaluations au mois de janvier est une erreur profonde. Il n'est pas acceptable que des enfants soient évalués sur des choses qu'on ne leur a pas encore enseignées".
Divisés en deux matières – français et mathématiques –, les tests doivent évaluer les connaissances des élèves sur le contenu des trois dernières années de programme. "Il y a, par exemple, certains temps en conjugaison, les décimaux ou la géométrie en mathématiques, explique un enseignant savoyard. Le problème, c'est qu'il faut du temps aux enfants pour acquérir ces savoirs. Avec un test en janvier, il est fort probable qu'on les interroge sur des notions qu'ils n'ont pas encore intégrées". Il y a quelques mois, le ministère de l'Education avait lancé une concertation. "Mais il n'a pas tenu compte de nos remarques, déplore Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa. Il faudrait faire ce test en septembre pour diagnostiquer les lacunes ou en juin pour réellement évaluer. Le ministre s'entête". La FCPE, elle, contre-attaque. Elle invite les parents à ne pas autoriser la transmission des résultats de leurs enfants hors de la classe.
(source : www.20minutes.fr)

Un prof de maths "express" pour le collège d'Arbent

"L'Affaire" du non remplacement, au collège d'Arbent, d'un prof de maths parti à la retraite, s'est répandue comme une traînée de poudre hier dans différents médias. Révélée par Le Progrès, l'info a en effet été relayée dans la journée par France Info, Lepost, France 3 et LCI, reportages à l'appui, et provoqué une réaction inespérée d'un rectorat qui, jusqu'alors, tardait à agir, au point de se décharger sur le chef d'établissement et sur Pôle emploi. En fin de journée, les parents d'élèves du collège Jean Rostand ont appris, ô miracle, que le remplaçant, jusqu'alors introuvable, avait été trouvé dans les heures qui avaient suivi la brève matinale diffusée sur les ondes parisiennes... et apparemment entendue rue de Grenelle. Les 75 collégiens restés en plan au retour des vacances de noël devraient donc avoir un nouveau prof à mather dès lundi.
Rappelons toutefois que dès le mois de septembre, dans une interview publiée par Le Progrès et reprise ici même le 10/09, le secrétaire départemental du Snes, Nicolas Jambon, soulignait le fait que le rectorat de Lyon n'était pas préparé à faire face aux absences de profs, faute de remplaçants disponibles et, avec la clairvoyance de Mme Irma, lisait dans le marc de son inséparable café que l'on allait au devant de grosses difficultés, notamment en mathématiques.

jeudi 13 janvier 2011

Arbent : 75 élèves privés de prof de maths

Pour assurer le remplacement d’un enseignant parti en retraite, le proviseur du collège Jean-Rostand d'Arbent est contraint de faire appel au Pôle emploi. Cette situation "ahurissante", est dénoncée par les parents d’élèves. "Nous ne sommes pas dans le cadre d’un simple congé maladie, lance Stéphane Leportier, membre de la FCPE. Ce départ était prévu de longue date".
« Il est intolérable de s’adresser au Pôle emploi pour assurer ce remplacement, ajoute un parent d’élèves. Le futur prof de nos enfants ne sera pas formé à la pédagogie et à l’enseignement ». Des démarches ont pourtant été entreprises pour assurer la continuité des cours. Sans succès. « Au mois d’octobre, nous avons signalé au rectorat qu’un remplacement devait être effectué, explique Hervé Opagiste, principal du collège. Mais aucun titulaire remplaçant n’a été trouvé. Le rectorat s’est ensuite tourné vers les professeurs contractuels ou vacataires. Des contacts ont été pris, mais ils ont tous décliné l’offre. On m’a alors demandé de passer par le Pôle emploi d’Oyonnax ». En attendant un éventuel recrutement, les cours de maths ne sont pas assurés à près de 75 élèves.
(source : Le Progrès, 13 janvier 2011)

samedi 8 janvier 2011

Portrait inspiré du comte Chatel

Cette année encore, Patrick Rambaud nous réjouit avec le quatrième tome de sa Chronique du règne de Nicolas Ier. Dès le premier chapitre, Luc Chatel, dont l'auteur rappelle la visite bidouillée dans un supermarché de Villeneuve-Le-Roi en septembre 2009 pour présenter ses Essentiels de la rentrée, a droit, sans amphigourie mais avec talent, à un hommage appuyé, digne du magnifique courtisan qu'il est. Extrait :
"Il est bon de dire un mot du comte Chatel puisqu'il se trouve naturellement sous la main. Il était boudin de figure, soit sans attrait remarquable, le cheveu rebelle même aplati, une allure bonhomme et une voix sans intonations. C'était un courtisan d'aparence simple, né outre-océan dans le Maryland mais originaire de Bayard-sur-Marne, une terre maintes fois désolée par les invasions barbares qui conférait à ses habitants une modestie dans la mise et les mots. Son père était amiral et sa mère professeur de danse, desquels il tenait à la fois l'art de naviguer malgré la houle et un certain sens de l'entrechat. Lycéen des beaux quartiers, chez les jésuites parisiens, il y acquit la façon de ne point répondre droitement aux questions qu'on lui posait, mais par le biais ou les silences, ce qui lui valut de porter la parole du Parti impérial. Comme il avait travaillé un temps dans l'industrie des cosmétiques, il excellait dans le replâtrage et le coloriage de la réalitéqu'il sa'gissait de rendre jeune et pimpante, qu'elle fût angoissante ou morose.
Le comte entra en politique où il passa sans férir, grâce aux qualités ci-dessus mentionnées, de l'emploi à l'économie, à la consommation, au tourisme, de l'industrie à l'école sans avoir le loisir de rouiller. Il fut partout laborieux, curieux, discret, et personne n'était si naïvement plaisant, personne plus continuellement divertissant, sans jamais vouloir l'être, lorsqu'il répondait aux gazetiers au nom de Notre Ploutocratique Leader. Bref, cet homme de si bonne compagnie réussit bientôt dans une Cour où il ne pouvait faire envie à quiconque.
Selon ses dires, le comte aurait volontiers été vigneron s'il n'avait point servi la cause de Notre dorable Autocrate, mais, comme nous allons le voir, lui restait plutôt du terroir la subtilité d'un bûcheron [...]. Lorsqu'il remplaça un chevalier d'Arcos sorti de l'Education, sous les sifflets des professeurs dont il projetait de réduire énormément le nombre, en demandant aux épargnés un surcroît de travail, le comte Chatel se voulut ouvert des oreilles, prompt aux rencontres cajoleuses, prêt aux arrangements avec l'air patelin du directeur des relations humaines qu'il fut."
Patrick Rambaud, Quatrième chronique du règne de Nicolas Ier, Paris, Grasset, 2011, 174 p.

vendredi 7 janvier 2011

Stagiaires : y'a p'têt' un problème... Ah bon ?

Il aura fallu attendre 4 mois pour que le ministère de l'Education nationale reconnaisse enfin - mais partiellement - l'échec de sa réforme de la formation des profs. Dans un rapport remis à Luc Chatel, la direction des ressources humaines admet que le début de carrière des nouveaux profs du secondaire a été difficile : "Plusieurs académies font remonter certaines difficultés rencontrées par les stagiaires [...]. Ils commencent à connaître, en octobre, un état de fatigue. Il leur semble difficile de concilier, dans l'urgence, l'organisation de leurs classes (préparation des cours, gestion de la classe) et leur formation. Les stagiaires estiment manquer de méthodes et du recul nécessaire pour effectuer leur travail et l'apprentissage de leur futur métier". Elle souligne également le fait que "à la date de l'enquête [en octobre], 139 stagiaires n'avaient pas encore de tuteurs dans 12 académies", 47 dans l'académie de Poitiers, 56 à Rennes et 18 à Créteil, tandis que beaucoup d'autres devaient se partager le même tuteur ou n'étaient suivi que de très loin, faute de comptabilité entre leur emploidu temps et celui de leur tuteur. Enfin, 394 jeunes profs, soit 4,5 % des stagiaires, sont affectés sur plusieurs établissements, notamment dans l'académie de Lyon, qui se trouve dans le peloton de tête des services partagés avec celles de Grenoble, Paris, Rennes et Rouen. Mais comme aucun bilan ne saurait être négatif dans l'Education nationale, réjouissons-nous que la rentrée des jeunes instits ait été "globalement positi[ve]" car, "durant les deux premiers mois de l'année scolaire, 66 signalements de stagiaires en difficulté ont été indiqués dans le 1er degré soit 0,9% des stagiaires". Alleluia ! Mais attention, une fois les bleus séparés des tuteurs chargés de les accompagner jusqu'à la Toussaint, on pouvait quand même craindre une dégradation de la situation "avec la prise de poste réelle devant élèves". Des craintes qui, depuis, se sont malheureusement révélées justifiées. Quelle sera la réaction de Chatel dans les prochains jours, ou dans les prochaines semaines ? Vraisemblablement celle de l'autruche, comme d'habitude car, selon certaines sources, aucune révision en profondeur de la réforme n'est envisagée.

mercredi 5 janvier 2011

La CGT drague la FSU

(source : Le Canard Enchaîné, 5 janvier 2011)

mardi 4 janvier 2011

Komankikoz ?

Par deux fois, en février et en octobre 2010, le député PS François Loncle (Eure) s'était inquiété, dans une question écrite adressée au minitre de l'Education Nationale, de la piètre qualité de la syntaxe présidentielle. Le député s'étonnait notamment des "difficultés à pratiquer la langue française" que semble éprouver le chef de l'Etat et s'enquérait des "dispositions" que comptait prendre le ministre pour permettre à Nicolas Sarkozy "de s'exprimer au niveau de dignité et de correction qu'exige sa fonction". Le réquisitoire était sévère : "il multiplie les fautes de langage, ignorant trop souvent la grammaire, malmenant le vocabulaire et la syntaxe, omettant les accords. Lorsqu'il s'exprime en public [il] croit judicieux de maltraiter, volontairement ou involontairement, la langue française et il s'aventure parfois à utiliser des termes à employer des termes et formulations vulgaires". La réponse au courroux parlementaire est enfin arrivée. Luc Chatel, fidèle à sa réputation, toujours prêt à tout pour rester le chouchou du prof principal, vole au secours de notre nouvel expert en imparfait du subjonctif, en expliquant que "le Président de la République parle clair et vrai, refusant un style amphigourique et les circonvolutions syntaxiques qui perdent l'auditeur et le citoyen (...). Ses paroles relèvent de la spontanéité et, au contraire d'un calcul, sont le signe d'une grande sincérité". Expressis verbis ! Ben quoi, pauv'con, t'as pas pigé qu'y parle peup' pour êt'e compris par tout l'monde.