En réaction aux piètres performances de la France dans le classement Pisa (22e sur 65 pour les maths et 27e pour la culture scientifique), Chatel annonce son intention de renforcer l'apprentissage des maths et des sciences à l'école primaire. "Je vais m'attaquer à l'innumérisme, c'est-à-dire l'incapacité à réaliser les calculs de la vie courante" a déclaré le ministre. D'abord en instaurant à la prochaine rentrée des modules de formation scientifique pour les profs des écoles, ensuite en offrant des échiquiers aux écoles primaires pour développer le "raisonnement logique" des élèves, puis en ressortant les bonnes vieilles recettes de grand-mère : 15 à 20 mn de calcul mental par jour et apprentissage par coeur des tables de multiplication. Dans chaque département, deux inspecteurs seront désignés pour mettre en place ce dispositif qui devrait, à terme, permettre à la France de rafler les prix Nobel et les médailles Fields. Selon le Snuipp, "Chatel fait du neuf avec du vieux et nous ressert les recettes de Gilles de Robien" et son annonce, qui "vise juste à rassurer les parents", n'est qu'une "coquille vide, comme son souhait, le week-end dernier, de proposer l'apprentissage de l'anglais dès trois ans".
Du côté du collège, le ministre veut désormais inscrire l'enseignement des sciences dans le prolongement de "la Main à la pâte", initiée autrefois par le professeur Charpak, grand défenseur de l'apprentissage des sciences par l'expérimentation. Mais il est à craindre que Chatel confonde expérimentation scientifique et bidouillage car, une fois encore, il s'agira, avant toute chose, de supprimer des postes au détriment de la qualité de l'enseignement. Dans le collimateur, les profs de physique-chimie, de SVT et de technologie, qui devront se préparer à la trivalence, puisque Chatel propose "qu'il y ait un seul enseignant pour les sciences physiques, la chimie, les SVT et la technologie", pour que les élèves "comprennent la fluidité de la démarche scientifique". La preuve est donc faite que la soustraction est bien la seule opération que maîtrise le ministre.
Signalons en outre que l'application de la réforme des lycées aux classes de première à la prochaine rentrée devrait se traduire par une diminution du temps d'enseignement consacré aux sciences, ramené à un tiers du temps scolaire seulement, en section S... comme scientifique. Ne cherchez pas la logique entre les mesures annoncées pour promouvoir les sciences en primaire, au collège et au lycée, car il n'y en a aucune.
En comptant et en recomptant sur nos doigts, nous arrivons aujourd'hui, sans aucune retenue, à un total de
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