vendredi 30 septembre 2011

Suppressions de postes : la nouvelle provocation de Chatel

Vingt-quatre heures à peine après une mobilisation réussie dans l’Education, l’annonce du projet de budget 2012 a provoqué hier la colère des syndicats. Indifférent aux protestations, le gouvernement a maintenu la suppression de 14 000 postes l’an prochain au nom de la réduction de la dette publique. Au total, quelque 80 000 postes auront ainsi disparu depuis 2007.
A la suite de ce que le ministère appelle un «dialogue de gestion» avec les recteurs, censé améliorer l’efficacité du système et surtout conduire à des économies, les coupes se répartissent ainsi : 5 700 postes supprimés dans le primaire, 6 550 dans le secondaire, 1 350 dans le privé et 400 dans les services administratifs. Le ministère n’a pas su dire combien on attendait d’élèves supplémentaires à la rentrée 2012. Mais avec le dynamisme démographique de la France, les effectifs devraient continuer de gonfler.
Comme les années précédentes, le ministère assure que l’on fera dans la dentelle et qu’il reste encore des marges à grignoter sans pour autant s’attaquer à la qualité de l’enseignement. Les recteurs, qui sont les personnages clés dans cette affaire, devront trouver les «leviers à actionner» pour récupérer des postes. Comme cette année, les économies porteront notamment sur les effectifs des classes qui vont continuer d’augmenter, sur les enseignants qui ne sont pas affectés à une classe - comme les Rased (maîtres spécialisés dans la difficulté scolaire) -, sur les intervenants en langues étrangères en primaire qui, selon le ministère, n’ont pas fait leurs preuves. Autres postes d’économies : les options rares, qui vont être regroupées dans un seul établissement du secteur, la scolarisation des moins de 3 ans, qui va continuer de chuter, et enfin les remplacements (...). Les écoles rurales à classe unique et toutes celles avec de faibles effectifs, dont certaines ont déjà été menacées cette année et se sont battues, risquent d’être les premières victimes [des suppressions de poste en primaire]. Si les «leviers» habituels ne suffisaient pas, le ministère a d’autres idées. Ainsi, a expliqué le directeur de cabinet du ministre Luc Chatel, il n’est pas raisonnable, financièrement, d’«avoir à cette rentrée 3 000 places vacantes de BTS (brevet de technicien supérieur) ou des classes préparatoires avec 4 ou 5 élèves». «C’est nous qui payons les professeurs», a-t-il précisé, même s’il s’agit d’enseignement supérieur.
«Il est encore temps d’agir», estime le Snuipp-FSU, principal syndicat du primaire, qui a appelé hier «les parlementaires à revoir la copie du gouvernement» en ne votant pas le budget. «Pour Luc Chatel, la vraie question aujourd’hui c’est le sur-mesure, ironise le syndicat Unsa-Education, mais cela fait longtemps que le gouvernement n’ajuste plus : il met en pièces


(source : Libération, 30 septembre 2011)

mercredi 28 septembre 2011

Les bouche-trous de l'Education nationale

« TZR » ils s’appellent, pour « Titulaires sur zone de remplacement ». Comprenez « bouche-trous ». Dans l’Ain, les cas d’école sont légions et tous plus ubuesques les uns que les autres. Il y a celui de cette prof de physique à cheval entre les collèges de Brou, Pont-de-Veyle et Bâgé, à qui le rectorat impose cinq heures de maths en plus et menace de rajouter un quatrième établissement. Ou cette prof d’italien partagée entre Miribel, Leyment et Beynost. Elle possède sans doute le don d’ubiquité puisque son planning prévoit un cours de 14 heures à 15 heures à Miribel, suivi d’un autre à Beynost… De 15 heures à 16 heures ! Après intervention de l’inspecteur d’académie, le casse-tête est en passe d’être résolu. Mais il en dit long sur la situation précaire de ces funambules de l’Éducation nationale.

Sébastien Boileau enseigne la technologie en collège depuis une dizaine d’années. Depuis quatre ans, il vit au rythme des affectations d’urgence, souvent « prévenu la veille pour le lendemain, quand ce n’est pas le lendemain de la rentrée ! » Quelques semaines à Lyon-Vénissieux, deux mois à l’Erea de Villeurbanne pour non-voyants (« sans aucune formation ! »), ou à Limas à raison de 22 heures sur cinq jours et trois heures de trajets journaliers. « À la fin, j’ai craqué ! »
Pour la première fois cette année, il juge son affectation « correcte. Je n’ai que deux établissements à Ceyzériat et Coligny, et je complète à Bâgé, mon établissement de rattachement ». Sa compagne Évelyne Allard, TZR elle aussi, dispense des cours de SVT entre Miribel et Ambérieu. Jeanne, 5 ans, suit les pérégrinations de ses parents. « Avec la petite, c’est difficile de gérer les emplois du temps. Un jour, on aimerait bien se poser. Mais aujourd’hui, les possibilités de se stabiliser sont très faibles. »


(source : Le progrès, 28 septembre 2011)

Le ras-le-bol silencieux des personnels enseignants

Une mobilisation correcte pour un grand corps malade. Un défilé désabusé et un profond désarroi

Pour une fois, ils tombent d’accord. 700 manifestants selon les syndicats, à peu près autant selon la police. Peut mieux faire. Mais la mobilisation paraît somme toute correcte pour le grand corps malade des enseignants.
La vaste intersyndicale (FO en moins, le privé compris) appelait à manifester contre les suppressions de postes dans l’Éducation nationale. Le mot d’ordre a réuni bien des banderoles. À Bourg, le Front de gauche, le NPA, le PCF, Attac ou des syndicalistes retraités, se sont joints au cortège. Les absents du jour (parents d’élèves, collégiens, lycéens…) se réservent peut-être pour les journées d’action des 6 et 11 octobre.
Celle-ci a frappé par son silence assourdissant. En dehors de la sono de la FSU qui crachote du Manu Chao, pas de chants « mani-festifs », ni de slogans revendicatifs. Entre le champ de foire et la préfecture, chacun a défilé à mots couverts, comme s’il portait le plomb du système éducatif.
« Je suis prof, fainéant, j’m’en foutiste, gréviste, incompétent, planqué, dépressif, toujours en vacances et trop payé. Prenez ma place ! » Mieux qu’un long discours, le placard provocateur du Snep (éducation physique) résume l’amertume d’une profession. « Ça fait vingt ans que j’entends ça. Maintenant, c’est pire. J’en ai ras-le-bol ! » lance l’ancien secrétaire départemental du Snep Bruno Sallet. « De plus en plus de paperasse, des élèves de plus en plus durs, de gros problèmes d’inclusion pour les Clis… » Quatre professeurs de l’école Charles-Robin de Bourg racontent leur quotidien. « Je ne me sens plus de leur dire "si tu travailles, tu auras un métier ", explique Christine Daire. Philippe Coutaz, enseignant spécialisé à l’Itep de Seillon déplore pour sa part le diktat du résultat à court terme. « Tu seras un bon citoyen plus tard, ça, ça m’intéresse. » Une vraie lubie d’enseignant…C’est ce profond désarroi qu’ils sont venus exprimer hier. On ne sait s’il a été compris. Mais il est certain qu’il dépasse largement l’équation des suppressions de postes.

(Source : Le Progrès, 28 septembre 2011)

mardi 27 septembre 2011

Une grève plutôt suivie

Les défilés contre les suppressions de postes dans l'Education nationale, à l'appel des syndicats du public et du privé, ont réuni plus de 165.000 manifestants en France, selon une première estimation communiquée par l'intersyndicale. Plus de 120.000 manifestants auraient défilé dans 72 départements et 45.000 à Paris, ont indiqué la FSU et Unsa éducation, au nom de l'intersyndicale. Près de 54% (53,75%) des enseignants du primaire et 50% de ceux du secondaire dans le public sont en grève, ont annoncé les syndicats de la FSU à la mi-journée.

En fin d'après-midi, l'émission C dans l'air revient sur la grève et la colère des enseignants : http://www.france5.fr/c-dans-l-air/societe/premiere-greve-test-34047

lundi 26 septembre 2011

Manif du 27 septembre

Comme d'habitude à Bourg-en-Bresse, la manifestation partira du marché couvert, à 14 h.30.

La rentrée des nouveaux stagiaires


Après trois semaines de formation, 34 professeurs des écoles stagiaires (PES) entrent ce matin dans leur classe un peu partout dans le département, de la maternelle au cours moyen. Ils en assureront la pleine responsabilité jusqu’en juillet mais continueront à se former. Depuis deux ans, le système de recrutement et de formation des enseignants a été refondu. Fini les deux ans à l’Institut universitaire de formation des maîtres avec formations disciplinaire et pratique, et douze semaines de stages en 2e année. Les nouveaux enseignants sont dotés d’un master 2 (bac + 5 au lieu de bac +3), ont réussi le difficile concours et les voilà déjà face aux élèves. « Ils sont affectés sur des postes vacants après des départs en retraite. On a évité les classes charnières comme le CP et le CM2 autant que possible,» explique Janique Frayer, inspectrice de l’Education nationale à Bourg. « Ils arrivent plus matures qu’au temps de l’IUFM, avec un niveau de formation universitaire important et cela se ressent ». Plus que sur les connaissances, l’enjeu se situe sur la pédagogie, la capacité à assurer une prise en charge différenciée des élèves. Leur formation par alternance repose sur une organisation complexe, variable selon les départements.
Dans l’Ain, les nouvelles recrues ont vécu les trois premières semaines dans des classes tenues par des maîtres formateurs. Là, ils sont passés de l’observation à la pratique accompagnée avec leur tuteur. « Il y a un guidage assez fort au départ et peu à peu, le maître formateur passe la main. Il y a chaque fois une analyse de la séance à partir d’une grille d’observation sur les gestes professionnels, le contenu enseigné, la démarche pédagogique… » explique Nathalie Biez, maître formateur et directrice de l’école du Peloux à Bourg. Cette semaine dans leur propre classe, les PES travailleront avec un enseignant titulaire remplaçant. Puis seront seuls au tableau. Un jour par semaine jusqu’au 16 décembre, ils reviendront auprès de leur maître formateur tuteur. « Ils pourront poser des questions pratiques sur les difficultés d’un élève, le niveau de classe, la gestion du groupe. On est dans l’immédiateté, le stagiaire ne reste pas trois mois avec sa question », dit Nathalie Biez. La formation sera ensuite collective, une semaine par mois de janvier à juin. Dans les classes, les élèves verront donc régulièrement le remplaçant : 12 titulaires remplaçants sont mobilisés sur les temps de formation des 34 stagiaires.
Des leçons ont été tirées de la précédente année : en 2010, les 80 professeurs des écoles stagiaires de l’Ain étaient remplaçants, envoyés dans différentes écoles et différents niveaux et l’alternance classe/formation n’était pas aussi rythmée. Les professeurs stagiaires seront évalués sur une dizaine de compétences en fin d’année scolaire, avant d’être titulaires ou non l’an prochain. L’an dernier, 2 sur 80 n’ont pas été titularisés et ont dû prolonger leur scolarité. L’efficacité du système de formation n’est pas encore évaluée. « On manque de recul, il faut plusieurs corps qui passent » dit Nathalie Biez.
« Il y a eu des avancées par rapport à l’an dernier après de fortes revendications, mais nous sommes déçus de cette formation des professeurs des écoles stagiaires » dit Morgan Vincent, le co-secrétaire départemental du SNUipp-FSU. Gros défaut selon le syndicat : « Les stagiaires ne vont voir qu’un seul niveau de classe. C’est une formation "clé en main" parce que l’inspection académique en avait besoin.»

Confier des élèves un ou deux jours par semaine à des étudiants qui ne sont pas professeurs des écoles stagiaires, qui n’ont pas réussi le concours et n’ont pas de pratique approfondie : une expérience dans l’Ain cette année. Début octobre, après trois jours de « formation », 22 étudiants qui n’ont pas réussi le concours l’an dernier seront salariés pour enseigner deux jours par semaine et compléter le mi-temps d’un enseignant titulaire. Ils préparent, en un an, un diplôme universitaire « métiers de l’enseignement », nouveauté expérimentée seulement dans l’Académie. Et 30 étudiants en master 2 seront aussi salariés pour remplacer en classe un titulaire une journée par semaine. Ces 50 étudiants salariés ont été choisis par une commission surtout sur leurs motivations.


Témoignages :
Adeline Rampon, 22 ans, découvre ce matin sa classe de moyenne section en maternelle à Villars-les-Dombes. Olivier Gabriel, 32 ans, effectue sa rentrée d’enseignant avec les CE2/CM1 de Treffort-Cuisiat. Trois semaines à l’école du Peloux avec une classe et un maître formateur ont été fructueuses, assuraient-ils deux jours avant, avec un léger stress et de l’impatience. « Il y a des erreurs que je ne ferai plus, parce qu’on a eu un retour tout de suite sur notre façon de prendre en main la classe », dit Adeline. « Au début on pense que ça va se faire comme ça ! Sur les contenus, il n’y a pas trop de problème, mais la méthodologie est importante et là, on a beaucoup appris : comment cadrer les élèves, comment bien utiliser les ressources entre les manuels, internet et tellement de sources ! », dit Olivier. « L’erreur la plus fréquente c’est de préparer énormément de choses et de ne pas arriver à tenir le temps imparti. J’ai tendance à beaucoup parler, ce qui finit par augmenter le volume général. J’ai appris à garder des temps de silence. » Il s’est déjà retrouvé dans la peau d’un prof de maths et SVT en collège et en centre de formation dans la Loire. Dans ses bagages : une maîtrise de biologie, deux années à la fac de médecine, trois ans d’accompagnement d’enfants handicapés comme auxiliaire de vie scolaire. Il reste bien conscient des particularités du métier, que les enfants sont différents. « On n’est pas aguerris mais on sait que les groupes classes ne sont pas homogène, il faut prévoir ceux qui avancent plus vite et ceux qui avancent moins vite ».
« Tellement contente d’avoir réussi le concours », Adeline rêve d’enseigner depuis le lycée. « On a sûrement encore beaucoup de questions à poser aux maîtres formateurs. Elles viendront une fois qu’on sera en action dans la classe, dit-elle. C’est bien d’avoir de l’alternance une fois par semaine jusqu’en décembre. L’an dernier c’était sans doute un plus gros stress pour ceux qui étaient remplaçants et avaient moins d’alternance ».


(Source : F. Python, Le Progrès, 26 septembre 2011)

mercredi 21 septembre 2011

Une rentrée réussie pour Chatel

Alors que de nombreuses écoles sont bmoquées ou occupées par des parents d'élèves en colère qui dénoncent les fermetures de classe, le ministre Chatel s'est félicité que la rentrée 2011 ait été "techniquement et administrativement réussie", faisant fi des remarques de la FCPE et des principaux syndicats d'enseignants. De son point de vue ce n'est que propagande électoraliste : "Il ne m'a pas échappé qu'il y avait des élections pour les fédérations de parents dans quelques semaines, comme il y a des élections pour les représentants des professeurs dans quelques jours (...). Ce qui est important, c'est que notre système éducatif se modernise (...) et nous nous préparons surtout au défi du monde de demain".


Sur le conditions de rentrée, voir ou revoir le reportage d'Envoyé Spécial (France 2, 22 septembre 2011) : http://www.pluzz.fr/envoye-special.html

samedi 17 septembre 2011

A lire impérativement

"Nous avons les moyens de la politique que souhaite le ministre"

Enseignants, parents et conseillers généraux avaient boycotté jeudi soir le Conseil départemental de l’Éducation nationale. Tous protestaient contre l’équation élèves en plus et enseignants en moins. Quelques heures plus tard, le nouvel inspecteur d’académie de l’Ain, Lionel Tarlet, déclarait en conférence de presse : « J’arrive dans un département où les indicateurs scolaires sont tous bons. Le taux de réussite aux examens progresse chaque année. Les classes sont bien remplies mais pas surchargées. Nous avons les moyens de la politique que souhaite le ministre. » [sic !!!] Petit aperçu des actualités dans les établissements scolaires de l’Ain.
Intégration scolaire : 400 demandes cet été
2 114 élèves handicapés et à besoins éducatifs particuliers sont accueillis dans les établissements scolaires ordinaires (2,7 % des effectifs). S’ajoutent 1 200 élèves pris en charge par des enseignants de l’Éducation nationale dans les IME (institut médico-éducatif) et les Itep (institut thérapeutique éducatif et pédagogique). Trois nouvelles classes d’intégration scolaire ont été ouvertes : à Oyonnax et Nantua, et à Bellegarde pour les troubles envahissants du comportement (autisme). En collège, une unité est créée à Villars. Soit au total 36 classes d’intégration en écoles primaires (Clis) et 22 unités d’intégration en collège (ULIS). « Nous sommes à peu près en mesure de répondre à toutes les notifications de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) », dit l’inspecteur d’académie. Il reconnaît des rentrées différées : « Quatre cents notifications de scolarisation sont arrivées en cours d’été et quand il faut des auxiliaires de vie scolaire, il faut le temps de les recruter. Donc certains enfants n’ont pas pu effectuer leur rentrée mais cela se fera. »
Rased
Trois postes des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté ont été supprimés. « Ils n’étaient pas pourvus », justifie Lionel Tarlet. Les moyens humains des Rased sont retombés à 78 spécialistes, au lieu de 100 ultérieurement. « Il y en a suffisamment pour couvrir les besoins avec les autres dispositifs complémentaires pour les élèves en difficulté », dit l’inspecteur.
Innovation à Oyonnax
Les collèges Ampère et Lumière d’Oyonnax et Jean-Rostand à Arbent, ainsi que les 23 écoles de leur secteur appliqueront cette année le programme Éclair (Écoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite). Le premier dispositif du genre. Il s’agit de travailler en réseau jugé favorable à la continuité des apprentissages. Les établissements ont une obligation d’innovation. Exemple au collège Ampère : une 6 e expérimente les cours le matin et le sport l’après-midi. « Le cadre est là mais tout reste à faire », dit Lionel Tarlet. Il annonce des « profs volontaires » et des « moyens d’encadrement supplémentaires » mais sans précision chiffrée.
Nouveaux bacs pros
Un bac pro « accompagnement, soins et services à la personne » est créé aux lycées professionnels Pardé de Bourg, à Belley, et Bichat à Nantua. Un bac pro « cuisine » est créé au lycée Saint-Exupéry de Bellegarde ; un bac pro « commercialisation et services en restauration » au lycée de Bellegarde.
Internats d’excellence
On trouve cette année 71 places labellisées « internat d’excellence » réparties dans onze lycées (8 lycées l’an dernier). Ces places doivent favoriser la scolarité d’élèves de milieu modeste, de la ville ou de la campagne. « La misère n’est pas seulement dans les quartiers urbains, elle est aussi en milieu rural où l’on mésestime cette réalité », insiste Lionel Tarlet.
Remplaçants
Des effectifs de remplaçants sont déjà utilisés en partie en classe. Pour les 1 er et 2e degrés, ces remplaçants « sont à moyens constants par rapport à la rentrée 2010 », indique l’inspection académique sans fournir de chiffres. Les organisations syndicales prédisent que cette insuffisance sera vite problématique. Lionel Tarlet se dit « confiant ».

(Source : F. Python, Le Progrès, 17 septembre 2011)

La maîtresse sans maillot de bain

(Source : Le Parisien - Aujourd'hui en France, 16 septembre 2011)


Signez le manifeste du collectif et téléchargez le calendrier sur http://ecole.depouillee.free.fr/

vendredi 16 septembre 2011

Boycott du CDEN de l'Ain

(source : Le Progrès, 16 septembre 2011)

mercredi 14 septembre 2011

Salaire des profs : Chatel critique l'OCDE

Luc Chatel, a "regretté" aujourd'hui que l'OCDE n'ait pas intégré dans ses calculs sur les salaires des enseignants leurs primes et heures supplémentaires, qui sont selon lui "un complément de revenu important" (...). Le ministre a tenu à "rappeler que le régime indemnitaire de nos professeurs représente environ 6% de leur rémunération (...) et qu'un professeur en moyenne fait 1,3 heure supplémentaire par semaine, c'est-à-dire environ 7% de temps supplémentaire donc de salaire supplémentaire défiscalisé"."Cela fait donc un écart d'environ 13 à 14% par rapport aux chiffres" retenus par l'OCDE, a-t-il résumé. Après avoir "constaté un retard dans le niveau de salaire global de nos enseignants", le gouvernement a augmenté les salaires des plus jeunes, a-t-il ajouté : "Je rappelle que nous sommes le seul pays à avoir augmenté de 10%, il y a un an, nos enseignants en début de carrière". Interrogé sur les raisons pour lesquelles seuls ceux-ci avaient été revalorisés, Luc Chatel a rappelé le "principe" de "réaffecter aux augmentations de salaire la moitié des économies réalisées" avec le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite."Chaque année, 250 millions d'euros [vont à la] revalorisation des rémunérations" des enseignants et "depuis le début de la mandature, c'est un milliard d'euros qu'on a redistribué aux enseignants, soit en heures supplémentaires, soit en primes exceptionnelles, soit en missions nouvelles, soit en augmentation en début de carrière", a-t-il précisé. Plus globalement, "les enseignements" du rapport de l'OCDE sur "la nécessité d'améliorer les performances de notre système éducatif" ne sont "pas nouveaux", a dit le ministre : "Cela valide a posteriori le choix que nous avons fait de tout miser sur la personnalisation des parcours, des pédagogies, de l'organisation du système. C'est comme ça que l'on réduira les inégalités".

(source : Le Figaro, 14 septembre 2011)

mardi 13 septembre 2011

Des profs français sous payés

On savait que les enseignants français ne roulaient pas sur l'or, loin s'en faut. Voilà une étude qui ne devrait pas leur remonter le moral en cette rentrée plutôt morose. La France est l'un des rares pays de l'OCDE où le salaire des profs est en berne totale (...). Non seulement le salaire moyen des enseignants français est inférieur à la moyenne de l'OCDE, «aussi bien pour les enseignants débutants, que pour ceux qui ont dix ou quinze ans d'expérience professionnelle», mais alors que ce salaire a augmenté (en valeur réelle) dans la plupart des pays entre 2000 et 2009, ce n'est pas le cas en France. Si l'on remonte à 1995, on constate que le salaire a augmenté partout... sauf en France et en Suisse. Or, en Suisse, «le message est différent car les enseignants sont parmi les mieux payés des pays de l'OCDE, mais en France, déjà que le salaire d'un enseignant débutant est inférieur à cette même moyenne, le fait qu'il y a aussi un recul, cela peut poser beaucoup de questions sur l'attractivité du métier d'enseignant», relève Eric Charbonnier, analyste des politiques éducatives de l'OCDE.
Le salaire moyen des enseignants du primaire (hors primes et heures supp) ayant au moins quinze ans d'expérience est en France de 33.359 dollars US (24.448 euros net, soit 2037 euros par mois), tandis que la moyenne des pays de l'OCDE est à 38.914 dollars US (28.519 euros - 2376 par mois). Pour le secondaire, le salaire moyen en France tourne autour de 26.400 euros annuels, contre 30.700 en moyenne dans l'OCDE, 33.000 euros pour les enseignants belges, 34.500 euros pour les enseignants anglais, et plus de 44.000 euros pour les Irlandais ou les Allemands. Les mieux lotis étant de loin les Luxembourgeois (81.000 euros). «Si l'on prenait en compte les heures supplémentaires et les primes, on aurait toujours ce constat où le salaire moyen des enseignants est toujours inférieur à cette moyenne des pays de l'OCDE», précise Eric Charbonnier.
A ce constat guère réjouissant, le ministre de l'Education Luc Chatel répond que le salaire de 170.000 enseignants en début de carrière a depuis été revalorisé de 10 % la première année: 153 euros nets de plus par mois depuis 2010 et 259 euros nets de plus pour les agrégés, «soit l'équivalent d'un treizième mois».

(source : Libération, 13 septembre 2011)

samedi 10 septembre 2011

(source : Le Canard Enchaîné, 7 septembre 2011)

Hollande veut recruter des profs

Hier François Hollande a promis qu’il recréerait en 5 ans, s’il était élu à l’Elysée, les dizaines de milliers de postes supprimés dans l’Education nationale depuis 2007.
«Je fais la proposition de faire une loi de programmation qui permettra de récréer des postes sur les cinq ans. On créera les 60.000 à 70.000 postes supprimés depuis 2007, a-t-il affirmé. Je prends un engagement sur 5 ans minimal», avant d'expliquer que les postes nouvellement créés seraient «affectés là où les besoins sont les plus sensibles», tout en précisant que, selon lui, «ce ne sont pas que des postes d’enseignants qu’il faudra créer mais aussi des postes d’encadrants, d’assistantes sociales, de psychologues», et des métiers «liés aux nouvelles technologies». Dans son élan, il a aussi promis d’arrêter «l’hémorragie que représente la règle du non-renouvellement d’un fonctionnaire sur 2 partant à la retraite et nous allons recréer des postes». Furieux, Luc Chatel a répliqué que «les propositions de François Hollande sont irresponsables et irréalistes. Irresponsables, parce qu'au moment où tous les pays du monde sont engagés dans la maîtrise de leurs dépenses publiques et dans la baisse de leurs déficits et de leurs dettes, M. Hollande propose à nouveau les vieilles recettes de la fuite en avant budgétaire (...). C'est aussi irréaliste, car c'est faire preuve d'une méconnaissance totale du système de recrutement des enseignants».

Mais comme on ne saurait avoir de meilleurs ennemis que dans son propre camp, Hollande a aussi eu le droit à un tacle de Martine Aubry : "Je suis contente que François Hollande fasse maintenant de l'éducation une priorité et qu'il ait changé d'avis car il y a encore quelques jours, il disait vouloir sanctuariser le budget de l'éducation à ce qu'il est aujourd'hui", a commenté l'ex N°1 du PS, pour qui il faut "remettre des enseignants oui, mais en remettre en priorité là où il y en a besoin". Entendant aller plus loin que son rival, elle assure vouloir refonder l'école : "La refondation de l'école, c'est bien sûr remettre des enseignants et des moyens, mais aussi adapter l'école à chaque enfant qui est en face de nous". Qu'on se le dise, la chasse au vote enseignant est bien ouverte dans la perpective des primaires.

jeudi 8 septembre 2011

Femmes, femmes, femmes...

Y-aurait-il trop de femmes dans l'Education nationale ? Oui, pense-t-on dans l'entourage de Sa Majesté Sarko Ier où, à en croire Le Figaro, on juge qu'il y a "trop de femmes enseignantes" et qu'il faut tendre vers "davantage d'équilibre" pour renforcer l'autorité à l'école. Des déclarations aussi stupides que bassement misogynes - mais très sarkozistes - que Luc Chatel s'est vivement empresser de démentir de matin sur Europe 1. Pressé d'étouffer ces inepties, le ministre a dénoncé une "polémique absurde" : «Je suis en désaccord total avec ces propos (...) s'ils sont exacts, car je ne considère pas qu'il y a trop de femmes dans l'enseignement, a-t-il déclaré. Je vais même vous faire une confidence, j'ai la faiblesse de penser que les femmes ont un certain sens de la pédagogie, de l'autorité, et donc je considère que cette polémique est absurde», avant de reconnaître qu'il avait eu des «des professeurs femmes» et des «patrons femmes» qui avaient une autorité que n'avaient pas parfois les hommes. Incluait-il la généreuse Liliane parmi elles ?

mardi 6 septembre 2011

La rentrée dans l'Ain

Les 60 000 écoliers du public du département ont repris le chemin de l’école hier matin. Pour les 50 000 élèves du second degré, la rentrée s’est faite entre hier et aujourd’hui, selon les niveaux et les établissements. Hier, la journée s’est déroulée sans accroc aux quatre coins du département malgré la colère des syndicats enseignants. Dans quelques écoles, les parents ont exprimé leurs inquiétudes. À Martignat, ils étaient une trentaine à manifester devant le portail de l’école maternelle pour dénoncer des classes trop chargées, avec 32 et 30 élèves. Ils ont déjà demandé une ouverture de classe, alors qu’une fermeture avait été prononcée en 2010.À Saint-Étienne-sur-Reyssouze, des parents faisaient signer une pétition hier matin pour réclamer l’ouverture d’une septième classe alors qu’ils comptabilisaient notamment 30 élèves dans une classe de CP-CE1. À Jasseron, les travaux d’aménagement et d’agrandissement de l’école ont perturbé cette rentrée, avec des classes déjà chargées selon les enseignants.
Hier en fin de journée, l’inspection d’académie devait centraliser tous les comptages effectués dans les écoles. Ce matin, le CTPD (comité technique paritaire départemental) devrait statuer sur les dernières ouvertures ou fermetures de classes. Mais aucune révolution n’est attendue. Les ajustements ne devraient pas concerner plus de cinq ou six situations.


(source : Le Progrès, 6 septembre 2011)

De son côté le nouvel Inspecteur d'Académie, M. Tarlet, fraîchement débarqué de Corse du Sud, visitait l'école de Saint-Etienne-du-Bois, qui a eu la chance cette année de bénéficier d'une ouverture de classe. Se félicitant que la rentrée "se passe dans d'excellentes conditions" , l'I.A. a déclaré : « Je découvre une situation très saine dans le département. Le nombre d’élèves par classe est vraiment raisonnable et les seuils sont dans la moyenne nationale. Les trois postes en moins pour le premier degré nous laissent un grand confort pour travailler. » Certes, on recense 41 ouvertures contre 20 fermetures de classes, mais il ne faut pas oublier que si trois postes ont été supprimés en primaire, 500 élèves de plus que l'an dernier sont inscrits dans les écoles du département.

lundi 5 septembre 2011

Hollande propose un plan d'urgence pour l'école

Visitant aujourd'hui une école primaire de Tours, François Hollande a estimé, devant des parents d'élèves et enseignants, que "la responsabilité de la gauche n'est pas de faire plaisir aux enseignants comme on le dit souvent d'une manière caricaturale, mais de donner à la France toute entière des chances supplémentaires parce c'est par son école que la France arrivera à retrouver aussi confiance en elle". Pour cela, il faut "arrêter la suppression, l'hémorragie" de postes dans l'Education nationale, selon le député de Corrèze qui a dénoncé le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux décidé par le gouvernement, rappelant qu'un fonctionnaire sur deux est un enseignant. "Il va falloir recréer des postes" avec une "programmation sur plusieurs années", a-t-il ajouté, parlant de "plan d'urgence" avec des postes en plus dès la rentrée 2012 si la gauche l'emporte, tout en appelant à "un peu de patience" car "on ne va pas recréer dès le lendemain de l'élection tous les postes qui ont été supprimés". Il souhaite aussi "répartir différemment les enseignants là où les besoins sont le plus criant". Enfin, il a dit réfléchir à "une école nationale de formation" et vouloir mener une "réflexion sur la professionalisation des métiers d'accompagnement" des enfants handicapés.

( source : AFP, 5 septembre 2011)

Le tableau noir de la rentrée dans l'Ain

Ils sont 117 116 à reprendre le chemin des classes dans le département de l'Ain. Cette rentrée s’annonce mouvementée avec déjà un appel à la grève le 27 septembre
Depuis des mois, le monde de l’enseignement évoque cette équation : plus d’élèves pour moins de professeurs. Et les syndicats ne cessent de dénoncer la « casse du service public ». Ils évoquent une rentrée « extrêmement difficile » dans l’Ain « sans aucune marge de manœuvre ». « Comme d’habitude », diront certains. Pourtant, la situation semble inédite alors que 117 116 élèves reprennent les cours dans le premier et le second degré.
La difficile équation
La rentrée 2011 est une affaire de jonglage. Ajuster pour que chaque classe ait un professeur en face. Dans l’Ain, on compte 573 écoliers supplémentaires par rapport à l’an dernier, pour trois suppressions de postes. Du jamais vu puisque les augmentations de postes suivaient jusque-là les évolutions démographiques.
Des classes plus chargées
« Dans les collèges, on aura à peu près le même nombre de classes pour 200 élèves supplémentaires et -14,5 équivalents postes », explique Nicolas Jambon, secrétaire départemental du Snes-FSU (Syndicat national des enseignements de second degré-Fédération syndicale unitaire). À tous les niveaux, les classes devraient donc être plus chargées.
Pascal Baudet, cosecrétaire départemental du SNUipp (Syndicat national unitaire des instituteurs des écoles), évoque des classes de maternelle à 32 ou 33 élèves. Autre conséquence : la diminution voire la suppression des cours en groupes. « Une collègue d’allemand à Bellegarde, qui devait avoir deux groupes pour les élèves de 6 e qui font deux langues, aura une classe de 30. C’est énorme pour un cours de langue à cet âge-là. On dit que l’allemand est en perdition. Mais on surcharge les classes et on refuse même des inscriptions », raconte Sylvie Jackowski, secrétaire générale du SE-Unsa (Syndicat des enseignants du premier et du second degré d’Unsa éducation). Un autre levier est utilisé selon les syndicats : demander des heures supplémentaires à l’année aux enseignants.
Les Rased touchés
Malgré les annonces sur la lutte contre le gros échec scolaire, les Rased (Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) dans le premier degré ont subi de plein fouet les réductions de postes. « Sur 100 postes, 19 ont été supprimés en juin dans l’Ain, précise Pascal Baudet. Les deux heures de soutien ne sont pas consacrées aux élèves les plus en difficultés pour lesquels on a besoin d’autre chose et notamment des collègues de Rased. »
De moins en moins de remplaçants
Une question déjà épineuse l’an dernier puisque le collège Jean-Rostand à Arbent passait par exemple par Pôle emploi en janvier pour recruter un professeur de mathématiques. « Il y a de moins en moins de remplaçants. C’est quasiment tendu dans toutes les matières dans le secondaire Il n’y a aucun remplaçant en italien pour les collèges et lycées du département, et seulement 11 en maths », ajoute Nicolas Jambon. Et même la source Pôle emploi se tarit sachant que beaucoup refusent par exemple d’aller dans le pays de Gex à cause du coût de la vie. Dans le premier degré on s’inquiète d’ailleurs que l’inspection ait aussi recours au Pôle emploi dès le mois de janvier.
Une formation jugée insuffisante
C’est le cheval de bataille des syndicats depuis les réformes de la formation des enseignants. « Dans le secondaire, ça sera encore pire cette année. Les stagiaires seront à temps plein et n’auront pas de temps de décharge pour se former. Même pas quatre semaines comme l’an dernier. Ils auront sans doute quelque chose les mercredis après-midi et sans rémunération », précise Nicolas Jambon. Dans les écoles, les stagiaires arriveront en responsabilité devant les classes après un mois de formation. « Ils passeront trois jours par semaine en classe et un jour avec un autre enseignant mais qui n’est pas un véritable formateur. La nouveauté c’est aussi qu’ils ne verront qu’un niveau pendant l’année », explique Pascal Baudet.
Une grève le 27 septembre
Un appel à la grève est lancé par les cinq principales fédérations (FSU, CFDT, CGT, Unsa et Sud éducation) et quatre organisations syndicales de l’enseignement privé. Une manifestation sera organisée à Bourg. Le SE-Unsa lance aussi une action pour les directeurs d’école qui ne bénéficient pas dans l’Ain d’aide administrative. Le syndicat a donné pour consigne de ne pas faire remonter les informations administratives jusqu’à fin septembre. Enfin, après un comptage aujourd’hui, un comité technique paritaire est prévu demain pour régler les derniers cas d’ouvertures ou de fermetures de classes dans le premier degré.
Le point sur les effectifs
Au total, selon les prévisions de l’académie de Lyon, 117 116 élèves sont inscrits dans les divers établissements du département pour cette rentrée 2011 :


--> 66 919 écoliers ; 60 429 élèves sont prévus dans le public du premier degré, soit une hausse de 573 enfants par rapport à 2010, [tandis que] le secteur privé enregistre, lui, une baisse de 15 élèves, ce qui porte son total d’écoliers à 6 490.

--> 50 197 élèves dans le second degré. Pour le public, les effectifs sont en hausse (+ 695). Ils sont donc 42 135 à étudier en collège ou lycée, contre 41 440 l’an dernier. Selon les prévisions, ils sont répartis comme suit : 27 234 élèves en collège et Segpa (Sections d’enseignement général et professionnel adapté) ; 3 249 en lycée professionnel ; 11 506 en lycée général et technologique ; 146 en EREA (établissements régionaux d’enseignement adapté). Les établissements privés voient également leur nombre d’élèves augmenter (+ 203). Ils seront 8 062 à effectuer leur rentrée demain, contre 7 859 en 2010. Ce qui donne : 5 933 collégiens ; 894 élèves en lycée professionnel ; 1 235 lycéens, en filière générale ou technologique.
Du côté des enseignants
Dans l’Ain, ils étaient 3 358 enseignants du premier degré (public et privé). Pour 2011-2012, trois postes sont supprimés dans le public. Concernant le secondaire, 178 postes en moins sont prévus sur toute l’académie. Le département ne sait pas encore combien de postes seront enlevés. Ils étaient 3 725 professeurs (public et privé) en 2010-2011.


(source : Le Progrès, 5 septembre 2011)

samedi 3 septembre 2011

Méthode coué ou délire rectoral ?

La rentrée se présente bien selon le recteur d’académie

« Contrairement à ce que j’ai pu entendre et lire ici et là, la rentrée se présente bien et même très bien. » Et toc ! Le recteur de l’académie de Lyon, Roland Debbasch, entend bien donner un autre son de cloche que celui des syndicats enseignants et des médias qui s’inquiètent des suppressions de postes cette année. Selon le représentant du ministère de l’Éducation nationale, « tous les clignotants sont au vert ». « Nous allons offrir un service éducatif de qualité, performant », poursuit celui qui gère le système scolaire dans les trois départements (Ain, Rhône et Loire).
Pour Roland Debbasch, « tout va bien ». Il le promet : « Chaque élève aura un professeur dans sa classe. » « Il y aura peut-être six, sept, huit ajustements », mais c’est normal, rappelle le recteur, au regard de la masse imposante de plus de 600 000 élèves et de près de 60 000 personnels administratifs ou enseignants.
Le haut fonctionnaire ne se lasse pas de détailler les innovations, et les progrès, y compris en matière de formation des enseignants. « Contrairement à ce que l’on prétend souvent, les professeurs ne sont pas livrés à eux-mêmes », martèle Roland Debbasch, qui souligne que ceux-ci font des stages pendant leurs études. Il reconnaît des « marges de progrès » qui seront « pleinement utilisées » cette année. La preuve ? L’an dernier, les débutants avaient bénéficié de deux jours de formation avant d’être nommés dans les classes à plein-temps. Cette année, ils en ont cinq. Ils passeront aussi seize jours en formation pendant l’année (à peu près comme l’an dernier), dont la moitié en plus de leur temps de service. Le recteur de l’académie de Lyon affirme vigoureusement que le système éducatif est « réellement inscrit dans une dynamique destinée à mieux faire réussir les élèves ». Il dénonce une image dévaluée de l’école en suggérant au passage que les syndicats enseignants auraient tendance à surenchérir à quelques semaines des élections professionnelles. « Nous avons les moyens de nos ambitions », conclut-il. Il s’étonne donc des résultats d’une enquête du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN), auprès de 1 500 chefs d’établissement, dont 63 dans l’académie de Lyon. Selon cette étude du syndicat majoritaire chez les principaux de collèges et proviseurs, environ 12 % d’entre eux ont rogné sur les horaires obligatoires pour boucler leur rentrée, un tiers a réduit le nombre de cours en effectif réduit, 27 % ont abandonné des actions de remédiation auprès des élèves…
Le recteur assure que ces restrictions n’existent pas dans l’académie de Lyon. « La parole est très libre. Si un chef d’établissement pense qu’il lui manque des heures, il nous appelle. On regarde et en réalité, très souvent, il les a. »
Les élèves l’apprennent : toute règle a son exception. Par bonheur, l’académie de Lyon constitue cette exception au milieu des difficultés qui seraient impliquées (au conditionnel) par les restrictions budgétaires.


(source : Le Progrès, 3 septembre 2011)

jeudi 1 septembre 2011

Leçon de morale

(source : Le Parisien /Aujourd'hui en France, 1er septembre 2011)

Suppressions de postes : premières conséquences

(source : Le Monde, 31 août 2011)


Une rentrée au chausse-pied
Comment faire pour supprimer des postes sans que cela se sente, et même en améliorant l’efficacité du système, la réussite des élèves et le bonheur des enseignants ? Le pouvoir sarkozyste affirme avoir trouvé la solution, et promet, après cinq ans de coupes claires, que les 16 000 suppressions de postes de la rentrée seront parfaitement indolores. Les syndicats du primaire comme du secondaire estiment au contraire qu’à force, la qualité du service public est atteinte. Le syndicat majoritaire des chefs d’établissement, le SNPDEN-Unsa, a révélé hier les résultats d’une enquête auprès de 1 500 collèges et lycées sur les conditions de la rentrée. Près de 70% des principaux et proviseurs disent avoir dû toucher à l’offre d’enseignement pour boucler leurs budgets. Retour sur ces économies, pudiquement appelées des «leviers pour optimiser le système».
Dans le secondaire, on rogne sur ce qui ne se voit pas…
Comme chaque année, la rentrée sera «techniquement réussie», prédit Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, «car l’administration sait faire». Cela signifie que tous les élèves auront bien un professeur en face d’eux. Mais cela cache un appauvrissement. Les rectorats, appelés à trouver eux-mêmes des économies, ont choisi de supprimer ce qui leur paraissait le moins utile. Et, lorsque cela ne suffisait pas, ce qui se voyait le moins…
On a ainsi réduit les dédoublements de classe - par exemple, en langues, les options facultatives ou le soutien en petit groupe - et abandonné les projets pédagogiques, souvent transdisciplinaires - par exemple, autour du développement durable. Au lycée général, on a profité de la réforme de la première qui introduit un tronc commun pour les S, ES et L, pour bourrer les classes. On a regroupé des élèves de filières différentes en histoire-géo. Or, les S vont désormais passer cette discipline au bac en première et vont devoir réviser, mais pas les autres. Les deux heures d’accompagnement éducatif - grande nouveauté de la réforme - peuvent aussi être supprimées, tout comme au lycée professionnel, le soutien, récemment introduit.
Au collège, on a aussi parfois grignoté sur les horaires obligatoires - l’éducation artistique, par exemple, dans des établissements ruraux. Enfin, toujours selon l’enquête du SNPEN-Unsa, alors que l’on veut officiellement combattre les inégalités scolaires, les collèges défavorisés sont particulièrement touchés : ils recevront toujours cette année des moyens supplémentaires mais ils sont en baisse.
… et on distribue des heures sup à foison.
Avec les suppressions de postes qui se suivent année après année, et la reprise démographique en raison du baby-boom du début des années 2000, la situation est de plus en plus tendue dans les établissements. Pour combler des heures de cours non attribuées dans certaines disciplines, on multiplie le recours aux heures supplémentaires. «Aujourd’hui, un établissement ne pourrait plus fonctionner sans ces heures sup, souligne Philippe Tournier. Dans un lycée, elles représentent 10% du total des heures d’enseignement, un peu moins au collège. Elles ont encore été augmentées de 6% cette année et elles deviennent de plus en plus difficiles à caser». Les profs sont obligés d’accepter une heure sup. Mais aujourd’hui, ils se retrouvent souvent à la rentrée avec des emplois du temps comptant deux, voire trois heures supplémentaires. Cela en intéresse certains financièrement. Les autres peuvent difficilement refuser car les élèves en pâtiraient.
Il faut ajouter que le système n’a pratiquement plus de marge de manœuvre. De plus en plus, les profs remplaçants, appelés TZR (titulaires sur zone de remplacement) dans le secondaire, sont affectés dès le début de l’année à des remplacements, voire à des postes fixes pour l’année. «Avant, les problèmes de remplacement se posaient en février, explique Catherine Petitot, secrétaire générale adjointe du SNPDEN-Unsa. Aujourd’hui, ils se posent dès la fin septembre
Partout, on économise sur la formation des profs (...)
L’entrée en application, l’an dernier, de la réforme de la formation des enseignants s’était faite dans la douleur. De jeunes profs avaient été parachutés dans des classes au collège ou au lycée quasiment sans expérience ou formation pratique. Dans le primaire, en raison d’un surnombre de profs, ils avaient été accompagnés par un maître expérimenté jusqu’à la Toussaint. Mais ce ne sera plus le cas. Les syndicats craignent que cette rentrée soit pire pour les débutants. «De nombreuses académies, comme Bordeaux, qui leur accordaient l’an dernier trois heures de décharge par semaine, les mettent directement à temps complet», explique Frédérique Rollet, porte-parole du Snes-FSU, principal syndicat du secondaire. Comme il n’y a pas de petites économies, les stages de formation pendant l’année seront aussi réduits .

(source : Libération, 30 août 2011)