Ils sont 117 116 à reprendre le chemin des classes dans le département de l'Ain. Cette rentrée s’annonce mouvementée avec déjà un appel à la grève le 27 septembre
Depuis des mois, le monde de l’enseignement évoque cette équation : plus d’élèves pour moins de professeurs. Et les syndicats ne cessent de dénoncer la « casse du service public ». Ils évoquent une rentrée « extrêmement difficile » dans l’Ain « sans aucune marge de manœuvre ». « Comme d’habitude », diront certains. Pourtant, la situation semble inédite alors que 117 116 élèves reprennent les cours dans le premier et le second degré.
La difficile équation
La rentrée 2011 est une affaire de jonglage. Ajuster pour que chaque classe ait un professeur en face. Dans l’Ain, on compte 573 écoliers supplémentaires par rapport à l’an dernier, pour trois suppressions de postes. Du jamais vu puisque les augmentations de postes suivaient jusque-là les évolutions démographiques.
Des classes plus chargées
« Dans les collèges, on aura à peu près le même nombre de classes pour 200 élèves supplémentaires et -14,5 équivalents postes », explique Nicolas Jambon, secrétaire départemental du Snes-FSU (Syndicat national des enseignements de second degré-Fédération syndicale unitaire). À tous les niveaux, les classes devraient donc être plus chargées.
Pascal Baudet, cosecrétaire départemental du SNUipp (Syndicat national unitaire des instituteurs des écoles), évoque des classes de maternelle à 32 ou 33 élèves. Autre conséquence : la diminution voire la suppression des cours en groupes. « Une collègue d’allemand à Bellegarde, qui devait avoir deux groupes pour les élèves de 6 e qui font deux langues, aura une classe de 30. C’est énorme pour un cours de langue à cet âge-là. On dit que l’allemand est en perdition. Mais on surcharge les classes et on refuse même des inscriptions », raconte Sylvie Jackowski, secrétaire générale du SE-Unsa (Syndicat des enseignants du premier et du second degré d’Unsa éducation). Un autre levier est utilisé selon les syndicats : demander des heures supplémentaires à l’année aux enseignants.
Les Rased touchés
Malgré les annonces sur la lutte contre le gros échec scolaire, les Rased (Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) dans le premier degré ont subi de plein fouet les réductions de postes. « Sur 100 postes, 19 ont été supprimés en juin dans l’Ain, précise Pascal Baudet. Les deux heures de soutien ne sont pas consacrées aux élèves les plus en difficultés pour lesquels on a besoin d’autre chose et notamment des collègues de Rased. »
De moins en moins de remplaçants
Une question déjà épineuse l’an dernier puisque le collège Jean-Rostand à Arbent passait par exemple par Pôle emploi en janvier pour recruter un professeur de mathématiques. « Il y a de moins en moins de remplaçants. C’est quasiment tendu dans toutes les matières dans le secondaire Il n’y a aucun remplaçant en italien pour les collèges et lycées du département, et seulement 11 en maths », ajoute Nicolas Jambon. Et même la source Pôle emploi se tarit sachant que beaucoup refusent par exemple d’aller dans le pays de Gex à cause du coût de la vie. Dans le premier degré on s’inquiète d’ailleurs que l’inspection ait aussi recours au Pôle emploi dès le mois de janvier.
Une formation jugée insuffisante
C’est le cheval de bataille des syndicats depuis les réformes de la formation des enseignants. « Dans le secondaire, ça sera encore pire cette année. Les stagiaires seront à temps plein et n’auront pas de temps de décharge pour se former. Même pas quatre semaines comme l’an dernier. Ils auront sans doute quelque chose les mercredis après-midi et sans rémunération », précise Nicolas Jambon. Dans les écoles, les stagiaires arriveront en responsabilité devant les classes après un mois de formation. « Ils passeront trois jours par semaine en classe et un jour avec un autre enseignant mais qui n’est pas un véritable formateur. La nouveauté c’est aussi qu’ils ne verront qu’un niveau pendant l’année », explique Pascal Baudet.
Une grève le 27 septembre
Un appel à la grève est lancé par les cinq principales fédérations (FSU, CFDT, CGT, Unsa et Sud éducation) et quatre organisations syndicales de l’enseignement privé. Une manifestation sera organisée à Bourg. Le SE-Unsa lance aussi une action pour les directeurs d’école qui ne bénéficient pas dans l’Ain d’aide administrative. Le syndicat a donné pour consigne de ne pas faire remonter les informations administratives jusqu’à fin septembre. Enfin, après un comptage aujourd’hui, un comité technique paritaire est prévu demain pour régler les derniers cas d’ouvertures ou de fermetures de classes dans le premier degré.
Le point sur les effectifs
Au total, selon les prévisions de l’académie de Lyon, 117 116 élèves sont inscrits dans les divers établissements du département pour cette rentrée 2011 :
Depuis des mois, le monde de l’enseignement évoque cette équation : plus d’élèves pour moins de professeurs. Et les syndicats ne cessent de dénoncer la « casse du service public ». Ils évoquent une rentrée « extrêmement difficile » dans l’Ain « sans aucune marge de manœuvre ». « Comme d’habitude », diront certains. Pourtant, la situation semble inédite alors que 117 116 élèves reprennent les cours dans le premier et le second degré.
La difficile équation
La rentrée 2011 est une affaire de jonglage. Ajuster pour que chaque classe ait un professeur en face. Dans l’Ain, on compte 573 écoliers supplémentaires par rapport à l’an dernier, pour trois suppressions de postes. Du jamais vu puisque les augmentations de postes suivaient jusque-là les évolutions démographiques.
Des classes plus chargées
« Dans les collèges, on aura à peu près le même nombre de classes pour 200 élèves supplémentaires et -14,5 équivalents postes », explique Nicolas Jambon, secrétaire départemental du Snes-FSU (Syndicat national des enseignements de second degré-Fédération syndicale unitaire). À tous les niveaux, les classes devraient donc être plus chargées.
Pascal Baudet, cosecrétaire départemental du SNUipp (Syndicat national unitaire des instituteurs des écoles), évoque des classes de maternelle à 32 ou 33 élèves. Autre conséquence : la diminution voire la suppression des cours en groupes. « Une collègue d’allemand à Bellegarde, qui devait avoir deux groupes pour les élèves de 6 e qui font deux langues, aura une classe de 30. C’est énorme pour un cours de langue à cet âge-là. On dit que l’allemand est en perdition. Mais on surcharge les classes et on refuse même des inscriptions », raconte Sylvie Jackowski, secrétaire générale du SE-Unsa (Syndicat des enseignants du premier et du second degré d’Unsa éducation). Un autre levier est utilisé selon les syndicats : demander des heures supplémentaires à l’année aux enseignants.
Les Rased touchés
Malgré les annonces sur la lutte contre le gros échec scolaire, les Rased (Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) dans le premier degré ont subi de plein fouet les réductions de postes. « Sur 100 postes, 19 ont été supprimés en juin dans l’Ain, précise Pascal Baudet. Les deux heures de soutien ne sont pas consacrées aux élèves les plus en difficultés pour lesquels on a besoin d’autre chose et notamment des collègues de Rased. »
De moins en moins de remplaçants
Une question déjà épineuse l’an dernier puisque le collège Jean-Rostand à Arbent passait par exemple par Pôle emploi en janvier pour recruter un professeur de mathématiques. « Il y a de moins en moins de remplaçants. C’est quasiment tendu dans toutes les matières dans le secondaire Il n’y a aucun remplaçant en italien pour les collèges et lycées du département, et seulement 11 en maths », ajoute Nicolas Jambon. Et même la source Pôle emploi se tarit sachant que beaucoup refusent par exemple d’aller dans le pays de Gex à cause du coût de la vie. Dans le premier degré on s’inquiète d’ailleurs que l’inspection ait aussi recours au Pôle emploi dès le mois de janvier.
Une formation jugée insuffisante
C’est le cheval de bataille des syndicats depuis les réformes de la formation des enseignants. « Dans le secondaire, ça sera encore pire cette année. Les stagiaires seront à temps plein et n’auront pas de temps de décharge pour se former. Même pas quatre semaines comme l’an dernier. Ils auront sans doute quelque chose les mercredis après-midi et sans rémunération », précise Nicolas Jambon. Dans les écoles, les stagiaires arriveront en responsabilité devant les classes après un mois de formation. « Ils passeront trois jours par semaine en classe et un jour avec un autre enseignant mais qui n’est pas un véritable formateur. La nouveauté c’est aussi qu’ils ne verront qu’un niveau pendant l’année », explique Pascal Baudet.
Une grève le 27 septembre
Un appel à la grève est lancé par les cinq principales fédérations (FSU, CFDT, CGT, Unsa et Sud éducation) et quatre organisations syndicales de l’enseignement privé. Une manifestation sera organisée à Bourg. Le SE-Unsa lance aussi une action pour les directeurs d’école qui ne bénéficient pas dans l’Ain d’aide administrative. Le syndicat a donné pour consigne de ne pas faire remonter les informations administratives jusqu’à fin septembre. Enfin, après un comptage aujourd’hui, un comité technique paritaire est prévu demain pour régler les derniers cas d’ouvertures ou de fermetures de classes dans le premier degré.
Le point sur les effectifs
Au total, selon les prévisions de l’académie de Lyon, 117 116 élèves sont inscrits dans les divers établissements du département pour cette rentrée 2011 :
--> 66 919 écoliers ; 60 429 élèves sont prévus dans le public du premier degré, soit une hausse de 573 enfants par rapport à 2010, [tandis que] le secteur privé enregistre, lui, une baisse de 15 élèves, ce qui porte son total d’écoliers à 6 490.
--> 50 197 élèves dans le second degré. Pour le public, les effectifs sont en hausse (+ 695). Ils sont donc 42 135 à étudier en collège ou lycée, contre 41 440 l’an dernier. Selon les prévisions, ils sont répartis comme suit : 27 234 élèves en collège et Segpa (Sections d’enseignement général et professionnel adapté) ; 3 249 en lycée professionnel ; 11 506 en lycée général et technologique ; 146 en EREA (établissements régionaux d’enseignement adapté). Les établissements privés voient également leur nombre d’élèves augmenter (+ 203). Ils seront 8 062 à effectuer leur rentrée demain, contre 7 859 en 2010. Ce qui donne : 5 933 collégiens ; 894 élèves en lycée professionnel ; 1 235 lycéens, en filière générale ou technologique.
Du côté des enseignants
Dans l’Ain, ils étaient 3 358 enseignants du premier degré (public et privé). Pour 2011-2012, trois postes sont supprimés dans le public. Concernant le secondaire, 178 postes en moins sont prévus sur toute l’académie. Le département ne sait pas encore combien de postes seront enlevés. Ils étaient 3 725 professeurs (public et privé) en 2010-2011.
Du côté des enseignants
Dans l’Ain, ils étaient 3 358 enseignants du premier degré (public et privé). Pour 2011-2012, trois postes sont supprimés dans le public. Concernant le secondaire, 178 postes en moins sont prévus sur toute l’académie. Le département ne sait pas encore combien de postes seront enlevés. Ils étaient 3 725 professeurs (public et privé) en 2010-2011.
(source : Le Progrès, 5 septembre 2011)
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