mercredi 30 juin 2010

Parce qu'ils le valent bien

C'est officiel : le gouvernement accorde aux fonctionnaires une petite augmentation de 0,5 % au 1er juillet. Mais faut pas abuser. L'année prochaine les salaires seront gelés a déclaré Eric Woerth. Et que les fontionnaires ne comptent pas sur un petit chèque de mamie Bettencourt pour arrondir leurs fins de mois ; même s'ils créent une association de soutien à l'action du ministre des affaires sociales, ils n'auront pas un radis en plus. Il va de soi que les augmentations accordées ne permettront à personne de se payer un des cigares préférés de Christian Blanc et encore moins de s'offrir un petit séjour aux Seychelles.

Le flop de la cagnotte

La cagnotte anti-séchage inventée en octobre dernier par Martin Hirsch a vécu. Expérimentée dans trois lycées de l'académie de Créteil pour lutter contre l'absentéisme, en conditionnant l'octroi d'une cagnotte à chaque classe à l'assiduité des élèves, la mesure qui avait fait quelques remous à l'automne dernier avant de tomber dans l'oubli ne sera pas reconduite à la rentrée. Selon M.-P. Daubresse, l'obscur ministre de la jeunesse et des solidarités actives, "l'expérimentation de a cagnotte n'a pas porté ses fruits (...), les élèves n'ont pas joué le jeu. Il y a même eu une surenchère de la part de certains d'entre eux à ne pas venir en cours". Heureusement le Parlement a anticipé en votant hier en première lecture la proposition de loi Ciotti sur la supension des allocs. Le bâton plutôt que la carotte... retour rassurant aux fondamentaux du sarkozisme.

Chatel adopte la méthode Sarko

Quand l'élève copie le maître...
(source : Le Canard Enchaîné, 30 juin 2010)

Ces très chers expatriés

Le vote des Français de l'étranger a un prix et on commence à le connaître. Au moment où le papa du P'tit Louis, scolarisé au lycée de français de New York, veut étendre au primaire et à tout le secondaire la scolarité gratuite accordée depuis la rentrée 2007 aux élèves français de terminale, depuis 2008 à ceux de première et depuis 2009 à ceux de seconde inscrits dans les quelques 240 établissements français de l'étranger répartis dans 131 pays, on apprend de source parlementaire que pour la seule année 2010 le cadeau fait aux expatriés parents de lycéens coûtera 106 millions d'euros au budget de l'Etat et qu'en 2013 on pourrait atteindre les 177 millions, soit le prix d'un airbus présidentiel. Pire, si les voeux de Sarkozy étaient exaucés et que la gratuité était étendue à tous, du C.P. à la terminale, la facture serait alors de... 700 millions par an. Mais n'allez pas croire que cette mesure a pour but d'aider les plus modestes à inscrire leurs enfants dans ces établissements dont le prestige est proportionnel aux frais d'inscription (près de 15 000 € / an par exemple à New York). En effet, comme elle n'est pas plafonnée, elle profite à des familles gagnant jusqu'à 2 millions d'euros par an qui, de surcroît, ne payent pas d'impôts en France, ainsi qu'aux grosses sociétés qui, jusqu'alors, prenaient en charge les frais de scolarité des enfants de leurs collaborateurs expatriés. Par ailleurs, et ce n'est pas la moindre des aberrations, cette mesure de prise en charge par l'Etat des frais de scolarité ne s'applique pas aux enfants de fonctionnaires détachés à l'étranger. Quant aux élèves étrangers, du fait de la priorité accordée aux ressortissants français leur représentation au sein de ces établissements ne cesse de diminuer, faute de places pour les accueillir.

mardi 29 juin 2010

Chatel manque de rigueur

Alors que Sarko Ier a décidé de mettre ses ministres au régime sec en annonçant "que le train de vie de l'Etat serait vigoureusement réduit" (diminution du nombre de conseillers, réduction des parcs autoobiles, encadrement des déplacements ministériels, restriction des logements de fonction, fin des chasses présidentielles et de la garden-party du 14 juillet), Luc Chatel a réaffirmé ce matin sur Europe 1 : "je ne vois pas pourquoi les ministres seraient amenés à réduire leur salaire" au motif que "la France ne s'est pas engagée dans une politique déflationniste où on va demander à tous les fonctionnaires de réduire leur salaire". Mais si à ses yeux les ministres sont des fonctionnaires comme les autres, pourquoi, au nom de la RGPP, n'y a-t-il pas eu de suppressions de postes au gouvernement ? Il est vrai qu'on peut difficilement demander à ceux qui servent un chef de l'Etat qui s'est lui même largement auto-augmenté de 170 % avant de s'offrir un nouvel avion à près de 180 millions d'Euros, de faire preuve de frugalité, de sens de l'économie et de solidarité. Déjà que, après l'affaire des 12 000 € de cigares de Christian Blanc, Sarko leur a intimé l'ordre de payer dorénavant leurs dépenses personnelles... ce qui signifie que ce n'était pas le cas avant. Décidément, les temps sont durs.

Suppression des allocs... ça se précise

L'Assemblée nationale a adopté, mardi 29 juin, en première lecture, la proposition de loi U.M.P. visant à suspendre les allocations familiales, après "un premier avertissement", pour lutter contre l'absentéisme scolaire. Le texte a été voté à 287 voix pour et 216 contre.

Désormais, lorsqu'un chef d'établissement constatera qu'un élève est absent sans justification au moins quatre demi-journées sur une période d'un mois, il le signalera à l'inspecteur d'académie. Ce dernier adressera alors un avertissement à la famille et "l'orientera vers des dispositifs d'aide". Parallèlement, il saisira le président du Conseil général afin que soit mis en place un contrat de "responsabilité parentale". Si, au cours du mois suivant, l'absentéisme de l'élève est à nouveau constaté, l'inspecteur d'académie aura alors "l'obligation" de saisir le directeur de la Caisse d'Allocations Familiales qui aura autorité pour suspendre le versement des allocs. Si l'enfant retrouve le chemin de l'école et que son "assiduité" est constatée, le versement des allocations pourra alors être rétabli.

Les adieux de So-So

28 ans au collège de Vonnas et puis s'en va. Solange notre intendante nous quitte cette année pour un lycée montpellierain. Remise de cadeaux et chanson d'au-revoir étaient au programme du pot auquel elle avit convié les Vonnassiens d'hier et d'aujourd'hui.

dimanche 27 juin 2010

"On n'a pas tous les jours 20 ans"

Petite sauterie vendredi après-midi au collège qui célébrait ses vingt ans. Les élèves de 4e du "projet arts" ont proposé pour l'occasion un petit divertissement mêlant journal télévisé, marionnettes et théâtre, suivi d'une petite représentation de la chorale. Une façon agréable de terminer une année ternie par une nouvelle série de restrictions dont on ressentira très certainement le contrecoup à la rentrée de septembre. Vingt ans mais de moins en moins de dents...
Mme la Principale annonce qu'à la rentrée le collège devrait s'appeler
Collège du Renon

vendredi 25 juin 2010

Mobilisation d'envergure à Bourg-en-Bresse

Les syndicats ont gagné leur pari en mobilisant comme rarement, à Bourg-en-Bresse et à Belley. Comme si la colère prenait le pas sur le fatalisme.Ils sont venus, ils étaient presque tous là... Dans l'espoir de tordre le cou à une réforme des retraites dont ils ne veulent pas, 7 000 dans les rues de Bourg-en-Bresse et 800 à Belley . Une réussite... Surtout qu'au même moment, les taux de grévistes enregistrés dans les entreprises et les services publics dépassaient de loin les prévisions. Les scores du 27 mai n'ont pas fait les fiers. La grogne monte, le désaccord avec le gouvernement s'affirme.
En première ligne bien entendu les syndicats engagés dans la lutte au nom d'une union sacrée élargie qui n'aura, comme prévu, convaincu, qu'une poignée de militants Force Ouvrière. Pourquoi cette faible mobilisation ? Par respect pour la parole de la direction nationale ou parce qu'une journée de grève sur le bulletin de salaire, ça va, mais deux...
Malgré l'absence de l'habituelle FO, le cortège des manifestants a très vite pris l'allure des grands jours. La CFDT notamment, a frappé très fort en alignant un très grand nombre de participants issus de tous les secteurs d'activités. Les accords Fillon sont loin... Le syndicat a remis son costume d'opposant, force féroce de proposition. Puis se sont succédé les syndicats de la CGT. En musique et toujours emmenés par les slogans de la leader départementale, Marie-Thérèse Bugaud. Les syndicats Unsa et CFTC, puis les enseignants de la FSU, peut-être moins mobilisés que d'habitude, n'ont en tous cas pas lésiné sur les slogans. Le président de la République notamment en a pris pour son grade : « C'est terrible d'avoir ainsi libéré brutalement la parole, notait un enseignant en colère. Le « casse-toi, pauvre con » présidentiel a donné le feu vert aux mots fleuris de nos footballeurs » (...)
Au cours du défilé, l'Unsa départementale a cherché à innover en lâchant ses ballons devant la préfecture. Les cheminots CGT ont renoué avec les bons vieux fumigènes. Quant à Force Ouvrière, le feu vert de sa direction à des expressions individuelles a été entendu.
Peut-être une bonne nouvelle dans l'espoir d'une action unitaire. Peut-être un jour... ou un soir.

(source : Le Progrès, 25 juin 2010)

jeudi 24 juin 2010

Chatel en orbite

"Je te mets une fusée au cul. Elle va faire décoller ta carrière." C'est en ces termes très élégants qui ne dépareraient pas dans un vestiaire de caïds azurés, qu'en juin de l'année dernière Notre Impérial Sélectionneur avait annoncé à Luc Chatel, avec sa distinction toute naturelle, qu'il le nommait ministre de l'Education nationale. Depuis, le lèche-Luc fait tout son possible pour complaire à son Coach afin d'éviter que celui ci ne le karcherise un jour d'un lapidaire "casse-toi pauv' con". Et dire que c'est le même Sarkozy qui, l'autre jour, jugeait inadmissibles les sympathiques apostrophes d'Anelka.

Bourg-en-Bresse : manif' réussie

Alors que Sarkozy recevait en grandes pompes (de sport) un gréviste pré-retraité, près de 2 millions de Français ont manifesté contre sa réforme des retraites. Dans les rues ensoleillées de Bourg-en-Bresse, ce sont près de 7000 personnes qui ont défilé cet après-midi.

Plus des deux tiers du personnel enseignant du collège de Vonnas (futur collège du Renon) étaient en grève aujourd'hui. On est loin des 10 % de grévistes dans le secondaire annoncés par le ministère de l'Education nationale.

mercredi 23 juin 2010

Rengagez-vous ! : le rectorat de Lyon rappelle les retraités ! ! !

Travailler plus longtemps pour gagner plus… La devise est aussi appliquée par le rectorat de Lyon, en charge de la gestion des postes enseignants dans l'académie (Ain, Rhône, Loire). Ainsi, les enseignants qui doivent partir à la retraite à la prochaine rentrée ont récemment reçu un courrier. Leur administration les informe qu'ils peuvent « poursuivre leur activité enseignante au sein des collèges et lycées de l'académie ». Le courrier précise que l'activité est rémunérée « sous forme d'heures de vacations (34,30 euros bruts de l'heure) et cumulable avec votre pension ». Il ne manque pas, en conclusion, d'inviter les intéressés à faire acte de candidature en leur précisant qu'ils peuvent y indiquer le type d'établissement qu'ils préfèrent, leurs disponibilités et leurs préférences géographiques.
Selon le Snes-FSU, c'est la première fois qu'une telle proposition est adressée aux enseignants de l'académie. « Peu après avoir annoncé que les professeurs les plus jeunes seraient affectés à temps plein sans décharge de service pour se former, c'est désormais chez les personnels qui partent en retraite que le recteur cherche des expédients pour boucler sa rentrée », réagit le syndicat, majoritaire dans les collèges et les lycées. Le Snes-FSU juge la mesure irréaliste et injuste au regard du nombre de chômeurs et d'un recrutement qu'il juge très insuffisant. Une délégation syndicale doit être reçue vendredi au rectorat pour évoquer cette question.
(source : Le Progrès, 23 juin 2010)

mardi 22 juin 2010

Ceinture !

A trois jours de l'ouverture, vendredi, des négociations sur l'évolution 2011-2013 des salaires des fonctionnaires, Les Echos annoncent que la hausse de 0,5 % au 1er juillet prochain, pourtant prévue de longue date, ne serait pas garantie. Au moment où une dizaine de ministres ou ex-ministres cumulent salaire et retraite et où la presse révèle à quel point certains membres du gouvernement vivent grassement sur la bête (Yade, Bachelot, Amara, Blanc, Boutin, Estrosi, Joyandet...), Matignon et Bercy s'opposent, au nom d'une crise qui a décidément bon dos, à toute hausse du point d'indice, alors que l'alignement prochain des cotisations retraite sur le privé préfigure une nouvelle baisse du pouvoir d'achat. "On ne peut pas demander aux fonctionnaires un effort, au même titre qu'à tous les Français, et le rattraper automatiquement dans la foulée" déclare Georges Tron, le ministre de la fonction publique, qui estime que seule la progression naturelle des salaires, à l'ancienneté, et les primes au mérite suffiront à compenser les hausses de cotisation. Des propos délibérément provocateurs. Voilà pourquoi les fonctionnaires, profs en tête, doivent se mobiliser et descendre nombreux dans la rue jeudi.

Manifestation - BOURG-EN-BRESSE

jeudi 24 juin

14 h. 30 - CHAMP DE MARS

lundi 21 juin 2010

Le passé n'est pas si simple

Vendredi dernier, à Londres, devant le Premier Ministre anglais et un parterre d'anciens combattants réunis dans la cour du Royal Hospital de Chelsea Notre Majesté a une fois de plus martyrisé la langue française. Extrait : "quelles qu'avaient pu être avant la guerre leurs opinions, ils [ceux qui rejoignirent De Gaulle] se batturent tous au fond pour la même idée de la liberté, la même idée de la civilisation...." Décidément, Sarko Ier a du mal à conjuguer le passé. Si les mémoires de Mongénéral doivent prochainement être intégrées dans le programme de terminale L., les discours de notre petit caporal, eux, pourraient être bientôt proposés comme exercices de grammaire dans les classes primaires.

samedi 19 juin 2010

Place aux jeunes

« Envoyer les profs devant une classe sans formation, ça va être un carnage." Il y a trois semaines nous rapportions ces propos d'un dirigeant de la socité Forprof qui, pour 600 €, propose aux lauréats des concours de l'enseignement un forfait de 30 heures de formation pour les préparer, une semaine avant la rentrée, à affronter leurs toutes premières journées de classe. Conséquence de la disparition de la formation en alternance des jeunes enseignants, les offres de formation payante se multiplient, répondant à la légitime inquiétude de ceux qui, en septembre, seront parachutés à temps plein devant des classes sans y avoir été préparés et sans aucun soutien. "Moi aussi, je préférerais que le public joue son rôle et forme correctement les futurs enseignants !", déclare dans Marianne2 la directrice de Prépa-Public, une nouvelle venue sur le marché, qui propose 25 heures de formation pour 275 €. "Mais ce n’est pas le cas. Alors qu’est-ce qu’on fait ? On ferme les yeux et on laisse nos enfants face à des profs mal formés, sacrifiant ainsi plusieurs générations d’entre eux, en attendant que l’Etat se réveille ? (...) refus de l’autorité, violence physique et verbale, relations avec les collègues et les parents d’élèves, tous les problèmes qui se posent à un jeune professeur seront abordés à travers des cas concrets et avec l’intervention d’une psychologue, d’enseignants en exercice et professeurs de l’IUFM. Les jeunes enseignants savent ce que le concours réformé leur fait perdre. Du coup, on a beaucoup de retours positifs pour le stage d’août prochain ». Le placement sur des postes à temps plein de ceux qu'on ne saurait plus appeler stagiaires aura aussi des répercussions sur les conditions de travail des collègues titulaires. Non seulement ils auront à gérer les difficultés et parfois la détresse de leurs jeunes collègues, mais certains ont déjà appris qu'à la rentrée ils devront aller faire un complément de service dans un autre établissement dans la mesure où le Rectorat a décidé d'attribuer une partie de leurs heures de cours à l'un de ces "stagiaires". C'est ainsi que dans un lycée de Bourg-en-Bresse qui, en anglais et en italien, ne pouvait offrir qu'un demi service à deux stagiaires, il a été décidé d'exiler à mi-temps deux professeurs déjà en poste dans l'établissement, afin de disposer de 18 heures de cours pour chacun des deux "stagiaires". Des procédés inadmissibles qu'il convient de dénoncer !

mercredi 16 juin 2010

Le coût de vieux

En janvier 2007, dans un entretien au Monde, le candidat Sarkozy déclarait : "le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer" avant de rappeler dans son programme de campagne son attachement au "droit à la retraite à 60 ans". Un an plus tard, en mai 2008, c'est sur R.T.L. qu'il assurait : "je dis que je ne le ferai pas pour un certain nombre de raisons et la première, c’est que je n’en ai pas parlé pendant ma campagne présidentielle. Ce n’est pas un engagement que j’ai pris devant les Français (…) je n’ai donc pas de mandat pour faire ça. Et ça compte pour moi". "Je dis ce que je fais, je fais ce que je dis"... la formule a vécu et la retraite à 60 aussi. Depuis ce matin on sait à quelle sauce nous serons mangés, et elle est amère. Parmi les décisions annoncées par Woerth, retenons l'essentiel : - le recul progressif de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans d'ici 2018, en l'augmentant chaque année de quatre mois à partir du 1er juillet 2011; le relèvement de l'âge se fera à raison d'un quadrimestre par an jusqu'à 62 ans et le premier relèvement, qui interviendra le 1er juillet 2011, concernera les fonctionnaires nés en 1951.
- un décalage équivalent, de 65 à 67 ans d'ici 2018 de l'âge du taux plein, qui permet à un assuré de partir à la retraite sans décote même s'il ne dispose pas de la durée de cotisation nécessaire.
- le report à 41 ans et trois mois pour les générations 1953 et 1954 de la durée de cotisation nécessaire pour toucher une retraite à taux plein ; la durée de cotisation devrait ensuite être allongée à 41 ans et six mois en 2020.
- le maintien de l'âge légal de départ à 60 ans, avec une pension à taux plein, pour les salariés ayant une incapacité physique d'au moins 20 % et souffrant "d'un affaiblissement physique avéré au moment de la retraite".
- l'alignement en 10 ans, au nom de l'"équité", du taux de cotisation retraite des fonctionnaires sur celui du privé, le faisant passer de 7,85% à 10,55%.
- la fermeture dès 2012 du dispositif de départ anticipé pour les fonctionnaires parents de trois enfants ayant 15 ans de service. Seuls les parents ayant déjà trois enfants en 2012 pourront encore bénéficier de ce dispositif.

mardi 15 juin 2010

La réforme des lycées de plus en plus contestée

La réforme des lycées qui doit entrer en application dans un peu plus de mois suscite quelques inquiétudes et de plus en plus de grogne. Le Parisien / Aujourd'hui en France se fait l'écho, dans son édition d'aujourd'hui, des "choix déroutants de la rentrée". Bâclés en quelques mois sans avoir consulté les profs concernés, les nouveaux programmes sont à peine révélés que la colère monte dans plusieurs disciplines. Les profs de SES s'élèvent contre un programme de seconde qui prévoit de faire ingurgiter à tous les élèves 170 notions en... 170 heures - contre 100 dans le programme actuel - au rythme de 1 h. 30 par semaine au lieu de deux. En géographie et en S.V.T., c'est le Grenelle de l'environnement qui tient la vedette en s'invitant dans presque toutes les questions à traiter... de l'endoctrinement en perspective à grands renforts de poncifs et sans aucun droit à l'esprit critique. En langues, les groupes de compétences font déjà figure d'usine à gaz aux yeux des profs qui se rendent compte qu'ils sont impossibles à mettre en place : "c'est du délire. Il faudrait se consulter sans arrêt, y passer des soirées entières pour préparer des évaluations communes et pouvoir faire changer les élèves de groupes quatre fois dans l'année. Et tout cela sans nous payer aucune heure de concertation" déclare une prof d'anglais très remontée contre un système dont la mise en place à titre expérimental a déjà échoué dans plusieurs lycées. En lettres, c'est l'arrivée du général De Gaulle parmi les grands auteurs de la littérature du XXe siècle, au programme de la terminale L, qui suscite l'émoi et la mise en ligne d'une pétition. En histoire, au delà d'un programme de seconde très européocentré, on semble enfin se rendre compte que la fusion des programmes de première et de terminale en une année, du fait de la disparition annoncée de la discipline en terminale, va poser de sérieux problèmes et risque d'aboutir à un survol de l'histoire du XXe siècle, du style trois heures pour chacune des deux guerres mondiales, deux pour la guerre froide, une pour l'Allemagne nazie et le Front Populaire, etc... Attention aux mélanges et bonjour l'indigestion... Beaucoup de belles perles en perspectives pour ceux qui feront passer alors l'épreuve anticipée. N'oublions pas non plus l'annonce faite par les éditeurs que les nouveaux manuels ne seront pas prêts pour la rentrée et peut être pas non plus pour la Toussaint. Mais rien en presse dans la mesure où, du côté des Conseils régionaux, on n'est pas sûr d'avoir les crédits nécessaires pour financer le renouvellement intégral des collections de seconde, première et terminale au cours des trois ans à venir. Une belle cacophonie se prépare donc mais, comme d'habitude, trop préoccupé par ses nouvelles responsabilités de commentateur sportif, le ministre Chatel ne semble pas s'en rendre compte. "Cette réforme était attendue, déclare-t-il, elle a été mûrement réfléchie puis approuvée à la majorité au Conseil supérieur de l'Education. Elle fait l'objet d'un large consensus. Mon devoir était donc de la mettre en oeuvre dans les meilleurs délais". Est-ce le bruit assourdissant des vuvuzelas qui l'empêche d'entendre monter la grogne ?

jeudi 10 juin 2010

Carton rouge

Après avoir proposé de mettre tous les élèves au sport l'après-midi, Luc Chatel montre l'exemple. Pendant le Mondial, il interviendra sur L.C.I., la chaîne d'infos officielle du gouvernement, comme... consultant aux côtés, entre autres, de François Hollande, de Daniel Cohn Bendit et d'Eric Besson, ministre des expulsions, pour commenter les matchs sur un mode "bar des sports". Des débats de haute volée en perspective. Savoir que le ministre de l'Education nationale puisse pérorer sur le foot en plein mois de juin alors que dans tous les lycées et collèges de France se déroulent les examens de fin d'année et qu'on est à deux mois de l'entrée en vigueur d'une réforme des lycées mal engagée pourrait surprendre. Mais rappelons-nous qu'il est d'abord porte-parole du gouvernement et que Sa Majesté compte ardemment sur la coupe du monde pour pouvoir enfumer davantage les Français. Quant au montant de la rémunération prévue pour cette pige, il reste secret pour l'instant. Maigre consolation, ce n'est pas le budget de l'Etat qui casque cette fois.

mercredi 9 juin 2010

Aux autres la portion congrue

Après que le Canard Enchaîné ait révélé comment Sarko Ier avait, en prévision de 2012, acheté la paix sur son aile droite en procurant à la Dame patronnesse Christine Boutin une pseudo mission sur la mondalisation, grassement rémunérée 9500 € par mois, le lèche-Luc (Chatel) s'est empressé, avec son zèle coutumier, d'affirmer qu'il n'y a "rien de scandaleux dans la rémunération" de son ex-collègue du gouvernement et de justifier le prix du silence au motif que, selon lui, "à tout travail correspond une rémunération". Rappelons en passant, au moment où on parle beaucoup du coût des retraites, que l'ancienne députée des Yvelines touche déjà une retraite parlementaire presque équivalente à l'aumône qui vient de lui être accordée. Mais, pour en revenir à l'évangile selon Saint Luc, soulignons que, sur la base du tarif des emplois fictifs tels qu'ils sont pratiqués en Sarkozie (on a appris depuis que la chaisière aurait le droit en plus à une enveloppe mensuelle de 22 000 € pour s'attacher les services de 4 enfants de choeur), on pourrait calculer, au moment où le gouvernement s'apprête à réduire le salaire et le pouvoir d'achat des fonctionnaires en augmentant les cotisations retraite, à quel niveau pourrait se situer l'augmentation à laquelle devraient prétendre les profs qui, eux, à la différence de Mme Boutin, font un vrai métier dans des conditions qui, de surcroît, ne cessent de se dégrader. Ite missa est.

lundi 7 juin 2010

Chatel en rythmes

C'est aujourd'hui que Luc Chatel a installé le comité de pilotage de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires, de la maternelle au lycée. Au menu de ce nouveau comité théodule qui devrait comprendre une quinzaine de membres dirigés par Christian Forestier, un ancien dir'cab de Djack, on trouve la semaine de quatre ou cinq jours, les cours le matin et le sport l'après-midi sans oublier l'idée d'un raccourcissement des vacances d'été... qui réjouira les élèves. On en saura peut-être plus dans un an.

(source : Ouest France, 7 juin 2010)

mardi 1 juin 2010

Chatel assume le dégraissage du mammouth

Chatel affirme sa volonté de vouloir poursuivre le dégraissage du mammouth. Interrogé par Le Monde sur ses intentions, il réaffirme sa volonté de rester fidèle coûte que coûte aux principes de la politique de RGPP voulue par le gouvernement - "l’Education nationale ne peut pas s’exonérer du non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux" - et soutient que "la question des moyens n'est pas la réponse aux problèmes de l'éducation nationale aujourd'hui". Il affirme cependant avoir "choisi une méthode qui consiste à ne pas décider de manière autoritaire depuis le ministère mais à travailler académie par académie, école par école à partir de besoins locaux", assurant vouloir "adapter [les] moyens à la réalité des élèves de chaque école, [ce que] demande la Cour des comptes". Mais attention, les bons comptes ne font pas forcément les bons amis....