mercredi 27 avril 2011

Chatel confirme... mais nie

Invité sur RMC et BFM hier matin, Luc Chatel a confirmé la suppression d'"environ 1500 classes" dans le primaire à la prochaine rentrée, mais persiste à nier les embouteillages annoncés dans de nombreuses écoles, pour s'en tenir à des moyennes nationales qui n'ont, bien entendu, aucun sens : 25 en maternelle et 22 en primaire. Et de persister dans son déni de réalité en martelant une fois de plus qu'il y aura, en septembre 2011, "plus de professeurs et moins d'élèves" qu'il y a quinze ans.


lundi 18 avril 2011

Ceinture !

Au moment où certains au gouvernement (F. Baroin et X. Bertrand) plaident pour une prime de 1000 € en faveur les salariés des grands groupes qui font des bénéfices, et quelques jours après que Sarkozy ait rappelé, lors de sa visite à l'ERS de Bagnères-de-Luchon, la nécessité de revaloriser la rémunération des enseignants, voilà que les ministères du Budget et de la Fonction publique se mettent d'accord pour annoncer la reconduction pour 2012 du gel des salaires des fonctionnaires, au nom de la rigueur budgétaire et de la mise en place des primes au mérite. Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, les mêmes annoncent aussi la poursuite du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et la suppression de 30 000 postes supplémentaires en 2012.

dimanche 17 avril 2011

"Les moyens sont là."

Invité du Grand Rendez-Vous dominical sur Europe 1, Luc Chatel a nié toute perspective de rentrée difficile pour le mois de septembre. "Les moyens sont là" a-t-il martelé, affirmant d'entrée qu'il n'y a aucun problème de moyens dans l'Education nationale, dont le budget a augmenté de 1,6 %. Son credo est simple : dans le contexte actuel, tous les ministères doivent participer à l'effort général de réduction des déficits et de la dette. Il a cependant tenu à rappeler qu'en septembre l'Education nationale comptera 35000 profs de plus que sous le gouvernement Jospin, alors que le nombre d'élèves a diminué de 500000. Ceux qui dénoncent les suppressions massives de postes ont donc tort et ces dernières ne remettent pas en question le niveau d'encadrement des élèves, pas même dans le Jura où une dizaine de villages risquent de perdre leur école, ni dans le Doubs où 35 fermetures de classes sont annoncées. Quant à la justification de ces fermetures, le ministre s'est courageusement défilé en rejetant la responsabilité des choix qui ont été faits sur les recteurs et les Inspecteurs d'Académie, la rue de Grenelle n'ayant, selon lui, rien à voir avec les arbitrages qui ont été faits. D'ailleurs, Chatel a tenu à rappeler que son ministère sera en 2011 le premier recruteur de France avec 17000 nouvelles embauches de profs.

Autre sujet sensible, celui des remplacements. Chatel a ressorti de sa manche sa carte fétiche des 92,6 % d'absences remplacées et rappelé que, malgré les améliorations qui y ont été apportées, le système des titulaires remplaçants reste trop rigide à ses yeux. D'où le recrutement nécessaire, pour assurer les 7,4 % de remplacements qui restent, de contractuels, des jeunes retraités ou des étudiants en fin d'études, une pratique à laquelle les recteurs, les IA et les chefs d'établissements sont encouragés à recourir. Le ministre confirme donc l'officialisation du système D.

C'est un Luc Chatel sur la défensive, répétant à l'envi que "la question n'est pas les moyens mais l'affectation des moyens" et insistant sur l'importance du "qualitatif", qu'on a donc pu entendre ce matin pendant la première partie de cette émission, en particulier lorsque les journalistes qui l'interrogeaient ont évoqué les difficultés pressenties pour la prochaine rentrée et la mobilisation croissante des parents d'élèves contre les fermetures de classes, une mobilisation qui s'accentue dans tout le pays et que le ministre, malgré tous ses efforts, ne peut plus ne plus entendre.

3000 classes menacées de fermeture

(source : Le Journal du Dimanche, 17 avril 2011)

dimanche 10 avril 2011

Formation des profs des écoles : premier bilan

Dans son édition de vendredi, Le Monde rendait publique une enquête du Snuipp-FSU conduite entre le 15 février et le 30 mars derniers auprès de 1200 professeurs de écoles débutants. Les résultats sont édifiants : plus de 80 % des intérrogés jugent leur préparation au métier insuffisante ; 88 % auraient préféré une organisation alliant prise de fonction progressive de leur classe et formation en alternance. La plupart ont bénéficié de sept semaines de "pratique accompagnée" avec un maître formateur ou un collègue expérimenté jusqu'à la Toussaint, puis de cinq semaines de formation supplémentaires au cours de l'année, avec des dispositifs très différents selon les départements. Ils regrettent tous le manque de contenus didactiques et l'insuffisance des formations liées à la gestion de classe. Dans le détail, pour 58,7 % des sondés, la principale difficulté concerne la charge de travail, devant le manque de préparation aux différents niveaux (57,8 %) et une formation insuffisante au cours de l'année (37,4 %). Plus d'un stagiaire sur deux (51,8 %) estime également que le métier d'enseignant est plus difficile que la représentation qu'il s'en faisait, alors que, selon les résultats de l'étude et contrairement à ce que préconisait une circulaire ministérielle, un sur trois a été affecté sur un poste difficile, en ZEP.

vendredi 8 avril 2011

mardi 5 avril 2011

Les proviseurs encouragés à recourir à Pôle emploi

"Notre système du remplacement doit s'améliorer en étant plus souple et plus réactif" déclarait Chatel, hier, dans les les colonnes du Figaro, tout en affirmant que dans l'Education nationale l'abentéisme n'est "pas plus développé qu'ailleurs" et que le remplacement s'améliore avec 92, 6 % (quelle précision !) des absences remplacées. Pour améliorer encore ces résultats impressionnants, il ne faut pas hésiter : "il faut donc faire appel à des contractuels lorsque nos titulaires remplaçants ne sont pas disponibles. Naturellement, ce n'est pas le rôle des parents de passer des annonces de recrutement. En revanche, j'ai demandé aux proviseurs qu'ils le fassent et qu'ils se mettent en contact avec Pôle emploi. Ce n'est pas en recrutant davantage de titulaires remplaçants que ça marchera mieux. Les vacataires, étudiants ou ­jeunes retraités, peuvent très bien remplir ce rôle. Le système, trop rigide, a montré sa faillite dans le passé. Il faut donc l'assouplir."

lundi 4 avril 2011

Shakespeare... en pire

"Les Français ne sont pas bons en langue étrangère. Dans tous les classements internationaux, nous arrivons derrière les Suédois, les Danois, les Allemands, etc. Je pense que le temps est venu de réinventer cet enseignement". Damned ! Voilà Chatel qui en remet une couche sur l'enseignement des langues. Il était temps. Surtout que grâce à lui on annonce des "groupes" de langues à 25-30 pour tous les niveaux en collège, parfois même une diminution des horaires hebdomadaires ramenés dans certains collèges à deux heures au lieu de trois, faute de dotation horaire suffisante pour assurer l'enseignement légal. Et au lycée ça ne va pas mieux, avec deux 2 h 1/2. hebdomadaires d'anglais seulement en première et 2 h. en term et, bien sûr, aucun dédoublement car ça coûte trop cher. Le ministre annonce pourtant la mise en place d'un "comité chargé de ­réfléchir à l'apprentissage des langues ­vivantes de la maternelle au bac". Des pistes de réflexion sont déjà suggérées par Castel himself, notamment pour enseigner la langue de Shakespeare, ou plutôt le globish, sans enseignant : "Je pense surtout qu'on peut utiliser les nouveaux modes de communication, déclare-t-il. On peut apprendre l'anglais à Paris par visioconférence en dialoguant avec un enseignant basé à Londres. Nous allons mieux travailler avec les collectivités locales chargées de financer les équipements des écoles primaires, en vidéoprojecteurs ou ordinateurs". En outre il envisage de partager bientôt l'enseignement de l'anglais entre tous les profs car "nos jeunes enseignants parlent désormais davantage l'anglais, ils peuvent l'enseigner". Out les english teachers ! Bye bye ! On peut donc craindre que la France n'est pas encore prête à remonter dans les classements, qui la placent auourd'hui au 25e rang dans une liste de 43 Etats européens et au 69e dans une liste de 109 Etats pour les résultats au TOEFL, le test de référence qui permet d'inscrire les non-anglophones dans les universités anglo-saxonnes.
L'interview intégrale du ministre sur le site du Figaro :