Invité du Grand Rendez-Vous dominical sur Europe 1, Luc Chatel a nié toute perspective de rentrée difficile pour le mois de septembre. "Les moyens sont là" a-t-il martelé, affirmant d'entrée qu'il n'y a aucun problème de moyens dans l'Education nationale, dont le budget a augmenté de 1,6 %. Son credo est simple : dans le contexte actuel, tous les ministères doivent participer à l'effort général de réduction des déficits et de la dette. Il a cependant tenu à rappeler qu'en septembre l'Education nationale comptera 35000 profs de plus que sous le gouvernement Jospin, alors que le nombre d'élèves a diminué de 500000. Ceux qui dénoncent les suppressions massives de postes ont donc tort et ces dernières ne remettent pas en question le niveau d'encadrement des élèves, pas même dans le Jura où une dizaine de villages risquent de perdre leur école, ni dans le Doubs où 35 fermetures de classes sont annoncées. Quant à la justification de ces fermetures, le ministre s'est courageusement défilé en rejetant la responsabilité des choix qui ont été faits sur les recteurs et les Inspecteurs d'Académie, la rue de Grenelle n'ayant, selon lui, rien à voir avec les arbitrages qui ont été faits. D'ailleurs, Chatel a tenu à rappeler que son ministère sera en 2011 le premier recruteur de France avec 17000 nouvelles embauches de profs.
Autre sujet sensible, celui des remplacements. Chatel a ressorti de sa manche sa carte fétiche des 92,6 % d'absences remplacées et rappelé que, malgré les améliorations qui y ont été apportées, le système des titulaires remplaçants reste trop rigide à ses yeux. D'où le recrutement nécessaire, pour assurer les 7,4 % de remplacements qui restent, de contractuels, des jeunes retraités ou des étudiants en fin d'études, une pratique à laquelle les recteurs, les IA et les chefs d'établissements sont encouragés à recourir. Le ministre confirme donc l'officialisation du système D.
C'est un Luc Chatel sur la défensive, répétant à l'envi que "la question n'est pas les moyens mais l'affectation des moyens" et insistant sur l'importance du "qualitatif", qu'on a donc pu entendre ce matin pendant la première partie de cette émission, en particulier lorsque les journalistes qui l'interrogeaient ont évoqué les difficultés pressenties pour la prochaine rentrée et la mobilisation croissante des parents d'élèves contre les fermetures de classes, une mobilisation qui s'accentue dans tout le pays et que le ministre, malgré tous ses efforts, ne peut plus ne plus entendre.
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