dimanche 30 novembre 2008

Des gilets jaunes au Salon de l'Education

Mais qui sont ces gens qui arpentent les allées du Salon de l'Education vêtus de gilets jaune fluo? Les Rased que nous avons tous vu marcher en tête des dernières manifestations ? Et bien non. Cette fois ce sont des membres de la Ligue de l’Enseignement, des Francas, des CEMEA, de la Jeunesse au Plein Air, des Eclaireuses et Eclaireurs de France, de huit associations qui ont choisi le désormais célèbre gilet de sécurité pour dénoncer les coupes budgétaires (- 25 %, soit un demi million d'euros) dont ils sont victimes en application de la politique de Darcos et pour protester contre la décision qui été prise par le Ministère de leur enlever les enseignants mis à disposition ou détachés dans leurs structures. «Associations de l’éducation en danger - Chantier de Démolition de l’Ecole Publique» peut-on lire dans le dos de ces manifestants qui, craignant à juste titre une prochaine marchandisation de leurs activités, parcourent les allées du salon, crayon en main, pour faire signer aux visiteurs une pétition de soutien. Ils ont déjà recueilli quelque 43 000 signatures. Pour Darcos, c’est donc un nouveau feu qui s’allume. «On ne va pas vous laisser tomber», a-t-il toutefois lancé aux militants, à la façon de Sarkozy. Mais personne n'est dupe. On sait tous quoi penser de ce genre de déclaration trop souvent entendue...
Signalons par ailleurs que, lorsqu'il s'est rendu au salon vendredi - et non jeudi pour l'inauguration comme cela avait été initialement prévu, ce afin d'éviter le comité d'accueil que lui avait préparé le Snuipp de Paris - le courageux Darcos a, contrairement aux autres années, prudemment évité de passer dans la travée où les syndicats avaient installé leurs stands. On ne se demande pas pourquoi.

vendredi 28 novembre 2008

S.M.A. : Sarko prêt à revoir sa copie ?

"On ne peut pas demander la même obligation de service à un maire d'une commune rurale et au maire de la capitale de la France ou d'une grande ville de un ou deux millions d'habitants (...) et on doit pouvoir trouver un accord", a déclaré Sarko devant le congrès de l'Association des maires de France, la même où, l'avant-veille, mardi, son collaborateur Fillon avait été copieusement sifflé lorsqu'il avait abordé la question du S.M.A.
L'inflexible Sarko pourrait donc envisager un assouplissement de la loi sur le service minimum d'accueil pour les petites communes, pour calmer une fronde des maires qui, toutes tendances confondues, dénoncent les poursuites judiciaires dont certains d'entre eux ont fait l'objet à l'initiative de préfet trop zélés. "Je comprends parfaitement le sentiment d'injustice que peut avoir un maire traîné devant le tribunal administratif par son préfet parce qu'il a peu de moyens, qu'il a fait son possible et qu'il n'y est pas arrivé. Je suis tout à fait prêt à revoir ça" a reconnu le bon Saint-Nicolas qui a toutefois assuré savoir faire "la différence" entre le maire qui "dit de bonne foi qu'il n'y arrive pas et celui pour qui c'est un acte militant de contestation de la loi. On ne peut pas traiter ces deux catégories d'élus de la même façon". Père Noël pour les uns, Père fouettard pour les autres.

mercredi 26 novembre 2008

Un chouchou distingué

Jeudi dernier, alors que plus de 200.000 personnes manifestaient contre la politique de Darcos, notre bon Sire réunissait ses sept chouchous et, devant les six autres, encourageait le brave Xavier à ne rien céder aux profs, tout en le félicitant chaudement de tenir bon : "à partir du moment où tu bouges les choses, il ne faut pas s'étonner qu'il y ait des gens dans la rue. De toute façon je te soutiens". Tout fier d'être ainsi distingué par le Maître, l'élève Darcos a pu bisquer devant tous ses camarades et a certainement dû rêver de Matignon la nuit suivante.

dimanche 23 novembre 2008

De la culture dans le bouillon

Que tous ceux qui douteraient encore de l'amour de Darcos pour le corps enseignant se taisent. Notre bon ministre a décidé de nous faire un beau cadeau avant Noël en promettant de nous offrir « avant la fin de l'année », avec l'accord de sa collègue Christine Albanel, un Pass Culture pour que nous puissions accéder gratuitement aux musées et "aux lieux de culture".

Par ailleurs, il a également décidé que les professeurs qui obtiendraient une mutation pourraient bénéficier d'un prêt immobilier à taux zéro. Même si cette mutation est la conséquence de la suppression de leur ancien poste ? Le ministre dit avoir « engagé les négociations avec les banques sur ce sujet ». Si c'est pour avoir le même résultat que les prêts à taux zéro mis en place par Valérie Pécresse pour les étudiants, il n'y a pas de quoi le remercier. Emporté par un élan de générosité, il a aussi annoncé une « prime exceptionnelle » de 400 € pour les instits de CE1 et CM2 qui seront chargés, en février 2009, des nouvelles évaluations. Une carotte pour faire avancer les bourricots ?

Quant aux jeunes profs, ils seront contents d'apprendre que les nominations dans les établissements les plus difficiles, qui étaient jusqu'à présent nombreuses, vont être évitées à l'avenir, sauf s'ils sont "volontaires", tandis que les agrégés seront affectés principalement en lycées, et non en collèges. D'autres avaient déjà fait ces promesses avant lui...

samedi 22 novembre 2008

Des lunettes pour l'UMP

"Un peu moins de grèves et un peu plus de bon sens seraient le meilleur point de départ pour améliorer les conditions de travail des élèves", écrit dans un communiqué Chantal Brunel, l'une des porte-parole de l'UMP, pour qui il y aurait incontestablement "une réelle adhésion à la réforme, à la création de services nouveaux pour les familles, à la rénovation complète de l'enseignement professionnel"... Mais la députée de Seine-et-Marne, fidèle Sarkoziste, a sacrément besoin de lunettes quand elle ose affirmer "qu'après une année de réformes d'envergure engagées par le ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos, les grévistes sont, grève après grève, de moins en moins nombreux".

jeudi 20 novembre 2008

Les lycéens mobilisés contre les réformes

... et nous aussi

La manif de Bourg en images

Grève et manif réussies

Un peu plus de la moitié des profs (55 %) et plus des deux tiers des instituteurs (69 %) étaient en grève aujourd'hui, selon les chiffres avancés par les syndicats. De son côté, le ministère n'annonce que 33% grévistes en moyenne : 48,62% dans le premier degré, 24,41% dans les collèges, 15,48% dans les lycées professionnels et 19,42% dans les lycées d'enseignement général... Des chiffres très en deça de la réalité. Les manifestations organisées à travers toute la France auraient quant à elles rassemblé plus de 200.000 personnes. Les manifestants étaient entre 9.000 et 40.000 à Paris, de 5.500 à 20.000 à Bordeaux, 5 à 11.000 à Marseille, 6 à 10.000 à Lyon, 5 à 10.000 à Toulouse et à Nantes, ou encore 5.700 à 9.000 à Grenoble, 3.400 à 6.000 au Mans, 2.500 à 5.000 dans les rues de Rouen.
Dans l'Ain, les taux de grévistes étaient dans la moyenne nationale pour le secondaire et légèrement supérieur à 70 % dans le primaire.
A Bourg-en-Bresse, ce sont au moins 2.000 personnes qui ont défilé dans l'après-midi entre le marché couvert et la préfecture (le Snes en a compté 2.500 et les R.G. 1.800), avant de se rassembler devant la permanence désertée du député U.M.P. Xavier Breton. La préfecture de l'Ain n'avait pas connu une telle mobilisation du corps enseignant depuis bien longtemps.

Darcos s'échauffe

Darcos commence mal cette journée. Ce matin, sur RTL, il a attaqué bille en tête en dénonçant l'existence chez les enseignants d'une "culture de la grève qui empêche de parler des choses réelles, des questions qui concernent les élèves" avant d'asséner ue nouvelle fois son habituel discours droitiste dirigé contre les syndicats qu'il accuse d'organiser de manière systématique et démodée quatre grèves par an comme seule réponse aux problèmes de l'école. Reconnaissant toutefois l'importance du mouvement d'aujourd'hui, il persiste à défendre l'efficacité de sa politique au motif qu'il y aurait certainement "moins d'un gréviste sur deux dans le second degré" avant d'affirmer que depuis le lancement de ses réformes, "il y a une résistance des appareils qui n'est pas celle des professeurs. Les professeurs méritent mieux que d'avoir des syndicats dont la fonction principale est d'organiser la résistance au changement comme si le monde ne changeait pas autour de nous". Et comme nous méritons mieux, il a confirmé que les suppressions de postes continueront.

Très virulent contre les profs, il est également apparu très remonté contre les municipalités qui n'appliqueront pas son cher S.M.A. : "Vous savez bien que tout ça c'est de la blague, s'est-il écrié. Toutes les communes de droite y arrivent, et toutes les communes de gauche, ou certaines communes de gauche, disent qu'elles n'y arrivent pas".

Le sens de l'écoute et du dialogue reste donc bien la première des qualités de ce pauvre Xavier.

mercredi 19 novembre 2008

Vers une manif de grande ampleur à Bourg

Dans son édition de l'Ain, Le Progrès prévoit pour demain une "démonstration de force dans les rues de Bourg-en-Bresse" et se risque à annoncer un bon millier de manifestants. Partant du marché couvert vers 14 h. 30, le cortège remontera vers la préfecture et la grande poste afin d'envoyer des courriers aux députés du département, avant de se regrouper place Clémenceau, devant la permanence du député Breton qui, bien entendu, brillera par son absence. De leur côté, les syndicats Unsa éducation et FSU annoncent entre 70 et 90% de grévistes parmi leurs troupes. Rappelons qu'à Vonnas, deux profs sur trois n'assureront pas leurs cours demain.

Ecrivons aux députés

Le collectif "Un pays, une école, notre avenir" invite les signataires de sa pétition (plus de 37.000 à ce jour) et tous ceux qui souhaitent défendre l'école contre les attaques gouvernementales à adresser à leur député et/ou à leur sénateur, par courrier ou par mail, une lettre type pour leur demander d'expliquer ce qui fondera leur vote en faveur ou en défaveur du projet de budget présenté par le gouvernement.
La lettre peut être imprimée ou téléchargée sur le site
http://www.uneecole-votreavenir.org/spip.php?article9

mardi 18 novembre 2008

Forte mobilisation dans le primaire

Dans notre département on s'attend à une forte mobilisation des instituteurs lors de la journée de grève de jeudi. Selon le SNUipp, principal syndicat du primaire, le taux de grévistes pourrait approcher les 80 % dans l'Ain, où pas moins de 250 écoles sur 495 garderont portes closes. A l'échelle nationale, le taux de grévistes déclarés serait de 69 %.
Au collège de Vonnas, la mobilisation sera d'importance puisque les deux tiers du personnel enseignant seront en grève.

Grève du 20 novembre

JEUDI 20 NOVEMBRE 2008
GREVE UNITAIRE
MOBILISONS NOUS EN NOMBRE
CONTRE LA POLITIQUE DE DARCOS
MANIFESTATION
à BOURG-EN-BRESSE
Marché couvert à 14 h.30

lundi 17 novembre 2008

Quand un réac' dénonce des rétrogrades

Le sympathique Devedjian, dont les jours seraient comptés à la tête de l'UMP, a envoyé aux adhérents de la secte sarkozienne une lettre intitulée "Et si la bataille pour l'école était en voie d'être gagnée". Dans ce torchon, le parrain des Hauts-de-Seine, caricature de ce que la droite a produit de plus réactionnaire, éructe contre les "forces rétrogrades soutenues par les plus virulents des syndicats d'enseignants et d'étudiants", qu'il accuse de vouloir "marquer, dans la rue, leur opposition aux réformes qui, depuis plus d'un an, font considérablement évoluer l'école". Puis il énumère les plus belles réalisations de Darcos, se félicitant entre autres choses des "11.200 départs à la retraite non-remplacés à la rentrée 2008", du "recentrage des programmes sur les fondamentaux" et de "l'accueil des enfants les jours de grève des enseignants (…) qui restaure l'esprit de permanence du service public"… afin, écrit-il, de "rétablir la vérité sur des sujets qui sont systématiquement stigmatisés, déformés voire ridiculisés par les média". Curieuse remarque d'ailleurs à une époque où les média se complaisent dans une remarquable servilité à l'égard du pouvoir en place. La missive se termine par un appel à "contribution financière" des militants qui sont invités à verser leur obole pour l'aider à "faire connaître (sa) détermination à soutenir la politique du président de la République et du gouvernement". Des fois qu'il viserait un ministère, le bougre....

L'appel du 8 novembre "pour une vraie formation des enseignants" - Pétition en ligne

"Les enseignants-chercheurs, les enseignants, les chercheurs, les parents d’élèves, les membres du personnel de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ou de la recherche et les étudiants, réunis ce samedi 8 novembre à l’Université Diderot-Paris 7, protestent contre la mise en œuvre précipitée d’une réforme radicale de la formation des enseignants. Cette réforme est porteuse à terme d’un véritable bouleversement dans la nature des formations et dans le statut des savoirs au sein de l’enseignement primaire, secondaire et universitaire. Elle met gravement en danger la qualité de la formation des élèves à tous les niveaux de l’Éducation nationale. Elle complète et renforce la destruction du système national d’éducation et de recherche et contribue à mettre en position de concurrence établissements, formations et acteurs de l'enseignement.
Cette transformation radicale de la formation des enseignants et des concours de recrutement a été engagée sans demander l’avis de celles et ceux qui assurent cette formation ou en bénéficient. Ce mépris manifeste pour les principaux intéressés (enseignants et étudiants) va de pair avec l’imposition d’un rythme effréné qui dissimule mal la volonté de faire taire toute réflexion critique. Récemment, plusieurs présidents d’universités parisiennes ont pu parler de véritable « farce » à propos de ce processus. Le manque de précision quant au contenu des futurs concours et le calendrier absurde proposé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche nécessitent donc une réponse ferme et claire.
Soucieux de ne pas nous laisser imposer un traitement dans l’urgence d’une question aussi importante socialement et scientifiquement, nous demandons l’abandon de tout calendrier pour la remise de nouvelles maquettes de masters et le retrait de ce projet ministériel sous sa forme actuelle."
Les initiateurs de la pétition dénoncent notamment :
- "la destruction d’une véritable formation professionnelle et disciplinaire, initiale et continue, des enseignants" ;
- "la fragilisation de nombreuses formations à l’Université" ;
- "l'extension de la contractualisation et de la précarisation dans l’enseignement primaire et secondaire" ;
- "une atteinte grave à l’articulation entre enseignement et recherche ainsi qu’à la nature des connaissances et des savoirs produits et transmis dans l’université comme dans l’enseignement primaire et secondaire" ;
- "l'injustice et la perte de la diversité sociales du futur corps enseignant".
Pour consulter le texte intégral de la pétition et vous joindre aux signataires déjà nombreux, rendez-vous sur le site :

dimanche 16 novembre 2008

Darcos chahuté par les lycéens

Hier, samedi, Xavier Darcos réunissait dans les locaux de Polytechnique, à Palaiseau, aux frais des rectorats, 600 représentants des Conseils de la vie lycéenne afin de les faire débattre sur son beau projet de réforme des lycées... et la journée s'est mal passée. Le pauvre Darcos fut même sifflé par une partie de l'auditoire - plus enclin à dénoncer la réduction du nombre de professeurs et du nombre d'heures de cours qu'à se réjouir de la politique audacieuse et réformatrice du ministre. Lequel ne manquera sûrement pas de dénoncer prochainement cette minorité d'agitateurs qui avaient été préalablement manipulés par leurs profs. Pourtant les mots "mascarade" et "manipulation" étaient bien ceux qui revenaient le plus souvent dans la bouche des lycéens interrogés par les journalistes qui couvraient cette journée.

(photo Le Parisien / Aujourd'hui en France)

Les participants à ces "Ateliers du nouveau lycée" se sont dits à la fois frustrés et déçus par les débats. Bon nombre de leurs interrogations sont restées sans réponses, tandis que les propositions qu'ils avaient été invités à formuler lors des ateliers de travail étaient poliment mais fermement rejetées par le ministre. Les séances de travail étaient en effet très cadrées, les thèmes soumis à la réflexion des délégués lycéens - "Focus sur un nouveau lycée" et "Vers un lycée campus" - étant présentés sous la forme de questions fermées, ne laissant aucune place à un véritable débat de fond sur ce que veulent ou ce que craignent les lycéens, en particulier à propos de la diminution du nombre de profs et de l'alourdissement des effectifs, en cours de langue notamment. «Dans les ateliers, on avait cinq minutes pour rédiger nos propositions sur chaque thème, puis dix minutes pour en parler. On n'a pas pu se faire entendre», regrette un participant cité dans Libération.
Bruyamment éconduit par ses invités, Darcos déclare cependant comprendre leur "frustration" et son entourage s'est dit satisfait de cette journée, malgré les huées : «s'il n'y avait pas eu de huées, on aurait dit que c'était de la com et on nous aurait accusés de n'avoir fait venir que des lycéens pro-Darcos. C'était donc mieux comme ça». Le ministre a d'ailleurs fait savoir que la consultation des lycéens continuerait jusqu'à la fin de l'année (pour une réforme applicable en septembre !). Il a aussi tenu à les rassurer sur la question de l'encadrement par les enseignants en leur promettant, la main sur le coeur, "qu'aucun poste ne serait retiré au lycée". Tu parles ! C'est là une bonne nouvelle pour nous, profs de collège - et pour nos élèves - qui allons encore une fois payer le prix fort lors des prochaines suppressions de postes...

samedi 15 novembre 2008

Quand Jack dénonce le flicage et la censure

Toujours soucieux de s'attirer la sympathie des profs, Jack Lang, qui s'est auto-proclamé "shadow minister" de l'Education, a dénoncé hier, sur i-Télé, les deux appels d'offres lancés par Darcos et Pécresse afin de mettre en place une "veille de l'opinion" dans les domaines de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche. "J'apprends avec stupéfaction, a-t-il déclaré, que le ministre Darcos a décidé d'organiser un système de flicage des professeurs avec le concours de sociétés privées. Ce retour à la censure est scandaleux (...). C'est une atteinte à la liberté et à la dignité des serviteurs de l'école de la République",

mardi 11 novembre 2008

Solidarité avec Nay Phone Latt

Nay Phone Latt, un bloggueur birman de 28 ans, a été arrêté par la Junte au pouvoir à Rangoon et condamné à 20 ans de prison pour avoir dénoncé, entre autres choses, l'augmentation des prix et les coupures d'électricité. A l'heure où Darcos et Pécresse entendent eux aussi traquer les contestataires sur la toile, nous répondons à l'appel lancé par Reporters sans Frontières et la Burma Media Association en publiant sur ce blog la photo de cette nouvelle victime des prédateurs de la liberté d'expression.
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=29240

dimanche 9 novembre 2008

Big Brother veut nous surveiller

Nous apprenons que le ministère de l'Education Nationale chercherait à mettre en place un dispositif afin de repérer sur internet les sites contestataires et identifier les pôles de résistance à la politique de notre bon ami Darcos. Cette décision a fait l'objet de la part du Ministère de la Communication d'un appel d'offre auprès d'officines privées spécialisées dans la traque sur internet, appel publié au Journal Officiel sous le titre évocateur de "Veille de l'opinion".
Ce "dispositif de veille" aurait donc vocation à surveiller de près les médias traditionnels, les dépêches d'agences, les baromètres et enquêtes annuelles, mais aussi à traquer sur internet les sites participatifs, les tchats et les blogs comme celui-ci, dans le but de :
- "
identifier les thèmes stratégiques (pérennes, prévisibles, émergents) ;
- identifier et analyser les sources stratégiques ou structurant l'opinion ;
- repérer les leaders d'opinion, les lanceurs d'alerte, et analyser leur potentiel d'influence et leur capacité à se constituer en réseau ;
- décrypter les sources des débats et leur mode de propagation ;
- anticiper les risques de contagion et de crise
".
Cette volonté de Darcos de renforcer la surveillance des fonctionnaires trop critiques est tout à fait révélatrice du peu de cas que le pouvoir en place semble faire des libertés d'opinion et d'expression.
Budget de l'opération : au moins 100.000 € pour le ministère de l'Education nationale et 120.000 € pour celui de la Recherche... parce que nous le valons bien.