dimanche 18 mars 2012

La journée de la jupe, en vrai

(Source : Marianne, 17-23 mars 2012)

lundi 12 mars 2012

Chatel ressort la réforme du bac

Quelle réforme pour le bac ? Ce matin le ministre en sursis Luc Chatel s'est fait présenter quelques propositions pour reformer le vieux baccalauréat. Trois pistes sont mises en avant : moins de choix dans les langues étrangères, plus d'épreuves de rattrapage et des notes éliminatoires dans certaines disciplines jugées fondamentales, comme les maths ou les sciences physiques en série S par exemple. Réduire à quatre le nombre d'épreuves à l'écrit faciliterait par ailleurs l'organisation de l'examen et réduirait à la fois son coût et la perte de temps d'enseignement qu'il entraine du fait de l'arrêt des cours en juin. Les autres matières, non fondamentales, seraient évaluées en contrôle continu. Les épreuves du second groupe seraient quant à elles supprimées au profit d'un "examen collégial, par le jury, du livret scolaire du candidat". Les épreuves de langues - 57 proposées actuellement ! - seraient ramenées à "12 langues européennes, 4 langues internationales et 8 langues régionales". Enfin, les épreuves facultatives, qui permettent aujourd'hui aux candidats d'engragnger les points au dessus de la moyenne, seraient toutes ramenées à un coefficient 1 et pourraient pénaliser les candidats en cas de note inférieure à 10/20.

dimanche 11 mars 2012

La jupe ne fait pas école au collège de Poncin

Jeudi, à l'occasion de la journée de la femme, une vingtaine de filles, élèves collège de Poncin, sont venues à l'école en jupe. La direction de l'établissement, qui n'a pas manqué de voir dans cette initiative anodine une attitude provocatrice et identitaire, les a fermement invitées à changer de tenue "pour les protéger". Cette décision, aussi malheureuse que maladroite et rétrograde, a suscité autant d'incompréhension parmi les élèves, qui ont refusé d'obtempérer, que parmi les parents d'élèves et une partie des professeurs qui les ont soutenues. La même semaine, les filles de l'internat d'excellence de Sourdun en Seine-et-Marne, le premier établissement public à instaurer le port de l'uniforme, recevaient leur nouveau paquetage comprenant, outre 4 chemisiers, 2 gilets, un pantalon et... une jupe.


PS : même Le Figaro s'est offusqué de la décision malheureuse prise par la direction du collège de Poncin, au point de relayer les déclarations de l'association "Ni putes ni soumises". http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/03/09/01016-20120309ARTFIG00510-des-collegiennes-privees-de-jupes-et-renvoyees-chez-elles.php

mercredi 7 mars 2012

Scène de vie scolaire

"Les conseillers d'éducation, ils ont quel statut ?" ; "Est-ce que ce sont des contrats aidés ou pas ?". Deux questions posées à la volée en Conseil des ministres par un Président-candidat qui préparait la semaine dernière son meeting de Montpellier. Deux questions qui révèlent la haute connaissance que le candidat du peuple a du système scolaire. Malheureusement, ce jour là, il n'était pas le seul ignare à siéger dans le salon Murat. Aucun ministre présent n'a pu lui répondre, pas même le principal intéressé, Luc Chatel, qui sévit pourtant depuis quatre ans rue de Grenelle. Quant au premier des ministres, qui fut dans une autre vie ministre de l'éducation nationale, il a séché lui aussi. Pas étonnant,avec de tels cadors, que l'école soit si mal en point. Deux heures de colle pour tout le monde !

(Source : Le Canard Enchaîné, 7 mars 2012)

Lutte des classes

Destruction de postes, fermetures de classes, occupations d'écoles et manifestations de parents en colère au menu des auditeurs modestes et géniaux de Là-bas si j'y suis, l'émission de D. Mermet sur France Inter. Les parents des écoles du Jura se mobilisent en prévision de la prochaine rentrée qui s'annonce catastrophique, là-bas comme partout ailleurs.


dimanche 4 mars 2012

Chatel / Peillon : deux projets pour l'école

(Source : Le Journal du Dimanche, 4 mars 2012)

jeudi 1 mars 2012

Sarko veut-il transformer les profs de collège en instits ?

«Tout enseignant qui voudra travailler davantage pourra le faire avec 26 heures de présence dans l’établissement au lieu de 18 heures de cours aujourd’hui, avec en contrepartie une augmentation de son traitement de 25%, soit près de 500 euros par mois.» En proposant mardi aux profs de travailler plus pour gagner plus, Nicolas Sarkozy a surtout voulu envoyer un message : les enseignants se la coulent douce, remettons-les au travail et tout ira mieux… Pour le reste, sa proposition a plongé le monde éducatif dans un abîme d’interrogations. «Hormis le fait qu’il veut plaire à sa droite, on nage dans le flou le plus total, dit Roland Hubert, cosecrétaire général du Snes-FSU, syndicat majoritaire dans le secondaire. Les huit heures en plus qu’il propose sont-elles des heures de présence ? Et si oui, à quoi vont-elles servir : à faire de la garderie, à rencontrer les parents ? Ou ces huit heures sont-elles des heures de cours ? Dans ce cas, c’est très sensiblement sous-payé, puisque pour 40% d’heures de cours en plus, le salaire est de 25% en plus. Et puis, sur quel salaire se base-t-il, sur douze mois ou sur l’année scolaire [les profs sont payés sur dix mois, ndlr]

Actuellement, les enseignants du secondaire, les seuls concernés par l’annonce, ont des «obligations de service» : 18 heures de cours par semaine pour un certifié, 15 heures pour un agrégé. Si l’on tient compte des réunions, des rencontres avec les parents, de la préparation des cours et des corrections, ils font largement le double. Ils ont en outre l’obligation d’accepter une heure supplémentaire, ce qui est très souvent le cas avec les suppressions de postes. Ils sont aussi de grands consommateurs d’heures supplémentaires défiscalisées, soit par choix - pour gagner plus, ce qui est le but de ce dispositif cher au Président -, soit contraints - pour combler des postes non pourvus en raison des suppressions.
Au-delà de l’annonce jugée très souvent démagogique, quel est le projet réel du candidat ? S’il s’agit d’heures de présence, cela risque de coûter cher aux finances publiques. S’il s’agit de cours, cela devient intéressant pour le budget de l’Etat qui peut espérer récupérer ainsi des heures sup défiscalisées, très coûteuses. Le plus probable est un mélange des deux. Mais le candidat ménage ses effets. Enfin, pourquoi proposer 26 heures et non pas 25 ou 28 ? Sarkozy reprend ici les heures de travail hebdomadaires des enseignants du primaire. Derrière, il y aurait l’idée de créer un nouveau corps de professeurs, pouvant officier en primaire et au début du collège, histoire de faire définitivement voler en éclats un «statut» que la droite a en horreur.


(Source : Libération, 1er mars 2012)

Lire également sur le site de Libération, quatre réactions de profs unanimement hostiles aux dernières propositions de "travailler plus" du candidat du peuple : http://www.liberation.fr/societe/01012393007-sarkozy-ne-connait-vraiment-rien-au-boulot-de-prof