samedi 28 février 2009

Le Sarko Circus fait escale dans l'Ain

Une visite sans incident... Et pour cause. A l'occasion de la venue du Sarko Circus dans l'Ain, on a pu encore une fois assister un extraordinaire déploiement de force. Très tôt le matin, dans un rayon de dix kilomètres autour de Saint-Vulbas, les gendarmes filtraient la circulation. Les routes étaient barrées et les automobilistes détournés. La "Plastic Vallée" était comme morte, cadenassée, verrouillée... une impression de couvre-feu. Le dispositif était tel que la Préfecture de l'Ain refusait de dire combien d'hommes en bleu avaient été mobilisés. Sur le site, des gendarmes en treillis patrouillaient avec des chiens tandis que les snipers prenaient position sur les toits. Impossible d'approcher sans montrer patte blanche ou sa carte de l'UMP. Même les journalistes indépendants étaient repoussés. Lors de la visite impériale, une seule caméra, de TF1, fut autorisée à tourner les images qui furent ensuite distribuées aux journalistes "embedded". Les consignes distribuées à ces derniers étaient claires : interdiction d'interviewer le moindre ouvrier ou d'écouter les représentants syndicaux qui ne purent non plus faire part à Son Altesse de leurs inquiétudes face à la généralisation du chômage partiel dans leur zone d'activité. Quant à la table ronde organisée autour de notre Souverain thaumaturge, ce fut une magistrale mise en scène, scénarisée du début à la fin et jouée devant un public trié sur le volet, comme d'habitude. La visite s'est déroulée sans incident et le préfet de l'Ain respire. Il a sauvé son poste. Ouf !

jeudi 26 février 2009

Sarkozy, un sous-doué à l'Elysée

Mais pourquoi tant de haine envers le corps enseignant en général et les chercheurs en particulier ? Tout simplement parce que Notre Majesté souffre du complexe du cancre parvenu. Président médiocre, il fut par le passé élève médiocre, bachelier médiocre et étudiant médiocre. Mais aucune trace de cette médiocrité dans son curriculum vitae. Et pour cause, il l'a customisé, l'animal. Officiellement Notre Souverain Eclairé serait titulaire d'une maîtrise de droit privé, d'un certificat d’aptitude à la profession d’avocat, d'un DEA de sciences politiques obtenu avec mention et aurait fait des études à l’Institut d’Etudes politiques de Paris. Waouh !

Mais alors pourquoi est-il aussi nul ? Tout simplement parce que la plupart de ces titres universitaires sont faux. Une enquête menée par Alain Garrigou, professeur de sciences politiques à Nanterre le prouve. http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article219

En parcourant l'annuaire des anciens élèves de Sciences Po, il a pu constater que Sarkozy de Nagy Bosca n'y figure pas, ce qui signifie qu'il n'a pas mené ses études à leur terme et ne peut donc se parer du titre d'ancien élève réservé aux seuls diplômés. Et son DEA ? Pourquoi n'en trouve-t-on aucune trace dans les archives de Paris X Nanterre ? Tout simplement parce que si le candidat Sarkozy apparaît bien dans le procès verbal de la première session, il est ajourné pour ne pas s'être présenté à l’épreuve écrite terminale et n’avoir pas rendu son mémoire. Et son certificat d'aptitude à la profession d'avocat ? Obtenu sur le fil avec la note médiocre de 20 /40 (7/20 à la première épreuve et 13/20 à la seconde)

Mais rappelons aussi, pour compléter le tableau, les notes obtenues au bac par le candidat 18917 en 1973 (Jury 80, lycée Molière) : 7/20 à l'épreuve écrite de français et 12 à l'oral (voilà pourquoi il s'exprime toujours dans un idiome approximatif), 9/20 en philo, 8/20 en maths (il a néanmoins su s'augmenter de 200 % !), 10/20 en anglais ("magnifical" s'exclama-t-il un jour en présence de la reine d'Angleterre) et 11/20 en économie (on n'est pas sorti de la crise !). Avec 142 points sur 300, le médiocre petit candidat fut recalé et fut obligé de se présenter au repêchage.

Ne nous étonnons donc plus des propos méprisants qui sortent donc de la bouche de ce vilain petit personnage médiocre et rancunier qui a tant souffert de ne jamais avoir été reconnu à sa juste valeur par ses professeurs.

mercredi 25 février 2009

Sarko avoue haïr les profs

(Source : Le Canard Enchaîné, 25 février 2009)

Tripatouillages

François Fillon vient de demander à Valérie Pécresse que "le décret statutaire des enseignants-chercheurs soit entièrement réécrit sur la base des discussions conduites" et s'est engagé à ce qu' "aucune suppression d'emploi d'enseignant-chercheur" ne soit "effectuée en 2010 et 2011". Mais il n'est pas question pour autant d'investir dans la création de nouveaux postes à l'Université. Tout au plus Fillon offre-t-il un cache misère en demandant à l'ami Darcos "d'étudier la mise à disposition de professeurs agrégés" des collèges et lycées qui viendraient enseigner en première année, et ce alors que Sarko s'était engagé à ne pas supprimer de postes dans les lycées. Déshabiller Pierre pour recouvrir les haillons de Paul... une politique de guignols.
Mais en annonçant fièrement cette dernière mesure, Fillon invente l'eau tiède. Voilà en effet belle lurette que des profs du secondaire sont détachés en fac, qu'il s'agisse des vacataires qui y assurent quelques heures de cours en plus de leur service habituel, sans aucune décharge et contre une rémunération qui n'est pas à la hauteur du travail demandé, ou les PRAG et les PRCE, profs agrégés et profs certifiés qui assurent quant à eux l'intégralité de leur service à l'université (15 - 18 h. hebdomadaires) sans bénéficier du statut d'enseignant-chercheur et contre un salaire en fin de compte inférieur à celui qu'ils toucheraient dans le secondaire. Cette annonce risque donc de mettre encore un peu plus d'huile sur le feu car elle peut faire craindre, à terme, une atteinte supplémentaire au statut des enseignants-chercheurs avec l'arrivée dans les amphis d’enseignants non chercheurs à qui on demandera de travailler plus... pour gagner moins.

mardi 24 février 2009

Le privé a le vent en poupe

(Source : Le Progrès, 24 février 2009)

lundi 23 février 2009

Des profs au Château

Après les lycéens, les profs sont passés à table. Ce midi, Sarko et Darcos ont reçu à dejeuner un petit groupe de onze profs du primaire et du secondaire choisis, selon le maître de maison, "parce qu'ils ont écrit, parce qu'ils se sont exprimés et, d'après ce que j'ai compris, assez majoritairement d'un bord politique assez différent du mien". Les heureux élus ont déclaré avoir attiré l'attention de leurs hôtes sur les 13500 suppressions de postes à venir, quelque chose dont Sarko aurait dit "qu'il allait beaucoup s'occuper dans les semaines et dans les mois à venir"... Déclaration à double sens.... et double tranchant."M. Sarkozy a parlé de la confiance qu'il comptait accorder aux enseignants" a également déclaré un des convives, soulignant que la confiance est incompatible avec les suppressions de postes. De son côté, Darcos s'est dit satisfait d'avoir "évoqué des sujets extrêmement larges dans une très, très bonne atmosphère, et [a] proposé [de retrouver] ce même groupe, qui pourrait servir de chambre d'écho à [sa] réflexion". Le Palais s'est officiellement félicité d'une rencontre qui "témoigne à nouveau de la volonté du chef de l'Etat de dialoguer avec la communauté éducative sur les réformes qui la concernent". Mais ils étaient treize à table...

dimanche 22 février 2009

Une murène à l'Education Nationale ?

Alors que tous les sherpas de la Sarkozie cherchent à se positionner en prévision d'un prochain remaniement ministériel, Nadine Morano, qui mérite tant ses surnoms de "Murène" et de "Mme Sans-Gêne", vient de proposer à Sa Majesté d'adjoindre le ministère de l'Éducation à son secrétariat d'Etat à la Famille, lorsqu'il se libérera. "Cela aurait de la gueule, affirme-t-elle. J'ai envie d'un job difficile, d'un ministère de mission." De son côté, Darcos trouverait l'idée séduisante et l'encouragerait à briguer ce poste impossible dont il ne veut plus. Nadine Morano a donc fait part de ses ambitions au chef, pour qui elle préparerait actuellement un argumentaire défendant son idée de fusion entre les deux ministères. Pour le moment Sarko ne l'en a pas dissuadée et elle semble bien se préparer activement à une future installation rue de Grenelle.

samedi 21 février 2009

Les 4X4 de Sarko

Le week-end dernier, Nicolito et Carlita ont paradé dans Megève à bord de luxueux 4X4 Pathfinder "gracieusement prêtés" par Nissan, à la demande de l'Elysée. C'est qu'il n'était pas question pour notre couple royal de faire tache dans cette station où le 4x4 de luxe est aussi indispensable aux skieurs que sa Rolex à Séguéla. Cinq carrosses flambant neufs d'une valeur de 40 000 € chacun ont donc été mis à la disposition de Sa Majesté et de sa suite pour les conduire au pied des pistes. Après le départ de Sarko, les véhicules ont été laissés pour la semaine à la disposition de la Castafiore et de ses 19 gardes du corps. Le coût de la prestation est estimé à 20 000 € minimum, une broutille pour Nissan-Renault, à qui l'Etat vient, rappelons-le, de prêter quelques centaines de millions d'Euros. Dans le contexte actuel, ce n'est pas mal pour un groupe qui vient justement d'annoncer... 20 000 suppressions d'emplois.

vendredi 20 février 2009

Bientôt des camps de rééducation ?

Au début du mois de février, l'Inspection académique de l'Isère recherchait un directeur pour une école primaire de Saint-Quentin-Fallavier. Non contente de l'adresser à l'A.N.P.E. pour trouver la perle rare - procédure désormais courante dans l'Education Nationale pour palier au manque de personnel - elle publiait une annonce au contenu surprenant. L'heureux élu devait en effet avoir pour missions :
1°) de "rétablir une loyauté institutionnelle dans cette école tant dans les rapports avec l'administration qu'avec l'équipe pédagogique" ;
2°) de "centrer l'action de l'école sur les priorités nationales" ;
bref, remettre très rapidement au pas une équipe qui se fait remarquer par "une approche militante de l'école qui les conduit à prendre des positions de refus par rapport à certaines demandes institutionnelles (Base élèves, évaluations nationales)".
On comprend que dans ces conditions la première compétence demandée aux postulants soit d'avoir "le sens du service public et [de] faire preuve de loyauté à son encontre".

La Sorbonne occupée

A l'issue des manifestations d'hier, un amphithéâtre de la Sorbonne a été occupé spontanément dans la soirée par un peu plus de 200 étudiants, jusqu'à leur délogement par les forces de l'ordre vers 1 h. du matin. "Parce qu'on est chez nous, on reviendra" scandaient les manifestants à leur sortie. A la fin de sa troisième semaine le mouvement des universitaires semble donc s'inscrire dans la durée.http://www.rue89.com/2009/02/20/la-sorbonne-evacuee-apres-une-soiree-doccupation

jeudi 19 février 2009

Que la campagne est paisible...

Malgré les vacances universitaires plus de 50 000 personnes - dont près de 30 000 à Paris - ont encore défilé aujourd'hui contre les réformes Pécresse et Darcos.
Un mur de revendications a été érigé à Orléans

Mais que faisait notre bon Sire pendant ce temps ? Il était aux champs, à Daumeray, une paisible petite bourgade de 1 600 habitants, dans le Maine-et-Loire. Pas un manifestant en vue, une belle assemblée d'un millier d'invités triés sur le volet pour écouter Sa Majesté pérorer, mais 700 gendarmes et policiers mobilisés pour préserver Sa Sainte Personne de la colère des gueux .

Vonnas in wrestling




mercredi 18 février 2009

Les coulisses d'un lâchage

(Source : Le Canard Enchaîné, 18 février 2009)

mardi 17 février 2009

La Fayette les (re)voilà

Des universitaires ont organisé hier, près du Panthéon, la lecture marathon d'une oeuvre chère à Notre Souverain, La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette. Une manière ironique de souligner l'attachement de Notre Bon Sire aux belles lettres, lui qui avait dénoncé les savoirs inutiles en déclarant en février 2006, « l'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur "La Princesse de Clèves". Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de "La Princesse de Clèves"… Imaginez un peu le spectacle ! ». Depuis il a eu l'occasion d'ironiser à nouveau sur cette malheureuse princesse qui l'avait, de son propre aveu, beaucoup fait souffrir dans sa jeunesse. Dommage alors que les lecteurs d'hier n'aient pas pu donner lecture de cette oeuvre sous les fenêtres de l'Elysée...

Mais Sa Majesté n'aurait pas pu en profiter, puisque le couple royal a décidé, en ce week-end de Saint Valentin, de prendre un peu de hauteur... à Megève où il passe quelques jours de vacances loin des manants et de la crise, dans l'un des hôtels les plus prestigieux - et les plus chers - de la station haut-savoyarde, entouré de 19 gardes du corps, chargés notamment de tenir les méchants médias à l'écart de cette rechute bling bling. A chacun ses valeurs...

lundi 16 février 2009

L'appel de Rennes

Réunie ce week end pendant deux jours à l'université de Rennes II, la coordination nationale étudiante appelle les étudiants à amplifier le mouvement qui agite les facs depuis le début du mois et à manifester les 17 et 19 février. Ses mots d'ordre sont :
- retrait de la réforme des concours d’enseignement dit de masterisation ;
- retrait du décret de l’allocation des moyens ;
- non aux suppressions de postes dans la fonction publique ;
- recrutement massif dans l’éducation ;
- retour du cadrage national des diplômes et reconnaissance des diplômes nationaux dans les conventions collectives ;
- pour la mise en place d’un véritable système d’aide sociale étudiant basé sur des critères sociaux.

L'obsédé de la réforme (2)

dimanche 15 février 2009

Des réformes impopulaires

Un nouveau sondage publié par Le Nouvel Observateur montre que plus d'un Français sur deux (57 %) pense que les réformes engagées par Sarkozy "vont plutôt dans une mauvaise direction". Par ailleurs, 58 % des personnes interrogées trouvent que notre Zébulon national "parle beaucoup mais ne fait pas grand chose". A peu près autant estiment qu'il ne cherche pas à lutter contre l'échec scolaire et près de deux sur trois qu'il ne fait rien de probant pour "renforcer le dialogue social".

samedi 14 février 2009

Encore un vrai faux recul ?

Après avoir reçu hier soir Valérie Pécresse et sa médiatrice, Sarkozy a demandé à ce que soient "rapidement explorées de nouvelles pistes pour l'évaluation des enseignants chercheurs et l'organisation de leurs services", sans autre précision et surtout sans dire un mot des autres sujets qui suscitent leur colère, en particulier la réforme de la formation des enseignants. La coordination des universités maintient donc son appel à une nouvelle journée de manifestations le jeudi 19 février et l'intersyndicale de l'enseignement supérieur et de la recherche - FSU, CGT, FO, Solidaires, Sauvons la recherche, Sauvons l'université, Unef - appelle à participer à cette journée nationale.
Mais ce n'est certainement pas pour contribuer lui même à l'exploration de "nouvelles pistes" que Notre bon Sire est parti pour Val d'Isère assister aux épreuves de slalom géant de la coupe du monde, une discipline qu'il commence pourtant à pratiquer en utilisant ses ministres en guise de portiques. Attention à la chute !

vendredi 13 février 2009

L'obsédé de la réforme (1)

Quand les recteurs racolent dans les facs

Il parait qu'on peut faire mieux avec moins de profs. C'est en tout cas ce qu'affirme Xavier Darcos pour justifier les suppressions de postes. Pourtant les rectorats sollicitent de plus en plus des étudiants, quand ce ne sont pas des retraités, pour combler des trous.
Prenons l'exemple de l'académie d'Orléans-Tours. Le 30 janvier, les directeurs de trois UFR - lettres et langues, arts et sciences humaines, sciences et technologie - de l'université François-Rabelais de Tours, ainsi que les directrices des I.U.T. de Tours et de Blois ont reçu une lettre pressante du rectorat. Le recteur y fait état de "besoins importants" dans dix matières - de la documentation à la techno en passant par l'histoire-géo et les maths. Et il demande aux universitaires de contacter des étudiants ayant au moins une licence pour enseigner en collège ou lycée.
La chose n'est pas vraiment nouvelle. Sur leurs sites, des académies ont souvent ouvert des rubriques pour recruter des enseignants vacataires ou contractuels (...).
"Les rectorats distraient nos étudiants de leur préparation au concours, qu'ils ont de plus en plus de mal à obtenir du reste avec la baisse drastique des postes offerts", écrit encore un professeur de l'université de Besançon qui a été sollicité de la même façon, "c'est étonnant, non ? De moins en moins de postes offerts aux concours, et de plus en plus d'offres d'emplois directes aux étudiants" ...
V. Soulé, journaliste à Libération
http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2009/02/voici-le-rappor.html

jeudi 12 février 2009

Darcos répond aux présidents des universités

C'est dans un style très sarkozien, en abusant un "moi" et du "je", que Darcos a répondu par une fin de non recevoir aux présidents d'universités qui lui demandaient de reporter sa réforme de la formation des profs.
"Vous savez, moi je recrute 14 000 personnes ; on va les trouver les gens pour passer nos concours. Et aujourd'hui, un professeur sur deux qui est recruté par moi, n'est déjà pas passé par des systèmes de formation des maîtres. Il a tout simplement une licence ou une maîtrise, et il se présente à nos concours et il les a. Donc moi je n'ai pas absolument besoin d'entrer dans des discussions sibyllines avec les préparateurs à mes concours. Je suis recruteur. Je définis les concours dont j'ai besoin. Je garantis la formation professionnelle des personnels que je recruterai. Après, chacun nous suit, ou pas. »

Les IUT de Bourg contre les réformes Pécresse

Hier en début d'après-midi, à Bourg-en-Bresse, 150 étudiants et quelques uns de leurs professeurs ont perturbé la circulation au carrefour de l'Europe. Venus des I.U.T. de génie thermique, d'informatique et de biologie, ils ont marché entre le site d'Alimentec et la préfecture, pour protester contre les réformes Pécresse.

Y-a-t-il un pilote dans l'avion ?

Invité de l'émission "Les Grandes Gueules" sur R.M.C. Darcos a présenté sa réforme de la formation des profs de manière effrayante. Il a affirmé que mettre les jeunes profs directement en situation à plein temps devant leurs classes était une excellente chose pour les confronter directement à la réalité du métier, au lieu de les laisser pendant un an en stage, "comme devant un simulateur de vol". Et de poursuivre la comparaison en affirmant que pour apprendre à bien piloter un avion il vaut mieux être installé dans un cockpit face aux commandes dans des conditions réelles plutôt que d'être dans le virtuel. On imagine la suite... comme dans le scénario d'un film catastrophe. C'est le crash assuré dès le décollage.

En outre Darcos a démontré au cours de cet entretien sa méconnaissance totale du système actuel de formation en affirmant : "les professeurs passent un concours, ils sont mis dans l'Institut de formation des maîtres, où on leur apprend des théories générales sur l'éducation et de temps à autre, ils vont remplacer un professeur absent". Non M. Darcos, les professeurs stagiaires n'assurent pas les remplacements mais sont, au cours de leur premier année d'enseignement, en charge d'élèves pendant 6 à 8 heures hebdomadaires. Alors avant de vouloir réformer la formation des profs, apprenez donc d'abord à la connaître et cessez de raconter n'importe quoi !

Les présidents d'universités contre Darcos

La Conférence des Présidents d'Universités (CPU) qui regroupe les présidents des 83 universités françaises demande aujourd'hui à Xavier Darcos "de repousser à 2011" la réforme sur la formation des enseignants. Ils estiment en effet que "la précipitation dans laquelle la réforme de la formation des maîtres a été engagée, en compromet gravement la qualité". Ils émettent aussi de "fortes réserves" sur la médiation proposée par Valérie Pécresse sur le statut des enseignants-chercheurs, une médiation qui ne répond pas "à l'urgence de la situation".
Par ailleurs, dans un lettre ouverte, une centaine de membres de l'Institut Universitaire de France ont fait part de leur "stupéfaction" devant le "manque de considération" dont fait preuve Nicolas Sarkozy à l'égard des chercheurs et l'invitent à modérer et à surveiller ses paroles.

mercredi 11 février 2009

19 février : journée nationale pour l'enseignement

La coordination nationale des universités réunie mercredi 11 février à Paris-VIII, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a appelé à une journée nationale de manifestations dans toute la France le 19 février. Les enseignants des premier et second degrés sont également appelés à rejoindre le mouvement des enseignants-chercheurs, pour "une convergence des revendications de la maternelle à l'enseignement supérieur".

Les désarrois de l'élève Pécresse

Sarko intouchable

Désormais chaque sortie de Sa Très Glorieuse Majesté est étroitement surveillée pour éviter qu'il ne soit en contact avec les manants qui manifestent contre sa politique. Le Canard Enchaîné rapporte dans quelles conditions Son Altesse atomisée est retourné dans la Manche il y a quelques jours.

Quelle formation pour les jeunes profs ?

Le projet de réforme de la formation des maîtres entraînera un dramatique recul pour notre école publique. Qu'on en juge ! Aujourd'hui, après la licence et une année de préparation du concours, les lauréats ont le statut de professeur stagiaire.
Ils sont rémunérés durant leur cinquième année d'étude et leur formation se déroule en alternance dans des écoles internes d'universités, les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) et dans des établissements scolaires. C'est ainsi que les futurs professeurs des écoles se voient confier des élèves, en pleine responsabilité, lors de stages occupant un tiers de l'année, dans trois classes différentes.
Ce n'est pas parfait. Cette formation est trop courte, elle souffre d'une insuffisante prise en compte des gestes professionnels, d'une trop faible articulation entre la pratique et les apports qui l'éclairent (savoirs disciplinaires, didactique, pédagogie, psychologie, sociologie, histoire de l'école...). Nous ne nous satisfaisons donc pas du statu quo : il faudrait concevoir une formation professionnelle plus longue, qui donne toute sa place à la formation universitaire et joue à fond la carte de l'alternance.
Fallait-il donc rayer d'un trait de plume le système actuel, sans aucune évaluation préalable, et le remplacer aussi vite par un autre, différent et sans équivalent ailleurs ? Qu'il faille dispenser une formation disciplinaire de large spectre aux futurs enseignants dans les deux années suivant la licence pour les rendre capables d'intégrer de nouvelles connaissances dans leur enseignement tout au long de leur carrière, cela fait consensus. Qu'il faille renforcer leur formation sur les plans didactique et pédagogique, cela aussi est incontestable. Et que l'on reconnaisse ce plus haut niveau de formation par la délivrance d'un master en est une suite logique. Mais la condition impérative pour que cela soit possible, c'est le maintien de la formation par alternance. Or ce n'est pas du tout ce que prévoit le nouveau dispositif, applicable dès septembre.
Pendant leur formation, les étudiants ne disposeront au mieux que d'un mois de stage pour s'exercer au métier, mais tous n'en bénéficieront pas car il n'est pas obligatoire d'en prévoir dans le cursus. Et comment le pourrait-on quand le ministère promet 40 000 stages pour... 150 000 étudiants ? Heureusement d'ailleurs pour les rectorats, bien incapables de répondre à la demande, notamment dans les académies qui ont le plus de candidats.
Et même quand les étudiants auront un stage, leur obsession légitime sera de réussir le concours :
ses épreuves se situent en janvier et juin de la 2e année de master. Et il est évident que leur préparation empêchera aussi de s'engager dans les recherches qu'exige le mémoire de master.
Ensuite, après cette "formation", les débutants devront assurer seuls, sans accompagnement véritable, un enseignement à plein temps à l'année.
Ainsi le professeur des écoles qui aura fait un stage d'un mois (dans le meilleur des cas) au CM1 pourra se voir confier, sans expérience préalable, un CP ou une classe de maternelle ! Et le jeune professeur de maths ou d'histoire qui aura pu s'entraîner quelques heures (mais pas toujours) dans une classe de 1re devra enseigner d'emblée à cinq ou six classes allant de la 6e à la 3e dans un collège de banlieue !
Premiers pas inoubliables dans le métier...
Donnerait-on le permis de conduire à des candidats qui n'auraient jamais pris le volant ? Que dirait-on d'une formation d'infirmières qui apprendraient dans les livres à faire les piqûres ? C'est pourtant ce que le ministère s'apprête à décréter. Les conséquences sont hélas prévisibles : les débutants auront du mal à gérer la classe et, malgré eux, ils mettront souvent leurs élèves en difficulté. Les inspecteurs et les chefs d'établissement seront submergés de plaintes, le pourcentage de démissionnaires augmentera, on créera des "cellules de soutien psychologique"... (...)
La logique globale semble d'abord budgétaire : la suppression du statut de fonctionnaire stagiaire rémunéré équivaut à un plan social de 20 000 postes. Ce sera aux familles de payer les études... Du moins, celles qui le pourront. Cette logique est injuste.
Mais le projet met aussi à mal l'égalité territoriale. Le caractère national des concours est fragilisé, dans les départements ruraux, l'existence des sites IUFM installés dans les anciennes Ecoles normales est menacée et le gouvernement a engagé les universités dans une concurrence sauvage : on ne peut plus être sûr qu'on formera les mêmes enseignants d'une région à l'autre ou au sein d'une même région tant les conceptions du métier varient d'un projet à l'autre.
Est ainsi en train de se rompre le lien consubstantiel établi depuis Jules Ferry entre l'école, les maîtres et la République, celui d'une formation définie et maîtrisée par l'Etat. Nous assistons à la dénationalisation de la formation des maîtres, le coeur de l'école publique. Pourquoi les citoyens ne sont-ils pas informés de cette réforme essentielle ? Pourquoi le Parlement n'en est-il pas saisi ?
Depuis l'automne, ce projet fait l'unanimité contre lui. La plupart des universités ont demandé un moratoire pour permettre que s'engage une négociation sérieuse autour d'une vraie réforme, plus nécessaire que jamais, à un moment où le métier est de plus en plus difficile. Mais elles ne sont pas entendues.
Pour l'instant, cette obstination a un résultat évident : la pagaille dans le monde universitaire. Le retour des projets de master est imposé pour le 15 février, mais les dernières précisions du ministère datent du 15 janvier et les textes officiels sur les épreuves des concours ne sont toujours pas parus...
Que faire devant tant d'irresponsabilité et tant d'irrespect envers les acteurs de la formation ? Au regard des délais, il n'y a plus d'autre solution : les parents d'élèves, appuyés par les parlementaires et les élus locaux attachés à la qualité de notre école, doivent demander l'arrêt d'urgence de ce train fou. Nous en sommes convaincus, le gouvernement devra alors cesser de s'entêter et retirer sa "réforme", maintenir une année de plus les concours actuels, prendre le temps d'évaluer l'existant et organiser l'indispensable négociation. C'est l'esprit républicain et c'est le simple bon sens. Mais il faut agir vite.

mardi 10 février 2009

La colère s'amplifie dans les facs

Nouvelle démonstration de force des universitaires et des étudiants. Ils étaient plusieurs dizaines de milliers dans la rue aujourd'hui dont 50 000 à Paris à dénoncer les réformes et l'attitude de Pécresse ainsi que le mépris dont Sarko a fait preuve à leur égard lors de son discours ubuesque du 22 janvier.
On a compté 5 000 manifestants à Lyon où le mouvement a pris dans toutes les universités ainsi qu'à L'IEP et à l'ENS. Depuis plus d'une semaine les journées banalisées se succèdent et la mobilisation reste forte.
Pendant que les manifestants conspuaient Valérie Pécresse, les députés avaient droit à une "minute blonde" quand la ministre déclarait, sans rire: "il n'y a pas d'amour sans preuve d'amour et des preuves à la communauté universitaire, nous en donnons tous les jours". C'est l'amour vache !

lundi 9 février 2009

Pécresse prend la tangente et nomme une médiatrice

Dans le conflit qui l'oppose au monde de l'université et de la recherche, Valérie Pécresse, en bon disciple, applique la recette que maître Sarko a initiée à Saint-Lô : elle ne renonce pas à son décret et nomme un médiatrice, Claire Bazy-Malaurie, présidente de chambre à la Cour des comptes, "pour prolonger la concertation avec l'ensemble de la communauté universitaire sur le décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs" et pour "lever tous les malentendus qui s'expriment". Mais ces bonnes intentions ne sont qu'une façade car Pécresse reste droite dans ses bottes comme le confirme l'entretien accordé à Libération.fr (http://www.liberation.fr/societe/0101317981-la-communaute-universitaire-est-acquise-a-l-autonomie)
Préalablement, lors d'une "conférence sur les réformes de l'université" qui s'est tenue à La Sorbonne, les présidents ou vice-présidents de neuf universités (Paris-III Censier, Paris-IV Sorbonne, Paris-VIII Saint-Denis, Paris-X Nanterre, Paris-XIII Villetaneuse, Montpellier-III, Besançon, Rouen et Grenoble-III) avaient demandé au gouvernement de renoncer et de retirer ses projets de réforme. Rappelons que la même demande avait été formulée la veille par Axel Kahn, président de Paris V.
Dans ce contexte, plusieurs dizaines de milliers de manifestants sont attendus demain dans les rues des villes universitaires, tandis que l'Unef appellent "à consolider la grève" illimitée entamée le 2 février "avec l'objectif de paralyser toutes les activités dans les universités et tous les établissements d'enseignement supérieur et de recherche". De son côté, L'UNL a lancé un appel aux lycéens à se joindre aux cortèges afin de "lutter pour un droit à l'avenir".

Do you speak english ?

Ce matin, dans les académies de la zone A, quelques centaines de lycéens n'ont pas pu faire la grasse matinée. En effet, grâce à Darcos, ils sont retournés au lycée pour suivre les stages d'anglais qui leur sont offerts gratuitement par le bon ministre. Dans l'académie de Montpellier, 15 lycées accueillent 467 élèves ; dans l'académie de Nantes, ils sont une douzaine, et dix dans celle de Lyon. La semaine prochaine, à Paris, sept lycées accueilleront 650 élèves adeptes de Shakespeare. Pendant cinq jours, par groupes de 10 ou 12, ils suivront trois heures de cours de papotages en anglais centrés sur la pratique orale et dispensés non par des enseignants adeptes des heures sup', mais par des "profs" anglophones recrutés à moindre coût parmi les assistants de fac ou auprès du British Council.

Soumis à la volonté ministérielle, les proviseurs ont du organiser ces stages à l'arrache. "Si l'on veut améliorer le niveau de langue de nos élèves, il serait peut-être bon de s'interroger sur l'enseignement des langues en France, c'est à dire en cours... à 35 par classe !" commente toutefois le secrétaire général du SNDPEN, principal syndicat des chefs d'établissement.

dimanche 8 février 2009

Pétition à l'IUFM de Bourg-en-Bresse

Les étudiants de l'IUFM de Bourg-en-Bresse font circuler sur le net une pétition pour dénoncer l'obligation qui est faite aux futurs professeurs des écoles d'avoir un niveau licence en langue pour se présenter au concours à partir de 2010.
"Non à la nécessité d'être bilingue pour devenir professeur des écoles !!!
A l'attention de : Mr Sarkozy et Mr Darcos
--> Pensez-vous qu’il soit nécessaire d’avoir un niveau équivalent à la licence de langue (diplôme C1) pour exercer le métier de professeur des écoles ? Le but de cette pétition est de dénoncer le niveau de langue exigé pour se présenter aux nouvelles épreuves du concours 2010.Actuellement, l’accès aux métiers de l’enseignement subit de nombreuses modifications :

- Le contenu des épreuves est devenu trop décalé par rapport à la réalité du terrain (un niveau bac + 5 est demandé, ce qui équivaut au niveau d’enseignant-chercheur en université !!!)
- Absences de matières fondamentales et pourtant présentes dans les programmes : il est exigé un niveau C1 en langue alors que l’épreuve physique d’E.P.S disparaît de la formation (la mission du professeur des écoles est pourtant d’être polyvalent…! Comment est-ce possible dans de telles conditions ?)
- Est-ce que, d’après vous, être un bon professeur nécessite d’être bilingue à l’heure où les nouveaux programmes se recentrent sur le Français et les Mathématiques ? Aujourd’hui, l’heure est à la mobilisation ! Doit-on privilégier une formation théorique des enseignants niant la réalité du métier, quelle école réserve-t-on aux élèves de demain ? En quoi un enseignant chercheur réduira-t-il le taux d’échec scolaire ? Pour que les futurs professeurs des écoles ne soient pas que des étudiants avec un Bac +3 en langue.
Merci de signer cette pétition et de la diffuser au plus grand nombre."



samedi 7 février 2009

Enterrement de l'Université et exécutions publiques à Lyon

Même le ciel affichait une mine d’enterrement. Vendredi midi, près de 400 étudiants et enseignants-chercheurs lyonnais ont bravé le mauvais temps pour célébrer symboliquement « la mort de l’Université ». En tête du cortège, quatre manifestants portaient un cercueil drapé de noir, représentant l’Université, sur une marche funèbre jouée par une fanfare. Derrière, enseignants-chercheurs et étudiants, habillés de noir, certains masqués de blanc, protestaient en silence contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs et la formation des professeurs. Trois petits tours de la place des Terreaux, puis le cortège s’arrête pour écouter l’oraison funèbre, lue par une étudiante : "nous sommes tous réunis ici pour rendre hommage à notre Université, qui vient de s’éteindre. Cette grande institution, qui a su subsister, contre vents et marées, depuis le Moyen-Âge. Nos regrets sont infinis". Et le silence plombé...
Des étudiants forment un peloton d’exécution, pour mettre à mort les catégories de personnels concernés par les réformes du gouvernement : enseignants-chercheurs, doctorants, étudiants boursiers, candidats au CAPES, et personnels non-enseignants de l’Université. « En joue ! Feu ! », hurle la chef du peloton, qui prend son rôle très à cœur. Les victimes de cette exécution symbolique s’écroulent courageusement sur les marches trempées de l’hôtel de ville. Parmi elles, Isabelle Garcin-Marrou, professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon, venue dénoncer « la mise à mort de l’égalité des enseignants-chercheurs dans l’exercice de leur métier, et la mise à mort de l’égalité d’accès des étudiants au savoir et à la connaissance ». Elle insiste sur la détermination des enseignants-chercheurs à obtenir le retrait du décret qui fâche (...)
(Source : http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2009/02/cortge-dtudiant.html)

vendredi 6 février 2009

La crise rend sourd

Comme prévu, la pitoyable interview présidentielle d'hier n'a rien apporté. "Si on doit arrêter chaque réforme quand il y a une manifestation, on ne réformera rien" a répété Sa Majesté qui persiste à défendre sa politique, obstinément sourd à toutes les clameurs qui se font entendre.

Pendant ce temps à Bourg-en-Bresse

Mardi soir, profs et étudiants de l'IUFM se sont assemblés pour débattre autour de la réforme des concours de recrutement.
Mercredi après-midi, les représentants des collectifs parents-enseignants ont interpellé l'Inspecteur d'Académie, apparemment peu disposé à engager une discussion de fond sur les réformes Darcos...
Compte-rendu de cette action sur le blog du collectif de Bourg : http://collectif.bourg.free.fr/spip.php?article36
(source : Le Progrès 4 et 5 février 2009)

jeudi 5 février 2009

Mobilisation réussie dans le Supérieur

D'importantes manifestations d'enseignants-chercheurs et d'étudiants ont eu lieu aujourd'hui dans les villes universitaires. Ils étaient 3 à 4 000 à défiler dans les rues de Rennes comme dans celles de Lyon, près de 2 000 à Nantes où une partie de la fac est bloquée pour une semaine, entre 4 000 et 10 000 à Paris, 5 000 à Toulouse, 4 000 à Bordeaux, environ 3 000 à Marseille, un bon millier à Lille, à Dijon et à Rouen... Le site Sauvons l'université annonce entre 27 000 et 56 000 manifestants dans tout le pays.

Petits fours et lacrymos à Strasbourg

Valérie Pécresse a été sérieusement chahutée ce matin par plusieurs centaines de manifestants alors qu'elle venait inaugurer l'université unique de Strasbourg. Professeurs, chercheurs et étudiants attendaient de pied ferme la ministre. Accueillie aux cris de "Pécresse démission !", elle fut interrompue et interpellée plusieurs fois pendant la cérémonie, pendant qu'à l'extérieur la foule des manifestants qui se pressait à l'entrée du palais universitaire en lançant des chaussures et des oeufs, était repoussée par les CRS qui faisaient usage de leurs matraques et de gaz lacrymogènes, sous les yeux d'un préfet apparemment désireux de garder son poste. Les gaz ayant pénétré à l'intérieur du hall, Pécresse dut attendre que son auditoire ait essuyé ses larmes et cessé de tousser avant de prendre la parole, sous la protection d'un cordon de policiers déployé au pied de la tribune, mais pour renoncer dix minutes plus tard, après avoir interrompue plusieurs fois. Une dure matinée à l'issue de laquelle les manifestants lui remirent une pétition reprenant leurs principales revendications et signée par 2200 personnes.

mercredi 4 février 2009

Pourquoi Sarko a trouvé les chercheurs

Le site Sauvons l'Université reprend en quelques minutes dans une vidéo les pires propos prononcés par Sarko dans son récent discours sur la recherche et l'innovation (22 janvier). Une succession de mensonges agrémentée de quelques passages pathétiques, dignes d'un mauvais one-man-show. La preuve qu'il n'y connaît rien. C'est édifiant !
http://www.youtube.com/watch?v=iyBXfmrVhrk

Quand Darcos transforme le samedi en mercredi

Darcos, qui n'est décidément pas à une aberration près, vient de remettre en question... la semaine de quatre jours dans le primaire, une mesure qu'il avait lui même imposée en supprimant l'école le samedi matin, puis présentée comme un grand progrès dans la gestion du temps scolaire et une de ses plus belles innovations. Voilà donc que ce matin, l'inconstant déclare qu'il ne voit «aucun inconvénient» à ce que les écoles primaires repassent à un rythme de 4 jours et demi par semaine, avec 3 heures de cours le mercredi matin comme le demande la F.C.P.E.
«J'y vois même beaucoup d'avantages», a-t-il affirmé. «Je rappelle que j'ai laissé le choix aux conseils d'école de choisir soit quatre jours, soit quatre jours et demi. Dans le conseil d'école, vous avez les parents, vous avez les enseignants et vous avez les élus, et notamment les fédérations de parents d'élèves dont la F.C.P.E. (...) Je le répète, ce n'est pas moi qui ai choisi (...) ce sont les conseils d'école qui ont majoritairement choisi la semaine des quatre jours».
Rappelons ce que le même Darcos déclarait en septembre 2007 : "dès la rentrée prochaine, partout en France dans les écoles primaires, on ne travaillera plus le samedi matin, et j'espère qu'ensuite, très vite, nous pourrons étendre le dispositif au collège". "De facto, le mercredi matin travaillé est supprimé aussi", avait-on ajouté à l'époque rue de Grenelle, où on n'avait alors pas peur de proclamer haut et fort que ce changement devait être "la pierre angulaire de la réforme de l'école primaire".

Tartuffe à la télé

"Il s'invite à la télé jeudi soir. Sarkozy avait pourtant juré : "pas de pub après 20 h. !" (Une du Canard Enchaîné, 04/02)En effet, demain Son Altesse va parler. Mais il n' y a rien à attendre de cette tartufferie audiovisuelle. Le thème a été choisi et circonscrit. Le titre de l'émission est explicite : "Face à la crise"... La teneur du discours est donc connue d'avance. Toutes les responsabilités lui incomberont et Sa Grandeur sera épargnée, pire même, encensée tel le chevalier blanc qui combat hardiment la crise. Cette fois, c'est Saint Nicolas qui terrassera le dragon. Aucun autre thème ne pourra être abordé, surtout pas la politique catastrophique de Sa Glorieuse Majesté. D'ailleurs, les intervieweurs ont été personnellement choisis et oints par le Roi Cathodique lui même... pour leur fadeur ou leur servilité face au pouvoir. Ne gâchons donc pas notre soirée en écoutant celui qui ne veut pas nous entendre. Il y a tellement de plus belles choses à faire...

mardi 3 février 2009

Pécresse à l'école de Darcos

Au deuxième jour de grève dans les universités et les IEP, Valérie Pécresse annonce qu'elle ne négociera aucun aménagement de son projet de décret, affirmant : "si ce décret était modifié, ce serait extrêmement dommage pour l'université française et pour l'ensemble des chercheurs ". Elle a d'ailleurs envoyé vendredi le texte de son décret au Conseil d'Etat pour un examen final, forte du soutien que lui apporte Fillon, lequel a déclaré : "il faut que la réforme du statut des enseignants chercheurs voie le jour. Les présidents d'université doivent pouvoir recruter librement et arbitrer entre temps de recherche et temps d'enseignement".
Aujourd'hui, à 12h, une centaine de chercheurs et d'universitaires ont lancé plusieurs centaines de chaussures dans les jardins du ministère de la Recherche, en signe de protestation contre le mépris dont fait preuve Sarkozy et son gouvernement.

Si même Lyon III se met en grève...

L’université Lyon 3 en grève. Une première ou presque. « D’autant plus historique que le mouvement a touché la fac de droit », souligne depuis la tribune Eric Carpano, maître de conférence en droit public à Lyon 3. Lors d'une AG, lundi, l'universitaire rappelle qu’il y a encore quelques semaines, le mot « grève » était encore ici perçu « comme un gros mot ». Certes, la mobilisation contre la réforme du statut et de la formation des enseignants-chercheurs est encore loin d’être massive. Mais elle est bien là et touche tous les départements de cette université pas vraiment rompue à la rébellion... (...)
Il aura donc fallu attendre l’arrivée sur le plateau de l’actualité des décrets d’application Pécresse sur la réforme du statut et de la formation des enseignants pour que l’université connaisse son premier mouvement social. Un enseignant de la fac de droit a une explication à ce brutal réveil. « Ce n’est pas un hasard si les juristes se mobilisent sur cette réforme. Il n’y a pas besoin d’avoir fait dix ans de droit pour savoir que ce que l’on nous propose, ce n’est ni plus ni moins que le droit divin accordé aux présidents des universités pour l’évolution de carrière des enseignants-chercheurs. C’est une aberration juridique ».
Lundi soir, ils étaient une centaine réunis en A.G. dans l’amphi C de la manufacture des tabacs, désormais site principale de l’Université. Des enseignants, mais aussi des étudiants. Tous sagement assis et levant la main pour intervenir chacun son tour. Au final, ils ont voté la reconduction illimitée de la grève tant que la ministre ne retire pas son décret, conformément au mouvement national mené par la coordination nationale des universités. Préalablement, et parce qu’on n’est pas chez les révolutionnaires autonomes, ils auront longuement discuté des enjeux de ce décret et des formes possibles et utiles de mobilisation.
Lire la suite de l'article : http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2009/02/lyon-3-la-fac-q.html

lundi 2 février 2009

Universitaires en grève

C'est aujourd'hui qu'à l'appel du mouvement Sauvons l'université commençait l'opération «les universités et les laboratoires s’arrêtent». La contestation de nos collègues enseignants-chercheurs semble avoir bien débuté puisque 80 % des universités y participent et qu'en moyenne près d'un cours sur deux aurait été affecté par la grève. De droite comme de gauche les syndicats du supérieur dénoncent d'une même voix les réformes que tentent d'imposer Valérie Pécresse et Darcos ainsi que le mépris affiché du gouvernement à l'égard des universitaires.

dimanche 1 février 2009

Darcos court à l'élection

Nous apprenons que Darcos a indiqué hier sur France 3 Aquitaine qu'il était «candidat à la candidature» pour conduire la liste UMP dans cette région lors des élections régionales de 2010.
En 2004, il avait déjà été tête de liste pour ce scrutin et, avec un peu plus de 33% des voix, avait été devancé de près de vingt-deux points au deuxième tour par la liste du socialiste Alain Rousset. L'année dernière Darcos avait perdu son fauteuil de maire de Périgueux. Gageons que les Aquitains sauront offrir une nouvelle veste à celui qui rêve de coiffer une nouvelle casquette.

Celui qui n'écoute pas n'entend pas

Fidèle à lui même, au lendemain de la grève massive de jeudi, Darcos reste sourd aux revendications et aux critiques. Ainsi n'a-t-il entendu que "deux éléments forts dans les messages de cette journée : une demande de justice sociale et un pouvoir d'achat amélioré pour les enseignants [et] ces deux éléments sont au coeur des réformes qu'[il a] engagées", c'est à dire le soutien, l'accompagnement éducatif, les stages pendant les vacances, la défiscalisation des heures supplémentaires et la prime d'entrée dans le métier. Sans commentaire...