mardi 28 juin 2011

Menaces de grève sur le Brevet des collèges

Les épreuves écrites du brevet débutent aujourd’hui. Le Snes, syndicat enseignant, appelle les correcteurs à ne pas se rendre sur les lieux et prévoit des rassemblements jeudi.
Les examens de cette session 2011 ne se passeront définitivement pas en toute tranquillité. Après l’affaire de fuite au bac S, le brevet des collèges pourrait aussi connaître quelques perturbations. En effet, le principal syndicat enseignant Snes-FSU de l’académie de Lyon a déposé un préavis de grève pour le 30 juin et le 1 er juillet, soit les deux jours prévus pour la correction de l’examen. Le 18 juin dernier, la fédération de l’Ain évoquait déjà dans nos colonnes un « cafouillage » dans l’organisation, avec notamment des enseignants qui devaient faire plus de 100 km pour aller corriger des copies.
Mais la colère des profs ne s’est visiblement pas calmée et le Snes de l’Ain appelle les correcteurs à ne pas se rendre sur les lieux où ils sont convoqués jeudi et vendredi. Le syndicat prévoit aussi des rassemblements jeudi à 13 heures devant les six centres de correction de l’Ain, soit les collèges de Thoissey, Saint-André-de-Corcy, Prévessin-Moëns, Montréal-la-Cluse, Victoire Daubié à Bourg et Saint-Exupéry à Ambérieu-en-Bugey. Mais ce qui apparaissait comme un micmac dans l’organisation pourrait prendre plus d’ampleur.
« Les enseignants sont très en colère. On a vraiment tout tenté pour ne pas courir à la catastrophe, raconte Nicolas Jambon, secrétaire départemental du Snes de l’Ain. En plus des aberrations dans les déplacements, nous avons l’impression qu’il y a un très faible nombre de correcteurs convoqués. Au collège de Ceyzériat, une seule collègue de français est convoquée alors qu’elle n’a même pas de 3 e. En maths, seuls deux, dont un est enseignant en classe Ulis. À Vonnas, aucun enseignant en maths n’est convoqué. Quand c’était l’académie qui s’en occupait, ça se passait plutôt bien. » En effet, jusque-là, l’inspection académique de chaque département était chargée de l’organisation de l’examen et de la gestion des convocations. Avec un principe : chaque correcteur était appelé dans son collège de bassin.
Mais pour le rectorat, tout est désormais réglé. Selon Bernard Lejeune, secrétaire général du rectorat, il y avait bien, au départ, des problèmes, avec « plusieurs dizaines de personnes », mais tout serait résolu. "Les services ont travaillé tout le week-end pour gérer les anomalies et les situations difficiles. La quasi-totalité des correcteurs ont des déplacements « classiques » pour des examens, allant jusqu’à 50 ou 60 km dans les zones rurales. Le tout était de trouver un équilibre entre la distance et le respect de la neutralité de l’enseignant », a-t-il expliqué. Mais hier, Bernard Lejeune n’était pas pessimiste concernant le déroulement des corrections et ne s’attendait pas à une grève massive.


(Source : Sophie Albanesi, Le Progrès, 28 juin 2010)

dimanche 26 juin 2011

Chatel trouve le bac trop cher

Le bac sera bien réformé. Pour l’instant, le ministre Luc Chatel préférait avancer masqué, préparant une réforme qui ne disait pas son nom, mais la polémique autour de la fraude au bac S pourrait être l’opportunité d’avancer plus franchement. Alors que trois personnes sont toujours en garde à vue vendredi après-midi dans le cadre de l’enquête autour de la fuite des sujets, alors que le secrétaire général du syndicat des personnels de direction de l’éducation nationale, Philippe Tournier, estimait, la veille qu’il fallait « revoir entièrement l’organisation des épreuves » pour modifier un « système (...) rattrapé par les nouvelles technologies », alors qu’éditorialistes et commentateurs pointent dans une quasi-unanimité l’urgence d’une réforme du baccalauréat, Luc Chatel aurait tout intérêt à lever le masque sur ses projets.
Jusqu’à présent, tout cela se faisait à bas bruit : la consigne partagée par le gouvernement et les syndicats quand on évoquait la réforme du bac était de surtout ne pas faire de vagues.
Car le ministre doit achever la réforme du lycée en s’attaquant à la terminale. Et il est difficile de modifier les programmes de terminale, sans changer la nature des épreuves finales du bac. Mais il est tout aussi difficile, voire suicidaire politiquement, d’afficher une réforme du bac à quelques mois d’une élection présidentielle. 

Officiellement donc, il s’agit de poursuivre la réforme du lycée. Mais un projet de décret dont Mediapart a eu copie entend bien réformer l’examen pour la session 2013. Au programme : rééquilibrage de coefficients, création de nouvelles épreuves pour de nouveaux enseignements, introduction d’une épreuve directement inspirée du cursus Sciences-Po (logique pour une réforme préparée par son directeur Richard Descoings) : « droit et grands enjeux du monde contemporain », évaluation de la « compétence orale » en langue vivante 1 pour tous les élèves, dans leur établissement, dans le courant du troisième trimestre... L’introduction du contrôle continu est donc déjà lancée.

Sanctions scolaires : les nouveautés de la rentrée

C’est aujourd’hui qu’est publié au Journal Officiel le nouveau code des sanctions qui entrera en vigueur dans le secondaire au mois de septembre prochain. Principale nouveauté de cette refonte du système de sanctions, les TIG sont à l’honneur, tandis que la volonté d’éviter au maximum les exclusions définitives ou de plus de huit jours est réaffirmée, pour limiter les risques de décrochages scolaires. Dans les faits ce nouvel arsenal ne pourra entrer en application qu'en 2012, le temps de réviser les règlements intérieurs et d'obtenir l'aval des conseils d'établissements. Mais on risque souvent de se heurter aux manques d'effectifs et aux suppressions de postes pour mettre en oeuvre les peines de TIG telles qu'elles sont dorénavant définies.

(Source : Le Parisien – Aujourd’hui en France, 26 juin 2011)

Chatel manque de correction

(source : Le Canard Enchaîné, 22 juin 2011)

vendredi 24 juin 2011

Bac : Chatel seul contre tous

L'enquête sur la fuite du sujet de maths du Bac S avance à grands pas (...). Mais cela n'empêche pas la contestation de s'amplifier contre la décision de Luc Chatel d'annuler l'exercice litigieux et d'établir un nouveau barème (...). Parents d'élèves, lycéens, professeurs, tous cherchent un moyen de modifier la donne :
- des recours en justice. Dès jeudi, une mère de famille parisienne a déposé un recours, au nom de sa fille, devant le Conseil d'Etat. Cependant, après analyse de la requête, celui-ci s'est déclaré "incompétent". Ce type de recours doit être déposé devant un tribunal administratif, a justifié un représentant de la haute juridiction. Dès lors, les parents d'une lycéenne de terminale S ont saisi le tribunal administratif (TA) de Paris. La veille, trois lycéens de La Rochelle avaient déjà saisi le TA de Poitiers, e
t d'autres envisagent de leur emboîter le pas.
- une pétition. Une délégation d'élèves et de parents devait porter vendredi au ministère
une pétition de 15.000 signatures demandant à Luc Chatel de revenir sur sa décision et de donner les 4 points de l'exercice à tous les candidats au nom de "l'égalité des chances". A défaut, ils envisagent de "saisir le médiateur de l'Education nationale puis éventuellement d'engager (à leur tour) un recours au tribunal administratif".
Cependant, la Peep, deuxième fédération de parents, estime qu'aller en justice contre la décision d'annuler l'exercice de mathématiques du bac S risque de faire annuler "tout le bac S de toute la France". Egalement opposée à la décision, l'Association des professeurs de mathématiques de l'enseignement public (APMEP) optent, eux, pour une option. Elle juge qu'il est encore temps de refaire passer l'exercice en une heure, mardi ou mercredi.

(source : www.tempsreel.nouvelobs.com, 24 juin 2011)

mercredi 22 juin 2011

Des corrections mal corrigées

Le rectorat de Lyon a remis a plat les convocations des profs de collèges de l'Ain pour les corrections du Brevet 2011. Les nouvelles affectations sont moins aberrantes que celles de la semaine dernière mais ne satisfont pas pour autant les personnels concernés. Ces nouvelles affectations sont complètement décousues, éparpillent les équipes entre plusieurs centres de corrections et la plupart des correcteurs seraient convoqués en dehors de leur bassin. On craint également une diminution du nombre de correcteurs et, par conséquent, un nombre de copies à corriger à la hausse par rapport aux années précédentes. Rappelons enfin, qu'à la différence des correcteurs du bac, qui touchent 5 euros par copie, les profs réquissitionnés pour le brevet n'ont toujours droit qu'à une aumône de quelques centimes par copie. Pas de quoi les motiver, bien au contraire...

Soldes

"Cette année, nous avons 1.500 classes en moins, ce qui représente 0,6% au total. Mon objectif, c'est qu'à la rentrée 2012, il y ait autant de classes qu'à la rentrée 2011" a annoncé le candidat Sarkozy, qui commence ainsi à semer ses premières promesses éléctorales, tout en essayant de calmer la colère et les inquiétudes de nombreux élus locaux et de bien plus de parents d'élèves, tous électeurs potentiels. Mais il n'est pas question pour autant de renoncer aux 14000 suppression de postes déjà prévues dans l'exercice 2012. C'est donc le secondaire qui en supportera le poids et on peut d'ores et déjà prévoir que les collèges seront les premiers visés. Parmi les premières pistes évoquées par le ministère on évoque déjà la suppression des titulaires remplaçants et le recours plus systématique à Pôle Emploi pour couvrir les absences ponctuelles de profs en cours d'année scolaire et des effectifs de classes portés à 30 élèves. A ce rythme, on n'assiste plus à des soldes mais bien à une liquidation totale de l'Education nationale.

samedi 18 juin 2011

Des profs migrateurs dans l'Ain

Comme un vol de gerfauts, les profs d'histoire-géo, de français et de maths des collèges de l'Ain, tels de nouveaux conquérants, se préparaient à sillonner bientôt les routes du département pour aller corriger les épreuves du Brevet du collège. En effet, leurs convocations, qui avaient été préparées par les très compétents services du rectorat, ne tenaient nullement compte des résidences administratives, ce qui obligeait certains d'entre eux à devoir faire 600 km sur deux jours pour aller s'acquitter de leur glorieuse mission. Un prof de maths avait même calculé que le total cumulé de tous ces déplacements aurait pu atteindre les 200 000 km, soit cinq fois le tour du monde : de coûteux frais de déplacements en perpective et un joli bilan carbone à un moment où les programmes scolaires insistent, dans nombre de disciplines, sur les bienfaits du développement durable. Sans doute est-ce pour celà qu'une IPR, niant la réalité du cafouillage, invitait les profs d'histoire-géo... à covoiturer. Une situation ubuesque dont le rectorat lui même refusait de reconnaître l'absurdité, jusqu'à ce qu'un préavis de grêve soit déposé pour que la grande migration n'ait pas lieu.


Brevet des collèges : micmac dans l’organisation

Ain. Des enseignants devaient faire 150 km pour corriger. Le rectorat rectifie le tir.
Des enseignants du collège Le Joran à Prévessin-Moëns convoqués pour corriger le brevet à Thoissey. Soit 320 km aller-retour à faire pendant deux jours. L’histoire pourrait faire sourire s’il s’agissait d’un problème de maths. Mais ce cafouillage dans les convocations des professeurs pour le brevet des collèges dans l’Ain est bien réel. Le rectorat a provoqué la colère des enseignants qui ont bien failli mettre en péril l’examen.
Hier, le Snes était sur le point de déposer un préavis de grève pour le 30 juin et le 1er juillet, dans l’académie de Lyon, avec la consigne pour les enseignants de ne pas se rendre sur les lieux de correction. « Tout le monde n’a pas encore reçu sa convocation dans l’Ain, mais il y a des situations ahurissantes avec des enseignants de Pont-de-Veyle convoqués à Prévessin-Moëns. De plus, pour l’instant, aucun professeur n’est convoqué dans le centre de correction de son bassin », explique Nicolas Jambon, secrétaire départemental du Snes-FSU. En cause, selon le syndicat, une centralisation informatique de la gestion des convocations. « Avec l’inspection, ça se passait bien. Je pense que c’est à cause des suppressions de postes administratifs que c’est passé dans les mains du rectorat cette année. Mais à l’heure où l’on parle de développement durable et de faire des économies, c’est hallucinant », ajoute le professeur de maths.
Après un premier contact, le rectorat aurait expliqué au syndicat que les premières convocations envoyées étaient annulées.
Joint hier, dans l’après-midi, le rectorat expliquait que la situation était « en cours de règlement », précisant que « chaque cas sera envisagé particulièrement » et que le service travaillait « à réduire les rayons de déplacement des correcteurs concernés ». Le Snes brandit toujours la menace d’une grève « tant que tout n’est pas réglé ».


(source : Sophie Albanesi, Le Progrès, 18 juin 2011)

mercredi 15 juin 2011

Bac philo

(source : Le Canard Enchaîné, 15 juin 2011)

dimanche 12 juin 2011

La décharge rétroactive de Luc Ferry

La solidarité n'est pas un vain mot à l'Education nationale. L'ancien ministre Fillon vole au secours de son prédécesseur Luc Ferry, philosophe fictif à Paris VII. Après lui avoir signé une décharge antidatée (un "détachement à titre rétroactif") pour l'année universitaire 2010-2011, Fillon annonce en effet que Matignon remboursera intégralement à l'université parisienne les salaires perçus cette année par Luc Ferry (4499 € nets mensuels), ce qui évitera au philosophe mondain de dispenser son savoir dans l'intimité d'un amphi désert pendant 192 heures au cours du mois de juillet. Quant à Marie-Caroline Ferry, elle peut être rassurée : ses allocations familiales ne seront pas suspendues, même si son époux fait l'école buissonnière depuis près de 15 ans.

"On cherche à me discréditer et me faire passer pour un guignol", déclare Ferry dans la presse. Mais non, il arrive très bien faire ça tout seul.

Chatel prépare la promotion au mérite

C'est une véritable révolution que propose Luc Chatel pour évaluer les enseignants, avec le retour sur le devant de la scène de la promotion au mérite. Le cabinet Alixio, que dirige Raymond Soubie, fait un état des lieux et propose des pistes pour l'évolution du très controversé système d'évaluation et de promotion de l'Éducation nationale. Pour cela, les équipes de l'ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy ont mené fin mars une vaste consultation par Internet auprès de près de 4500 enseignants. Principales conclusions: des inspections trop peu fréquentes, des notes peu discriminantes, un manque de suivi, pas de prise en compte de l'investissement dans l'école… Alors que la performance d'un enseignant est censée compléter l'ancienneté pour le passage à l'échelon supérieur, déterminant sa rémunération, elle n'influe souvent qu'à la marge.
Alixio recommande de «conserver les échelons mais de donner plus de souplesse au système». Surtout, il suggère de «donner aux évaluateurs la possibilité de réduire ou d'allonger le passage d'échelon après l'évaluation pour valoriser financièrement le travail». C'est la levée d'un tabou. Plus concrètement, l'étude suggère une réorganisation de l'évaluation, notamment avec des inspections tous les deux ou trois ans au maximum, avec une moindre part donnée à la note de l'inspecteur et une meilleure prise en compte du travail en équipes. Un suivi régulier entre l'enseignant et plusieurs interlocuteurs comprenant des conseils, mais aussi l'élaboration d'une «lettre de mission» pour chaque enseignant tous les quatre à cinq ans. Aussi appelé «contrat de progrès», ce document s'apparente aux feuilles d'objectifs en vigueur dans le privé.
Présentées en début de semaine aux syndicats, ces différentes pistes ont été accueillies avec défiance. Après la première consultation cette semaine, le ministre de l'Éducation nationale compte boucler les négociations d'ici à la fin de l'année.


(source : Le Figaro, 10 juin 2011)

lundi 6 juin 2011

Une annonce bien calculée

Ce matin, sur RMC, Luc Chatel n'a pas fait que de se planter sur un problème de maths élémentaires tiré des évaluations de CM2. Il a aussi annoncé avoir demandé au Président de la République et au Premier Ministre de garantir le même nombre de classes en primaire à la rentrée 2012 qu'à la rentrée 2011, avec l'espoir d'atténuer ainsi la grogne des maires (y compris UMP) et des parents d'élèves... année électorale oblige.
Pour l'anecdote, rappelons que notre cher ministre, expert en soustractions, a séché sur la question : « 10 objets identiques coûtent 22 euros. Combien coûtent 15 de ces objets ? », à laquelle il a répondu « et bien ça fait .... 16,5 », au lieu de 33. A force de vouloir tout réduire...

jeudi 2 juin 2011

Petite annonce

(source : Le Canard Enchaîné, 1er juin 2011)

mercredi 1 juin 2011

Coup de pub

1,35 millions d'euros. Tel est le coût de la campagne de publicité lancée aujourd'hui sur les ondes par le ministère de l'Education nationale pour recruter les 17000 profs qui remplaceront les 33000 retraités sur le départ. Un nouveau coup (fumeux et coûteux) du communiquant Chatel, qui veut ainsi "attirer de nouveaux talents et rappeler que le ministère de l’Education nationale sera cette année l’un des premiers recruteurs de France". Il est aussi le plus gros destructeur d'emplois de la fonction publique. Mais cela il ne faut pas le dire, tout comme les premiers messages ne font pas allusion non plus aux classes surchargées, aux salaires non réévalués, à l'absence de formation, aux suppressions de postes et à la dégradation générale des conditions de travail. Alors si vous aimez l'aventure et, surtout si, comme Laura et Julien, vous n'êtes pas en quête de reconnaissance ni d'un gros salaire, rendez-vous sur http://www.leducationrecrute.fr/

(infographie : Le Parisien - Aujourd'hui en France, 2 juin 2011)