mardi 30 décembre 2008

Rétrospective 2008

Un petit coup d'oeil dans le rétroviseur...
Blocus du collège (18 mars)
Tractage sur le marché (3 avril)
Occupation du collège, 7-8 avril



Lettre à Sarko, le 11 avril
Première manif à Bourg, le15 mai

Dans les rues de Paris, le 18 mai


et à Pont-de-Vaux, le 24 mai

De nouveau à Paris, le 19 octobre
& à Bourg le 20 novembre

A TOUS BONNE ANNEE 2009 !

dimanche 28 décembre 2008

Souffrance et révolte

Le 6 octobre dernier, à Massy, Muriel Besnaïnou, institutrice spécialisée, se donnait la mort dans sa classe. Hier, son mari a fait publier dans la presse la lettre qu'il a adressée au ministre Darcos ainsi qu'au recteur et à l'inspecteur d'académie de Versailles. Il y dénonce le peu d'humanité et même l'indécence dont a fait preuve l'institution au moment du drame (convocation des collègues par l'I.A dans l'école même alors que le corps s'y trouvait encore, pour insister sur "les problèmes personnels" de la jeune femme, interview télévisée du recteur qui allait dans le même sens), ainsi que le silence qui s'est installé depuis. Car selon lui le suicide de son épouse est lié à la dégradation de ses conditions de travail, à l'incertitude qui pesait sur son avenir professionnel comme sur celui de tous ses collègues membres des Rased et à ses inquiétudes quant au devenir des élèves en difficultés pour qui elle s'investissait sans compter. Des extraits de sa lettre, très émouvante, ont été publiés dans Le Parisien - Aujourd'hui en France :

vendredi 26 décembre 2008

Quand Sarko rase gratis

Selon le Canard Enchaîné, Sarkozy a toujours l'intention de généraliser la prise en charge par l'Etat des frais de scolarité des enfants français inscrits dans les écoles et lycées français de l'étranger, comme il l'avait promis aux expatriés nécessiteux lors de sa campagne électorale. Il est vrai que les frais de scolarité dans ces établissemnts chics sont souvent compris entre 10000 et 17000 € par an. Entrée très discrètement en vigueur à la rentrée 2007 pour les élèves de terminale, la mesure a été étendue cette année à ceux de première. Ce cadeau coûte déjà 40 millions à l'Etat et si la mesure est étendue jusqu'au C.P., l'ardoise pourrait se monter à 60 millions en 2010, 94 millions l'année suivante et ainsi de suite pour atteindre la bagatelle de 743 millions à l'horizon 2018 ! Heureusement, comme le temps n'est plus au gaspillage, l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger a trouvé où faire des économies en fermant plusieurs de ces lycées - surtout en Europe - en gelant son programme d'investissement dans les bâtiments et, bien évidemment, en supprimant au moins la moitié de ses 1300 postes d'enseignants et de personnels administratifs.
Mais le plus drôle est à venir car, en réaction à ce nouvel oukaze sarkozien, la Cour de justice européenne peut, au nom du principe d'égalité entre resortissants de l'Union, obliger l'Etat français à offrir cette gratuité à tous les élèves originaires de l'un des 27 pays membres de l'U.E. Et alors là, bonjour la facture !

mercredi 24 décembre 2008

Stage d'été pour Darcos

"Pas de merde dans l'Education nationale pendant six mois. Ne plus bouger. Je veux la paix jusqu'en juin car je vais avoir d'autres problèmes à régler". Telle fut la dernière consigne donnée par Sarko à Darcos avant de l'emmener avec lui chez les Cariocas. La réforme du lycée n'est donc pas enterrée mais reportée à des temps meilleurs. L'été ! Ah, quelle belle saison pour réformer d'autorité, sans se heurter à qui que soit... C'est donc pour acclimater Darcos que Sarkozy l'a convié à passer quelques jours avec lui à Copacabana. Joyeux Noël Xavier !

lundi 22 décembre 2008

Sur un air de Samba

Aujourd'hui notre bon Sire, Carlita et une partie de leur cour sont au Brésil. Mais quels ministres sont du voyage ? Kouchner l'opportuniste ministre des Affaires étrangères, logique. Morin et Idrac, rien d'étonnant non plus car Sarko veut vendre à Lula des hélicoptères, un sous-marin, éventuellement quelques rafales (on peut rêver), un T.G.V. et d'autres babioles ; Lemaire, nouveau sous-ministre des affaires européennes, pas surprenant, il s'agirait d'un sommet Brésil-U.E. Mais Darcos, que fait-il là ? Qu'a-t-il à vendre ? Une réforme des lycées ? Une méthode éprouvée pour faire fondre les effectifs de profs ? Un service minimum d'accueil ? A moins que ce petit séjour au Brésil ne soit une faveur accordée par le chef à un de ses chouchous durement malmené ces dernières semaines... Profites-en bien Xavier car dès janvier les défilés de lycéens reprendront comme au plus fort du carnaval et ils te feront à nouveau danser la samba.

samedi 20 décembre 2008

L'I.A. de l'Hérault persiste et signe

Après avoir dans un premier temps annoncé hier la levée des sanctions contre Bastien Cazals, le "résistant" de Saint-Jean-de-Védas, l'inspection académique de l'Hérault revient ce samedi sur sa décision et rétablit les sanctions engagées à son encontre. "[Bastien Cazals] n'a pas tenu ses engagements, nous revenons donc sur la décision de passer l'éponge sur les sanctions", a déclaré l'inspecteur d'académie ; "[il] s'était engagé à reprendre la totalité de son service, mais dès qu'il a su que nous abandonnions les sanctions il s'est mis à communiquer très fortement en disant qu'il ne ferait pas les deux heures d'aide personnalisée."
Le communiqué publié hier sur le blog http://uneecolepourvictorethugo.hautetfort.com/ était pourtant clair. "Compte tenu de ce geste d'apaisement décidé par l'administration, Bastien Cazals annonce qu'il s'inscrira dans la dynamique collective engagée par les 384 désobéisseurs qui ont déposé leur lettre individuelle ce mercredi 17 décembre, notamment pour s'opposer à la suppression des postes d'enseignants spécialisés membres des RASED, annoncée par monsieur le Ministre de l'Education Nationale pour la rentrée prochaine.
Ainsi, à partir de la rentrée de janvier 2009, Bastien Cazals adoptera la même position que ces collègues, à savoir qu'il accueillera tous les élèves dont les parents le souhaitent, sur le temps dévolu à l'aide personnalisée, pour mettre en place des activités complémentaires du travail effectué en classe
".
Il semble donc que, pour l'I.A. de l'Hérault, toute forme de contestation de la politique et des réformes de Darcos soit interdite.

Censure policière : "maintenant, c'est comme ça !"

Mardi dernier, à Lyon, pendant une manifestation lycéenne place Bellecour, des policiers ont empêché des photographes de presse de faire librement leur travail. Le site Rue 89 rapporte le témoignage d'un de ces journalistes. Les propos des policiers sont dignes d'un régime totalitaire. Extraits :

" Des policiers sont venus vers nous et nous ont dit: "Pas de photos." J'ai répondu que j'avais une carte de presse, que je faisais mon travail:
- Aujourd'hui, c'est interdit de faire des photos.
- Pourquoi aujourd'hui?
- Parce que maintenant, c'est comme ça."
Apparemment, c'est pour des raisons de droit à l'image des policiers. Ensuite, les CRS ont repoussé les jeunes de la chaussée, très proprement, en procédant à deux ou trois arrestations. Ils ont essayé de nous empêcher de photographier. Ils ont bloqué Fred sur un mur, avec une matraque dans le cou et une sur la poitrine, en lui disant: "Toi, tu travailles pas."
Moi j'ai réussi à faire quelques photos. Juste après, deux CRS et un policier coiffé d'un képi m'ont embarqué en me faisant une clé de bras:
- Maintenant, tu effaces toutes tes photos.
- Non, il n'y a pas de raison que je fasse ça. Je suis journaliste, j'ai ma carte de presse, je travaille."
Ils voulaient m'emmener au poste, comme si j'avais braqué une banque. Puis, pendant que deux policiers me tenaient, le troisième a arraché mon appareil, qui était en bandoulière autour de mon cou.
Ensuite, ils ont effacé toutes les photos, d'un seul coup, ce qui me laisse supposer qu'ils ont eu une formation pour ça. Il y avait environ 150 photos, d'un blocage de lycée le matin, et de la manifestation de l'après-midi. Ensuite ils m'ont dit: "Voilà, vous pouvez rentrer chez vous
."

Edifiant ! Voilà donc comment on traite la liberté d'expression et la liberté d'informer dans la France de Sarkozy !

vendredi 19 décembre 2008

La théorie du complot

Interviewé aujourd'hui sur L.C.I. Darcos a affirmé que pour lui il n'y a aucun doute : le mouvement lycéen est manipulé par l'extrême gauche "depuis le début" et que le parti socialiste cherche à "s'en faire le récupérateur principal". Conscient que la trêve des confiseurs n'aura sans doute pas raison de la mobilisation des lycéens, il assure qu'il "faudra en tout cas que nous veillions au mois de janvier [à ce] que ces blocages ne se reproduisent pas et que les lycéens qui veulent travailler puissent travailler", sans pour autant dire clairement s'il fera appel aux forces de l'ordre pour faire lever les blocus qui risquent de reprendre dès le 5 janvier.
Pour l'heure, l'U.N.L. et la Fidl appellent à une nouvelle mobilisation dans les lycées le jeudi 8 janvier, avec l'organisation d'assemblées générales, d'actions d'informations et de rassemblements.
(photo : dans les rues de Bourg-en-Bresse le 18 décembre - Le Progrès)

Le 18 décembre dans l'Ain

(Le Progrès - 19/12/2008)

jeudi 18 décembre 2008

"En janvier on revient ! "

L'annonce du report de la réforme des lycées n'a rien changé. Bien au contraire. La mobilisation des lycéens s'est encore renforcée et ils étaient, selon la police, plus de 130.000 à défiler aujourd'hui. La mobilisation était particulièrement forte à Paris, dans l'Ouest, en Midi-Pyrénées ainsi qu'à Lyon où, malheureusement, des incidents ont opposé les jeunes aux forces de l'ordre. Forts de ce succès les lycéens annoncent déjà leur volonté de continuer leur combat après les vacances.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/social/20081218.OBS6158/lyceens__les_manifestations_de_jeudi_ville_par_ville.html

Ce soir Darcos continue à faire semblant de ne pas comprendre ce que veulent les lycéens et à se foutre d'eux en leur proposant "une sorte d'Etats Généraux du lycée à partir des établissements pour qu'on entende vraiment la parole lycéenne", tandis que le pauvre Fillon, complètement largué, accuse le P.S. de les manipuler. Hallucinant !

Suppressions de postes : le coup d'envoi est donné !

Le projet ministériel de carte scolaire dévoilé aujourd'hui révèle que 12.500 postes - principalement des postes d'enseignants - seront supprimés dans l'enseignement public à la rentrée 2009, contre un millier dans le privé. Mais "le face-à-face avec élèves ne sera pas affecté" assure-t-on rue de Grenelle ! On se demande déjà par quel miracle cela sera possible. Les académies de Versailles, de Créteil et de Lille devraient comme d'habitude être les plus touchées par ce nouveau tour de vis, mais personne ne sera épargné puisque tous les recteurs recevront prochainement des instructions pour répartir ces suppressions, d'abord par département, puis par établissement.
Immédiatement après cette annonce - et chacun appréciera la pertinence de cette déclaration un jour de grande mobilisation lycéenne - un collectif réunissant les principales fédérations de l'Education, les organisations lycéennes et des parents d'élèves a appelé à une nouvelle journée de manifestations le samedi 17 janvier dans tous les départements.

mercredi 17 décembre 2008

Désobéissance massive dans l'Hérault

Suite aux sanctions qui frappent leur collègue Bastien Cazals (en plus des retraits sur traitement il fait l'objet d'une procédure disciplinaire depuis hier), 150 à 200 instituteurs se sont rassemblés cet après-midi devant le rectorat de Montpellier, pour remettre un total de 383 lettres de désobéissance signées et adressées à l’inspecteur d’académie de l’Hérault. Dans ces lettres, chacun d’entre écrit, nominativement : "je m’engage à suspendre ou arrêter l’aide personnalisée", "je m’engage à refuser le fichage de mes élèves dans l’application Base-élèves", ou encore : "je déclare que je ne remplirai plus de déclaration d’intention préalable de grève".

Un mouvement collectif de désobéissance civile est donc en train de voir le jour dans l'Hérault et un ultimatum a été posé à l’inspecteur d’académie : si au soir du 6 janvier, il n’a pas retiré les sanctions contre Bastien Casals et deux directrices qui ont refusé de remplir la base-élèves, une grève totale aura lieu le 13 janvier, prélude certainement à des occupations massives des écoles par les parents et les enseignants.

A Bourg, parents et enseignants s'organisent

Lundi 15 décembre, alors que le réveillons revendicatifs se déroulaient dans les lycées Carriat et Quinet, des parents d'élèves et des enseignants réunis au collège de la Croix-Blanche créaient un collectif du secteur de Bourg, regroupant des représentants de plusieurs écoles primaires, collèges et lycées de l'agglomération burgienne. Assurant n'être "pris en otage par personne", les parents d'élèves présents se disaient "préoccupés par l'avenir de [leurs] gamins" et rejoignaient les enseignants pour s'organiser de manière unitaire et constituer un réseau d'établissements autour des revendications communes à tous ceux qui défendent le service public d'éducation.

Occupation des lycées de Bourg

(source : Le Progrès, 17 décembre 2008)

Histoire d'un recul

Selon Le Canard Enchaîné, c'est la peur d'un "Mai-68 européen en plein Noël" qui a conduit Sarko à faire machine arrière sur la question de la réforme des lycées. Le fantôme de Malik Oussekine a dû hanter les couloirs du Château, et c'est pour éviter "un dérapage qui pourrait voir des conséquences graves", qu'il a exigé de Darcos le report d'un an d'une réforme qui, pour lui, "ne présente aucun intérêt" dans la mesure où, "typique des productions du ministère de l'Education [ce n'est qu'] une usine à gaz, juste pour se faire plaisir et foutre la merde !".

(source : Le Canard Enchaîné - mercredi 17 décembre 2008)

mardi 16 décembre 2008

Darcos recule pour mieux sauter

"Pour parler le langage populaire, il s'agit de reculer pour mieux sauter", a déclaré ce matin Darcos sur Europe 1. "Si nous avions été uniquement à l'affrontement, uniquement sur la classe de seconde, nous risquions tout simplement d'avoir une crispation telle qu'on ne faisait rien du tout et donc nous enterrions la réforme". Refusant toute idée de marche arrière, l'ami Xavier affirmait avoir seulement reporté sa réforme pour la sauver et confirmait par ailleurs vouloir toujours aller au delà de la simple refonte de la classe de seconde pour réformer le lycée dans sa globalité. Pour celà il souhaitait une négociation "globale" y compris sur "la question du statut des enseignants au lycée".
(source : Le Parisien / Aujourd'hui en France - 16/1/2008)

Mais cet après-midi le ton a changé. L'accalmie attendue sur le front lycéen n'a pas eu lieu et dans certaines régions - Bretagne, Basse-Normandie, Pays de la Loire, Midi-Pyrénées, Paris - le mouvement s'est même amplifié. Depuis le Parlement européen , Sarko a bien confirmé que la réforme se fera et qu'il en suivra lui même, "personnellement", la mise en place : "cette réforme des lycées, je la soutiens et elle se fera, mais il faut prendre le temps de l'écoute et de la concertation" a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse. Visiblement sur la touche, Xavier Darcos a toutefois tenté de reprendre la main : «nous allons repartir de zéro, parler avec nos enseignants, parler avec la jeunesse, a-t-il déclaré devant les députés. Je ferai la réforme avec les jeunes et avec la jeunesse, parce que on ne peut pas penser le futur sans eux, et non pas en les poussant à la rue, non pas en les poussant à prendre des risques (...) mais en venant parler calmement, objectivement, des besoins de réforme».

Lu dans Le Progrès

Le Progrès - 16 décembre 2008

La tension monte à Bourg-en-Bresse

Hier matin, très tôt, des barrages avaient été érigés devant les entrées des lycées de Bourg-en-Bresse, d'Ambérieu et de Belley. Un amoncellement de tables et de palettes s'élevait devant les grilles qui avaient été fermées par des chaînes. Toute la journée les lycées sont restés bloqués, tandis que les élèves parcouraient une fois de plus la ville en cortège, fermement décidés à ne pas laisser la main à Darcos. Ce matin les piquets de grève étaient reconduits. Des incidents nous ont même été signalés devant le lycée Quinet où l'excès de zèle d'une proviseure faisait inutilement monter la tension d'un cran.
Par ailleurs, dans la soirée d'hier, des réveillons revendicatifs se sont tenus dans plusieurs établissements qui, dans la foulée, ont été occupés toute la nuit par une partie de leur personnel.

lundi 15 décembre 2008

Blocage des lycées de Bourg en images

Le reportage consacré par France 3 au blocage des lycées de Bourg-en-Bresse et à la manifestation du 15 décembre peut être vu sur http://rhone-alpes-auvergne.france3.fr/info/49695704-fr.php

La voix des lycéens belleysans se fait entendre

Saluons la belle mobilisation des lycéens de Belley qui mènent depuis le début du mois un combat exemplaire contre les projets de Darcos. Ce matin encore, dès 4 h.30, ils sont entrés dans leur lycée pour en barricader les entrées avant de voter à l'unanimité la reconduction de la grève. Un peu avant 8 h. une A.G. de 500 lycéens enterinait le blocage avant la constitution d'un cortège et une manifestation dans les rues avec distribution de tracts. Cette nouvelle journée de contestation fait suite à plusieurs initiatives, parmi lesquelles une rencontre avec le député E. Blanc dont le compte rendu peut être consulté sur leur blog http://lavoixdeslyceens.canalblog.com/

Vrai faux recul de Darcos

Alors qu'à Bourg-en-Bresse comme dans de nombreuses autres villes tous les lycées sont bloqués ce matin, Xavier Darcos annonce, à la demande de Sarkozy, qu'il "repousse" la réforme de la classe de seconde à une date ultérieure, afin de "prolonger les discussions". "C'est une décision que j'ai prise moi-même, que j'ai mûrement concertée pendant le week-end" a essayé de faire croire Darcos, interviewé sur Europe 1, avant de poursuivre : "évidemment j'ai consulté plusieurs fois le président de la République lui-même avec qui j'ai eu plusieurs entretiens pour qu'il me donne son accord. Nous avons trouvé qu'il était convenable de faire ainsi, tout simplement parce qu'objectivement le climat ne se prête pas à avancer sereinement sur une réforme qui est pourtant tout à fait nécessaire". Bref, l'ordre est venu de l'Elysée, Sarko cherchant comme à son habitude à faire diversion tout en jouant double jeu.
Du coup, la conférence de presse prévue demain pour présenter la nouvelle classe de seconde est annulée. Mais le communiqué ministériel ne précise pas clairement si la réforme est repoussée au delà de la rentrée 2009. En effet, depuis Orléans, la voix de Fillon s'est fait entendre pour confirmer que la réforme a "besoin d'explication [et] de plus de concertation", tout en précisant que l' "on n'est pas à trois mois près", que le rythme sera imprimé par Sarkozy lui même et que, quoi qu'il en soit, "la réforme du lycée sera conduite, parce qu'il y a besoin de moderniser, d'être plus efficace, de lutter contre l'échec scolaire".

Les lycéens semblent donc décidés à maintenir leur mobilisation et on ne saurait leur donner tort, surtout si c'est Sarko qui prend les choses en main.
18 : 55 - Depuis la publication de cet article, le ministère de l'Education a indiqué dans une dépêche A.F.P. que chaque étape de la réforme du lycée va être reportée d'un an pour s'appliquer de la rentrée 2010 à la rentrée 2012, de la seconde à la terminale : la réforme de la nouvelle seconde entrerait en vigueur à la rentrée 2010, celle de la première à la rentrée 2011 et celle de la terminale nouvelle version à la rentrée 2012.

dimanche 14 décembre 2008

"Seconde Darcos" : ça se précise

Dans le J.D.D. de ce matin Darcos commence à lever le voile sur son projet de réforme de la classe de seconde. S'il confirme bien l'organisation de l'année en deux semestres - "avec une semaine de bilan qui permettra de préparer son orientation" -, il remonte l'horaire hebdomadaire de 30 h. à 31 h. 30, "ce qui est comparable à la moyenne actuelle". Au motif que "la situation actuelle a montré combien la compréhension des mécanismes économiques était importante", il a en effet décidé de rajouter une heure et demie de S.E.S au tronc commun, qui passe donc de 21 h. à 22 h. 30. Six heures seront consacrées aux "modules d'approfondissement" (quatre intitulés : humanités, sciences, sciences de la société, technologies) et trois autres à "l'accompagnement personnalisé".
Quand à son analyse des mouvements qui ont actuellement lieu dans les lycées, elle est toujours aussi simpliste et caricaturale : "il ne s'agit pas à proprement parler d'un mouvement lycéen. Au printemps dernier, ils étaient 200.000 dans la rue, contre 20 à 30 000 aujourd'hui. Les blocages représentent moins de 10% des lycées (...). Des lycées voient débarquer des jeunes, dont on ne sait pas d'où ils viennent, qui enflamment des poubelles, jettent des caddies sur les grilles, et qui s'en prennent aux personnes. Ces perturbateurs ne savent pas contre quoi ils manifestent(...). C'est un mouvement sans mot d'ordre (...). La plupart de ces mouvements n'ont pour but que la désinformation."

samedi 13 décembre 2008

La chasse aux "désobéisseurs" est ouverte

Bastien Cazals, l'instituteur de Saint-Jean-de-Védas qui avait écrit à Sarkozy pour lui annoncer qu'il entrait en résistance pédagogique contre la politique de Darcos et qui refuse d'assurer le dispositif d'aide personnalisée instauré à la rentrée, a été sanctionné par l'Inspecteur d'Académie de l'Hérault qui lui a signifié dans deux courriers reçus les 9 et 12 decembre le retrait de 8 journées de traitement pour "manquement aux obligations de service", soit une journée de salaire retenue pour chaque demi-heure non accomplie ! ! ! Approuvée par Darcos, la sanction se veut exemplaire et suscite déjà des réactions chez les collègues de B. Cazals et plusieurs d'entre eux ont décidé de suivre son exemple. Ils ont également créé un blog de soutien, http://uneecolepourvictorethugo.hautetfort.com/ et mis en ligne une pétition pour réclamer la levée de ces sanctions imbéciles.

vendredi 12 décembre 2008

Réveillon revendicatif au lycée Quinet


Lutte à l'armoricaine

La mobilisation des lycéens continue de se renforcer dans l'ouest. On a compté aujourd'hui près de 4.000 lycéens dans les rues de Rennes (un tiers des effectifs des établissements de la capitale bretonne), 2.000 à Quimper, 1.600 à Nantes et un milllier à Caen. Depuis quelques années, c'est devenu une tradition : à chaque mouvement lycéen ou étudiant l'ouest est à la pointe du mouvement.

jeudi 11 décembre 2008

Occupation du lycée d'Ambérieu

Dans la nuit de mardi à mercredi une dizaine de professeurs et dix-huit élèves ont occupé le lycée de la Plaine de l'Ain à Ambérieu.

(Photo : R. Barnes / Le Progrès)

Manif' et blocus toujours plus nombreux

Aujourd'hui encore de nouvelles manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes et des lycées ont été bloqués ou occupés par les élèves, parfois avec l'appui des profs qui ont pu se mettre en grève comme 80 % du personnel du lycée Auguste Renoir à Marseille. Dans l'académie d'Aix-Marseille, près d'un lycée sur trois est actuellement perturbé ou bloqué, comme cet autre établisement marseillais, Victor Hugo, qui en est à son sixième jour de blocage. Le sud-est reste très fortement mobilisé tout comme les académies de l'ouest, puisque des actions du même type ont également eu lieu ce matin à Rennes (3500 manifestants), Quimper (2000), Vannes, Redon, Brest, Nantes, Saint-Nazaire, Caen...
Tandis que Darcos reste droit dans ses bottes, persiste à minimiser les mouvements en cours et refuse d'entendre la colère qui enfle dans tout le pays, le Snes appelle à organiser des "réveillons revendicatifs des lycées" avec occupation nocturne dans tous les lycées le 15 décembre, l'U.N.L., la principale organisation lycéenne, appelle à une journée nationale de manifestations dans toute la France le 18 décembre contre la réforme des lycées et pour la défense de l'Education.

mercredi 10 décembre 2008

Bourg-en-Bresse : lycéens, enseignants et parents unis contre Darcos

Malgré une météo excécrable, plusieurs centaines de personnes, lycéens, enseignants et parents d'élèves, ont bravé le froid et la neige pour aller une fois de plus exprimer bruyamment dans les rues de Bourg leur refus des réformes Darcos.

Dans la matinée, les lycéens avaient bloqué dès 6 h. les accès aux Sardières, à Carriat et à Lalande avant de former un cortège de près de 2000 manifestants et d'aller sillonner buyamment les rues de la ville, bombardant au passage la préfecture de boules de neige.

Bourg-en-Bresse : rassemblement devant l'I.A.


"Une petite concentration de mécontentements"

Quelques milliers de "mécontents" se sont à nouveau exprimé dans les rues aujourd'hui. Des mouvements devenus "presque habituels" selon Darcos, mais qui ont eu lieu dans pratiquement tous les départements. Ce sont ainsi 3.000 personnes qui ont manifesté à Clermont-Ferrand, 2.000 à Bordeaux et à Rennes, 1.500 à Marseille et à Cherbourg, 1.000 à 1.500 à Toulouse, 1.200 à Angers, entre 660 et 1.000 à Besançon, 900 à Pau, 800 à Tours et à Nantes, 300 à 500 à Nancy et Strasbourg, 200 à 400 à Metz, 200 à 300 à Vesoul, 300 à Poitiers, 250 à Rouen et à Reims, 150 à Perpignan, entre 100 et 200 à Villeneuve-sur-Lot, Agen, Loudéac ou Saint-Brieuc. A Paris, devant la gare Saint-Lazare, plusieurs centaines de manifestants, dont beaucoup portaient des bonnets de Père-Noël, ont distribué des tracts et ont momentanément bloqué une rue. Mais c'est dans l'ouest que la mobilisation a été la plus forte. Dès le matin, plusieurs milliers de lycéens avaient bloqué l'accès à leurs établissements et manifesté à Rennes, Nantes et Cherbourg. Malheureusement, à Brest, où des incidents ont lieu depuis plusieurs jours entre lycéens et forces de l'ordre, de nouveaux débordements ont eu lieu, provoqués par des éléments incontrôlés, et un manifestant a été interpellé.

lundi 8 décembre 2008

Les lycéens de Bourg ne désarment pas

A Bourg-en-Bresse les lycéens étaient à nouveau dans la rue ce matin. Ils étaient un peu plus de 500 à défiler dans le centre ville - et une centaine à Ambérieu - sans pouvoir approcher de la préfecture dont les accès avaient été protégés par les forces de police. Décidés à combattre la réforme Darcos, ils devraient organiser des A.G. demain mardi dans leurs établissements, pour peaufiner leur organisation et déterminer quelle suite donner à leur mouvement.

samedi 6 décembre 2008

Les lycéens de l'Ain dans la rue

Hier, vendredi, plusieurs centaines de lycéens inquiets et en colère ont manifesté contre la réforme des lycées, dans les rues de Bourg-en-Bresse, Ambérieu-en-Bugey et Belley. Une réforme qualifiée de "bâclée et floue" par les Ambarrois qui avaient déjà défilé la veille, accompagnés par une partie de leurs profs. A Bourg par contre, les lycéens étaient seuls mais nombreux à battre le pavé. Parti du lycée Lalande, leur cortège a rapidement intégré les élèves de Quinet, de Carriat et de Pardé avant de prendre la direction de Voisin et des Sardières sans toutefois pouvoir y parvenir, bloqué par la police au bas de la rue de Jasseron. Les organisateurs de la manifestation avancent le chiffre de 2000 participants (la police n'en a compté que 600 !). Mais la mobilisation était d'importance puisqu'au lycée Quinet, par exemple, les quatre cinquièmes des effectifs étaient dans la rue. Partout les lycéens devraient se retrouver en A.G. en début de semaine prochaine pour continuer à informer ceux qui connaissent le moins les projets de Darcos et pour décider de la suite à donner à leur mouvement. De nouvelles manifestations pourraient avoir lieu mardi et mercredi, jour où tout le corps enseignant, du primaire et du secondaire, est appelé une nouvelle fois à descendre dans la rue.

(Photos : F. Python / Le Progrès)

Selon le site de la Fidl, la manifestation de Bourg-en-Bresse aurait été, avec celle de Montpellier, la plus importante de toutes celles qui ont eu lieu hier dans le cadre de cette journée "classes vides". Bravo !

D'autres exemples de manifestations lycéennes sur le blog de l'opération "classes vides" : http://classesvides-5dec.over-blog.fr/pages/Le_5_decembre_dans_la_presse_-892711.html

vendredi 5 décembre 2008

Manifestation lycéenne à Ambérieu

Hier matin les rues d'Ambérieu-en-Bugey ont aussi été le cadre d'une manifestation de lycéens. Ils étaient près de 400, sortis des lycées de la Plaine de L'Ain et Alexandre Bérard, à battre le pavé pendant deux heures, accompagnés de quelques parents et de professeurs qui, pour l'occasion, avaient revêtu un gilet de sécurité jaune fluo devenu signe de ralliement des opposants à la politique de Darcos.
Le mouvement s'est prolongé aujourd'hui dans le cadre de la journée "classes vides". Réunis en assemblée générale, les profs de la Plaine de l'Ain ont décidé :
1) d’adresser un courrier aux différents syndicats "pour que soit faite l’unité pour le retrait des réformes Darcos, contre la casse du service public d’Education et contre la casse de tous les services publics" ;
2) de mettre à profit les rencontres parents professeurs organisées dans les différents collèges du secteur pour diffuser une information sur la réforme des lycées ;
3) de faire grève mardi 9 décembre avec une tournée dans les lycées et collèges du secteur pour informer de leur action ;
4) d'occuper le lycée dans la nuit du mardi au mercredi ( les parents d’élèves seront contactés).

Marseille résiste

La résistance à Darcos semble s'organiser à Marseille où les lycéens continuent à se mobiliser. Pour la troisième journée consécutive des lycée ont été bloqués, à l'instar de Montgrand, situé face à la Préfecture. Evacués hier par les policiers qui ont fait usage de lacrymogènes, les lycéens ont reconduit leur mouvement aujourd'hui, marchant au devant des forces de l'ordre pour leur offrir des fleurs.

Le retour de la nuit des écoles

Hier soir quelques 150 réunions entre parents et enseignants ont eu lieu dans des écoles primaires des Bouches-du-Rhône, dont 86 à Marseille, et une vingtaine dans les Alpes-Maritimes dans le cadre d'une action nationale pour dénoncer "la casse de l'école publique". Dans plusieurs écoles, enseignants et parents ont occupé les lieux tout ou partie de la nuit. Par ailleurs, en soirée, un cortège d'un millier de parents d'élèves a descendu la Canebière jusqu'au Vieux Port.

D'autres manifestations du même genre avaient eu lieu dans l'après midi à Nice, Beausoleil, Grasse ou la Trinité, toujours pour "dire non aux réformes de Xavier Darcos" et dénoncer en particulier la suppression de postes en Rased, la diminution du nombre d'heures d'école en primaire ou la remise en question de la scolarisation des moins de trois ans en maternelle.

Ce soir, c'est à Lyon qu'un certain nombre d’écoles ne fermeront pas leurs portes pour organiser à leur tour leur « Nuit des écoles ».