mercredi 28 juillet 2010

Rigueur : on n'est pas tous dans le même bain

(source : Le Canard Enchaîné, 28 juillet 2010)
Tout à sa fonction de porte-parole officiel de la Sarkozie, Luc Chatel estime qu'il "n'y a rien d'ostentatoire" ni de scandaleux dans cette dépense de "m'as-tu-vu" mais "simplement la volonté d'avoir un équipement à la hauteur de la cinquième puissance mondiale". Sarko Ier se déplace beaucoup et a naturellement besoin "d'un certain nombre d'équipements qui sont liés à sa fonction, aussi bien en terme de communications, en terme d'espaces pour travailler, dialoguer avec ses collaborateurs". Que ne ferait pas notre cher ministre pour avoir le droit de faire trempette lors du vol inaugural d'Air Sarko One...

mardi 27 juillet 2010

Résultats des évaluations de CM2 dans l'Ain

Quel sens donner aux résultats officiels des évaluations de CM2, tels qu'ils ont été communiqués hier par le ministère ? Doit-on leur accorder une réelle crédibilité compte tenu de la polémique qui a accompagné ces évaluations depuis leur mise en place l'année dernière ? Libre à chacun de les interpréter comme il le souhaite et de les confronter avec son expérience des classes de 6e par exemple.
Officiellement donc, les deux tiers des élèves qui entreront en sixième dans un peu plus d'un mois disposeraient de bons ou de très solides acquis en français (73 %) et en mathématiques (67 %), tandis que pour 20 % seraient "encore fragiles" en français et 19 % en maths. Enfin 13 % n'ayant pas les acquis suffisants en maths et 7 % en français, les élèves évalués en difficultés représenteraient à l'échelle nationale entre un quart et un tiers de la cohorte ! L'année dernière 35 % appartenaient à ces deux catégories en maths et 25 % en Français. Peut-on alors se réjouir avec le ministère de la stabilisation du niveau global et même du léger "mieux" observé, d'autant que la part des "acquis très solides" - 45 % en français et 35 % en maths en 2009 - reste stable avec 43 % en français et 35 % en maths.
Dans le département de l'Ain :
- 44 % des élèves de CM2 auraient "des acquis solides" en français et 36 % en maths (48 % et 43 % en 2009) ;
- 33 % auraient de "bons acquis" en français et 35 % en maths (31 % et 28 % en 2009) ;
- 19 % auraient des acquis "encore fragiles" et 19 % en maths (16 % et 17 % en 2009) ;
- 4 % n'auraient "pas les acquis suffisants" et 10 % en maths (5 % et 12 % en 2009).

mardi 20 juillet 2010

Congelé, stérilisé, mais pas dégraissé

Découvert dans le permafrost sibérien en mars 2009, Khroma le bébé mammouth fossilisé est exposé au musée du Puy-en-Velay depuis vendredi, invité vedette d'une grande expo sur les fossiles. "Pour la première fois, on montre un mammouth au public avant les analyses, alors qu'il a encore tous ses organes" s'est réjoui le paléontologue du musée Crozatier, Frédéric Lacombat. Conservé à - 18°C dans un vitrine cryogénique, l'animal a encore de beaux restes. Comme quoi même après 50 000 ans la nature peut se montrer moins brutale et plus sélective qu'un ministre de l'Education nationale, car seule la tête du pachyderme a été dégraissée.

lundi 19 juillet 2010

Base élèves recalé

Le Conseil d’Etat a demandé aujourd'hui au gouvernement de «modifier» ses deux fichiers de recensement des élèves du primaire, «Base élèves» et «Base nationale des identifiants des élèves» (BNIE), afin de les rendre conformes à la loi informatique et libertés. Le Conseil d’Etat exige notamment la suppression de données relatives à la santé des élèves des CLIS dans a mesure où, «par leur précision, ces données permettent de connaître la nature de l’affection ou du handicap dont souffrent les élèves concernés et constituent par conséquent des données relatives à la santé, dont le traitement aurait dû être précédé d’une autorisation de la CNIL». Il juge également «irrégulière» la durée de conservation des données du fichier BNIE qui avait été fixée à... 35 ans.

jeudi 15 juillet 2010

Une minute dans l'Ain : 855 €

Notre Papillon impérial s'est fait épinglé comme un vulgaire saturnidé par la Cour des Comptes à propos de son voyage dans l'Ain, à Culloz et Artemare, en septembre 2009. Deux heures et demie et puis il s'en est allé, laissant dernière lui une belle ardoise de128 291 €, soit 855 € la minute pour annoncer la création... de la taxe carbone. Le rapport de la Cour dénonce notamment la présence d'une délégation comptant 68 accompagnateurs et une belle facture de 17 000 € de travaux dans le gymnase d'Artemare où il a expédié un discours devant un petit millier d'invités triés sur le volet (création d'un fonds de scène, moquettage d'une estrade, création d'un escalier d'accès, habillage des caches ventilateurs et de la régie, éclairage et sonorisation de la scène). Au total, pour la seule année 2009, notre lépidoptère élyséen a dépensé 19,7 millions d'euros pour ses voyages, contre 14,1 millions en 2008 (+ 40%), au point de représenter dorénavant 20 % des dépenses du Château. Au nom de l'Etat modeste et de la république irréprochable, il va falloir supprimer encore beaucoup de postes de fonctionnaires pour éponger tout cela.

De moins en moins de postes aux concours

11 600 postes d'enseignants seront mis aux concours en 2011 contre 15 125 en 2010 et 22 000 en 2007. Ce dernier tour de vis vient compléter l'annonce de la suppression de 16 000 postes supplémentaires l'année prochaine. C'est surtout le primaire qui paiera le prix lourd puisque le nombre de postes de professeurs des écoles ouvert au concours sera divisé par deux par rapport à cette année : 3000 en 2011 contre 6577 en 2010. Dans le secondaire, tous concours confondus, 8600 postes seront à pourvoir, contre 8548 pourvus cette année. Voilà qui assombrit davantage les perspectives pour ceux qui préparent ces concours et qui doivent déjà subir la dégradation de la formation, conséquence de la réforme de la masterisation. Il n'en reste pas moins un poaradoxe : d'un côté on oblige les étudiants qui veulent devenir profs à prolonger leurs études de deux ans en exigeant d'eux un master et de l'autre on restreint de manière drastique les débouchés. Ceux qui échoueront constitueront donc le vivier dans lequel le ministère pourra puiser à moindre coût les vacataires dont il aura besoin pour remplacer les profs absents.

Le diner de bons

Ce midi Luc Chatel reçoit à déjeuner au ministère une quinzaine de lycéens qui ont décroché leur baccalauréat avec une moyenne supérieure à 20 / 20. Au total ils sont une trentaine cette année à avoir décroché le bac avec un tel score. Pour cela il ont obtenu des notes maximum dans la plupart des matières à fort coefficient certes, mais ils ont aussi tapé fort dans les matières optionnelles et obtenu ainsi les points bonus qui leur ont permis de franchir la barrière fatidique. En effet, chaque candidiat peut choisir deux matières facultatives pour lesquelles les points au dessus de dix sont retenus, doublés pour la première ou la seule option et même triplés si l'option en question est le grec ou le latin. L'opération s'avère donc très lucrative pour les candidats les meilleurs qui peuvent ainsi faire carton plein. Outre un repas au ministère, les invités du ministre recevront les félicitations de la République et une médaille.

mardi 13 juillet 2010

Engagez-vous, rengagez-vous !

Vous aimez l'aventure ? Vous avez le goût du risque et de l'improvisation ? Alors n'hésitez-pas ! Inscrivez-vous aux concours de l'Education nationale. Vous avez jusqu'au 20 juillet pour commettre l'irréparable. Les dates des concours nouvelle mouture, masterisation oblige, sont parues au B.O. Les épreuves d'admissibilité du Capes auront lieu du mardi 9 au mercredi 24 novembre 2010 et celles du concours de Cpe le mardi 2 et le mercredi 3 novembre. Les oraux devraient avoir lieu en mars 2011. Pendant cet intervalle les candidats qui auront de la chance de se voir proposer des stages en situation - il n'y en aura pas pour tout le monde - pourront tester grandeur nature leur motivation. Et en septembre 2011, plouf... tout le monde dans le grand bain, sans bouée ni maître nageur, mais avec beaucoup de remous.

"Un léger tassement"

Avec un taux de réussite de 85,4% le baccalauréat 2010 a connu "un léger tassement par rapport à l'année dernière" a déclaré Luc Chatel : "c'est un chiffre proche de celui d'il y a deux ans, sachant que l'année dernière il y avait un cru un peu exceptionnel [un record historique à 86% ! ] A ceux qui en doutaient, le baccalauréat reste un examen, et reste un examen sélectif." Défense de rire. Si les résultats sont légèrement en baisse dans les filières générale (87,2%) et professionnelle (85,4%), dans la filière technologique le record est battu avec cette année 81,7% de reçus. "Le sujet est qu'on stagne aujourd'hui en France globalement depuis une dizaine d'années sur la proportion d'une classe d'âge qui obtient le baccalauréat, regrette le ministre, on est autour de 65%. Notre objectif c'est, avec la réforme du lycée, de permettre à davantage de jeunes de trouver leur voie".

vendredi 9 juillet 2010

Et maintenant c'est clair

«Une grève la première semaine de la rentrée, ça n'est pas banal», déclare Luc Chatel dans Le Figaro de ce matin. C'est sans doute pour cela et pour éviter une trop grande mobilisation en ciblant d'emblée telle ou telle catégorie de personnels, d'établissements, de sections ou de disciplines qu'il reste flou sur ses intentions en rappelant que les 16 000 suppressions de postes prévues pour 2011 "ne se feront pas à la hache" : "nous faisons jouer la subsidiarité en confiant aux recteurs le soin de déterminer sur le terrain les leviers sur lesquels on peut jouer».
Pour notre cher ministre, la priorité reste les réformes : réforme des lycées, masterisation, états généraux de la sécurité, rythmes scolaires. Chatel entend grâce à elles dessiner les contours de ce que doit être l'école de demain : "l'Éducation nationale est organisée de la même manière qu'au début des années 1980, plaide-t-il, et l'on s'étonne que 120 000 élèves sortent chaque année du système sans rien". Quelle réponse à cela ? Pour lui elle tient en deux mots, "autonomie" et "personnalisation" dont il entend faire les maîtres mots de l'année scolaire 2010-2011. Son nouveau dada est le programme «Clair» (pour «collèges, lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite») qui doit peu à peu se substituer à l'éducation prioritaire. Attention danger ! Une centaine d'établissements expérimentaux gagneront en autonomie, notamment par la possibilité accordée aux chefs d'établissements de recruter eux-mêmes leurs équipes sur des postes à profil. "Nous sommes dans une année de transition, et l'annonce a été faite un peu tard, explique Chatel. Il n'y aura donc que 10% des postes soumis au mouvement dans ces établis­sements qui seront concernés. Mais ce n'est qu'un début". L'intention est... claire. Nous savons tous ce que expérimentation veut dire dans l'Education nationale où les conclusions sont toujours prêtes avant que les expériences ne commencent. Une généralisation est donc prévisible à très court terme. "J'ai le sentiment que ma mission n'est pas achevée" conclue-t-il. Nous avons le sentiment qu'elle ne s'achèvera que lorsque le service public d'éducation nationale sera complètement détruit.

jeudi 8 juillet 2010

Méthode coué

Alors qu'il y a unanimité chez les syndicats de l'Education nationale pour affirmer que le système a été rogné "jusqu'à l'os", Luc Chatel a néanmoins réaffirmé aujourd'hui lors d'un point de presse "qu'on peut faire sans problème 16.000 suppressions de postes en 2011" : "j'ai pensé que le système éducatif pouvait encore s'améliorer en organisation, pas de la rue de Grenelle, mais au plus près du terrain (...). Ce qui compte, c'est qu'on y arrive en gagnant en efficacité (...) Les remontées laissent penser qu'on va y arriver". alors que 40 000 postes ont déjà disparu depuis 2008, Chatel confirme vouloir maintenir ce cap jusqu'en 2013, "sans dégrader les performances globales du système éducatif". Chiche ?

mercredi 7 juillet 2010

Cancanons

(source : Le Canard Enchaîné, 7 juillet 2010)

mardi 6 juillet 2010

Un bac chiche

Un peu plus de 22 000 candidats passaient le bac cette année dans l'académie de Lyon, dont un peu plus de 10% dans l'Ain. Les trois quarts d'entre eux l'ont décroché du premier coup, contre 77,3 % l'an dernier. Le taux de réussite au bac général est lui aussi en baisse : 76,1 % contre 80,2 % en 2010, la baisse étant générale dans toutes les séries, de l'ordre de quatre points partout. Par contre, pour le bac technologique, les résultats sont en hausse de deux points puisque 72,5 % des candidats ont été reçus au premier groupe. Le département de l'Ain affiche un taux de réussite de 74,7 % malgré des résultats sérieusement plombés en L : 66 % de réussite contre 80 % l'an passé et presque 7 % de collés. Mais 19 % des candidats, contre 17,7 % l'année dernière, pourront se présenter au repêchage mercredi ou jeudi. Qu'ils gardent espoir : on peut décrocher son bac au repêch' et devenir Président de la République. Le plus important est alors de ne pas oublier de passer chez mémé pour toucher sa petite enveloppe.

lundi 5 juillet 2010

Une rentrée sous tension

Le Snes-FSU appelle à la grève les 6 et 7 septembre, au moment de la rentrée, pour dénoncer à la fois la "gravité des attaques" du gouvernement contre le système éducatif et la réforme des retraites. Le deuxième jour, le mouvement rejoindra la journée de mobilisation des principaux syndicats, CFDT, CFTC, CGT, FO, Solidaires et Unsa, alors que s'ouvrira le débat parlementaire sur le projet du gouvernement. En attendant, demain, ce sont les informaticiens de l'Education nationale qui feront grève, ce qui risque de retarder la publication des résultats du bac sur internet.

Vive le Bac !

Alors que les résultats du Baccalauréat sont attendus dans la journée - sans grand suspens avec 89 % de réussite au bac général l'an dernier - Luc Chatel, qui avait obtenu le sien de justesse en septembre 1982 à cause d'une méningite contractée en juin - 211 points alors qu'il en fallait 210 -, réaffirme dans France Soir que le vénérable diplôme a toujours un sens à ses yeux, tout en se félicitant qu'au cours des trente dernières années le taux d'obtention ait été multiplié par trois, puisque ce sont aujourd'hui les deux tiers d'une génération qui décrochent le fabuleux sésame pour l'université... avant d'y échouer pour les deux tiers d'entre eux. Cela n'empêche pas le vaillant ministre de rappeler fièrement le nouvel objectif du traité de Lisbonne : 50 % d'une classe d'âge au niveau bac + 3. Youpi ! Il nous rappelle également que dans le cadre de la réforme du lycée, des modifications sont attendues pour le bac 2013, avec l'épreuve anticipée d'histoire-géo en Première S et la LV1 à l'oral pour tous. Le reste de l'interview n'est qu'auto-satisfaction pour soutenir la loi Ciotti suspendant les allocs en cas d'absentéisme, se féciliter de sa politique de lutte contre l'insécurité dans les écoles (et vive la vidéo-surveillance !), des effets positifs de l'assouplissement de la carte scolaire et de sa politique de réformes menée dans la "concertation permanente" avec les syndicats. Toujours pas de quoi mériter une mention...http://www.francesoir.fr/education-politique/luc-chatel-le-bac-na-pas-quune-dimension-symbolique

dimanche 4 juillet 2010

Masterisation : Chatel se fait taper sur les doigts par le Conseil d'Etat

Le 5 mai dernier le ministre de l'Education nationale avait, dans le cadre de la réforme de la masterisation, signé cinq arrêtés permettant l'organisation des concours du CAPES, du CAPET, du CAPEPS, du CAPLP et des concours de recrutement des CPE et des profs des écoles. Ces arrêtés ont été suspendus avant-hier par décision du Conseil d'Etat pour vice de procédure au motif que les dits arrêtés n'avaient pas été validés par le ministre de la fonction publique. Cela n'aura dans les faits aucune incidence sur le déroulement des concours concernés, dans la mesure où le ministre de la fonction publique ayant depuis fait parvenir un avis favorable, Chatel pourra reprendre très vite ces arrêtés. Les épreuves auront donc bien lieu selon le calendrier établi et très critiqué : l'écrit en octobre 2010 et l'oral au printemps 2011. Mais le ministère de l'Education nationale a été condamné à verser 1000 € à chacun des plaignants (Sud-Education, Sauvons l'Université et FCPE). Dans quelques jours, le même Conseil d'Etat devrait se prononcer sur d'autres arrêtés sur l'organisation des stages à la rentrée prochaine, pris avec la même précipitation par un ministre qui, dans la perspective d'un prochain remaniement, tient davantage à assurer son avenir politique qu'à mener correctement et sereinement, dans la concertation, une réforme qui, sur le terrain, est très contestée parce que très contestable.

samedi 3 juillet 2010

Sonnenkönig

Trouverez-vous qui en ces temps difficiles, où l'heure est à "l'Etat modeste et irréprochable", bénéficie pour son confort quotidien d'un appartement de 300 m² pourvu chaque jour de fleurs fraiches, d'un millier d'employés de maison dont 87 cuisiniers et 44 chauffeurs, de 61 voitures, de 2 airbus et de 6 falcons et dépense chaque année pour un million d'euros de boissons. La réponse est dans la presse allemande qui, pour l'occasion se moque de Sonnenkönig et de sa Montespan (malencontreusement confondue avec Mme de Pompadour)

réponse sur : http://www.bild.de/BILD/politik/2009/07/23/nicolas-sarkozy-gott-in-frankreich/8-flugzeuge-61-dienstwagen-1000-angestellte.html