«Une grève la première semaine de la rentrée, ça n'est pas banal», déclare Luc Chatel dans Le Figaro de ce matin. C'est sans doute pour cela et pour éviter une trop grande mobilisation en ciblant d'emblée telle ou telle catégorie de personnels, d'établissements, de sections ou de disciplines qu'il reste flou sur ses intentions en rappelant que les 16 000 suppressions de postes prévues pour 2011 "ne se feront pas à la hache" : "nous faisons jouer la subsidiarité en confiant aux recteurs le soin de déterminer sur le terrain les leviers sur lesquels on peut jouer».
Pour notre cher ministre, la priorité reste les réformes : réforme des lycées, masterisation, états généraux de la sécurité, rythmes scolaires. Chatel entend grâce à elles dessiner les contours de ce que doit être l'école de demain : "l'Éducation nationale est organisée de la même manière qu'au début des années 1980, plaide-t-il, et l'on s'étonne que 120 000 élèves sortent chaque année du système sans rien". Quelle réponse à cela ? Pour lui elle tient en deux mots, "autonomie" et "personnalisation" dont il entend faire les maîtres mots de l'année scolaire 2010-2011. Son nouveau dada est le programme «Clair» (pour «collèges, lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite») qui doit peu à peu se substituer à l'éducation prioritaire. Attention danger ! Une centaine d'établissements expérimentaux gagneront en autonomie, notamment par la possibilité accordée aux chefs d'établissements de recruter eux-mêmes leurs équipes sur des postes à profil. "Nous sommes dans une année de transition, et l'annonce a été faite un peu tard, explique Chatel. Il n'y aura donc que 10% des postes soumis au mouvement dans ces établissements qui seront concernés. Mais ce n'est qu'un début". L'intention est... claire. Nous savons tous ce que expérimentation veut dire dans l'Education nationale où les conclusions sont toujours prêtes avant que les expériences ne commencent. Une généralisation est donc prévisible à très court terme. "J'ai le sentiment que ma mission n'est pas achevée" conclue-t-il. Nous avons le sentiment qu'elle ne s'achèvera que lorsque le service public d'éducation nationale sera complètement détruit.
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