mercredi 29 février 2012

Sarko, les profs et l'argent

Nicolas Sarkozy a proposé, mardi 28 février, lors d'un meeting à Montpellier, que les professeurs qui le veulent puissent être payés plus à condition d'être présents dans leur établissement 26 heures par semaine, contre 18 heures de cours actuellement. Une philosophie et une proposition qui rappellent fortement celle qu'il avait déjà formulée en 2007.
"Nicolas Sarkozy fait les mêmes propositions qu'il y a cinq ans, sur le thème du travailler plus pour gagner plus, mais elles n'ont pas été appliquées", a d'ailleurs estimé Bernadette Groison, secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU), mercredi, dans Le Parisien. Qu'en est-il des promesses du président cinq après ? Quelle différence avec 2012 ? Retour en arrière.
Ce que le candidat Sarkozy disait en 2007. "Je souhaite qu'ils [les enseignants] aient la possibilité de travailler plus pour gagner plus", écrivait le candidat Sarkozy dans son programme de 2007. "Je m'engage si je suis élu à leur [les enseignants] rendre la considération qui leur est due, à revaloriser leur carrière si dévalorisée depuis un quart de siècle […]. Je m'engage à ce que ceux qui voudront travailler davantage puissent gagner plus", déclarait-il encore dans son discours de Maisons-Alfort (Val-de-Marne), le 2 février 2007.
Ce qu'il s'est passé concrètement depuis. Certains enseignants ont déjà augmenté de 25 % leur traitement depuis 2007. Ainsi, un enseignant certifié de classe normale à 18 heures par semaine dans l'enseignement public, qui effectue trois heures supplémentaires hebdomadaires, touche un supplément annuel de rémunération de 4 400 euros, défiscalisation et prime comprises.
Depuis 2007, s'est installée une gestion très individuelle des carrières. Grâce au ministre de l'éducation, Luc Chatel, et sa culture de management du privé, sans doute ; grâce à Josette Théophile la DRH qu'il a fait venir, aussi. Mais surtout grâce à quelques centaines de millions d'euros distribués au cas par cas, au coup par coup. Pas de revalorisation générale (hormis pour les jeunes enseignants), mais une politique massive de primes et d'heures supplémentaires qui individualisent largement les rémunérations. Résultat : le seul second degré va absorber 1,3 milliards d'euros d'"indemnités" en 2012. La liste et les montants de ces indemnités ont cru sous la mandature : une indemnité "Eclair" de 24 millions d'euros a été créée, une prime d'entrée dans le métier de 12 millions, une indemnité de tutorat des stagiaires, 30 millions d'euros. Pendant ce temps aussi, les primes de chefs d'établissement sont passées à 69 millions d'euros. Celle-ci incluent une partie fixe et une partie aux résultats. Comme les primes des recteurs d'ailleurs.
A cela s'ajoute la masse des heures supplémentaires. Un autre moyen d'individualiser le traitement. Il y a ceux à qui elles sont proposées et ceux à qui elles ne le sont pas. Plus de la moitié des enseignants du second degré y ont eu droit depuis 2007. Si l'on fait la division, chacun d'entre eux bénéficie de 2,19 heures par semaine. En réalité, la situation n'a rien à voir. En lycée, dans les grandes disciplines, certains enseignants en cumulent jusqu'à 5 ou 6. En collège, elles sont plus rares. En primaire, elles n'existent quasiment pas. Pour rendre ces heures plus attractives, deux dispositifs se sont additionnés. La défiscalisation, d'une part - comme pour toutes les heures sup' de tous les salariés - et une prime annuelle de 500 euros pour ceux qui acceptaient plus de 3 heures. Avec ce mode de gestion, Nicolas Sarkozy a offert à une partie des enseignants la possibilité de gagner plus. Jouant l'intérêt individuel contre le collectif, il a contribué à une fragmentation de ce qui était traditionnellement un "corps enseignant". Un premier pas vers le grand choix qui leur est offert aujourd'hui. Perdre leur statut pour gagner plus ou garder leur statut et leur salaire.
Ce que Sarkozy dit en 2012 : "Je propose que désormais, tout enseignant qui voudra travailler davantage puisse le faire avec 26 heures de présence dans l'établissement au lieu de 18 heures de cours aujourd'hui, avec en contrepartie une revalorisation de 25 % de son salaire, soit près de 500 euros par mois", a détaillé M. Sarkozy, mardi, en meeting à Montpellier, pour lutter contre "la paupérisation des enseignants de France"Avec cette proposition, le "travailler plus" deviendrait en principe possible pour tous les enseignants du second degré. Le président-candidat s'appuie sur le fait que toutes les heures supplémentaires ont trouvé preneur depuis 2007. Certes, les enseignants n'en avaient pas toujours "envie", mais les chefs d'établissement ont réussi à les caser. Est-ce que la perte du statut de 1950 leur fera davantage peur ?
Dans des établissements autonomes, où les proviseurs et principaux pourraient choisir leurs équipes, établir les besoins, des "enseignants-nouvelle-formule" assureraient leurs cours classiques et seraient présents 26 heures pour répondre aux besoins, si la proposition formulée par M. Sarkozy voyait le jour. Ces "enseignants-nouvelle-formule" se chargeraient alors du soutien, de la remédiation, de l'approfondissement, du travail en commun, des rendez-vous avec les parents et mille et une autre tâches que le chef d'établissement jugera nécessaires à la vie de son collège ou de son lycée. Avec ce dispositif, fini le cadre national de définition du service enseignant. Place à la flexibilité. Pour ceux qui le souhaitent. Car à côté de ces enseignants nouveau genre, coexisteraient des profs sous le statut de 1950. Ces derniers continueraient à exercer 15 ou 18 heures par semaine, avec leur salaire actuel. Car dans le projet de M. Sarkozy, l'enseignant choisit son statut. Le candidat Sarkozy estime faire d'une pierre deux coups puisque sa réforme augmenterait en principe "la présence d'adultes" et tout en réduisant "la paupérisation des enseignants en France". Des enseignants que l'OCDE estiment moins bien payés en France qu'ailleurs.
La grande inconnue du coût : s'agit-il d'un effort nouveau ou d'un redéploiement ? Impossible de chiffrer cette annonce car on ignore combien d'enseignants seront prêts à sauter le pas.
Impossible aussi parce qu'on ignore si les taches effectuées demain par cet allongement de service couvriront une part des heures supplémentaires effectuées aujourd'hui ou bien si ces tâches seront autres.Est-ce que le régime d'indemnités qui vient compléter les traitements enseignants va perdurer, ou est-ce qu'il va être intégré ? Toutes ces questions attendent réponse.

(Source : Le Monde, 29 février 2012)

Travailler plus pour gagner moins

ça y est c'est fait. Le candidat du peuple a déroulé hier à Montpellier son programme scolaire. Et le moins qu'on puise dire c'est qu'en cas de réélection la note sera salée pour tous ceux qui fréquentent les écoles, collèges et lycées.

La proposition qui fait le plus de bruit dans les salles des profs est sans conteste la nouvelle version du "travailler plus pour gagner plus" spécialement concoctée pour les bandes de fainéants qui se prélassent dans les collèges et dans les lycées, entre la machine à copier et les ordinateurs poussifs. «Comment faire quand il n’y a pas d’argent pour embaucher? Comment faire quand, pour réduire nos déficits, il faut diminuer les effectifs en continuant d’appliquer la règle du 1 sur 2 aux collèges et aux lycées. Il n’y a qu’une seule solution, faire travailler les enseignants plus longtemps en les payant davantage. Je propose que désormais tout enseignant qui voudra travailler plus puisse le faire avec 26 heures de présence dans l’établissement au lieu de 18 heures de cours, avec en contrepartie une augmentation de son traitement de 25 %, soit près de 500 euros net par mois». Près de 50% de temps de travail en plus pour 25 % d'augmentation, même le gouvernement grec n'y avait pas pensé ! En outre, les 26 heures de présence hebdomadaire, beaucoup les font déjà (et souvent plus), quelquefois même en deux jours de temps pendant les périodes de conseils de classes, de surcroît sans rémunération complémentaire. Alors, à part quelques irréfléchis, âpres au gain ou naïfs, il n'y aura pas foule pour profiter de cette formidable opportunité offerte par le candidat du peuple, s'il était réélu président des riches.

«Avec le collège unique, la sélection par l'échec et l'orientation par défaut sont devenus la règle. L'idée du collège unique était louable (...) Mais en choisissant le même modèle, le même parcours pour tout le monde, en optant pour l'uniformité, en voulant mettre tout le monde dans le même moule, le collège unique a fait exploser les inégalités au lieu de les réduire (...). Il faut repenser complètement le collège [et] réfléchir à ce qu'en sixième et cinquième, on puisse réduire le nombre d'enseignants en regroupant l'enseignement des disciplines littéraires d'une part et d'autre part, celui des sciences, en formant des professeurs polyvalents». De professeurs polyvalents ? mais bon sang, c'est bien sûr... Sarko réinvente les PEGC ! Encore une belle opportunité pour supprimer des postes que de confier l'enseignement de deux disciplines à un même quidam, 26 heures par semaine.

Car les suppression de postes restent le principe directeur de sa politique. Pas question de revenir sur la règle du non remplacement d'un départ à la retraite sur deux dans le secondaire. Dans le primaire, le principe est suspendu pour deux raisons : la colère qui monte actuellement dans les campagnes où les banderoles fleurissent aux portes des écoles pour dénoncer les fermetures de classes prévues la prochaine rentrée ; et le fait que les écoles ayant été rongées jusqu'à l'os, il n'y a désormais plus rien à gratter, sauf à entasser les mômes à 50 par classe, la maîtresse au milieu. Mais ça lui fait tellement mal au Sarko, qu'il n'a pas pu l'annoncer et a zappé ce passage de son discours, pourtant préalablement distribué à la presse. Aussi ses conseillers ont-ils rattrapé les journalistes pour bien leur dire d'annoncer qu'il n'y aurait plus de suppressions de postes dans le primaire... momentanément. Mais rasurez-vous, en cas de réélection - un malheur est vite arrivé - les têtes recommenceront à tomber.

Sinon, le Sarko nouveau ressuce des propositions déjà formulée et entend poursuivre des évolutions déjà amorcer : autonomie des établissements, prérogatives accrues des chefs d'entrep..., oups, des chefs d'établissements. Il faut donner "à chaque établissement la possibilité de constituer de véritables équipes pédagogiques en lui donnant la liberté de recruter directement les professeurs avec une plus grande souplesse dans les régimes indemnitaires, pour rendre plus attractifs les établissements confrontés à des difficultés plus importantes (...). L'autonomie, c'est la confiance faite aux enseignants". Même pas drôle...

Dommage enfin que Sarko ait pris position contre la suppression du redoublement, à laquelle son ministre Chatel est pourtant favorable depuis longtemps, au motif que celà coûte trop cher. Alors en mai, donnons pour une fois raison à ce pauvre Chatel. Refusons au petit Nicolas le droit de redoubler. Son butin scolaire ne plaide décidément pas en sa faveur.

CDEN de l'Ain boycotté et reporté

250 manifestants, venus d’une douzaine de communes qui refusent la prochaine carte scolaire et la fermeture de classes, ont manifesté lors du comité départemental de l’Éducation nationale, hier. Boycotté, faute de quorum, il a été reporté au 8 mars.


(Source : Le Progrès, 29 février 2012)

mardi 28 février 2012

Occupation de l'école de Saint-Jean-sur-Veyle

Avant les vacances, les parents étaient informés du projet de fermeture conditionnelle d'une classe, alors que les prévisions de rentrée annoncent une hausse d'effectif. Depuis hier, ils occupent l'école. Lundi à 20 heures, les gendarmes ont dû se rendre sur place pour "libérer" les enseignants. Aujourd'hui, les locaux restent occupés. En fin d'après-midi, une délégation de parents s'est rendue à la manifestation organisée à Bourg-en-Bresse.

(Source : Le Progrès, 28 février 2012)

lundi 27 février 2012

Il faut "revaloriser d'urgence la profession d'enseignant"

Invité de la matinale de RTL, le candidat du peuple a laissé entendre ce que seraient ses propositions en matière d'éducation, annoncées pour demain. Tout en dénonçant en connaisseur la "démagogie extravagante"de son principal adversaire qui propose 60000 créations d'emplois au cours du prochain mandat, The Artist y est allé de sa tirade : "l'école appartient au peuple de France, l'école n'appartient pas aux seuls enseignants, aux seuls représentants des enseignants. L'école appartient à tout le monde et le discours sur l'école doit être un discours général". Puis il a dénoncé la "paupérisation" du métier de prof, avant de promettre des augmentations de salaire à tous ceux qui, sur la base de volontariat, accepteraient de passer plus de temps dans les établissements, où il a rappelé que des bureaux devaient être mis à leur disposition. Il faut "revaloriser d'urgence la profession d'enseignant" a-t-il martelé. Mais quel sens donne-t-il au mot "urgence" après 5 années de présidence ?

Mobilisation annoncée contre les fermetures de classes

Mardi soir, à l'occasion du comité départemental de l’éducation nationale, enseignants et parents d’élèves concernés par la future carte scolaire vont manifester à Bourg. Dans leur ligne de mire, les suppressions de postes et de classes dans au moins neuf communes du département.
La rentrée scolaire va être agitée du côté de Bourg. Après la diffusion de la future carte scolaire, le mécontentement qui en a suivi n’est pas retombé. Et cette grogne va reprendre de plus belle dès ce mardi. Les organisations syndicales des enseignants du premier degré (SNUipp-FSU, SE-UNSA, SGEN-CFDT, CGTéduc) et les parents d’élèves de la FCPE appellent à un rassemblement commun à 17h30, devant la préfecture de Bourg. Il est organisé durant le CDEN (Comité Départemental de l’Education Nationale), qui doit entériner les choix de la carte scolaire.
Globalement, cette contestation ne devrait pas entraîner de «désagréments», puisque les enseignants qui participeront à cette action auront terminé leur journée de travail. Mais attention, une dizaine d’écoles sont directement concernées par les fermetures de classe. Et dès ce lundi, certaines pourraient bien être occupées et fermées jusqu’à mardi soir. On pense à celles de Certines, Brenod, Perrex, Saint Just, Saint-Jean-sur-Veyle, Condeissiat, Feillens et Péronnas.


(source : Le Progrès, 27 février 2012)

dimanche 26 février 2012

Quand Chatel raconte des histoires

Le ministre de l'Éducation nationale Luc Chatel réfute que l'enseignement de l'histoire soit "devenu anecdotique", répondant aux critiques de professeurs qui regrettent que leur matière soit devenue facultative en terminale pour les lycéens scientifiques. "Franchement, prétendre que l'enseignement de l'histoire est devenu anecdotique au seul motif qu'il est désormais optionnel pour une seule année d'une seule série de notre lycée - la terminale S - relève de la plus parfaite mauvaise foi", écrit Luc Chatel dans une tribune diffusée sur le site internet Newsring. "C'est oublier d'abord que l'horaire d'histoire a été largement accru en première scientifique, avec désormais quatre heures contre deux heures et demie précédemment", poursuit le ministre. "C'est oublier aussi qu'une option de deux heures est proposée en classe terminale et que ceux qui la choisiront feront plus d'histoire que précédemment", ajoute M. Chatel. "Aujourd'hui comme hier, l'histoire fait partie du socle commun de culture partagée que la nation s'engage à transmettre à ses enfants tout au long de leur scolarité. Point de renoncement donc", conclut-il.

Sur le site, l'historien Dimitri Casali estime que c'est "une hérésie de vouloir abandonner l'histoire chronologique car sa chronologie est avant toute chose sa grammaire". "Avec l'enseignement thématique, on traite de la crise de 29 avant d'avoir vu la guerre de 14. Non seulement cela entraîne la perte de repères historiques pour les élèves, et entraîne un grave problème : l'anachronisme", poursuit Dimitri Casali. "Comment expliquer la montée du nazisme sans parler de la Première Guerre mondiale ? L'approche thématique est source de confusion pour les élèves", "enseigner l'Histoire ainsi est un suicide collectif", déplore-t-il.
Dans un manifeste des états-généraux de l'histoire-géographie, l'association des professeurs d'histoire et de géographie (APHG) déclare que "le niveau de démocratie dans un pays se mesure à la place qu'il réserve à l'enseignement de l'histoire et de la géographie pour les futurs citoyens". Avec la réforme du lycée, au bac 2012, l'histoire-géographie devient une épreuve anticipée en série scientifique : les élèves de première S passeront donc l'épreuve. Pendant l'année 2012-2013, les élèves de terminale S pourront toujours l'étudier mais la matière sera optionnelle.


(Source : lepoint.fr, 2 février 2012)
Sur le même thème des nouveaux programmes d'histoire au lycée et de leur dérive, lire aussi l'article d'Annette Wievorka, "Aux larmes lycéens", dans le magazine L'Histoire du mois de mars (n°373)

vendredi 24 février 2012

Suppressions de postes sur le dos des pauvres

(Source : Le Canard Enchaîné, 22 février 2012)

Le problème de la semaine

Sachant : 1°) qu'un quart du jury de l'agreg de maths a démissionné pour protester contre «la destruction du système de formation et de recrutement» des enseignants ; 2°) que le nombre de démissionnaires est de cinq demi-douzaines ; combien y avait-il de membres dans le jury à l'origine ? Dans leur lettre de démission, ces honorables matheux expliquent que le calendrier des épreuves de la session 2012, trop resserré à leurs yeux, est intenable, et dénoncent les . conséquences calamiteuses de la réforme de la masterisation : de moins en moins de candidats, des concours dénaturés dont le niveau est menacé, des jeunes profs parachutés devant les élèves sans formation professionnelle, un discrédit général du métier… En maths, une discipline concurrencée par les nombreux débouchés professionnels autres que le professorat, la situation est particulièrement inquiétante : «L’effondrement du nombre de candidats au Capes a été tel que le jury n’a pu pourvoir en 2011 que 60% des postes, écrivent les démissionnaires. Et les rectorats en sont à publier de petites annonces pour rechercher les professeurs de mathématiques qui leur manquent

(Source : Libération, 17 février 2012)

mardi 21 février 2012

Un conseiller éducation de Sarko vote Hollande

Dans une tribune publiée dans Le Monde d'aujourd'hui, un ancien conseiller éducation de Sarko Ier, Dominique Antoine, explique pourquoi il ne souhaite pas la réelection de Sa Majesté. Aussi appelle-t-il à voter François Hollande au mois d'avril prochain. Pourquoi un tel revirement ? Parce que Sarko Ier et son entourage, qui "tous méconnaissaient la réalité concrète du métier de professeur [et] n'aimaient pas [l'éducation nationale] car elle votait mal et leur faisait peur", ont détruit l'école ! Et aussi parce que le candidat socialiste fait de l'éducation "une priorité nationale". "Dans le domaine éducatif, que retiendra-t-on de ce quinquennat ? se demande le déserteur. 80.000 suppressions d'emplois, la fin de l'année initiale de formation des maîtres, la semaine de quatre jours à l'école primaire. Même si l'on place, sur l'autre plateau, les évaluations généralisées des compétences des élèves, le bilan est maigre". Si c'est un Sarko-boy qui le dit...

lundi 20 février 2012

La France n'engraisse pas ses profs

Selon un rapport de la Commission européenne, seuls deux pays parmi les 27 membres de l'U.E. n'ont pas augmenté les salaires de leurs enseignants au cours de la dernière décennie : la Grèce et... la France ! Partout ailleurs, les salaires statutaires des profs ont progressé en prix constants, parfois jusqu’à 40 %. Merci qui ?

dimanche 19 février 2012

Vers une pénurie de profs

(source : Le Journal du Dimanche, 19 février 2012)

dimanche 12 février 2012

CP, comme... classes préparatoires

Les stages de remise à niveau (ou remédiation ) sont bien la dernière marotte du ministère. C'est sans doute pour complaire à sa hiérarchie que le très zélé inspecteur d'académie du Bas-Rhin vient d'inventer les stages de remise à niveau pendant les vacances de Pâques pour les enfants de... CP, qui ne sont pas assez forts en maths et en français ... Le collectif alsacien SEPT (Sauvons l'Ecole pour Tous), qui regroupe des enseignants, des parents d'élèves et des citoyens inquiets de la politique scolaire, lance une pétition pour obtenir l'abrogation d'"une mesure invraisemblable". A quand des prépas d'été pour les élèves de maternelle ?


samedi 11 février 2012

Sarko s'apprête à frapper fort... sur les profs

En présentant il y a quelques jours, le 8 février, ses propositions pour améliorer l'enseignement des langues, Chatel a levé un voile sur deux projets chers à l'actuelle majorité présidentielle, si le séjour de Sarkozy à l'Elysée durait cinq années de plus. Et c'est du lourd. Les profs seront bien, avec les immigrés et les chômeurs, les cibles de la campagne de celui-qui-n'est-pas-encore-candidat.
1°) Dans les collèges, les heures d’enseignement devraient être globalisées, pour permettre aux chefs d'établissements d’organiser les masses horaires comme bon leur semble, ce qui rendrait possible de continuer la politique de suppressions de postes qui a aujourd'hui atteint ses limites dans les collèges de moins de 500 élèves.
2°) Partout, le service des profs devrait être annualisé. On passerait de 15 ou 18 heures de cours hebdomadaires à X heures par an, à faire en fonction de besoins variables pendant une année, ou entre plusieurs établissements en cas de service partagé, voire pendant les vacances scolaires dans le cadre des stages de remédiation dont le ministre vante le succès et qu'il entend généraliser. Il s'agit donc de moduler le temps de travail dans un esprit de compétitivité, en fonction des besoins du "marché", exactement dans la logique des mesures annoncées dans les entreprises par Sarkozy il y a quinze jours, lorsqu'il avait squatté le petit écran. Encore une fois il s'agit de faire de grosses économies sur les postes en faisant travailler les profs davantage, sans augmenter d'un kopeck leur rémunération ("travailler plus sans gagner plus"). Le ministre-sherpa ne cache plus à personne que "derrière l’annualisation il y a la question du statut des enseignants, c’est un sujet très sensible… Il va être abordé dans les semaines qui viennent lors du débat des présidentielles". Qu'on se le dise, en cas de réelection, les profs vont morfler !

jeudi 9 février 2012

Le "pacte éducatif" de François Hollande

Ce soir François Hollande a profité de son passage dans le Loiret, à Saint-Jean de la Ruelle, pour présenter son projet pour sortir l'école de l'impasse dans laquelle Sarko Ier l'a engagée ces cinq dernières années.

Au delà de la promesse réitérée de recruter 60000 personnes au rythme de 12000 par an pendant les cinq prochaines années, pour contrebalancer les 77000 postes supprimés par les ministres Darcos et Chatel, le candidat socilaiste a affirmé assumer les 500 millions d'euros de dépenses que cela engendrerait annuellement, affirmant en passant qu'il valait mieux investir un demi milliard dans l'école plutôt que 3 milliards dans les prisons comme vient de le faire le gouvernement. Il n'est en effet pas possible, selon lui, "d'enseigner sans enseignants".

L'école étant à ses yeux "le fondement de la démocratie" et "la première richesse de la République" il convient d'y investir au plus vite, puisque c'est "la condition à la reprise économique". Constamment dégradée par le gouvernement, l'éducation ne doit plus être une seule "variable d'ajustement budgétaire". Face à l'effondrement des performances et à l'augmentation de l'échec scolaire, le candidat a proposé une série de mesures pour le primaire et le secondaire :

- relèvement du taux de scolarisation des enfants de plus de deux ans et obligation d'accueil dans le public dès 3 ans ;

- renforcement de l'encadrement scolaire dans les écoles cumulant les difficultés, où il faut "plus d'enseignants que de classes" pour lutter contre l'échec scolaire ;

- affectation des enseignants les plus expérimentés dans les zones difficiles, et non le plus jeunes, débutants de surcroît ;

- fin des évaluations des élèves de primaire, qui n'ont pour but que de produire des statistiques ;

- encouragement du travail en équipe et stabilisation des équipes pédagogiques dans les établissements ;

- révision des programmesen primaire et en collège, en cohérence avec un socle commun de compétences qui sera lui même redéfini ;

- retsauration de la formation initiale des professeurs et transformation des IUFM en écoles supérieures de formation, avec la création d'une filière de recrutement dès la licence ; rétablissement de l'année de stage pour les jeunes profs ;

- refus de l'orientation précoces des élèves dès la classe de 5e, pour privilégier une orientation positive vers l'enseignement professionnel, qui doit être lui aussi revalorisé ;

- un grand plan pour l'éducation artistique, la revalorisation de l'enseignement scientifique et du sport à l'école, "pour une éducation globale" ;

rétablissement de l'enseignement de l'histoire en terminale S, une discipline qui doit être enseignée et non manipulée ;

- essor des nouvelles technologies et formation des profs à celles ci ;

- remise en question de l'autonomie des établissements voulue par l'actuel gouvernement ;

François Hollande a donc proposé aux Français "un pacte éducatif", guidé par l'intérêt des élèves et de la nation, assurant que des changements auraient lieu dè la rentrée 2012. Mais, pour ne pas se mettre les profs à dos, il s'est gardé d'aborder la question du temps de travail des enseignants, brandie par la droite. On peut aussi regretter qu'il n'ait pas évoqué non plus la question de la revalorisation de leur rémunération et de la légitime restitution de leur pouvoir d'achat, alors qu'ils en ont tant besoin.

DHG toujours en baisse pour les collèges dans l'Ain

(source : Le Progrès, 8 janvier 2012)

mercredi 8 février 2012

Occupation de l'école de Condeissiat

Une soixantaine de parents d'élèves de l'école primaire de Condeissiat a prévu d'occuper pacifiquement l'établissement jeudi, vendredi et à la rentrée de février. Une mobilisation qui fait suite à la fermeture programmée d'une classe de CE1-CE2 à la rentrée prochaine. "Une cinquantaine de logements devrait sortir de terre début 2013, la classe risque d'être fermée pour seulement quelques mois, c'est dommage. Nous ne voulons pas que l'équipe d'enseignants qui fonctionne très bien soit complètement cassée" explique Carine Rigollet, une des parents d'élèves à l'origine du mouvement.

(source : Le Progrès, 8 février 2012)

samedi 4 février 2012

Ecole occupée à Feillens

Au lendemain de l'annonce de la première mouture de la carte scolaire 2012, des parents d’élèves ont décidé d’occuper l’école de Feillens où la 8e classe est menacée de fermeture.

La 8e classe de l’école de Feillens est menacée de fermeture à la rentrée prochaine, comme 23 autres dans le département de l’Ain. Une décision que les parents d’élèves ne comprennent pas car, selon leurs prévisions, l’établissement du Val de Saône devrait au contraire voir ses effectifs augmenter dès la rentrée prochaine.
Déjà présents devant l’inspection académique jeudi, les parents ne baissent pas les bras et se sont installés, ce vendredi dans l’école.


(source : Le Progrès, 4 février 2012)

vendredi 3 février 2012

En retard à l'agreg'... à cause de Sarko ?

Une enseignante, qui affirme être arrivée en retard au concours de l'agrégation en raison des perturbations engendrées par un déplacement présidentiel, demande réparation à Nicolas Sarkozy, tandis que la préfecture attribue ses difficultés aux travaux du tramway à Dijon.
Nadia Lavoignat, enseignante en sciences physiques de 40 ans, basée à Mâcon, dit être arrivée en train à Dijon, le jeudi 26 janvier à 8h19. «En arrivant à 8h19, n'importe qui avait le temps d'être à 9 heures devant le collège où je devais passer l'examen», a-t-elle indiqué.
Ce même jour, Nicolas Sarkozy était en déplacement à Dijon sur le thème de la justice. Dans une lettre adressée au président de la République le 27 janvier, Nadia Lavoignat, explique : «Le bus que je devais prendre était bloqué et (...) les suivants furent arrêtés pour vous permettre de circuler librement et en toute sécurité dans le centre-ville (...). Je tente alors de prendre un taxi, mais j'avais 15 personnes devant moi. Personne ne voulait me céder sa place (...). J'avais prévenu l'établissement. J'ai pris un taxi à 9h30. Il a mis 8 minutes. On n'a pas voulu me laisser entrer. Je suis arrivée trop tard, c'est la loi. L'examen, je ne l'ai pas raté à cause [du président de la République], mais il m'a empêché de concourir».
Dans son courrier elle dit attendre «un dédommagement moral et même financier, car l'obtention éventuelle de l'agrégation revalorise de manière non négligeable le salaire que je perçois chaque mois. De plus, j'ai payé transport et hébergement de ma poche».
La préfecture de Côte-d'Or, dans un communiqué, indique que «le service des autobus n'a pas été interrompu» ce jour-là et que des «aménagements de desserte très limités» n'ont pas pu «perturber à aucun moment la desserte de la gare SNCF», le trajet du président de la République ne passant pas par là. «Il semble donc clairement établi que les difficultés rencontrées par Mme Lavoignat ne peuvent pas être imputées à la venue du président de la République à Dijon, mais qu'elles pourraient plutôt être en relation avec des travaux dans le quartier de la gare», conclut la préfecture.

(source : AFP, 3 février 2012)

jeudi 2 février 2012

Encore de mauvaises perspectives de rentrée dans l'Ain

Carte scolaire : au secours ! Les écoles vont craquer
785 élèves en plus, 11 postes en moins. C’est l’équation du premier degré que l’inspecteur d’académie Lionel Tarlet va tenter de résoudre pour la prochaine rentrée dans l’Ain.
Il remet une première copie ce matin au comité technique spécial départemental (CTSD). Une réunion très attendue puisqu’elle détermine la carte scolaire 2012, ses fermetures et ses ouvertures de classes.
L’exercice tient moins de l’arithmétique que du funambulisme ou du jonglage, voire de la prestidigitation. L’an dernier, l’inspecteur s’en était sorti à l’honneur. Mais Philippe Sauret n’avait à rendre « que » trois postes pour 620 élèves supplémentaires. « Au prix de 22 suppressions de postes de Rased et de l’augmentation du nombre d’élèves par classe », souligne Nicolas Dussuyer, secrétaire départemental de FO Éducation. « Cette fois, on table sur une quarantaine d’ouvertures pour une vingtaine de fermetures. On se demande où l’IA va récupérer les postes », s’interroge son homologue du Snuipp, Morgan Vincent. « Il faudrait 40 postes en plus », calcule Hervé Colas du Se-Unsa. « Comme il doit en retirer 11, il nous en manque une cinquantaine ! »
Comment fera-t-il ? Surchargé (on le serait à moins…), Lionel Tarlet n’a pas répondu à nos sollicitations. Les syndicats avancent quelques pistes. L’inspecteur peut d’abord jouer sur les 7 postes de Rased encore vacants. Il serait ensuite tenté par « la globalisation ». « Elle consiste à regrouper deux écoles voisines, parce qu’il est plus facile de supprimer des classes dans un gros établissement que dans un petit », explique Nicolas Dussuyer en doutant de la régularité de la méthode. L’IA prendrait aussi quelques libertés avec les fameux indicateurs. « On ferme à 26 élèves, on ouvre à 28. Mais il pourrait mordre un peu au-dessus », selon Morgan Vincent.
Quelle que soit la technique, les enseignants dénoncent les écoles qui craquent, la dégradation des conditions de travail et la casse de l’Éducation. Par un vote défavorable unanime, les délégués du personnel pourraient recaler l’inspecteur au CT. Sachant qu’en dernier ressort, c’est lui qui statuera et que le temps lui est compté.


(Source : Marc Dazy, Le Progrès, 2 février 2012)


Effectifs à la hausse : en septembre dans l’Ain, 102 688 élèves devraient prendre le chemin des écoliers ; dont : 61 261 (+ 785) dans le premier degré ; 41 573 dans le second degré, Erea comprises, dont : 27 284 (+ 185 ) dans les collèges, Segpa (enseignement adapté) incluses, 11 345 (+ 70) dans les lycées et 2 798 (- 271) en lycées professionnels. La baisse d’effectif est liée à la mise en place du bac pro en trois ans, une année de moins par rapport à 2011. « Le rectorat supprime des filières entières », s’insurge le SE-Unsa. « Que font ces élèves ? Établissements privés ? Apprentissage ? Bref, ils sont dans la nature ! »
Postes à la baisse : l’Éducation nationale compte environ 3 700 emplois d’enseignants dans le département, 3 200 en équivalents temps plein. Dans le cadre de la suppression de 14 000 postes décrétée par le ministère au niveau national, l’Ain doit rendre 11 postes dans le premier degré et 15 en collèges. À l’échelon de l’Académie, la purge devrait toucher une cinquantaine de postes en lycées et environ 150 en lycées professionnels. La répartition par département n’est pas encore établie.

mercredi 1 février 2012

Grève du 31 janvier

Entre 9 000 personnes selon la police et 20 000 selon les organisateurs ont manifesté hier à Paris, à l’appel de syndicats enseignants, pour protester contre les suppressions de postes et le projet de réforme de l’évaluation. Le Snes constituait le gros des bataillons venus de toute la France. Les professeurs de collèges et de lycées sont très mobilisés contre un projet qui confie leur évaluation aux chefs d’établissement.

(source : Libération, 1er février 2012)


Contre les évaluations des profs par les proviseurs, contre les suppressions de postes dans l’Éducation nationale. 8 % de grévistes dans le second degré selon l’Inspection, 30 % selon le SNES, « beaucoup d’écoles fermées » d’après F0, une centaine d’enseignants du 01 et alentours à la manifestation parisienne, selon le SNES. La journée d’hier a moins mobilisé que celle du 15 décembre. Le SNES-FSU en était à l’origine. FO et la CGT s’y sont joints. Moins qu’hier, plus que demain ? Car jeudi, c’est au tour du SE-Unsa, et du Snuipp (1er degré) d’appeler à la grève dans l’Ain ! À ceux qui s’étonneraient de ces deux mots d’ordre en deux jours, le secrétaire de l’Ain du Snuipp, Morgan Vincent, rappelle une échéance criante : « Jeudi, au comité technique spécial départemental, l’inspecteur d’académie dévoilera la carte scolaire du 1 er degré. Il doit rendre 11 postes pour 785 élèves en plus. On se demande bien où il va les récupérer ! » Quelles écoles ouvriront, lesquelles fermeront ? C’est tout l’enjeu d’une réunion très attendue. Hier déjà, les parents d’élèves de Saint-Just sont venus dire leurs inquiétudes à l’inspection d’Académie. Ceux d’Artemare ont aussi manifesté. Premiers mouvements d’une longue série ?

(source : Le Progrès, 1er février 2012)