Le ministre de l'Éducation nationale Luc Chatel réfute que l'enseignement de l'histoire soit "devenu anecdotique", répondant aux critiques de professeurs qui regrettent que leur matière soit devenue facultative en terminale pour les lycéens scientifiques. "Franchement, prétendre que l'enseignement de l'histoire est devenu anecdotique au seul motif qu'il est désormais optionnel pour une seule année d'une seule série de notre lycée - la terminale S - relève de la plus parfaite mauvaise foi", écrit Luc Chatel dans une tribune diffusée sur le site internet Newsring. "C'est oublier d'abord que l'horaire d'histoire a été largement accru en première scientifique, avec désormais quatre heures contre deux heures et demie précédemment", poursuit le ministre. "C'est oublier aussi qu'une option de deux heures est proposée en classe terminale et que ceux qui la choisiront feront plus d'histoire que précédemment", ajoute M. Chatel. "Aujourd'hui comme hier, l'histoire fait partie du socle commun de culture partagée que la nation s'engage à transmettre à ses enfants tout au long de leur scolarité. Point de renoncement donc", conclut-il.
Sur le site, l'historien Dimitri Casali estime que c'est "une hérésie de vouloir abandonner l'histoire chronologique car sa chronologie est avant toute chose sa grammaire". "Avec l'enseignement thématique, on traite de la crise de 29 avant d'avoir vu la guerre de 14. Non seulement cela entraîne la perte de repères historiques pour les élèves, et entraîne un grave problème : l'anachronisme", poursuit Dimitri Casali. "Comment expliquer la montée du nazisme sans parler de la Première Guerre mondiale ? L'approche thématique est source de confusion pour les élèves", "enseigner l'Histoire ainsi est un suicide collectif", déplore-t-il.
Dans un manifeste des états-généraux de l'histoire-géographie, l'association des professeurs d'histoire et de géographie (APHG) déclare que "le niveau de démocratie dans un pays se mesure à la place qu'il réserve à l'enseignement de l'histoire et de la géographie pour les futurs citoyens". Avec la réforme du lycée, au bac 2012, l'histoire-géographie devient une épreuve anticipée en série scientifique : les élèves de première S passeront donc l'épreuve. Pendant l'année 2012-2013, les élèves de terminale S pourront toujours l'étudier mais la matière sera optionnelle.
Dans un manifeste des états-généraux de l'histoire-géographie, l'association des professeurs d'histoire et de géographie (APHG) déclare que "le niveau de démocratie dans un pays se mesure à la place qu'il réserve à l'enseignement de l'histoire et de la géographie pour les futurs citoyens". Avec la réforme du lycée, au bac 2012, l'histoire-géographie devient une épreuve anticipée en série scientifique : les élèves de première S passeront donc l'épreuve. Pendant l'année 2012-2013, les élèves de terminale S pourront toujours l'étudier mais la matière sera optionnelle.
(Source : lepoint.fr, 2 février 2012)
Sur le même thème des nouveaux programmes d'histoire au lycée et de leur dérive, lire aussi l'article d'Annette Wievorka, "Aux larmes lycéens", dans le magazine L'Histoire du mois de mars (n°373)
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