Ce soir François Hollande a profité de son passage dans le Loiret, à Saint-Jean de la Ruelle, pour présenter son projet pour sortir l'école de l'impasse dans laquelle Sarko Ier l'a engagée ces cinq dernières années.
Au delà de la promesse réitérée de recruter 60000 personnes au rythme de 12000 par an pendant les cinq prochaines années, pour contrebalancer les 77000 postes supprimés par les ministres Darcos et Chatel, le candidat socilaiste a affirmé assumer les 500 millions d'euros de dépenses que cela engendrerait annuellement, affirmant en passant qu'il valait mieux investir un demi milliard dans l'école plutôt que 3 milliards dans les prisons comme vient de le faire le gouvernement. Il n'est en effet pas possible, selon lui, "d'enseigner sans enseignants".
L'école étant à ses yeux "le fondement de la démocratie" et "la première richesse de la République" il convient d'y investir au plus vite, puisque c'est "la condition à la reprise économique". Constamment dégradée par le gouvernement, l'éducation ne doit plus être une seule "variable d'ajustement budgétaire". Face à l'effondrement des performances et à l'augmentation de l'échec scolaire, le candidat a proposé une série de mesures pour le primaire et le secondaire :
- relèvement du taux de scolarisation des enfants de plus de deux ans et obligation d'accueil dans le public dès 3 ans ;
- renforcement de l'encadrement scolaire dans les écoles cumulant les difficultés, où il faut "plus d'enseignants que de classes" pour lutter contre l'échec scolaire ;
- affectation des enseignants les plus expérimentés dans les zones difficiles, et non le plus jeunes, débutants de surcroît ;
- fin des évaluations des élèves de primaire, qui n'ont pour but que de produire des statistiques ;
- encouragement du travail en équipe et stabilisation des équipes pédagogiques dans les établissements ;
- révision des programmesen primaire et en collège, en cohérence avec un socle commun de compétences qui sera lui même redéfini ;
- retsauration de la formation initiale des professeurs et transformation des IUFM en écoles supérieures de formation, avec la création d'une filière de recrutement dès la licence ; rétablissement de l'année de stage pour les jeunes profs ;
- refus de l'orientation précoces des élèves dès la classe de 5e, pour privilégier une orientation positive vers l'enseignement professionnel, qui doit être lui aussi revalorisé ;
- un grand plan pour l'éducation artistique, la revalorisation de l'enseignement scientifique et du sport à l'école, "pour une éducation globale" ;
rétablissement de l'enseignement de l'histoire en terminale S, une discipline qui doit être enseignée et non manipulée ;
- essor des nouvelles technologies et formation des profs à celles ci ;
- remise en question de l'autonomie des établissements voulue par l'actuel gouvernement ;
François Hollande a donc proposé aux Français "un pacte éducatif", guidé par l'intérêt des élèves et de la nation, assurant que des changements auraient lieu dè la rentrée 2012. Mais, pour ne pas se mettre les profs à dos, il s'est gardé d'aborder la question du temps de travail des enseignants, brandie par la droite. On peut aussi regretter qu'il n'ait pas évoqué non plus la question de la revalorisation de leur rémunération et de la légitime restitution de leur pouvoir d'achat, alors qu'ils en ont tant besoin.
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