jeudi 2 février 2012

Encore de mauvaises perspectives de rentrée dans l'Ain

Carte scolaire : au secours ! Les écoles vont craquer
785 élèves en plus, 11 postes en moins. C’est l’équation du premier degré que l’inspecteur d’académie Lionel Tarlet va tenter de résoudre pour la prochaine rentrée dans l’Ain.
Il remet une première copie ce matin au comité technique spécial départemental (CTSD). Une réunion très attendue puisqu’elle détermine la carte scolaire 2012, ses fermetures et ses ouvertures de classes.
L’exercice tient moins de l’arithmétique que du funambulisme ou du jonglage, voire de la prestidigitation. L’an dernier, l’inspecteur s’en était sorti à l’honneur. Mais Philippe Sauret n’avait à rendre « que » trois postes pour 620 élèves supplémentaires. « Au prix de 22 suppressions de postes de Rased et de l’augmentation du nombre d’élèves par classe », souligne Nicolas Dussuyer, secrétaire départemental de FO Éducation. « Cette fois, on table sur une quarantaine d’ouvertures pour une vingtaine de fermetures. On se demande où l’IA va récupérer les postes », s’interroge son homologue du Snuipp, Morgan Vincent. « Il faudrait 40 postes en plus », calcule Hervé Colas du Se-Unsa. « Comme il doit en retirer 11, il nous en manque une cinquantaine ! »
Comment fera-t-il ? Surchargé (on le serait à moins…), Lionel Tarlet n’a pas répondu à nos sollicitations. Les syndicats avancent quelques pistes. L’inspecteur peut d’abord jouer sur les 7 postes de Rased encore vacants. Il serait ensuite tenté par « la globalisation ». « Elle consiste à regrouper deux écoles voisines, parce qu’il est plus facile de supprimer des classes dans un gros établissement que dans un petit », explique Nicolas Dussuyer en doutant de la régularité de la méthode. L’IA prendrait aussi quelques libertés avec les fameux indicateurs. « On ferme à 26 élèves, on ouvre à 28. Mais il pourrait mordre un peu au-dessus », selon Morgan Vincent.
Quelle que soit la technique, les enseignants dénoncent les écoles qui craquent, la dégradation des conditions de travail et la casse de l’Éducation. Par un vote défavorable unanime, les délégués du personnel pourraient recaler l’inspecteur au CT. Sachant qu’en dernier ressort, c’est lui qui statuera et que le temps lui est compté.


(Source : Marc Dazy, Le Progrès, 2 février 2012)


Effectifs à la hausse : en septembre dans l’Ain, 102 688 élèves devraient prendre le chemin des écoliers ; dont : 61 261 (+ 785) dans le premier degré ; 41 573 dans le second degré, Erea comprises, dont : 27 284 (+ 185 ) dans les collèges, Segpa (enseignement adapté) incluses, 11 345 (+ 70) dans les lycées et 2 798 (- 271) en lycées professionnels. La baisse d’effectif est liée à la mise en place du bac pro en trois ans, une année de moins par rapport à 2011. « Le rectorat supprime des filières entières », s’insurge le SE-Unsa. « Que font ces élèves ? Établissements privés ? Apprentissage ? Bref, ils sont dans la nature ! »
Postes à la baisse : l’Éducation nationale compte environ 3 700 emplois d’enseignants dans le département, 3 200 en équivalents temps plein. Dans le cadre de la suppression de 14 000 postes décrétée par le ministère au niveau national, l’Ain doit rendre 11 postes dans le premier degré et 15 en collèges. À l’échelon de l’Académie, la purge devrait toucher une cinquantaine de postes en lycées et environ 150 en lycées professionnels. La répartition par département n’est pas encore établie.

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