vendredi 24 juillet 2009

En rangs et en silence !

Alain Refalo, initiateur du mouvement des "désobéisseurs" vient d'être sanctionné par la commission diciplinaire réunie à la demande de l'Inspecteur d'Académie de la Haute Garonne. Il est rétrogradé d'un échelon pour les quatre ans qui viennent, une sanction qui, sur un plan financier, va lui coûter près de 7000 euros. L'intention est très claire. Il s'agit de faire un exemple et d'écraser de la manière la plus autoritaire qui soit un mouvement de contestation qui s'est développé au cours des derniers mois dans pas mal d'écoles primaires. Officiellement la sanction est motivée par "un refus d'obéissance, un manquement à l'obligation de réserve, une incitation à la désobéissance collective" et - cerise sous le marteau - "une attaque publique contre un fonctionnaire de l'Education nationale", en l'occurence son inspecteur de circonscription.
Commentaire de Chatel : «ma responsabilité est que les [procédures disciplinaires] aillent à leur terme, (…). Ce sont des cas assumés de désobéissance, de défi face aux réformes mises en oeuvre, ce n'est pas acceptable. Un fonctionnaire se doit de mettre en oeuvre les orientations décidées par sa hiérarchie, et le principe même de désobéissance me paraît peu compatible avec les valeurs qu'incarne un enseignant». Rompez et silence dans les rangs !

jeudi 23 juillet 2009

Vive les vacances !

Le Journal Officiel a publié hier les dates de vacances pour les trois prochaines années. Voici ce calendrier pour l'académie de Lyon.
2009/2010 : rentrée le 2 septembre, Toussaint du 24 octobre au 5 novembre, Noël du 19 décembre au 4 janvier, Hiver du 13 février au 1er mars, Printemps du 10 au 26 avril, Été à partir du 2 juillet.
2010/2011 : Rentrée le 2 septembre. Toussaint du 23 octobre au 4 novembre. Noël du 18 décembre au 3 janvier. Hiver du 26 février au 14 mars. Printemps du 23 avril au 9 mai. Été à partir du 2 juillet.
2011/2012 : Rentrée le 5 septembre. Toussaint du 22 octobre au 3 novembre. Noël du 17 décembre au 3 janvier. Hiver du 11 au 27 février. Printemps du 7 au 23 avril. Été à partir du 5 juillet.
2012/2013 : Rentrée le 4 septembre. Toussaint du 27 octobre au 8 novembre. Noël du 22 décembre au 7 janvier. Hiver du 23 février au 2 mars. Printemps du 20 avril au 6 mai. Été à partir du 4 juillet.

mercredi 22 juillet 2009

Le Palais fleuri

La presse britannique s'atardait hier, titres choc à l'appui, sur un point du rapport de la Cour des Comptes sur les dépenses de l'Elysée que nos médias hexagonaux ont préféré taire. En 2008, notre bon Sire aurait fait couvrir de fleurs sa Carlita chérie aux frais du contribuable pour quelques 41 000 £. Shocking ! Il y a de quoi car cela nous met la facture quotidienne de fleurs fraîches à 788 € pour le plus grand plaisir de notre Marie-Antoinette qui aime particulièrement se faire tirer le portrait sur papier glacé en train d'arranger des vases débordant de fleurs, histoire de montrer au peuple qu'elle est la plus belle du bouquet. Et les perfides tabloïds anglois de rappeler en passant que Chouchou aurait ainsi fait mieux qu'Elton John, jadis admirateur de la rose d'Angleterre, qui avouait dépenser pour sa part l'équivalent de 588 € par jour pour fleurir son intérieur.
http://www.dailymail.co.uk/news/worldnews/article-1201103/Bloomin-eck-Sarkozy-ordered-rein-expenses-spending-240-000-flowers.html
http://www.thesun.co.uk/sol/homepage/news/2547263/Nicolas-Sarkozy-slammed-for-spending-250k-of-taxpayers-cash-on-flowers-every-year.html)

mardi 21 juillet 2009

Les C6 de Brice (pas très nice)

Dans son dernier numéro, l'hebdomadaire Auto plus publie une enquête sur le parc automobile de l'Etat et les pratiques automobilistiques de nos élus. On y apprend par exemple que sitôt nommé place Beauvau, l'ami Brice se serait fait offrir deux grosses limousines Citroën à 50 000 € pièce (very nices) pour remplacer les véhicules de M.A.M. âgés de deux ans seulement, mais dont les sièges en cuir étaient un peu trop usés (donc plus assez nices) pour un ministre qui soigne autant son intérieur que son postérieur.
Interrogé pour savoir s'il avait lui aussi acquis de nouveaux véhicules en arrivant au ministère de l'Education nationale, Luc Chatel a répondu : "Non, j'ai plutôt donné des instructions de ne pas engager ni travaux, ni dépenses exceptionnelles." Pas de nouvelle voiture, pas de nouveau bureau et de moins en moins de profs. Chatel sait se passer du superflu.

jeudi 16 juillet 2009

L'arnaqueuse

Il y a deux semaines, notre D.R.H. nouvellement promu dénonçait vigoureusement les quelques 140 000 instits qui avaient outrageusement abusé de congés maladies en 2007-2008. Dans son édition d'hier, Le Canard Enchaî révèle que la toute nouvelle Secrétaire d'Etat aux aînés, Nora Bera, a entre mai et novembre 2008, alors qu'elle était employée par le laboratoire pharmaceutique Sanoffi-Pasteur, enquillé sans sourciller et sans interruption six longs arrêts de travail pendant lesquels elle a tranquillement continué à vaquer à ses activités politiques de conseillère municipale à Lyon. Même pas mal ! A la différence des instits morigénés par Chatel, la fraude est cette fois avérée mais la Sécu, qui se dit pourtant "fondée à demander restitution des prestations journalières fournies", s'est curieusement contentée d'un simple courrier d'avertissement. Gageons toutefois que notre bon Chatel saura sermonner comme il se doit la resquilleuse. Mais pas trop fort, car elle pourrait faire une rechute.

Ultime hommage

Belle déclaration que celle du député P.S. des Landes Alain Vidalies (P.S.), lors d'un débat houleux sur le travail du dimanche, hier au Palais Bourbon : "[Xavier Darcos] restera le ministre qui a fermé les écoles le samedi pour ouvrir les magasins le dimanche !"

mercredi 8 juillet 2009

«La désobéissance peu compatible avec le métier d'enseignant»

Lu dans Le Figaro (égarement estival) qui rend compte de l'interview donnée ce matin par notre D.R.H sur les ondes de France Inter, sous le titre : "Luc Chatel inflexible avec les enseignants «désobéisseurs» "
"«L'Education nationale n'est pas un self-service, ce n'est pas à la carte», a martelé le nouveau ministre de l'Education mercredi, qui n'entend pas «mettre fin aux poursuites» contre les professeurs refusant d'appliquer les réformes (...).
Deux semaines après sa nomination à ce poste ultrasensible, le ministre de l'Education nationale adresse un message ferme à la communauté éducative : (...) «Il n'y a pas de sanction collective, c'est un traitement au cas par cas. Il ne s'agit pas de faire des martyrs, il s'agit de mettre en œuvre les procédures qui existent» (..). Luc Chatel ne se prive pas de leur donner une leçon de civisme. «La désobéissance, ça me paraît assez peu compatible avec ce qu'est le métier d'enseignant. Un enseignant, il doit faire obéir ses élèves, il incarne l'autorité. Donc, il y aurait un véritable paradoxe que lui-même ne s'applique pas ses propres règles», note le patron de la rue de Grenelle."
(source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/07/08/01016-20090708ARTFIG00384-luc-chatel-inflexible-avec-les-enseignants-desobeisseurs-.php)

Putain, 7 ans 1/2

En recevant hier en son palais les députés-godillots de sa majorité, Notre Suffisante Altesse s'est laissée aller à évoquer son avenir en déclarant, histoire de couper court aux espoirs de quelques impatients ambitieux qui auraient pu se dissimuler dans l'assistance : " en me regardant, vous pouvez vous dire : au mieux ou au pire, il reste sept ans et demi."
Alors, pour le meilleur ou pour le pire ?

dimanche 5 juillet 2009

Pour quelques heures de plus

Cette année se termine sur une bonne nouvelle. En restant unis et en tenant bon dans notre refus catégorique des heures sup' (HSA) nous avons réussi à obtenir pour le collège de Vonnas la restitution en trois fois de 18 heures-postes (d'abord 5, puis 10 et enfin 3 heures). Si nous n'avons pu empêcher la "délocalisation" partielle - et injustifiée au regard de nos besoins - de deux collègues, en anglais et en techno, nous avons obtenu in-extremis le rapatriement de notre géographe pourtant menacé, il y a encore quelques jours, de rempiler pour une année de plus à Thoissey. Certes il n'y pas là de quoi sabrer le champagne. On n'a pas fait sauter la banque mais, dans un contexte qui est à la transformation des heures-postes en HSA, nous pouvons être assez satisfaits de cette nouvelle donne. Il semblerait que notre unanimité et notre fermeté à refuser toute HSA au delà de la dix-neuvième heure, quitte à laisser quelques classes "sur le carreau" à la rentrée, n'ait pas laissé le choix à l'Inspection académique. Autre argument de poids, l'allusion faite par nos représentants, lors de l'entretien du 15 juin, au Comité d'Hygiène et de Sécurité à propos des conditions de sécurité les plus élémentaires qui n'auraient pas été respectées dans les cours de sciences avec des "groupes" de plus 26 élèves. Si nous avons pu desserrer la ceinture d'un cran, il n'en reste pas moins que la rentrée 2009 se fera encore une fois plus sous le signe des restrictions et qu'il nous faudra rester mobilisés pour conserver ces maigres acquis.

"Darcos l'a tuer"
Nous pouvons dédier cette petite victoire à la mémoire de Titine, le courageux coursier de Philippe qui nous a quitté au printemps, victime de son devoir, épuisé par les kilomètres supplémentaires qu'il lui fallait avaler pour aller à Thoissey trois fois par semaine. Les routes de l'Ain ont eu raison de la fougue de ce chevronné Bucéphale.

jeudi 2 juillet 2009

Maître Nicolas et le Baccalauréat

Le ministère ayant décidé de réévaluer de 1,32 € à 5 € par copie l'indemnité versée aux correcteurs du bac, certains rectorats comme celui de Lyon en ont profité pour exiger des vaillants correcteurs, dorénavant grassement rémunérés, de "travailler plus", c'est à dire de corriger davantage de copies en moins de temps que ce qu'ils disposaient jusqu'alors, tout en surveillant les épreuves écrites et en faisant passer des oraux mais aussi, comme l'auteur de la fable canine qui suit, en assurant jusqu'au bout leur service en collège, surveillance du brevet comprise. Le sarkozisme serait-il le dernier avatar du stakhanovisme ?

Maître Nicolas et le Baccalauréat

Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage.
L’apologue qui suit illustre cet adage.

Dur chasseur de Princesses, Maître Nicolas
Avait un fier chenil dit Baccalauréat.
Or ses clebs trop nombreux, bruyants et dispendieux
Lui cassaient l’oreille, lui sortaient par les yeux.
Il décida un jour de s’en débarrasser.
Mais le moyen d’agir sans risquer de passer
Pour un fieffé coquin, hystérique, imprudent ?
C’est que les partisans de la canine gent
La jugeaient race ancienne et de digne lignée.
Mons Nico eut alors l’artificieuse idée
D’accabler, rudoyer tous ces preux canidés
Pour les pousser à bout et les faire enrager.
C’est ainsi qu’ils vécurent grande aberration
Et virent étendue sans commune raison
La mission à laquelle chaque fin d’année
Les voyait dévoués. Ce n’était pas assez
D’organiser, surveiller et évaluer
Les épreuves aux jeunes chiots destinées ;
Il fallait aussi, et dans la même semaine,
Encadrer plusieurs jours (sans ménager sa peine)
La basse-cour Collège, et assurer ses cours
Et surveiller Brevet et siéger tout un jour
En Commission d’appel et corriger de nuit,
Oh, à tarif spécial ! les infinies copies.
« Voyez comme ils aboient et tirent long la langue !
Voyez comme ils sont faibles, foireux et exsangues !
À quoi bon les nourrir et les entretenir ?
De quelle infection vont-ils pas nous pourrir ?
Il vaut mieux les tuer. » Ainsi le fin matois
Exultait, tout ravi de son secret exploit.
Mais les chiens, devenus enragés pour de vrai,
Déchirèrent leur chef, sonnèrent la curée.

Que l’on soit maître ou grand, ou même président,
À prendre autrui pour dupe, on se casse les dents
.


Eric Négrel

Plongée dans l'absurde

(source : Le Canard Enchaîné, 30 juin 2009)

mercredi 1 juillet 2009

Une bande de malades

Nous les connaissions fainéants, planqués ou en stage, trop bien payés et toujours en grève, sauf pendant leurs trop longues vacances, mais voilà que nous apprenons qu'ils abusent également des congés maladies. 45 % des 283 000 instituteurs ont été en congé maladie au cours de l'année 2007-2008, soit un taux deux fois plus élevé que celui enregistré dans les entreprises privées. Heureusement, le Ministère de l'Education Nationale veille et n'hésite pas dans sa dernière campagne de communication, dont le contenu rappelle celui du clistère d'Argan, à dénoncer ce scandale, cette escroquerie à l'assurance maladie qui éclabousse la noble institution comme une épidémie de gastro-entérite dans une classe de C.P.