jeudi 31 mars 2011

Palmarès des lycées de l'Ain

Dans ce nouveau classement correspondant aux résultats du bac 2010, les deux premiers restent les mêmes que l’an dernier : le lycée de Ferney et Saint-Exupéry. Mais plusieurs surprises apparaissent dans le reste du tableau.

Encourageant pour les uns, décevant ou insignifiant pour d’autres. Comme chaque année, le ministère de l’éducation nationale publie des indicateurs de réussite des lycées. Le palmarès qui en découle ne laisse personne indifférent dans l’Ain. Les proviseurs précisent souvent ne pas travailler pour le classement mais ceux qui occupent les premières places, flattés, peuvent se prendre au jeu. Mais il est vrai que ce classement pose question. D’abord parce que la valeur de l’établissement est en fait assimilée aux pourcentages de réussite au bac. Ou encore parce qu’il compare des lycées de tailles très différentes qui présentent entre 15 et 423 élèves au bac. En revanche, certains indicateurs permettent de relativiser comme la valeur ajoutée. Il s’agit de la différence entre les résultats de l’établissement et les résultats qu’on pourrait attendre de ce type de lycée selon la sociologie des élèves, le quartier, les sections… Pour les deux premières places du classement des lycées généraux publics, rien ne change. Le lycée international de Ferney-Voltaire truste la tête du classement, comme l’an dernier avec un taux de réussite de 90,96 % pour la session 2010 contre 93 % lors du bac 2009. Un résultat un peu en dessous des espérances puisque l’établissement affiche une valeur ajoutée négative (-1,39). Il est suivi de très près par le lycée Saint-Exupéry de Bellegarde-sur-Valserine qui confirme sa deuxième place avec 90,85 % de réussite. Mais, le lycée Xavier-Bichat de Nantua qui était troisième l’an dernier disparaît du podium cette année pour une 9e place. Du coup, il laisse cette troisième marche au lycée de la plaine de l’Ain implanté à Ambérieu encore septième l’an dernier. Ce n’est pas le seul bouleversement puisque les lycées du Bugey et du Val de Saône qui étaient respectivement 4e et 6e l’an dernier, tombent à la 10e et la 11e place. Du coup, le lycée de la Côtière (8e en 2010) devient 4 e et Joseph-Marie Carriat, bon dernier du précédent palmarès prend la 5e place. En queue de peloton, le lycée Paul Painlevé d’Oyonnax, plutôt habitué du bas de tableaux. De plus, cette année, même du côté des lycées professionnels, Painlevé prend une petite claque. Il chute à la septième place, alors qu’il était deuxième du palmarès 2010 et premier en 2009. Pour les lycées pros, c’est globalement un gros bouleversement. La médaille d’or revient au lycée du Bugey de Belley (4e l’an dernier), suivi de Joseph-Marie Carriat à Bourg, avant dernier du classement 2010. Le lycée burgien Marcelle Pardé conserve sa troisième place dans ce palmarès. Quelques changements également du côté des lycées privés généraux qui ne sont que quatre dans le département. Le lycée Jeanne d’Arc de Cessy, ancien premier, devient dernier avec 84 % de réussite. C’est l’ensemble scolaire Lamartine qui s’empare de la tête du classement. Une petite structure qui a présenté 47 élèves et termine avec une valeur ajoutée record dans l’Ain de 11,62.

(Source : Sophie Albanesi, Le Progrès, 31 mars 2011)

mercredi 30 mars 2011

Primaire : la nouvelle carte scolaire de l'Ain

« Plus de moyens pour les écoles en situation difficile ». L’inspecteur d’Académie a dévoilé hier la carte scolaire du premier degré. « Moins pire que prévu, mais insuffisant » répondent les enseignants La carte scolaire du premier degré est connue. L’inspecteur d’académie (IA) Philippe Sauret l’a dévoilée hier matin au comité technique paritaire départemental (CPTD). « Il ne s’agit que de prévisions », précise d’emblée l’inspecteur. Elles devront être validées le 7 avril par le CDEN (conseil départemental de l’Éducation nationale). Ce premier jet n’a rien du brouillon : il livre un tableau quasi exhaustif de la rentrée 2011 dans les écoles de l’Ain, des ouvertures, fermetures et regroupements de classes. Certains cas méritent un examen plus approfondi. Ils seront tranchés en CDEN, ou plus tard, au 30 juin ou début septembre, si nécessaire. Mais ces dossiers litigieux restent à la marge. L’inspecteur a voulu prendre un maximum de mesures définitives : « pour que le mouvement des enseignants puisse se faire sur des bases sûres ». Philippe Sauret a dû jongler avec une équation impossible. À la rentrée, les écoles de l’Ain s’apprêtent à accueillir 573 élèves de plus qu’en 2010-2011. Sachant que l’IA dispose de trois postes en moins, comment le magicien va-t-il réussir à mettre un prof dans chacune des classes, sans les surcharger pour autant ? D’abord, en jouant avec sa cuisine interne : en récupérant la trentaine de postes de Rased (réseau d’aide spécialisée aux enfants en difficulté) vacants, en limitant les disponibilités ou en utilisant les stagiaires en « surnombre ». « Cache-misère » pour les syndicats enseignants. « Il manque une dizaine de postes pour répondre aux ouvertures nécessaires » estime le SE-Unsa. « 61 emplois en moins », calcule le SnuIPP-FSU. Surtout, Philippe Sauret a relevé ses indicateurs d’un cran. Variables selon de nombreux critères (le classement de l’école, la zone géographique, le nombre de classes…), ces chiffres donnent les seuils d’ouverture ou de fermeture. Exemple : quand 25 élèves suffisaient pour ouvrir une classe élémentaire, il en faut désormais 28. « Il y aura un peu plus d’élèves par classe. Mais sur 67 000 élèves, ça ne va pas bouleverser l’enseignement du premier degré ». À condition d’utiliser les indicateurs à bon escient. Tout l’art de l’inspecteur consiste à les plier au service de sa politique. « Comme leur nom l’indique, ce ne sont que des indicateurs. L’essentiel est de créer dans chaque école les meilleures conditions d’enseignement possibles. Si je veux mettre plus de moyens dans les écoles en situation difficile, je peux baisser mes repères. Mais je peux aussi m’en détacher dans l’autre sens ». La priorité va au pays de Gex (10 ouvertures sur 28, plus une à suivre) en raison de la forte poussée démographique, aux écoles en zones particulières et à celles qui comptent un faible nombre de classes. Les autres, la majorité d’écoles « ordinaires », sont censées absorber plus facilement les sureffectifs. Ce sont elles qui supportent le poids des 26 fermetures, ou des ouvertures refusées. Bilan ? Moins pire que prévu. « On s’attendait à plus de fermetures. Mais il y a moins d’ouvertures que ce que l’on aurait souhaité » résume le secrétaire départemental du SE-Unsa Pascal Desmaris. Où l’on revient à l’équation de départ. Plus d’élèves, moins de profs, moins de formation, moins d’aides aux enfants en difficulté, des remplacements aléatoires… « Les écoles et les personnels doivent se préparer à une année difficile » conclut le syndicat enseignant.

(source : Marc Dazy, Le Progrès, 30 mars 2011)

Écoles maternelles. 8 ouvertures : Prévessin-Moëns/Les Grands chênes (5e classe), Ambérieu-en-Bugey/Le Tiret (5e classe), Ceyzériat (5e classe), Saint-Genis-Pouilly/Le Jura (6e classe), Viriat (6e classe), Dagneux (7e classe), Béligneux/Le Petit Poucet (7e classe), Cessy/Le Verger (7e classe) + 1 ouverture à suivre àTrévoux (5 e classe).4 fermetures : Massieux (3e classe), Polliat (4 e classe), Poncin (4e classe), Meximieux/La Bovagne (4 e classe, avec regroupement grande section/CP). + 1 fermeture conditionnelle à Saint-Maurice-de-Beynost/Saint-Exupéry (7 e classe). Écoles primaires (écoles maternelles et élémentaires). 11 ouvertures : Ars-sur-Formans (3e classe), Saint-Martin-du-Fresne (5e classe), Ambérieu-en-Bugey/Jean-de-Paris (6e classe), Échenex (8e classe), Bourg-en-Bresse/A.-Baudin (8e classe), Prévessin-Moëns La Bretonnière (9e et 10e classes), Château-Gaillard (9e classe), Jujurieux (9e classe), Chalamont (13e classe), Ornex (14e classe), Montluel/Alphonse-Daudet (14e classe) ou Saint-Exupéry (15e classe), selon la décision du maire, + 3 ouvertures à suivre à Villebois (6e classe), Péron (10e classe) et Saint-Rambert-en-Bugey (12e classe). 17 ermetures : Saint-Maurice-de-Rémens (4e classe), Saint-Martin-le-Châtel (4e classe), Garnerans (4e classe), Peyrieu (5e classe), Port (5e classe), Saint-Martin-de-Bavel (5e classe), Thil (5e classe), Chaneins (6e classe), Servas (7e classe), Crottet (7e classe), Saint-Jean-de-Niost (7e classe), Saint-Didier-de-Formans (8e classe), Feillens (8e classe), Tramoyes/Robert-Doisneau (8e classe), Villeneuve (8e classe), Bourg Saint-Exupéry (10e classe), Bourg/Louis-Parant (10e classe) + 1 fermeture conditionnelle àDruillat (6 e classe), s’il n’y a pas de regroupement avec Varambon. Écoles élémentaires.7 ouvertures : Gex/Les Vertes Campagnes (9e classe), Béligneux (9e classe), Saint-Genis-Pouilly/Le Jura (9e classe), Culoz Milvendre (9e classe), Cessy/Le Verger (11e classe), Oyonnax/L’Églisette (6e classe), Oyonnax/Jean-Moulin-La Victoire (13e classe) + 3 ouvertures à suivre à Saint-Étienne-du-Bois (6e classe), Bourg/Les Arbelles (6e classe), Ambronay (7e classe). 3 fermetures : Martignat (5e classe), Pont-de-Vaux (7e classe), Saint-André-de-Corcy (9e classe). + 1 fermeture conditionnelle à Péronnas Les Érables (9e classe). Regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI). 2 ouvertures : Saint-Trivier-de-Courtes (7e classe), Saint-Cyr-sur-Menthon/Saint-Genis-sur-Menthon (10e classe). 2 fermetures : Relevant-Sandrans (5e classe), Confrançon-Curtafond (9e classe) + 2 fermetures conditionnelles à Certines/La Tranclière (8e classe) et Montcet/Montracol/Vandeins (11e classe). Fusions : Bourg/Le Peloux (quatre maternelles, sept élémentaires) devient une école primaire à 11 classes, plus une Clis. À l’étude : à Injoux-Génissiat, fusion des Balmettes (quatre classes) et L’Églantine (deux classes) en une école primaire à six classes ; à Massieux, fusion des écoles maternelle (deux classes) et élémentaire (six classes) en une école primaire à huit classes ; à Loyettes, fusion des écoles maternelle (cinq classes) et élémentaire (huit classes) en une école primaire à 13 classes. Créations de RPI : entre Mogneneins (trois classes) et Peyzieux (deux classes) avec direction unique sur Mogneneins ; à l’étude : le RPI Druillat/Varambon, 181 élèves pour huit classes.

Le marché aux profs est saturé

( source : Le Parisien / Aujourd'hui en France, 30 mars 2011)

dimanche 27 mars 2011

Faibles femmes !

Quelque part dans le monde merveilleux de l'Education nationale (académie de Limoges), une collègue historienne s'est étonnée de ne pas avoir été invitée par son IPR, à la différence de ses collègues masculins, à déposer de candidature pour un poste qui se libérait en khâgne. Est-ce par manque d'expérience de sa part ? Que nenni. La dame n'a pas tout simplement pas été avertie parce que, comme beaucoup de ses collègues enseignants - la majorité paraît-il - elle souffre d'une tare inguérissable : c'est une femme ! Et Madame l'IPR de le confirmer par écrit :

"Chère collègue, Ce n'est pas un oubli de ma part, ce poste demande une énorme charge de travail très peu compatible avec le métier de mère de famille (même si les choses évoluent c'est très lent), je ne l'ai donc signalé qu'à des collègues hommes ou des collègues "femmes" sans enfant, c'est sûrement une vision très passéiste mais très réaliste. La question tournante en khâgne est très (trop) éprouvante pour soi et pour son entourage. Bonne journée."

Quelle misogynie ! Et de la part d'une femme (sans guillemets), c'est encore plus choquant : non seulement mère de famille serait un métier à temps plein qui empêcherait de préparer convenablement ses cours pendant les vacances, au risque de mettre en péril son équilibre familial ainsi que le bien être de son époux, seigneur et maître et de la descendance qu'elle lui a offerte, mais il ne saurait y avoir de vraies femmes sans enfant. Voilà une IPR aux idées bien réacs qui aurait grandement besoin de revoir ses cours d'histoire et d'éducation civique, ne serait-ce que pour comprendre comment la condition féminine a évolué depuis le moyen âge.

samedi 26 mars 2011

Chatel bientôt damné

(source : Le Canard Enchaîné, 23 mars 2011)

dimanche 20 mars 2011

Mobilisation en demi-teinte

Plusieurs milliers de profs - 5500 à 12000 selon les sources - ont manifesté hier dans les rues de Paris à l'appel des 25 organisations enseignantes, lycéennes, étudiantes et de parents d'élèves qui constituent le collectif "l'école est notre avenir". Une nouvelle occasion de dénoncer les supressions postes parfois massives (865 dans l'académie de Lille par exemple), les réformes du lycée, des filières technologique et professionnelle, des CIO, de la masterisation et de la formation des profs.
A Lyon, la manif a rassemblé 3000 personnes, "en dépit du mauvais temps".

(photo : www.leprogres.fr)

samedi 19 mars 2011

Lucie Aubrac et l'esprit de résistance

Les professeurs du collège Lucie-Aubrac de Ceyzériat et certains de leurs collègues du département étaient rassemblés pour une occupation symbolique et pacifique des locaux hier soir. Ils protestent contre la dégradation de leurs conditions de travail et le manque de moyens. Ils dénoncent des classes surchargées, des suppressions de postes, un réseau d’aide supprimé, des coupes dans les budgets, des suppressions des filières, etc. Dès 18 heures, de nombreux enseignants, toutes disciplines et tous établissements de l’Ain confondus, ont apporté, par leur présence, leur soutien à l’action menée par les professeurs de Ceyzériat.(source et photo : Le Progrès, 19 février 2011)

Une question de nom... et de renom

A la veille de son troisième anniversaire, ce blog évolue. En effet, les temps changent et les esprits aussi. Né en 2008, quand le collège de V... s'était mobilisé contre les premiers effets de la politique de restriction des moyens d'enseignement mise en oeuvre par le gouvernement, le blog du collège de V... suscite la polémique et agite le microcosme v.......ien. Conçu comme une simple revue de presse destinée à porter à la connaissance de chacun les évolutions qui affectent le monde de l'éducation en ces temps de réformes, et les réactions qu'elles peuvent susciter ici et là, ce blog nous paraissait jusqu'alors bien inoffensif. Mais il ne semble pas que ce soit l'opinion de tout le monde et certains collègues se sont émus de l'image que ce site pouvait donner d'eux-mêmes et d'un collège qui, à leurs yeux, ne devrait avoir de Renon que le nom... au point de réclamer la femeture du blog ou un changement de nom. Leurs arguments ne sont pas irrecevables, dans la mesure où les rares textes personnels publiés ici n'ont toujours engagé que l'opinion de celui qui les écrivait, y compris l'article qui, pour avoir largement circulé sur la toile, a contribué à provoquer la polémique actuelle. Mais la majorité des textes mis en ligne ici sont tirés de la PQR ou de grands quotidiens nationaux. Ils ont toujours été dûment sourcés et ne peuvent être accusés de porter atteinte à la réputation du collège ou de ceux qui y travaillent. Ce site n'a jamais été un blog irresponsable et ceux qui l'affirment ne valent guère plus que les censeurs des temps passés ou ceux qui, dans des cercles proches du pouvoir, souhaiteraient contrôler davantage ce formidable vecteur d'opinions qu'est internet. Heureusement, cette prise de position n'est pas unanime, ni même majoritaire. Le nombre de visiteurs témoigne de l'intérêt que peuvent susciter dans l'opinion les questions d'éducation. Aussi, au nom de la liberté d'expression et du droit d'informer, cette modeste chronique continue, mais sans allusion directe, ni dans le nom du blog, ni dans les liens affichés, ni dans le profil qui sera réactualisé prochainement, au "collège-dont-on-ne-doit-plus-écrire-le-Renon".
o.g.

mercredi 16 mars 2011

Réforme du lycée : mention passable

(source : Le Parisien - Aujourd'hui en France, 15 mars 2011)

lundi 14 mars 2011

Enquête sur la violence à l'école

C'est pour "apporter une protection maximale aux établissements scolaires et aux victimes de violences" que le très sécuritaire ministre Chatel et le Conseil scientifique des états généraux de la sécurité à l’école ont décidé d'envoyer, pendant deux à trois semaines, plusieurs centaines d’agents dans les collèges pour interroger les élèves et leurs professeurs sur les violences scolaires. Les établissements cobayes seront tirés au sort, un peu partout dans le pays. Une fois l'enquête terminée, les résultats seront communiqués par le ministère, vraisemblablement à la prochaine rentrée. Ils seront bien sûr accompagnés d'une batterie de mesures afin d'éradiquer ce fléau de nos établissements. Rappelons d'ailleurs que, dans les jours qui viennent, le décret visant la réforme des sanctions en milieu scolaire devrait passer devant le Conseil d’Etat. Il prévoit notamment la généralisation des activités de solidarité, de formation et des travaux d’intérêt général comme alternative aux sanctions, le classement de l'exclusion de cours dans le registre des sanctions, la suppression des exclusions temporaires de plus de 8 jours (pour éviter les ruptures trop longues de la scolarité) et l'intégration des règles de civilité et de comportement dans les règlements intérieurs des établissements. De quoi terroriser les sauvageons...

dimanche 13 mars 2011

Pas de nouvelle réforme de la mastérisation

Lors de ses voeux au monde de l'éducation, en janvier, Sarko Ier avait reconnu une première fois que la réforme de la formation des enseignants n'était pas une réussite. Il avait refait le même constat lors de son émission de téléréalité le mois dernier, et avait souhaité que la formation pratique des jeunes profs soit améliorée. Aujourd'hui le ministère de l'Education nationale annonce deux évolution probables, tout en précisant "qu'il ne s'agit ni de refaire le chantier ni de bouleverser le dispositif général, mais d'apporter des ajustements". Deux pistes seraient envisagées : améliorer la"polyvalence" des profs des écoles et mieux prendre en compte "l'approche didactique et pédagogique du métier, à la fois par des stages et des éléments conceptuels" ; pour les autres, on n'évoque qu'un vague "développement de masters en alternance", les étudiants étant alors rémunérés comme vacataires lors de leurs stages. Des économies de remplaçants en perspective et une qualité des remplacements très aléatoire sont donc à prévoir. Bref, aucun bouleversement n'est à attendre pour la rentrée 2011. Le ministère ne tire donc aucune leçon de l'échec patent de la double réforme de la mastérisation et de la formation professionnelle des enseignants et continue à foncer droit dans le mur.

samedi 12 mars 2011

Le maire de Bourg-en-Bresse écrit à Luc Chatel

Les cathos recrutent

La direction régionale de l'enseignement catholique vient de lancer une campagne de recrutement de professeurs, laquelle veut à la fois être "originale et décalée" et "lutter contre les idées reçues" sur le métier d'enseignant. Et pour cela ses concepteurs ont eu l'idée d'étaler sur des tee-shirts, des cartes et des affiches, une belle série de clichés sur le métier de prof : "ça paye pas, ça peut être dangereux, on dit que tu fous rien, une voie de garage, un métier de gréviste, ça craint en société, toujours en vacances, une bonne planque, y'a plus de postes" et "c'est quand tu sais pas quoi faire". Le but de cette campagne un brin provocatrice n'est pas innocent : il s'agit d'attirer des jeunes vers la profession d'enseignants et surtout vers les formations dispensées par l'enseignement catholique dans son Institut de formation pédagogique (IFP), dans le cadre des masters préparés en lien avec l'université catholique de Lille. L'enseignement privé ayant le vent en poupe, du fait de la destruction du service public d'éducation engagée par le gouvernement, il va lui falloir recruter pour accueillir les milliers d'élèves qui se préparent à rejoindre ses établissements à la prochaine rentrée.
(source : Nord Eclair, 8 mars 2010)

lundi 7 mars 2011

Achtung !

Créé le 13 février dernier, le collectif "Sauver l'allemand" a été lancé par des professeurs de l'académie de Reims pour dénoncer la dégradation de plus en plus inquiétante de l'enseignement de l'allemand dans leur région et dans toute la France - y compris au collège de Vonnas ! -(suppression de l'allemand au primaire, suppression des LV2, des classes européennes, réduction des horaires pour divers niveaux et regroupements arbitraires …) et les contradictions entre les discours tenus en haut lieu de la nécessaire coopération franco-allemande et la réalité des faits sur le terrain, à l'école.
Il a lancé un appel et publié une pétition en ligne sur le site pétition publique. Pour la signer, rendez-vous sur :
Blog : faut-il sauver l'Allemand ? http://sauver-allemand.blogspot.com/

vendredi 4 mars 2011

Malaise à l'école

Deux professeurs se sont donné la mort en Basse-Normandie depuis janvier. Le débat sur les conditions de travail est relancé.
« Depuis début janvier, dans la seule académie de Caen, plusieurs personnes enseignants ou personnels ont mis fin à leurs jours ou ont tenté de le faire ». En s'adressant dans une lettre au ministre de l'Éducation, Luc Chatel, les enseignants du lycée Charles-Tellier de Condé-sur-Noireau (Calvados) évoquent le suicide d'un collègue début février. Mais aussi le décès, mi-janvier, d'un instituteur de la région de Granville (Manche) et la tentative de suicide d'un agent de service d'un lycée caennais qui avait évoqué « d'importants problèmes avec la hiérarchie », selon Michel Lelarge, un représentant du syndicat Sud.
Les enseignants savent bien qu'« il est nécessaire de faire la part des choses, dans un tel drame, entre le travail et la vie privée », tempère Jean-Marie Thomine, assistant social des personnels dans le Calvados. Le ministère de l'Éducation nationale indique : « Sans qu'il soit possible d'établir un lien avec les conditions de travail, 52 suicides ont été recensés entre 2008 et 2009 sur une population de 850 000 enseignants, soit 6 suicides pour 100 000 enseignants ». En 2001, toujours selon la même source, cette proportion était de 30 pour 100 000 chez les policiers. Des chiffres que les syndicats demandent sur le plan local « depuis des années, mais sans succès », regrette Sylvian Mary, secrétaire départemental de la FSU dans le Calvados.

Au-delà des drames qui touchent des familles et des équipes, les enseignants s'interrogent sur les suppressions de postes, le sens de leur travail, l'évolution de leur métier, les tâches administratives toujours plus lourdes... « On nous demande la culture de la performance, avec moins de monde, moins de matériel. Ce n'est pas valorisant », remarque un enseignant de la Manche. Il reconnaît les difficultés de la profession « à s'adapter dans la morosité ambiante » et « un besoin de vider son sac avec, parfois, de l'agressivité dans les réunions internes ».
Le rectorat de Caen « ne nie pas le malaise », mais ne fait pas d'autre commentaire. Au ministère de l'Éducation, qui emploie près de 2 800 assistants sociaux, on rappelle que les comités d'hygiène et de sécurité vont bientôt se saisir des conditions de travail et des risques psychosociaux. Quelque 80 médecins prévention devraient être recrutés. Luc Chatel s'exprimerait sur ce malaise des enseignants dans les prochains jours.

(source : Ouest-France, 4 mars 2011)

jeudi 3 mars 2011

L'éducation est un droit fondamental

Luc Chatel a annoncé ce jour que des affiches grand format de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 seraient envoyées dans chaque école et chaque collège de France et de Navarre afin d'être "disposées de façon pérenne dans chaque salle de classe", pour que "les élèves puissent chaque jour s’imprégner des valeurs de ce texte fondateur". Il aurait été plus inspiré en y joignant un exemplaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948 qui rappelle :
- dans son article 2, que "chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés (...) sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation" ;
- dans son article 26, que "toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite".
- et que "l'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux".
Mais cela aurait été faire trop d'honneur à la politique d'identité nationale relancée sournoisement à travers un pseudo-débat imbécile sur la "laïcité" et à la politique éducative de destruction généralisée de l'école conduite par notre cher ministre.

Créations de postes chez Fillon

(source : Le Canard Enchaîné, 2 mars 2011)