Une mobilisation correcte pour un grand corps malade. Un défilé désabusé et un profond désarroi
Pour une fois, ils tombent d’accord. 700 manifestants selon les syndicats, à peu près autant selon la police. Peut mieux faire. Mais la mobilisation paraît somme toute correcte pour le grand corps malade des enseignants.
La vaste intersyndicale (FO en moins, le privé compris) appelait à manifester contre les suppressions de postes dans l’Éducation nationale. Le mot d’ordre a réuni bien des banderoles. À Bourg, le Front de gauche, le NPA, le PCF, Attac ou des syndicalistes retraités, se sont joints au cortège. Les absents du jour (parents d’élèves, collégiens, lycéens…) se réservent peut-être pour les journées d’action des 6 et 11 octobre.
Celle-ci a frappé par son silence assourdissant. En dehors de la sono de la FSU qui crachote du Manu Chao, pas de chants « mani-festifs », ni de slogans revendicatifs. Entre le champ de foire et la préfecture, chacun a défilé à mots couverts, comme s’il portait le plomb du système éducatif.
« Je suis prof, fainéant, j’m’en foutiste, gréviste, incompétent, planqué, dépressif, toujours en vacances et trop payé. Prenez ma place ! » Mieux qu’un long discours, le placard provocateur du Snep (éducation physique) résume l’amertume d’une profession. « Ça fait vingt ans que j’entends ça. Maintenant, c’est pire. J’en ai ras-le-bol ! » lance l’ancien secrétaire départemental du Snep Bruno Sallet. « De plus en plus de paperasse, des élèves de plus en plus durs, de gros problèmes d’inclusion pour les Clis… » Quatre professeurs de l’école Charles-Robin de Bourg racontent leur quotidien. « Je ne me sens plus de leur dire "si tu travailles, tu auras un métier ", explique Christine Daire. Philippe Coutaz, enseignant spécialisé à l’Itep de Seillon déplore pour sa part le diktat du résultat à court terme. « Tu seras un bon citoyen plus tard, ça, ça m’intéresse. » Une vraie lubie d’enseignant…C’est ce profond désarroi qu’ils sont venus exprimer hier. On ne sait s’il a été compris. Mais il est certain qu’il dépasse largement l’équation des suppressions de postes.
La vaste intersyndicale (FO en moins, le privé compris) appelait à manifester contre les suppressions de postes dans l’Éducation nationale. Le mot d’ordre a réuni bien des banderoles. À Bourg, le Front de gauche, le NPA, le PCF, Attac ou des syndicalistes retraités, se sont joints au cortège. Les absents du jour (parents d’élèves, collégiens, lycéens…) se réservent peut-être pour les journées d’action des 6 et 11 octobre.
Celle-ci a frappé par son silence assourdissant. En dehors de la sono de la FSU qui crachote du Manu Chao, pas de chants « mani-festifs », ni de slogans revendicatifs. Entre le champ de foire et la préfecture, chacun a défilé à mots couverts, comme s’il portait le plomb du système éducatif.
« Je suis prof, fainéant, j’m’en foutiste, gréviste, incompétent, planqué, dépressif, toujours en vacances et trop payé. Prenez ma place ! » Mieux qu’un long discours, le placard provocateur du Snep (éducation physique) résume l’amertume d’une profession. « Ça fait vingt ans que j’entends ça. Maintenant, c’est pire. J’en ai ras-le-bol ! » lance l’ancien secrétaire départemental du Snep Bruno Sallet. « De plus en plus de paperasse, des élèves de plus en plus durs, de gros problèmes d’inclusion pour les Clis… » Quatre professeurs de l’école Charles-Robin de Bourg racontent leur quotidien. « Je ne me sens plus de leur dire "si tu travailles, tu auras un métier ", explique Christine Daire. Philippe Coutaz, enseignant spécialisé à l’Itep de Seillon déplore pour sa part le diktat du résultat à court terme. « Tu seras un bon citoyen plus tard, ça, ça m’intéresse. » Une vraie lubie d’enseignant…C’est ce profond désarroi qu’ils sont venus exprimer hier. On ne sait s’il a été compris. Mais il est certain qu’il dépasse largement l’équation des suppressions de postes.
(Source : Le Progrès, 28 septembre 2011)
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