Il faut reconnaître que la mobilisation d'hier contre "la casse du service public d'éducation" a été faible. Avec 10 000 à 13 0000 manifestants dans tout le pays, soit moins d'un contestataire par poste supprimé à la rentrée 2011 (16000 annoncés), il est évident que, pour le moment, peu de profs se sentent concernés par la catastrophe qui s'annonce pour la prochaine rentrée. Espérons que la prochaine révélation des DHG et des conséquences réellles qu'elles auront dans les collèges et des lycées suscitera une prise de conscience et débouchera sur une réelle mobilisation contre la politique éducative destructrice de Sarkozy et de Chatel.
« Élève Luc Chatel, zéro pointé ! » Le ministre de l’Éducation nationale en a pris pour son grade, hier matin, lors de la manifestation à l’appel des principaux syndicats enseignants. Au marché couvert de Bourg-en-Bresse tout d’abord, puis devant l’Inspection académique, ils étaient environ deux cent cinquante à dénoncer « la casse du service public d’éducation ».
Sujet de grogne récurrent du monde enseignant, les nouvelles suppressions de postes prévues au budget 2011, estimées à 16 000 personnes dans les établissements scolaires. Avec pour conséquences, selon les syndicats, « des classes toujours plus chargées, la fermeture possible des petits établissements de proximité, une prise en charge des élèves en difficulté par les familles qui en ont les moyens, par le biais des officines privées, la fin de la scolarisation des moins de 3 ans, la réduction du nombre de surveillants, la mise à mal de la formation continue des enseignants, la dégradation continue du remplacement des enseignants absents, et les suppressions de sections dans les lycées généraux et professionnels ». Et de dénoncer dans l’Ain : 573 élèves en plus dans les écoles, mais trois postes en moins, 332 collégiens supplémentaires et 14 postes en moins, 337 lycéens en plus, mais deux classes supprimées.
Pendant la manifestation, un faux Luc Chatel, parodié en « Cuc Lhatel, sinistre de l’éducation » a été soumis à un amusant questionnaire sur le fichage des élèves, le management des enseignants au mérite ou encore la flexibilité. Un autre enseignant a exposé sa « machine à RGPP ». Enfin les manifestants pouvaient soumettre le ministre à la fameuse « évaluation » du moment. Ils lui ont unanimement demandé de revoir sa copie !
(source : Le Progrès, 23 janvier 2011)
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