"Depuis 2007, les crédits de fonctionnement progressent de manière exceptionnelle" : la phrase a beau être écrite 80 fois - en haut de chaque page - dans le dossier de presse du ministère de l’Enseignement supérieur, l’Etat n’est pas très généreux cette année avec les universités. Les moyens de fonctionnement qu’il leur alloue augmentent de 78 millions d’euros, soit de 3% en moyenne, alors que la hausse était de 131 millions en 2010 et de 146 millions en 2009.
La ministre, Valérie Pécresse, qui présentait vendredi les budgets des universités, a tenu à rappeler que le secteur était le seul à échapper à la règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux et donc aux réductions de postes. Elle s’est aussi félicitée de la "poursuite de la dynamique" lancée par Nicolas Sarkozy, vantant les 56% d’augmentation des moyens, entre 2007 et 2011, de Lille-II - dont les effectifs étudiants ont bondi - les 50% d’Angers ou les 31% de Paris-XIII.
Mais on assiste bien à un ralentissement en 2011. De nombreuses universités vont connaître une stagnation en termes réels de leurs moyens de fonctionnement, en hausse de 1,5%, équivalent à l’inflation. En fait, seules celles devenues autonomes au 1er janvier 2011 bénéficient de hausses importantes - jusqu’à 11 % pour Grenoble-II - afin de leur permettre d’assumer les charges nouvelles qui leur incombent. Le vrai enjeu financier pour les universités est désormais le grand emprunt, rebaptisé "Investissements d’avenir". En 2011, elles vont se partager à ce titre 1,5 milliard d’euros, sur les 3,6 milliards destinés au supérieur et à la recherche, a indiqué la ministre, la différence devant aller au nucléaire, à l’espace et à l’aéronautique. Mais seules les universités dont les projets d’«excellence» auront été retenus, recevront la manne. Et les autres n’auront rien. C’est la principale critique des syndicats : le grand emprunt va creuser encore l’écart entre les grandes universités, notamment les scientifiques dotées d’une puissante recherche, et les petites. Valérie Pécresse a aussi dû reconnaître que l’autonomie avait quelques ratés. Certaines universités autonomes "n’ont pas su prévoir l’évolution de leurs masses salariales", a-t-elle regretté, et se retrouvent en déficit. Le ministère va examiner chaque cas afin de voir celles qu’il faudrait renflouer. Il compte aussi sur la "solidarité" des universités plus florissantes pour donner aux autres.
La ministre, Valérie Pécresse, qui présentait vendredi les budgets des universités, a tenu à rappeler que le secteur était le seul à échapper à la règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux et donc aux réductions de postes. Elle s’est aussi félicitée de la "poursuite de la dynamique" lancée par Nicolas Sarkozy, vantant les 56% d’augmentation des moyens, entre 2007 et 2011, de Lille-II - dont les effectifs étudiants ont bondi - les 50% d’Angers ou les 31% de Paris-XIII.
Mais on assiste bien à un ralentissement en 2011. De nombreuses universités vont connaître une stagnation en termes réels de leurs moyens de fonctionnement, en hausse de 1,5%, équivalent à l’inflation. En fait, seules celles devenues autonomes au 1er janvier 2011 bénéficient de hausses importantes - jusqu’à 11 % pour Grenoble-II - afin de leur permettre d’assumer les charges nouvelles qui leur incombent. Le vrai enjeu financier pour les universités est désormais le grand emprunt, rebaptisé "Investissements d’avenir". En 2011, elles vont se partager à ce titre 1,5 milliard d’euros, sur les 3,6 milliards destinés au supérieur et à la recherche, a indiqué la ministre, la différence devant aller au nucléaire, à l’espace et à l’aéronautique. Mais seules les universités dont les projets d’«excellence» auront été retenus, recevront la manne. Et les autres n’auront rien. C’est la principale critique des syndicats : le grand emprunt va creuser encore l’écart entre les grandes universités, notamment les scientifiques dotées d’une puissante recherche, et les petites. Valérie Pécresse a aussi dû reconnaître que l’autonomie avait quelques ratés. Certaines universités autonomes "n’ont pas su prévoir l’évolution de leurs masses salariales", a-t-elle regretté, et se retrouvent en déficit. Le ministère va examiner chaque cas afin de voir celles qu’il faudrait renflouer. Il compte aussi sur la "solidarité" des universités plus florissantes pour donner aux autres.
(source : V. Soulé, Libération, 15 janvier 2011)
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