D'ici à vendredi, les 730 000 élèves de CM2 devraient passer les épreuves d'évaluation de français et de mathématiques. Au menu, 60 question de français et 40 de maths réparties sur deux jours, afin de mesurer, selon un système binaire acquis / non acquis, dix grandes "compétences" - le nouveau mot-tendance du volapuck Ednat : "lire", "écrire", "vocabulaire", "grammaire", "orthographe", "nombres", "calculs", "géométrie", "grandeurs et mesures", "organisation et gestion de données". Pour la troisième année consécutive, ces évaluations sont vivement contestées, à la fois par les enseignants et leurs syndicats et par les parents et leurs organisations. Ainsi la FCPE appelle "les parents d'élèves à bloquer les évaluations en refusant la transmission des résultats de leur enfant hors de la classe" par courrier, auprès de l'enseignant, du directeur de l'école et de l'inspecteur d'académie. De leur côté, la CGT et Sud Education ont déposé des préavis de grève, tandis que sur son site internet, le réseau des enseignants "désobéisseurs" (environ 2.000), appelle au "boycott" du dispositif. Le SE-Unsa dénonce un "entêtement stérile du ministère à rester sur des évaluations en milieu d'année". Quant au SNUIpp-FSU, il n'appelle pas au boycott et semble se satisfaire des "améliorations" de façade qui ont pu être apportées au système : pour 36 des 100 questions, au lieu des seuls "faux" et "juste", deux notions intermédiaires sont ajoutées, savoir "réussi partiellement avec erreur" et "réussi partiellement sans erreur", deux qualifications qui ne seront d'ailleurs pas retenues par le ministère pour la publication des résultats. Par contre, Rue de Grenelle, on reste droit dans ses bottes face aux critiques, en réaffirmant que "les évaluations sont nécessaires et utiles", tant "pour le système éducatif, car cela permet d'avoir des évaluations à toutes les échelles et des éléments de comparaison d'une année sur l'autre" que "pour les enseignants, afin qu'ils mettent en place de l'aide individualisée et des stages" pour les élèves en difficulté.
Les évaluations de l'année dernière avaient mis en évidence, dans les écoles du département de l'Ain, qu'un élève sur quatre était "encore fragile" en maths et en français à la veille d'entrer au collège, tandis qu'ils étaient 4% à ne "pas [avoir] les acquis suffisants" en français et 13 % en maths. Moins d'un sur deux en français et à peine plus d'un sur trois en maths avait cependant "des acquis solides", des résultats légèrement en retrait par rapport à ceux de 2009 (voir notre post du 27 juillet 2010).
Les 100 questions du cahier d'évaluation et leurs corrigés étaient il y a peu de temps encore téléchargeables sur le blog «Evaluator» et sur le site du Snuipp 55. Mais Chatel ayant annoncé son intention de poursuivre en justice ceux qui les avaient dévoilés, il semble que les sites en question soient désormais inaccessibles.
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