Il aura fallu attendre 4 mois pour que le ministère de l'Education nationale reconnaisse enfin - mais partiellement - l'échec de sa réforme de la formation des profs. Dans un rapport remis à Luc Chatel, la direction des ressources humaines admet que le début de carrière des nouveaux profs du secondaire a été difficile : "Plusieurs académies font remonter certaines difficultés rencontrées par les stagiaires [...]. Ils commencent à connaître, en octobre, un état de fatigue. Il leur semble difficile de concilier, dans l'urgence, l'organisation de leurs classes (préparation des cours, gestion de la classe) et leur formation. Les stagiaires estiment manquer de méthodes et du recul nécessaire pour effectuer leur travail et l'apprentissage de leur futur métier". Elle souligne également le fait que "à la date de l'enquête [en octobre], 139 stagiaires n'avaient pas encore de tuteurs dans 12 académies", 47 dans l'académie de Poitiers, 56 à Rennes et 18 à Créteil, tandis que beaucoup d'autres devaient se partager le même tuteur ou n'étaient suivi que de très loin, faute de comptabilité entre leur emploidu temps et celui de leur tuteur. Enfin, 394 jeunes profs, soit 4,5 % des stagiaires, sont affectés sur plusieurs établissements, notamment dans l'académie de Lyon, qui se trouve dans le peloton de tête des services partagés avec celles de Grenoble, Paris, Rennes et Rouen. Mais comme aucun bilan ne saurait être négatif dans l'Education nationale, réjouissons-nous que la rentrée des jeunes instits ait été "globalement positi[ve]" car, "durant les deux premiers mois de l'année scolaire, 66 signalements de stagiaires en difficulté ont été indiqués dans le 1er degré soit 0,9% des stagiaires". Alleluia ! Mais attention, une fois les bleus séparés des tuteurs chargés de les accompagner jusqu'à la Toussaint, on pouvait quand même craindre une dégradation de la situation "avec la prise de poste réelle devant élèves". Des craintes qui, depuis, se sont malheureusement révélées justifiées. Quelle sera la réaction de Chatel dans les prochains jours, ou dans les prochaines semaines ? Vraisemblablement celle de l'autruche, comme d'habitude car, selon certaines sources, aucune révision en profondeur de la réforme n'est envisagée.
vendredi 7 janvier 2011
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