"Alors combien ? La CGT en dénombre 7 000, les Renseignements généraux 3 500. Après double comptage d'avant en arrière et retour, nous arrivons pour notre part à 4 000 manifestants hier matin dans les rues de Bourg. Soit 3 500 de moins que mardi, journée record de mobilisation contre la réforme des retraites et 1 000 de moins que le samedi 2 octobre, pour prendre le même jour de comparaison. À raison de deux manifestations par semaine, 4 000, c'est encore beaucoup pour un samedi. D'autant qu'il a plu sans discontinuer. Les familles, très présentes dans les précédents cortèges, ont certainement regardé le ciel à deux fois avant de se mettre en route. Peu nombreux étaient les lycéens. Le samedi n'est pas leur jour. Après avoir gonflé le dernier défilé et beaucoup bougé durant la semaine, ils ont marqué une pause. Ressortiront-ils les banderoles pour un dernier baroud avant les vacances ? C'est la grande interrogation. Elle vaut pour tout le monde. Sous son coin de parapluie, la manifestation d'hier est restée tempérée. Grand calme, même devant la préfecture, si l'on excepte deux ou trois pétards et quelques fumigènes. Ambiance bon enfant. Dans la sono, Ferrat chante « Sa France », Trust « Antisocial » et Noir Désir « Le vent t'emportera ». Pour l'animation, mentions à Sud-Solidaires (les plus rock), à la FSU (les plus chanteurs) et à tous ces compositeurs anonymes, très en verve quand il s'agit de brocarder un certain « petit bonhomme pas plus haut que trois pommes ». La manif' à Bourg, c'est aussi le panneau en bois du charpentier-couvreur « après 40 ans de labeur, accroche-toi au déambulateur », le camion-ballon de l'Unsa (facile à repérer, pratique pour compter), ou la « Sarko-danse », « deux pas en avant, trois pas en arrière ». Même motif, même contestation. Comme mardi dernier, comme mardi prochain (...).
(source : Marc Dazy, Le Progrès, 17 octobre 2010)
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