mercredi 20 octobre 2010

Dans l'Ain, la pression ne retombe toujours pas

Dans les rues de Bourg-en-Bresse :

"Mieux que samedi et presque autant que mardi dernier… La mobilisation reste très forte contre la réforme des retraites et une certaine idée de la société. « De plus en plus nous manifestons pour un tout ! Contre la réforme des retraites bien entendu, mais aussi contre une certaine idée de la société actuelle, injuste et déshumanisée… ». Cette remarque d'un des 7 000 manifestants présents hier après-midi dans les rues de Bourg-en-Bresse montre que la mobilisation ne faiblit pas. La participation a frôlé celle de mardi dernier (7 500) et a largement dépassé celle de samedi (4 000). Les syndicats parviennent visiblement à maintenir la pression malgré la répétition des rassemblements, six en quelques semaines.
Toutes les centrales ont déployé leurs banderoles. Seule l'Unsa était cette fois en retrait, n'alignant qu'une poignée de participants. En revanche, la CGT avec près de 3 000 manifestants remontés à bloc a fait très fort. Selon l'intersyndicale, les appels à la grève ont aussi été nombreux : 69, dont 43 dans le secteur privé et 26 dans le public. Le secteur de la métallurgie s'est fortement mobilisé suivi de l'agroalimentaire et du commerce.
« On n'est pas fatigué et on peut continuer ! » ont scandé les manifestants tout au long de leur parcours. Ils seront informés sous peu s'ils devront ou pas rechausser : « L'intersyndicale nationale se réunit jeudi en début d'après-midi. Nos unions départementales se retrouveront quant à elles à 17 heures à Bourg, expliquait Marie-Thérèse Bugaud de la CGT. Nous saurons à ce moment la forme que prendra le mouvement. Car il faut tenir compte de pas mal de paramètres, notamment les questions de ravitaillement en carburant ! » Les leaders syndicaux affichaient donc le sourire des grands jours hier en fin d'après-midi. (...) Une CGT hypermobilisée hier. Dès le matin, ses cheminots avaient été dépêchés en urgence à proximité des établissements scolaires burgiens bloqués par les élèves. La rumeur courait en effet depuis la veille que des agitateurs extérieurs risquaient de provoquer des incidents. Finalement, les syndicalistes ont pu se faire discrets, la journée s'étant déroulée sans heurts."
(source ; J.-M. Peyrat, Le Progrès, 20 octobre 2010)

Dans les lycées et les collèges :
"Peu d’établissements ont échappé aux blocages, hier, dans l’Ain. Les lycées de Bellegarde, Ambérieu, La Boisse, Trévoux, Belley… et presque tous les autres ont en effet suivi le mouvement avec enthousiasme, en organisant sit-in et barrages.À Bourg, seul Gabriel-Voisin a gardé ses portes ouvertes. Tandis qu’aux Sardières, tout proche on signalera l’attitude de lycéens responsables filtrant les entrées et sorties des personnels et de leurs camarades non grévistes, sans pour autant entraver leur circulation, et exigeant la présence des grévistes à l’entrée ou à l’intérieur de l’établissement. Une attitude sans doute commune à l’ensemble des lycéens du département, puisqu’hier au soir, on ne déplorait aucun incident en marge des manifestations et des blocus. Qui, à Bourg, avaient d’ailleurs reçu le soutien d’une poignée de cheminots, venus faire un peu de pédagogie. De quoi agacer la Peep de l’Ain, qui estimait hier, dans un communiqué, « totalement irresponsable de la part d’organisations syndicales, politiques et de parents d’élèves, d’envoyer dans la rue des jeunes mineurs… » et qui en appelait les parents qui ne cautionnent pas ces actions à s’exprimer, vendredi et samedi, lors des élections de leurs représentants.
Du côté de l’Éducation nationale, la mobilisation a surtout été significative dans les collèges. Le Snes estime à 45 % le taux d’enseignants qui n’ont pas assuré leurs cours, hier, soit plus que les 12 octobre et 25 septembre. Le syndicat faisait même état de records dans le département : aux collèges de Vonnas (71 %), de Beynost (56 %) et surtout Reyrieux, où 44 enseignants sur les 45 attendus hier étaient absents (soit 98 %). Et notait « la grande difficulté rencontrée pour collecter des chiffres fiables sur les lycées, en raison des grandes perturbations engendrées par les blocus engagés par les lycéens »."
(source : M. Moustier, Le Progrès, 20 octobre 2010)

Dans les rues de Belley :
"La 6e manifestation en un mois contre la réforme des retraites a connu un succès incontestable et elle restera comme une des plus suivies. En effet, selon un rituel qui ne se dément pas, les manifestants se sont rassemblés devant la mairie de Belley et la mobilisation a paru immédiatement très importante, nettement plus forte que samedi dernier. Les jeunes ouvraient le défilé avec des slogans demandant la démission du chef de l'État repris allégrement par les manifestants parmi lesquels de fortes délégations des entreprises de la région belleysanne et culozienne. Le cortège, qui s'étendait sur plusieurs centaines de mètres, a traversé les quartiers est de la ville. Devant la sous-préfecture, du marc de raisin a été déversé avec les effigies de Nicolas Sarkozy, du ministre Éric Woerth et du député Étienne Blanc, pour dire « Y en a… marc ».
(source et photo : Le Progrès, 20 octobre 2010)

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