Dans plusieurs lycées de France, des leaders du mouvement d'octobre contre la réforme des retraites sont aujourd'hui sanctionnés.
En guise de punition pour avoir bloqué leur établissement pendant le mouvement contre la réforme des retraites, des élèves du lycée Galilée de Combs-la-ville (Seine et Marne) ont eu de drôles de devoirs à faire :
- « faire un historique d'une cinquantaine de lignes sur le système des retraites par répartition français depuis 1946 » ;
- « décrire les systèmes actuels des pays européens suivants : Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Suède. Même question pour la Chine et Etats-Unis » ;
- « représenter, sous forme graphique, l'évolution, de 1946 à 2010, des espérances de vie » ;
- « présenter précisément en une trentaine de lignes la réforme prévue en 2010 » ;
- enfin, une dissertation : « le départ à la retraite des salariés facilite-t-il nécessairement l'accès à l'emploi des jeunes ? »
Après les blocages et les manifestations, parfois tendues, de la fin du mois d'octobre, les lycées français ont retrouvé leur calme. Dans beaucoup d'établissements, les sanctions des proviseurs n'y sont pas pour rien. Motif d'exclusion : « organisation du blocus du lycée »
Au lycée Galilée donc, le devoir n'a pas été la seule punition : sur la base de photos, dix lycéens ont été exclus 48 heures. Un élève de première raconte à Rue89 : « je ne faisais pas partie des leaders du blocage. Je n'ai fait que m'asseoir sur une poubelle. Nous avons été pris en photo et identifiés après coup, mais nous n'avons pas été agressifs ». Les parents ont reçu un courrier d'explication pour le moins explicite : « j'ai le regret de vous faire savoir que votre fils sera exclu du lycée du lundi 8 novembre au mardi 9 novembre inclus pour les motifs suivants : organisation du blocus du lycée ». Pendant leurs 48 heures d'exclusion, les élèves sont restés chez eux avec des devoirs de gestion, de français, d'économie, de droit, d'anglais… Le tout représentant une bonne quinzaine d'heures de travail. Les devoirs d'histoire, eux, portaient sur le système de financement des retraites. La direction est injoignable ce vendredi matin et veut minimiser les effets de cette punition : « les sanctions ont été très modérées, et elles disparaîtront du livret scolaire dès la fin de l'année ». De son côté, l'inspecteur de l'académie de Créteil, Jacques Marchal, joint par Rue89, dit soutenir cette sanction : « cela ne me paraît pas excessif étant donné que ces lycéens ont compromis la sécurité de leurs camarades aux abords du lycée, notamment du fait de la présence de jeunes venus avec de mauvaises intentions. Le fait qu'il y ait une référence politique dans les blocages d'établissements ne change pas la responsabilité du proviseur d'assurer la sécurité de ses élèves ». Selon un membre de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), la direction n'a pas du tout pris l'affaire à la légère : « il y a une grosse pression sur les parents des élèves expulsés. Ils ont été contactés individuellement par la direction qui brandissait la menace de conseil de discipline. »
- « faire un historique d'une cinquantaine de lignes sur le système des retraites par répartition français depuis 1946 » ;
- « décrire les systèmes actuels des pays européens suivants : Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Suède. Même question pour la Chine et Etats-Unis » ;
- « représenter, sous forme graphique, l'évolution, de 1946 à 2010, des espérances de vie » ;
- « présenter précisément en une trentaine de lignes la réforme prévue en 2010 » ;
- enfin, une dissertation : « le départ à la retraite des salariés facilite-t-il nécessairement l'accès à l'emploi des jeunes ? »
Après les blocages et les manifestations, parfois tendues, de la fin du mois d'octobre, les lycées français ont retrouvé leur calme. Dans beaucoup d'établissements, les sanctions des proviseurs n'y sont pas pour rien. Motif d'exclusion : « organisation du blocus du lycée »
Au lycée Galilée donc, le devoir n'a pas été la seule punition : sur la base de photos, dix lycéens ont été exclus 48 heures. Un élève de première raconte à Rue89 : « je ne faisais pas partie des leaders du blocage. Je n'ai fait que m'asseoir sur une poubelle. Nous avons été pris en photo et identifiés après coup, mais nous n'avons pas été agressifs ». Les parents ont reçu un courrier d'explication pour le moins explicite : « j'ai le regret de vous faire savoir que votre fils sera exclu du lycée du lundi 8 novembre au mardi 9 novembre inclus pour les motifs suivants : organisation du blocus du lycée ». Pendant leurs 48 heures d'exclusion, les élèves sont restés chez eux avec des devoirs de gestion, de français, d'économie, de droit, d'anglais… Le tout représentant une bonne quinzaine d'heures de travail. Les devoirs d'histoire, eux, portaient sur le système de financement des retraites. La direction est injoignable ce vendredi matin et veut minimiser les effets de cette punition : « les sanctions ont été très modérées, et elles disparaîtront du livret scolaire dès la fin de l'année ». De son côté, l'inspecteur de l'académie de Créteil, Jacques Marchal, joint par Rue89, dit soutenir cette sanction : « cela ne me paraît pas excessif étant donné que ces lycéens ont compromis la sécurité de leurs camarades aux abords du lycée, notamment du fait de la présence de jeunes venus avec de mauvaises intentions. Le fait qu'il y ait une référence politique dans les blocages d'établissements ne change pas la responsabilité du proviseur d'assurer la sécurité de ses élèves ». Selon un membre de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), la direction n'a pas du tout pris l'affaire à la légère : « il y a une grosse pression sur les parents des élèves expulsés. Ils ont été contactés individuellement par la direction qui brandissait la menace de conseil de discipline. »
A la suite de cette affaire, les syndicats lycéens ont activé leurs réseaux pour faire remonter d'éventuels cas similaires. Des mesures disciplinaires ont bien été prises dans plusieurs lycées de France à l'encontre des leaders du mouvement contre la réforme. Les syndicats de professeurs, de parents d'élèves ou de lycéens ont commencé à faire les comptes. La FIDL a déjà comptabilisé, ce jeudi, une centaine de cas de renvois temporaires -des lycéens-meneurs ou organisateurs de blocages. Dans les jours à venir, le syndicat lycéen devrait avoir une idée plus précise du bien-fondé de ces sanctions. Les membres de l'Union nationale lycéenne recensent de leur côté plusieurs types de sanctions. Quentin Delorme, secrétaire national de l'UNL : « beaucoup de chefs d'établissement refusent la manifestation comme un motif d'absence et des lycéens sont parfois collés pour des absences injustifiées alors que leurs parents les avaient excusés. Il y a aussi des expulsions pour plusieurs jours pour des motifs parfois assez farfelus comme des “ incivilités ”. Nous avons en particulier beaucoup d'appels venant de lycées privés ou d'internats, où des lycéens se sont vus interdire l'accès à la cantine par exemple. »
Parmi les sanctions rapportées, celle d'un élève de seconde du lycée Edouard-Branly de Lyon, Julien, renvoyé deux jours pour sa participation au blocage à la fin du mois d'octobre. Il raconte sa version : « tout se passait bien en début de semaine, mais mercredi matin [27 octobre], la direction du lycée et les surveillants étaient beaucoup plus agressifs, je n'ai rien compris. Ils nous bloquaient le passage, donc nous nous sommes assis. Et ils ont commencé à nous accuser d'être violents. A ce moment-là, peu après 8 heures, le proviseur m'a regardé et m'a dit très distinctement que j'étais viré. Il m'accusait d'insolence alors que je continuais à le vouvoyer malgré la tension. C'est très clair que nous étions visés, moi et quatre ou cinq autres lycéens, parce que nous étions des meneurs ». Rapidement, la mère de Julien, Pascale Roussillon, reçoit la lettre qui officialise le renvoi de deux jours, juste avant les vacances de la Toussaint : « j'ai reçu un courrier qui m'annonçait le renvoi temporaire de mon fils pour motifs “d'incivisme”, parce qu'il “mettait des barrières et des poubelles devant la porte de l'établissement pour empêcher l'entrée” ».
L'Union nationale lycéenne (UNL) signale également une sanction collective, à Firminy (Loire) : tous les élèves qui étaient allés manifester se seraient retrouvés collés, avant les vacances de la Toussaint, sans que les parents ne soient avertis - alors que certains d'entre eux avaient signé des mots d'absence.
Parmi les sanctions rapportées, celle d'un élève de seconde du lycée Edouard-Branly de Lyon, Julien, renvoyé deux jours pour sa participation au blocage à la fin du mois d'octobre. Il raconte sa version : « tout se passait bien en début de semaine, mais mercredi matin [27 octobre], la direction du lycée et les surveillants étaient beaucoup plus agressifs, je n'ai rien compris. Ils nous bloquaient le passage, donc nous nous sommes assis. Et ils ont commencé à nous accuser d'être violents. A ce moment-là, peu après 8 heures, le proviseur m'a regardé et m'a dit très distinctement que j'étais viré. Il m'accusait d'insolence alors que je continuais à le vouvoyer malgré la tension. C'est très clair que nous étions visés, moi et quatre ou cinq autres lycéens, parce que nous étions des meneurs ». Rapidement, la mère de Julien, Pascale Roussillon, reçoit la lettre qui officialise le renvoi de deux jours, juste avant les vacances de la Toussaint : « j'ai reçu un courrier qui m'annonçait le renvoi temporaire de mon fils pour motifs “d'incivisme”, parce qu'il “mettait des barrières et des poubelles devant la porte de l'établissement pour empêcher l'entrée” ».
L'Union nationale lycéenne (UNL) signale également une sanction collective, à Firminy (Loire) : tous les élèves qui étaient allés manifester se seraient retrouvés collés, avant les vacances de la Toussaint, sans que les parents ne soient avertis - alors que certains d'entre eux avaient signé des mots d'absence.
(source : www.rue89.com)
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