Le collectif Stagiaire Impossible entend faire connaître aux parents la situation difficile dans laquelle se trouve un nombre croissant de profs débutants. En cette période de conseils de classes, il propose de diffuser largement auprès des délégués des parents d'abord, mais aussi plus largement, une lettre dans laquelle il dénonce la réforme de la formation dont les stagiaires sont victimes et ses conséquences, tant pour eux que pour leurs élèves. Partout où des stagiaires sont en poste, n'hésitez pas à reproduire cet appel, à l'afficher dans les salles des profs et à le diffuser auprès des parents ! Il leur faut le soutien de toute la communauté scolaire pour faire aboutir leurs revendications auprès d'un ministre fermement résolu à ne pas les entendre
"Mesdames, Messieurs,
Nous sommes de nombreux enseignants stagiaires à avoir pris notre poste en cette rentrée 2010. Les conditions d’enseignement et de bonne tenue des cours nous paraissent gravement compromises par la réforme concernant notre formation. Nous œuvrons ensemble pour le présent et le futur de vos enfants, il nous semble donc essentiel de vous informer le plus honnêtement possible sur la détérioration de nos conditions de travail.
Nous sommes de nombreux enseignants stagiaires à avoir pris notre poste en cette rentrée 2010. Les conditions d’enseignement et de bonne tenue des cours nous paraissent gravement compromises par la réforme concernant notre formation. Nous œuvrons ensemble pour le présent et le futur de vos enfants, il nous semble donc essentiel de vous informer le plus honnêtement possible sur la détérioration de nos conditions de travail.
Nous commençons désormais notre année de stage à temps plein : 18 heures de cours pour la majorité d’entre nous, contre 6 à 8 heures les années précédentes.
La préparation d’une heure de cours est un exercice totalement nouveau, et demande un temps considérable de préparation (en moyenne 4 heures de préparation pour 1h de cours, soit, en théorie, pour ceux qui n’ont que des classes de niveaux différents, 90 heures par semaine). A cela s’ajoute une journée de formation, nécessaire car les concours que nous avons passés sont des concours d’érudition, sans pédagogie ni sciences de l’éducation. La formation est indispensable, et nous regrettons qu’elle soit cette année aussi réduite : enseigner, comme tout métier, s’apprend !
Préparation des cours + présence devant les élèves + correction de copies + formation : plus de 60h de travail par semaine !
L’augmentation de la charge horaire entre dans le cadre d’économies budgétaires : les stagiaires auparavant à temps partiel occupent désormais des postes à temps plein. Elle rend l’exercice de notre métier impossible. Nous arrivons tous à un état d’épuisement physique et moral qui limite gravement notre capacité à construire et dispenser des cours épanouissants, variés et dynamiques, ou à être suffisamment disponibles pour les élèves. L’urgence dans laquelle nous travaillons est source d’erreurs, d’improvisations, de tensions et d’énervement, autant de situations préjudiciables à l’ensemble de nos classes et à chacun de nos élèves. Nous sommes privés du temps que nous devrions leur accorder. On relève de nombreux arrêts maladie, voire des démissions, ce qui ne peut que nuire à la bonne progression des élèves, d’autant plus que certaines des classes que nous avons en charge sont des classes à examen.
Jeunes enseignants, nous sommes motivés par un métier que nous avons choisi, que nous aimons, et pour lequel nous souhaitons nous investir, ce que nous ne pouvons pas faire actuellement : nous travaillons dans l’urgence. Voilà pourquoi nous demandons des conditions décentes d’apprentissage du métier d’enseignant (avec un allègement des heures de cours et un renforcement de notre formation), et entreprenons de nous organiser pour porter cette demande."
La préparation d’une heure de cours est un exercice totalement nouveau, et demande un temps considérable de préparation (en moyenne 4 heures de préparation pour 1h de cours, soit, en théorie, pour ceux qui n’ont que des classes de niveaux différents, 90 heures par semaine). A cela s’ajoute une journée de formation, nécessaire car les concours que nous avons passés sont des concours d’érudition, sans pédagogie ni sciences de l’éducation. La formation est indispensable, et nous regrettons qu’elle soit cette année aussi réduite : enseigner, comme tout métier, s’apprend !
Préparation des cours + présence devant les élèves + correction de copies + formation : plus de 60h de travail par semaine !
L’augmentation de la charge horaire entre dans le cadre d’économies budgétaires : les stagiaires auparavant à temps partiel occupent désormais des postes à temps plein. Elle rend l’exercice de notre métier impossible. Nous arrivons tous à un état d’épuisement physique et moral qui limite gravement notre capacité à construire et dispenser des cours épanouissants, variés et dynamiques, ou à être suffisamment disponibles pour les élèves. L’urgence dans laquelle nous travaillons est source d’erreurs, d’improvisations, de tensions et d’énervement, autant de situations préjudiciables à l’ensemble de nos classes et à chacun de nos élèves. Nous sommes privés du temps que nous devrions leur accorder. On relève de nombreux arrêts maladie, voire des démissions, ce qui ne peut que nuire à la bonne progression des élèves, d’autant plus que certaines des classes que nous avons en charge sont des classes à examen.
Jeunes enseignants, nous sommes motivés par un métier que nous avons choisi, que nous aimons, et pour lequel nous souhaitons nous investir, ce que nous ne pouvons pas faire actuellement : nous travaillons dans l’urgence. Voilà pourquoi nous demandons des conditions décentes d’apprentissage du métier d’enseignant (avec un allègement des heures de cours et un renforcement de notre formation), et entreprenons de nous organiser pour porter cette demande."
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