Deux mois après la rentrée des classes, des milliers d'élèves de seconde n'ont toujours pas reçu les manuels qui leur manquaient en septembre, des livres dont le ministère leur avait promis la livraison pour la Toussaint, sans fautes. Reconnaissons avec les enseignants concernés que ce n'est pas réellement une surprise, compte tenu des délais trop cours imposés aux éditeurs, la validation des nouveaux programmes n'étant en effet intervenue qu'à la fin du mois d'avril. D'ailleurs, beaucoup de profs avaient laissé entendre à leurs élèves qu'il ne fallait pas croire les belles paroles du ministre et compter davantage sur le Père Noël que sur le père Chatel pour avoir leurs livres. En attendant, les profs ont recours au système D. Les photocopieuses tournent à plein régime et distribuent à leurs élèves des chapitres entiers téléchargés sur les sites des éditeurs. Pour les points des programmes les moins touchés par la réforme, on peut aussi avoir recours aux anciens manuels. A côté des adeptes du bricolage pédagogique, d'autres, plus radicaux, ont résolu définitivement le problème en décidant de se passer de manuel pour l'année. Au ministère de l'Education nationale il n'est pas question de reconnaître officiellement le bug. Tout au plus admet-on sur le bout des lèvres que "tous les livres ne sont pas arrivés partout" et que "tout ne peut pas être parfait", avant de préciser ne pas avoir reçu de "remontée alarmante sur le sujet", preuve que "pour l'essentiel, les élèves les ont reçus". Mais surtout que tout le monde se rassure affirme-t-on rue de Grenelle : "le système n'est absolument pas déstabilisé par cette affaire. Cela n'empêche pas les classes de fonctionner". Certes, mais dans quelles conditions, et surtout grâce à qui peuvent-elles fonctionner ?
dimanche 7 novembre 2010
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