lundi 8 novembre 2010

Chatel fait exploser la science

Plusieurs mois après les historiens et les économistes, c'est au tour des profs des matières dites "scientifiques" de s'inquiéter des conséquences que l'application de la réforme du lycée à la classe de première aura sur l'enseignement de leurs disciplines. Ils semblent en effet réaliser un peu tardivement qu'ils n'échapperont pas eux non plus aux diminutions des horaires et par conséquence à de nouvelles charrettes de suppressions de postes. C'est là une des conséquences insidieuses de la mise ne place d'un tronc commun à toutes les sections de première. L'application de la réforme Chatel à la classe de première entraînera en effet une diminution des horaires de maths, de physique-chimie et de SVT en première scientifique, où ces disciplines ne représenteront plus désormais qu'un tiers (35 %) des horaires. Voilà qui augure mal du développement de notre pays qui aura dans l'avenir beaucoup de mal à remplir ses blouses blanches de matière grise. D'où la pétition "La France a besoin de scientifiques" que lancent de nombreux chercheurs, parmi lesquels Cédric Villani, le récent récipiendaire de la médaille Fields, l'équivalent d'un prix nobel de maths, mais aussi Jean-Marie Lehn, prix nobel de chimie 1987, Yves Chauvin, nobel de chimie en 2005, ou Albert Fert, prix nobel de physique 2007. Conformément à son habitude, Chatel dément - et ment - en déclarant que "l'emploi du temps des élèves est formé de 39 % à 46 % d'enseignements scientifiques en classe de première, de 66 % en terminale, soit de 53 % à 56 % sur le cycle première-terminale", avant de réaffirmer qu'il "n'est pas pertinent d'évaluer l'ambition scientifique du nouveau lycée à l'aune des seules heures d'enseignements disciplinaires. Ce serait méconnaître les innovations pédagogiques majeures de la réforme". Pas besoin d'être prix nobel pour savoir que la réforme du lycée mise en oeuvre par Chatel n'a qu'une seule logique : permettre de supprimer toujours plus de postes de profs en réduisant l'offre et la qualité de l'enseignement, sans se soucier des conséquences que cela aura à moyen et à long termes.
http://irem.univ-lille1.fr/PetitionLycee/index.php?petition=4&signe=oui

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