mercredi 10 novembre 2010

Chatel ne remet pas en question les ERS

Hier, au collège Volney de Craon près de Laval, de violents incidents ont opposé des élèves de l'établissement à ceux de l'ERS, l'établissement de réinsertion scolaire voisin, une structure ouverte récemment dans l'ancien internat du collège, et qui accueille une quinzaine de jeunes en situation de décrochage scolaire et social, venus du 9.3. La bagarre fut d'une telle violence qu'elle nécessita l'intervention de la gendarmerie et que cinq élèves de l'ERS, âgés de 13 à 15 ans, furent arrêtés et placés en garde à vue. Ils ont été depuis exclus de l'ERS et renvoyés dans leurs familles sur décision de l'I.A. de Seine-Saint-Denis, qui a également annoncé l'envoi sur place de trois adultes supplémentaires - des volontaires du service civique - pour renforcer l'encadrement, porté à onze adultes pour neuf jeunes. Mais, en réaction à cet incident, provoqué par une erreur d'organisation - les élèves se sont croisés en allant à la cantine - les profs ont fait jouer leur droit de retrait, tandis que les associations de parents appelaient à garder les enfants à la maison en attendant la fermeture de l'ERS. Déjà, à la rentrée, les profs de Volnay s'étaient mis en grève pour dénoncer l'insuffisance des moyens humains affectés à cette ERS et pour réclamer la création d'un poste de principal-adjoint. Lors du point de presse qu'il a tenu à la sortie du conseil des ministres, Chatel a commenté l'événement : «manifestement, ces élèves [de l'ERS] ont croisé des collégiens qu'ils n'auraient pas dû croiser et c'est de là qu'ont démarré des problèmes de cohabitation, de violence (...). Concernant les cinq élèves les plus perturbateurs à l'origine de ces faits de violence, mais nous allons persévérer parce que je pense que ces établissements constituent la bonne réponse même si c'est difficile (...). Je pense que le concept reste bon (...). C'est utile à la fois pour ces élèves, pour leurs familles, pour l'ensemble des autres élèves et pour l'ensemble des équipes éducatives de (les) placer dans un établissement adapté de petite taille». La communauté scolaire du collège de Craon, choquée par les violences d'hier, saura apprécier à leur juste valeur les propos du ministre. Circulez, y a rien à voir.

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