mardi 24 novembre 2009

En route vers la désagrégation

Quel diplôme faudra-t-il présenter pour pouvoir se présenter au concours de l'agrégation ? Selon le décret du 29 juillet 2009, qui réforme les conditions de présentation aux concours, "peuvent se présenter au concours externe les candidats justifiant de la détention d'un master ou d'un titre ou diplôme reconnu équivalent par le ministre chargé de l'éducation." En clair, les candidats devront donc avoir obtenu un M2 avant de pouvoir s'inscrire à ce concours, c'est à dire avoir atteint un niveau bac + 5 alors que jusqu'à maintenant il leur fallait justifier d'un M1, (bac + 4). Le décret de juillet dernier permettait donc de maintenir une réelle distinction statutaire entre les futurs certifiés (cinq ans d'études, dont une pour préparer le concours) et les futurs agrégés (cinq ans d'études, plus une pour préparer le concours). Mais cette solution déplaisait aux directeurs des E.N.S. qui craignaient de voir se rompre le lien existant entre le M2 et la thèse et la recherche en pâtir. Seulement voilà, le 13 novembre, lors de la présentation de la nouvelle mouture de cette réforme, le gouvernement laissait entendre que l'agrégation serait en fait ouverte à l'avenir aux inscrits en M2 titulaires d'un M1, semblant de ce fait céder à la pression venant des E.N.S. d'où sort, rappelons-le, un tiers des agrégés. Conséquence, plus rien ne distinguerait donc en terme de durée des études, le certifié de l'agrégé, si ce n'est la nature et la difficulté du concours passé. Directeur de l'ENS de Lyon, Olivier Féron propose que les agrégés nouvelle mouture soient "exclusivement formés pour travailler de la seconde à bac + 3 (licence, classes préparatoires aux grandes écoles, IUT), les certifiés étant appelés à être formés pour enseigner de la 6e à la terminale". Bref, une fois de plus rien n'est clair.
o.g.

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