mercredi 31 mars 2010
Les dessous d'une éviction.
Violence : de pire en pire
mardi 30 mars 2010
Les profs augmentés ? Une arnaque !
FINANCÉE PAR LES SUPPRESSIONS DE POSTES
Selon le ministre, l’accent sera mis avant tout sur les 20 000 professeurs débutants. Dès le 1er septembre 2010, ils toucheront 157 euros net de plus par mois dans le primaire et 259 euros dans le secondaire s’ils ont l’agrégation. À ces mesures s’ajoute une revalorisation salariale de 660 euros net en moyenne par an, pendant sept ans, pour les enseignants qui ont entre une et sept années d’ancienneté. Au total, ces hausses de salaire concerneront donc 190 000 enseignants du primaire et du secondaire sur les 857 300 que l’on compte en France. Ces revalorisations représentent un coût total de « 196 millions d’euros, soit exactement la moitié des économies réalisées par le non-renouvellement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite », précise Luc Chatel.
30 EUROS PAR MOIS SUR TOUTE UNE CARRIÈRE
Reçus ce matin par le ministre, les syndicats ont accueilli plus que froidement ces annonces. « Notre déception est assez profonde, confie le secrétaire général du Snuipp-FSU, Gilles Moindrot, principal syndicat des enseignants du premier degré. La revalorisation du statut des enseignants n’est pas mise en oeuvre. » Même tonalité au SE-UNSA (« C’est l’option la plus basse qui a visiblement été retenue »), au Sgen-CFDT (« Il n’y a pas eu de vraies négociations ») et au Snes-FSU. Pour le premier syndicat du secondaire, le compte n’y est pas : « L’engagement de Nicolas Sarkozy d’une revalorisation du métier d’enseignant concernait l’ensemble des personnels, ce qui n’est pas le cas des annonces du ministre », rappelle l’organisation.
Et puis, les syndicats ont sorti leur calculette : pour eux, le montant de la revalorisation des nouveaux profs, recrutés dorénavant au niveau master 2 (bac + 5 contre bac + 4 actuellement) apparaît finalement très limité. Cette augmentation n’ayant d’effet que sur les sept premières années de la carrière, elle s’élèvera pour les personnes recrutées au niveau du master « au mieux à 30 euros par mois en moyenne sur l’ensemble de la carrière », souligne le Snes, qui continue de réclamer un plan de revalorisation pluriannuel.
De son côté, la CGT éduc’action parle d’« arnaque », rappelant que le gouvernement a profité de la « mastérisation » de la formation des maîtres pour supprimer l’année de professeur stagiaire, qui était rémunérée environ 1 500 euros par mois pendant un an. Même revalorisés dans leurs premiers salaires, les futurs enseignants auront donc perdu « plus de 13 000 euros » sur leur début de carrière, selon le calcul du syndicat.
lundi 29 mars 2010
Chatel veut faire reculer l'illettrisme
Putain.... deux ans
Le blog du collège de Vonnas a...
2 ANS
plusieurs milliers de visiteurs,
près de 730 revues de presse,
plusieurs centaines d'heures passées devant l'écran,
quelques kilomètres de manifs dans les pattes,
Pour défendre une école de qualité
Pour ne jamais voir ça
dimanche 28 mars 2010
Le retour de Chatel
"Ces murmures allaient à une sédition toute ouverte" (C.F. de Vaugelas)
(source : Le Progrès, 28 mars 2010)
samedi 27 mars 2010
jeudi 25 mars 2010
Meximieux attend... mieux
mercredi 24 mars 2010
De l'ombre (de Sarko) au (roi) soleil... le rêve de Darcos
C.D.E.N. : "bonjour les dégâts"
Inspection d'académie, enseignants, parents, associations et élus ont dessiné la carte scolaire 2010 du premier degré et validé les postes des collèges et lycées.
Résumé : dans le premier degré, pour l'instant, ça va. Dans le secondaire, bonjour les dégâts.
Le CDEN a confirmé la faiblesse de la dotation horaire globale allouée par l'académie. Soit un solde négatif de 8 équivalents-postes pour 246 élèves en plus. Classes surchargées, options et dédoublements sacrifiés, les 5e/4e délaissés, des professeurs qui bouchent les trous et des heures supplémentaires qui cachent la misère. Les enseignants et les parents ont déjà exprimé leur désarroi par la grève, dans la rue et à l'inspection. « Les problèmes se posent dans une bonne dizaine de collèges », relativise Philippe Sauret. « On a amélioré deux tiers des situations de ceux que j'ai entendus ». Pour s'en sortir, l'inspecteur d'académie jongle avec sa dotation, en attendant une hypothétique rallonge du rectorat et en appliquant le principe du « donner plus aux plus défavorisés ». Mais là, sa latitude paraît bien mince.
Lycées : 230 élèves en plus, 16 postes en moins
Tenu également lundi soir, à Lyon, le conseil paritaire technique d'académie n'a pas plus rassuré les enseignants. 11 290 lycéens dans l'Ain, 119 de plus qu'en 2009. 3 236 élèves en lycées professionnels, 111 de plus qu'en 2009. En face, 16 postes en moins, 27 suppressions, 11 créations en lycées, 5 suppressions, 5 créations en LP. Le recteur dit travailler dans « un budget contraint ». Au lycée professionnel Gabriel-Voisin de Bourg, ou à Painlevé à Oyonnax, l'addition est salée.
mardi 23 mars 2010
Mobilisation réussie
Epitaphe (tu l'as dit bouffi) : "Le destin d'un ministre est de servir, quitte à durer moins longtemps que les réformes qu'il a entreprises". X. Darcos, 23 mars 2010.
lundi 22 mars 2010
ça sent le bouc
dimanche 21 mars 2010
Et vlan !
samedi 20 mars 2010
Un capes bien enterré
vendredi 19 mars 2010
Chatel dénigre les TZR
Depuis quelques années, le taux d’occupation des professeurs remplaçants («TZR» dans le jargon, pour titulaire sur zone de remplacement) est parfois évoqué par le ministère pour justifier une réforme du système et, accessoirement, des suppressions de postes. Mais jamais un tel chiffre n’avait été donné. Plusieurs fois sollicité par Libération pour expliciter ce taux d’un remplaçant sur deux inutilisé - donc payé à ne rien faire… -, le ministère n’a pas répondu. Parce qu’aucune statistique ne vient confirmer l’assertion de Chatel ? En décembre 2005, le ministre de l’Education d’alors, Gilles de Robien, donnait un chiffre supérieur. Il estimait à 84% le taux d’utilisation des TZR.
Cette notion de taux d’occupation, qui ne figure pas parmi les statistiques publiques, mérite par ailleurs quelques précisions. Par définition, un TZR ne doit pas être utilisé à plein temps, avec la charge d’une classe toute l’année. Ou alors il ne peut plus remplacer ses collègues, ce qui est tout de même sa fonction première. De plus, entre deux remplacements, il ne reste pas à rien faire. Il est rattaché à un établissement où il intervient en renfort. «Si l’on retient le nombre de 20 000 dans le secondaire, il faudrait qu’il y ait chaque jour 20 000 profs absents, et ce en proportion dans les disciplines des remplaçants, explique Guy Barbier, secrétaire national du SE-Unsa. Ce qui supposerait de prévoir les épidémies, les maladies, etc. C’est évidemment impossible.» Par ailleurs, il faut tenir compte du fait que ces TZR interviennent sur des «zones», c’est-à-dire sur des aires géographiques, ce qui complique encore les ajustements.
Ensuite, de qui parle exactement le ministre? Parmi ces remplaçants, on inclut des personnels très divers : les profs «en surnombre» - dont les disciplines ont périclité - et qui sont en attente de reconversion, ceux qui traversent des situations difficiles et à qui on cherche des points de chute, ou encore ceux qui n’ont pas un temps de service complet (18 heures de cours par semaine). «En plus, les académies ont des méthodes très différentes pour calculer le taux d’occupation des TZR, souligne Didier Parizot, du Sgen-CFDT. Certaines comptent même les petites vacances comme des périodes de non-utilisation.»
Enfin, si tant de profs remplaçants se tournent les pouces, pourquoi faire appel à des contractuels étudiants ? En fait, 3 000 postes de TZR ont disparu à la rentrée 2009, dans le cadre de la suppression de 13 500 postes. «Résultat, on a dû en affecter cette année un grand nombre sur des postes à l’année, ce qui explique les problèmes de remplacement», explique Guillaume Delmas, du Snes, le principal syndicat du secondaire.
Les syndicats estiment que le taux d’occupation des TZR dans l’enseignement secondaire se situe plutôt autour de 80 %. C’est d’ailleurs ce que le ministre affirmait dans une interview au Parisien, publiée le 9 mars. Dès le lendemain, le chiffre dégringolait à 50 %. Pour mieux frapper les esprits?
mercredi 17 mars 2010
Le troisième trimestre sera « agité »
Ces dernières semaines, la découverte dans les collèges de « dotations horaires globales » (DHG – nombre d’heures et donc de postes) en chute libre pour la rentrée 2010 a fait l’effet d’une douche froide. « J’ai rarement vu autant de conseils d’administration rejeter leur DHG, confirme Roland Hubert. Pour le moment, cela se traduit par des motions, des pétitions ou des délégations dans les inspections académiques. Mais la colère pourrait bien monter encore d’un cran. » Surtout que la réforme de la formation des maîtres, qui placera dès septembre des profs débutants à temps plein dans les classes, tout comme celle des lycées, avec ses programmes de seconde très contestés, continuent de braquer une bonne partie de la profession et des lycéens.
Les syndicats pronostiquent – au minimum – une « agitation chronique » au cours de ce troisième trimestre. Comment pourrait-il en être autrement ? « Les suppressions de postes de CPE ou encore de conseillères d’orientation psychologues affaiblissent gravement les équipes, relève Frédérique Rollet. Il y a une lassitude qui s’installe face à des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader. »
(Source : Laurent Mouloud, L'humanité, 12 mars 2010)
Jassans-Riottier en grève
Hier, les professeurs étaient en grève au collège Léon-Marie-Fournet. Ce mouvement de mécontentement fait suite à l'audience tendue qui s'est déroulée avec l'inspecteur d'académie."
(source : leprogres.fr, 17 mars 2010)
Sur son site, Le Progrès a mis en ligne un sondage : "collèges et lycées de l'Ain de l'Ain ont-ils asez de moyens ?" A l'heure où nous consultons, 236 votes sont comptabilisés et le "non" l'emporte à 58 % contre 32 % pour "oui". Tout le monde peut participer pour faire connaître la vérité.
samedi 13 mars 2010
"Les enseignants en cortège dans les rues de Lyon"
« Réforme Chatel à la poubelle ». Chaque ministre de l'Education nationale inspire de nouvelles rimes dont il se passerait bien. Ce slogan a été scandé lors de la manifestation qui a rassemblé hier environ 1 300 personnes (1). A l'appel de plusieurs syndicats (Snes, Fo, CGT éduc'action, CNT, Snalc) les enseignants des collèges et lycées étaient appelés à faire grève et à défiler. Comme principaux mots d'ordre, les restrictions des heures d'enseignement dans les établissements, l'évolution de la formation des professeurs et la réfome des lycées.
A chaque ministre ses rimes, et à chaque grève ses chiffres qui ne s'accordent pas. Selon le rectorat de Lyon, la grève a été suivie en moyenne par un peu plus de 13 % des enseignants sur l'Ain, le Rhône et la Loire. Ce chiffre fait bondir Jean-Louis Pérez, le secrétaire académique du Snes-FSU. « L'administration relève les absents à 8 heures du matin et les rapporte au nombre total d'enseignants, y compris ceux qui ne travaillent pas ce jour-là » dénonce-t-il. Le syndicaliste estime pour sa part que plus d'un enseignant sur deux a suivi la grève. De fait, le pourcentage avancé par l'administration, non détaillé (malgré notre demande) semble bien faible au regard de quelques situations observées dans plusieurs établissements.
Surtout, l'exaspération est palpable. Ces derniers jours, plusieurs actions « dures » ont été menées. Les collèges Barbusse à Vaulx-en-Velin, Longchambon à Lyon 8e, Schoelcher à La Duchère ont ainsi obtenu une rallonge sur leur budget. Au lycée Colbert, hier matin, une vingtaine d'enseignants a bloqué l'accès aux cours. A Vénissieux, Saint-Fons, Givors, les enseignants ont exprimé vivement leur mécontentement. « Pour assurer l'aide personnalisée aux élèves, nous devons supprimer des dédoublements en physique-chimie et en langue vivante » illustre un enseignant du lycée Ampère. « Selon les moyens qui nous sont attribués, nous aurons 35 élèves en seconde contre 28 aujourd'hui » affirme un autre à la Martinière Diderot. « Notre dispositif spécifique pour les élèves exclus risque de disparaître » relève une enseignante de Schoelcher. Ici et là, on affirme refuser « une logique comptable au détriment des élèves ».
Une bonne centaine d'enseignants de l'Ain sont ainsi descendus manifester hier à Lyon où l'exaspération étaient palpable. Ces derniers jours, plusieurs actions ont été menées entre grèves locales, mobilisation longue durée et demandes d'audience à l'inspection. De nombreux conseils d'administration ont refusé de voter les budgets (ce qui n'a qu'une valeur consultative) et rédigé des motions parfois transmises aux parents. Dans plusieurs établissements, les enseignants ont refusé les heures supplémentaires qui permettent de gérer la pénurie. Beaucoup dénoncent les économies qui guident les réformes.
Muriel Florin ; Marc Dazy
(1) selon notre estimation et celle de la police /3 000 selon les organisateurs.
Près de trois profs sur quatre étaient en grève au collège de Vonnas
vendredi 12 mars 2010
Le blog des "Voisin"
"Onzième jour de mobilisation au lycée professionnel Voisin Depuis l'annonce de leur dotation horaire globale amputée de 100 heures par semaine, les professeurs se déclarent grévistes à tour de rôle, remontés contre une dégradation générale des conditions d'enseignement"
jeudi 11 mars 2010
Les bébés, c'est comme les sardines
Grève des trousses et des cahiers
mercredi 10 mars 2010
Manifestation à Jassans
Des établissements de l'Ain rebaptisés
VONNAS : le collège du NON ! et du Re-NON !
PONT-DE-VEYLE : collège du GRAND SABORDAGE
MONTREVEL : collège de L'HUPPE... PLUMEE
CEYZERIAT : collège DESOSSE
BOURG (Gabriel Voisin) : L.P. de L'ABANDON
HAUTEVILLE : collège SIXDENIER... PAS UN DE PLUS !
mardi 9 mars 2010
Mercredi 10 mars
RASSEMBLEMENT départemental
Contre les D.H.G., les suppressions de postes, la réforme du lycée, la masterisation et les dernières provocations imbéciles et électoralistes d'un ministre indigne.
L'interview de la honte qui attise la colère
Texte de l'entretien publié aujourd'hui par Le Parisien (http://www.leparisien.fr)
lundi 8 mars 2010
Lycées français : un succès... à nos frais
L'actrice Jodie Foster, le diplomate Boutros Boutros Ghali, l'architecte Ricardo Bofill ou la cinéaste Marjane Satrapi : ces personnalités de premier plan issues du monde entier ont bénéficié de l'enseignement des lycées français de l'étranger dont l'attractivité est aujourd'hui au plus haut. Ce réseau, fort de ses 450 établissements et de ses 250 000 élèves, a enregistré cette année 4 % d'augmentation, selon Anne-Marie Descôtes, directrice de l'Aefe (Agence pour l'enseignement français à l'étranger), dépendant du ministère des Affaires étrangères.
Souvent vilipendé en France, le système scolaire français est plébiscité hors de nos frontières… Selon une enquête menée auprès de parents américains, ces derniers apprécient surtout sa rigueur ainsi que l'apprentissage de l'esprit critique qui y est délivré. Ils sont d'autant plus avides d'y inscrire leurs enfants que ces derniers réussissent mieux, ensuite, à l'université que leurs camarades élevés à l'américaine.
L'augmentation des effectifs est particulièrement fulgurante depuis deux ans dans plusieurs pays d'Asie (+ 10 %), en Inde, au Vietnam, en Corée ou en Chine. Cet accroissement s'explique par le fait que les Français sont plus nombreux à s'installer dans ces pays. À l'inverse, les établissements de Moscou, de Prague ou de Tokyo ont perdu quelques dizaines d'élèves à cause du départ de nationaux, lié à la crise financière.
Les Français sont prioritaires pour les inscriptions. Près de 40 % des élèves sont néanmoins étrangers, car les lycées ont aussi une mission d'influence et de rayonnement. Loin devant les différents instituts culturels de l'étranger, ce sont eux qui portent haut les couleurs de la francophonie.
Grand chamboulement dans ce système, depuis 2007, grâce à une promesse de Nicolas Sarkozy, pour les élèves français, l'inscription est gratuite à partir de la classe de seconde, alors que les familles ou, souvent, leurs employeurs finançaient auparavant une scolarité moyenne de 3 500 euros pouvant atteindre jusqu'à 15 000 euros pour le lycée français de San Francisco ! Des sommes s'expliquant par le coût de la vie dans ces pays. Désormais, l'État prend tout en charge, soit 100 millions d'euros par an. L'effet d'aubaine ne s'est pas fait attendre. La hausse des effectifs est essentiellement le fait de familles françaises, notamment à Londres, à Bruxelles, à Madrid, à New York ou dans les pays du Maghreb : des familles franco-marocaines dont les enfants étaient scolarisés dans des «établissements moyens» de la banlieue parisienne ont carrément fait le choix de s'établir au Maroc pour inscrire leurs enfants à Casablanca ou à Rabat dans un des lycées français, connus pour leur excellent taux de réussite au bac et leur environnement protégé. La gratuité les a incités à déménager, affirment-ils ! Mécaniquement, il y a moins d'élèves étrangers dans les établissements. Non prioritaires, ils risquent de servir de «variable d'ajustement», craignent des diplomates. Et les grandes entreprises se désengagent sur un plan financier, explique Anne-Marie Descôtes.
Généreuse dans son principe, cette mesure peut néanmoins avoir des «conséquences préoccupantes liées à l'équité et à la discrimination», observe un rapport remis au ministre des Affaires étrangères. À Londres, des familles disposant de revenus annuels compris entre 500 000 et 1 million d'euros bénéficient de la gratuité. «Cette mesure profite par ailleurs à de nombreuses familles sans attache avec la France et non soumises à l'imposition fiscale en France», argue le rapport. À l'inverse, des familles expatriées aux revenus parfois modestes ont aujourd'hui accès à ces établissements. Le débat est donc loin d'être clos. Si le système devenait entièrement gratuit de la maternelle à la terminale - un sujet polémique qui n'est pas encore tranché au Parlement -, la somme prise en charge par l'État avoisinerait, selon certaines sources, de 400 à 500 millions d'euros par an (*).
Réforme de la formation : une usine à gaz
Pour le ministère, tout va bien. En organisant le "compagnonnage", c'est-à-dire l'accompagnement des profs débutants par des enseignants expérimentés, cette réforme va introduire du concret et du bon sens à la place des théories pédagogiques issues de 1968. Pour tous les autres dans l'éducation nationale, y compris les adversaires de ces théories, tout va mal. Ils regrettent qu'on prenne le risque de mettre des jeunes non formés face à des élèves qui vont servir de cobayes. A part quelques officiels, personne ne semble croire vraiment en la viabilité de cette réforme. Dernière déclaration dans un océan de commentaires négatifs : le secrétaire général du principal syndicat des chefs d'établissement, Philippe Tournier, a prédit, le 5 mars, que "la formation des enseignants reviendra sur le tapis dans les années à venir".
En attendant, l'heure est aux protestations. Elles peinent à s'organiser, car l'épreuve des faits est encore lointaine et la réforme si complexe que seuls les négociateurs spécialisés parviennent à en appréhender toutes les conséquences. Son principe-clé est que le compagnonnage se substitue à l'actuelle année de formation en alternance, composée de 40 % de pratique devant les élèves et de 60 % de cours dans les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM). A partir de septembre, les reçus aux concours de recrutement d'enseignants seront directement affectés à un poste. L'opération permet de réaliser d'un seul coup les 16 000 suppressions de postes prévues au budget 2010 : l'année en alternance, supprimée, s'effectue en effet sous le statut de fonctionnaire stagiaire.
A ceux qui dénoncent le manque de préparation des futurs débutants, le gouvernement répond qu'ils seront au contraire mieux formés, car désormais recrutés au niveau master (bac + 5), alors que le minimum requis pour s'inscrire aux concours était précédemment la licence
La réforme a par ailleurs prévu qu'avant de passer leur concours, les étudiants se destinant à l'enseignement effectueront des stages dans les classes durant leurs deux années de master. D'où une perspective que le gouvernement cherche aujourd'hui à écarter mais que les familiers de ce dossier jugent inévitable : des débutants tout juste lauréats des concours, directement nommés sur un poste à plein-temps, partant néanmoins en formation pour certaines périodes, risquent alors d'être remplacés par de jeunes étudiants... Un cauchemar de chef d'établissement, accessoirement d'élève ou de parent.
L'envoi, le 25 février, aux recteurs et inspecteurs d'académie d'une circulaire sur l'organisation de la première année scolaire des lauréats des concours n'a pas éteint les inquiétudes à ce sujet. En précisant que toutes les formes d'accompagnement seront "décomptées" du tiers-temps de formation complémentaire, le texte réduit celle-ci à la portion congrue et restreint sans le supprimer le problème du remplacement. Celui-ci resurgit partiellement avec l'annonce que les futurs professeurs des écoles seront "accompagnés" par des collègues expérimentés jusqu'à la Toussaint.
Encore une fois, un problème chasse l'autre. Le texte, en laissant une large autonomie aux rectorats, les invite à inventer les solutions qui se dérobent à l'échelle nationale.