mercredi 17 mars 2010

Le troisième trimestre sera «  agité  »

Extension de la lutte ? Après un mois de février mouvementé dans l’académie de Créteil sur fond de violence scolaire, (...) « il y a un ras-le-bol généralisé, assure Frédérique Rolet, cosecrétaire générale du Snes. Et la crise est maintenant à son paroxysme. » Difficile de savoir quelle sera l’ampleur de la mobilisation. « Mais une chose est sûre, précise Roland Hubert, autre dirigeant du Snes, il se passe beaucoup de choses dans les établissements : rencontres avec les parents, assemblées générales, interpellation d’élus. » Notamment en Île-de-France et dans les académies de Lille, d’Aix-Marseille ou Lyon. Les sujets de mécontentement s’accumulent sur le bureau du ministre. Il tente, depuis quelques semaines, de les circonscrire à la seule question de la sécurité dans les établissements. Mais sa stratégie n’abuse pas les enseignants dont les revendications vont au-delà des lubies ministérielles sur la vidéosurveillance. Elles commencent par l’arrêt des suppressions de postes (45 000 depuis 2007, dont 16 000 en 2010) et l’exigence de moyens humains et financiers supplémentaires.
Ces dernières semaines, la découverte dans les collèges de « dotations horaires globales » (DHG – nombre d’heures et donc de postes) en chute libre pour la rentrée 2010 a fait l’effet d’une douche froide. « J’ai rarement vu autant de conseils d’administration rejeter leur DHG, confirme Roland Hubert. Pour le moment, cela se traduit par des motions, des pétitions ou des délégations dans les inspections académiques. Mais la colère pourrait bien monter encore d’un cran. » Surtout que la réforme de la formation des maîtres, qui placera dès septembre des profs débutants à temps plein dans les classes, tout comme celle des lycées, avec ses programmes de seconde très contestés, continuent de braquer une bonne partie de la profession et des lycéens.
Les syndicats pronostiquent – au minimum – une « agitation chronique » au cours de ce troisième trimestre. Comment pourrait-il en être autrement ? « Les suppressions de postes de CPE ou encore de conseillères d’orientation psychologues affaiblissent gravement les équipes, relève Frédérique Rollet. Il y a une lassitude qui s’installe face à des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader. »

(Source : Laurent Mouloud, L'humanité, 12 mars 2010)

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