samedi 18 septembre 2010

Le fiasco de la masterisation

Il y a peu, Sarko Ier se vantait d'avoir "tué" le métier de ministre de l'intérieur pour dix ans. Désormais Chatel et Pécresse peuvent avec lui se vanter d'en avoir fait autant du métier d'enseignant. En effet, conséquence de la réforme de la masterisation, de la disparition, dans les faits, de l'année de stage pour les jeunes profs, mais aussi de la diminution importante du nombre de postes mis au concours, le nombre de candidats inscrits au Capes diminue fortement pour la session 2011 : "le nombre d’inscriptions effectives est en moyenne inférieur de 20 à 25 % à celui des pré-inscriptions", constate Gilles Baillat, le président de la Conférence des directeurs d’I.U.F.M. Dans certaines académies la chute avoisinerait même 50 %. Le ministère confirme la tendance : "le nombre de candidats aux concours externes est, pour 2011, de 55 202 dans le premier degré, contre 96 714 en 2010, et de 65 000 dans le second degré, contre 86 500 en 2010", avec une baisse de 25 % pour le Capes et d'un tiers pour les concours de l’enseignement professionnel. Désormais les candidats doivent s'inscrire à l'université dans un master disciplinaire et choisir la spécialité "enseignement". Mais on ne se boucule pas pour l'instant : ainsi à Aix-Marseille, où la capacité d’accueil, en première année de master, est de près d'un millier d'étudiants, seuls 485 se sont inscrits. La fac de Poitiers, elle, envisage même de ne pas ouvrir de spécialité enseignement dans plusieurs disciplines, faute d'inscriptions. A peine inaugurée, la masterisation semble bien être un fiasco, faute de perspective d'avenir pour les étudiants.

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