Le Parlement pourrait décider du contenu de l'enseignement de l'histoire. C'est la dernière provocation de Darcos, formulée hier devant la mission d'information sur les questions mémorielles de l'Assemblée nationale qui s'interrogeait sur le contenu de l'enseignement, sur la place des commémorations, ou encore sur le conflit entre mémoire et approche scientifique de l'histoire. "Est-ce qu'il ne faudrait pas qu'une bonne fois pour toutes ce que nous considérons comme devant être enseigné aux élèves soit prescrit par la représentation nationale ? (...) Evidemment on ne peut pas rentrer dans tous les détails. Mais on aurait au moins des grands sujets qui seraient reconnus une bonne fois pour toutes (...). Je pense que pour ce qui est de l'histoire en particulier, je me demande même si ça ne s'impose pas. C'est moins important pour des enseignements de disciplines qui ont un caractère scientifique et répétitif plus marqué. Mais peut-être que pour l'histoire ce serait nécessaire. Derrière tout cela il y a des questions politiques (...) il y a des débats profonds." Darcos se place donc dans la lignée des propos aberrants tenus par Sarko le jour de son intronisation lorsqu'il tenta d'imposer à tous, en le décontextualisant, le culte de Guy Môquet, puis lorsqu'il voulut au printemps faire partager aux élèves de CM2 la mauvaise conscience nationale née du génocide juif. Le pouvoir confirme donc son désir de revenir à une histoire officielle révisée, d'inculquer à nos élèves une conception de l'histoire valorisant l'identité nationale et les valeurs partisanes au détriment du seul discours scientifique. Cette dérive est dangereuse. Il faut la combattre.
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