Dans une interview publiée ce matin dans Le Figaro Luc Chatel joue les pères fouettards et promet des procédures disciplinaires systématiques contre les élèves responsables de "violences verbales". Après avoir confié au criminologue Alain Bauer une mission sur l'efficacité des sanctions à l'école, le ministre constate que "les différentes sanctions existantes sont souvent méconnues des élèves, et parfois même des personnels. Elles sont donc mal appliquées, ou bien elles sont en décalage avec la faute commise". Aussi promet-il pour les mois qui viennent la création dans chaque collège et lycée d'une "commission de vie scolaire" : "le chef d'établissement la préside et en choisit les membres. Elle examine la situation d'élèves au comportement inadapté et y apporte une réponse éducative. Dans les cas les plus graves, ces commissions pourront se tourner vers les établissements de réinsertion scolaire que nous créons à partir de cette rentrée. Les élèves les plus difficiles y seront accueillis pour au moins un an". Il annonce par contre la fin des exclusions temporaires de plus de huit jours au motif qu'elles "participent au décrochage scolaire" et préconise le recours à des "sanctions alternatives, comme les mesures d'utilité collective. Le but est que les élèves prennent conscience de la gravité de leur acte et réparent. Cela peut prendre la forme d'une activité de solidarité ou de formation au sein d'une association, ou d'une réparation à l'intérieur de l'établissement". Mais pour ce qui concerne les insultes et autres agressions verbales à l'encontre des professeurs et des autres personnels "certaines procédures, martèle le ministre, acquerront un caractère systématique. Ainsi, toute violence verbale à l'égard des personnels entraînera une procédure disciplinaire, et toute violence physique donnera lieu à un conseil de discipline. L'idée est qu'il ne faut jamais laisser se perdre la riposte de l'institution. Car, quand un professeur est agressé, ce n'est pas le problème de ce seul professeur, mais celui de toute l'institution. L'école doit faire corps."
Pour coller à l'air du temps, Chatel a donc décidé de décliner à l'échelle de l'école la politique sécuritaire de son maître Sarkozy. Les syndicats d'enseignants et la FCPE dénoncent ce "glissement sécuritaire dans le domaine éducatif", la "stigmatisation de certains enfants", la primauté de la sanction automatique sur l'éducation et le dialogue, l'absence de réelle ambition pour l'école et rappellent que les suppressions de postes vont à l'encontre de la lutte contre la violence scolaire.
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