En paradant devant une table couverte de manuels de seconde flambant neufs, Luc Chatel a voulu "rassurer les familles, les professeurs et leurs élèves, à quelques jours de la rentrée" sur la disponibilité des "ressources pédagogiques" mises à leur disposition pour aborder les nouveaux programmes de seconde. "Les manuels sont déjà imprimés en masse, déjà en librairie. Dès que les enseignants et les établissements auront arrêté leurs choix, une moitié d'entre eux seront livrés. Parallèlement, les versions numériques seront disponibles dès la rentrée, à titre gratuit jusqu'à ce que tous les lycéens aient leurs livres (...) tout le monde sera équipé vers le 15 ou le 20 octobre" a déclaré à cette occasion la porte-parole des éditeurs. Malgré l'opération de com' lancée en urgence par le ministère et le syndicat national de l'édition, la FCPE, la PEEP et les présidents de régions sont unanimes pour dénoncer l'absence de certains manuels pour les classes de seconde et les surcoûts qu'engendre pour les collectivités et les familles la réforme à marche forcée des programmes voulue par le ministre de l'Education nationale. "La décision unilatérale du gouvernement de mettre en oeuvre dès cette rentrée la réforme du lycée en classe de seconde crée une situation sans précédent" déclare en Île-de-France Jean-Paul Huchon, qui a demandé au gouvernement d'"assumer les conséquences financières de ses décisions sur la réforme des lycées et de participer au financement des manuels scolaires". Tous reprochent également à Luc Chatel ses dernières déclarations sur les ressources numériques et les manuels en ligne, jugées "totalement déconnectées de la réalité". En effet si chaque éditeur a bien mis gratuitement ses manuels en ligne, leur utilisation au quotidien suppose que chaque établissement soit équipé d'ordinateurs en nombre suffisant dans les salles de cours ou que les élèves soient munis de portables sur lesquels ils auraient téléchargé leurs livres à moins qu'ils ne puissent, en classe, avoir recours à une connexion Wifi. Il faudrait aussi que chaque famille dispose d'une connexion internet à domicile, ce qui est loin d'être le cas. D'où les inégalités créées par une situation qui risque de se reproduire l'année prochaine en première et dans deux ans en terminale, et que dénoncent d'une même voix les associations de parents d'élèves.
mardi 24 août 2010
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