samedi 20 février 2010

A contre courant

Dans une chronique entendue sur France Inter, Guillaume Duval, rédacteur en chef du mensuel Alternatives économiques expliquait que la part du PIB consacrée à l’éducation avait été de 6,6 % en 2008 contre 7,6 % en 1996. Ce point de PIB en moins représente, en crédits sonnants et trébuchants, une diminution du budget de l'éducation de 20 milliards d'euros, soit 15 % de moins par rapport au budget de 1996. La saignée est impressionnante et les conséquences aussi : encadrement à la baisse dans les écoles, élévation du nombre moyen d'élèves par classe, augmentation de la violence en milieu scolaire, progression inquiétante du nombre de jeunes qui quittent l'école sans diplôme, dégradation des performances de notre système par rapport à ceux de nos voisins et de nos partenaires (enquête Pisa).... Et les choses vont continuer à s'aggraver avec la suppression annoncée de 16 000 postes supplémentaires en 2010 (plus de la moitié des suppressions de postes dans la fonction publique !) et la disparition de la formation des jeunes profs jugée trop coûteuse. Une vérité s'impose : en menant une politique à courte vue le gouvernement est en train de conduire le pays et sa jeunesse vers une catastrophe d'une ampleur inégalée. En sacrifiant stupidement l'école sur l'autel des économies budgétaires, c'est l'avenir du pays qui est mis en jeu et sa place parmi les grandes nations de demain.
A titre de comparaison, en Inde le budget consacré à l’enseignement a augmenté de 31,5 % entre 2005 et 2007. La Chine entend quant à elle faire passser son budget en matière d'éducation de 2 % à 4% de son PIB au cours des prochaines années. Même Obama, aux Etats-Unis, a décidé de refaire de l'Education une priorité après les sinistres années Bush. Et au Brésil, chez ce Président Lula avec qui semble si bien s'entendre Notre Majesté, la Constitution établit que 18% des ressources budgétaires du gouvernement fédéral doit être alloué à ce secteur, le gouvernement ayant comme objectif de porter ces dépenses à 8 % du PIB en 2011 contre 4,3 % en 2003. On le voit, la France rame bien à contre courant.

o.g.

1 commentaire:

A.S. a dit…

Rame, rameurs, ramez !
On n'avance à rien dans ce canoé.
Là haut, on te mène en bateau.
Tu ne pourras jamais tout quitter, t'en aller
Tais-toi et rame...