vendredi 16 janvier 2009

Les voeux du prince

Nous serions tentés de dire qu'il n'y a rien à retenir du discours creux prononcé par Sarko lundi. Sa ligne politique est confirmée, une fois de plus : "réformer" l'école ou plutôt continuer à l'affaiblir sans se soucier du mouvement de colère en cours et surtout sans revenir sur les suppressions massives de postes engagées l'an dernier. "Je suis plus déterminé que jamais à poursuivre l'action engagée. Tous les gouvernement ont reculé (...). Eh bien c'est un droit que je ne m'accorde pas." Sarko persiste donc à vouloir nous envoyer droit dans le mur.
Les quelques annonces fumeuses et purement médiatiques qui ressortent de cette escapade dans le bocage ne changent rien. Les lycéens sont certainement rassurés d'apprendre que leur avenir est désormais entre les mains d'un "haut-commissaire" jusqu'alors spécialisé dans la lutte contre l'exclusion et qui, en plus, doit maintenant "construire une politique de la jeunesse" : jeunes, pauvres, précarisés, exclus, même combat ! Quant à la nomination de Richard Descoings, directeur de l'I.E.P. de Paris, à la tête d'une "mission" chargée de "conduire la concertation" pour la réforme des lycées, ce n'est que foutaise. Car rien ne fera reculer les fossoyeurs de l'école : la réforme des lycées sera lancée dès septembre 2010 ! Mais pas un mot sur ce qu'elle sera, sur son contenu et ses orientations. Rien d'étonnant, il n'y a aucun projet éducatif. La seule priorité est de réduire les coûts.
La réforme se fera "sans enlever un centime et sans supprimer un poste au niveau du lycée", a pourtant assuré Sarkozy avec son aplomb habituel. Mais personne n'est dupe. 13500 postes seront bien supprimés à la prochaine rentrée et les collèges paieront à nouveau le prix fort.

"Bien sûr il faut écouter, bien sûr il faut expliquer", a déclaré le gnome élyséen entre deux haussements d'épaules et trois rictus ; "j'ai été très attentif aux inquiétudes qui se sont exprimées, parfois avec une certaine force, ces derniers mois. Elles sont bien compréhensibles : jamais peut-être on n'avait demandé, en si peu de temps, autant d'efforts à tous les personnels de l'Education nationale".
Mais cette farce normande n'était qu'un arrogant pied-de-nez en direction des lycéens et de leurs professeurs. Il n'y a vraiment rien de bon à attendre d'un tel personnage, même quand il affirme avoir "beaucoup de respect pour les enseignants (...) tout le monde sait bien que c'est un métier difficile". Tout le monde... sauf lui !

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