mardi 27 janvier 2009

Les désobéisseurs écrivent à Darcos

Ils n'étaient qu'une poignée début novembre, ils sont aujourd'hui près de 2 000 professeurs des écoles à entrer officiellement en "résistance pédagogique" contre les réformes du ministère de l'éducation nationale, voire "plusieurs dizaines de milliers" à être en désobéissance "officieusement", précise Alain Refalo, professeur des écoles à Colomiers (Haute-Garonne), l'un des "meneurs" de cette fronde inédite au sein de l'éducation nationale.
Dans une
lettre qui sera adressée le 27 janvier à Xavier Darcos, cent-cinquante de ces "désobéisseurs pédagogiques" demandent officiellement au ministre de l'Education nationale le retrait de son dispositif d'aide personnalisée aux élèves en difficultés ainsi que des nouveaux programmes du primaire mis en place à la rentrée dernière.
Le "mouvement" a débuté le 6 novembre 2008 avec une lettre ouverte rédigée par Alain Refalo à travers laquelle il avait informé son inspecteur de circonscription qu'il entrait en désobéissance pédagogique et refusait d'appliquer les réformes du ministre de l'éducation nationale. Lundi 26 janvier, ils étaient officiellement 1937 dans trente départements différents, à avoir signé une lettre individuelle ou collective qui matérialise cet engagement (...).

Face à cette mobilisation, Xavier Darcos estimait dans Le Figaro la semaine dernière qu'"on parle beaucoup de la centaine d'enseignants militants qui agissent par pure idéologie et pas assez des 380 000 professeurs des écoles qui font leur travail avec un grand dévouement. Quand un professeur refuse d'aider ses élèves, il rompt la confiance que la Nation place dans l'école" (...).
Au-delà de la réaction du ministre de l'Education nationale, les autorités académiques commencent à sanctionner les enseignants récalcitrants. Ainsi, Alain Refalo s'est vu signifier, la semaine dernière, un retrait de salaire de deux journées par semaine pour refuser d'appliquer les deux heures hebdomadaires de soutien aux élèves en difficulté. Une sanction qu'avait déjà subie une douzaine de ses collègues fin décembre. Mais la sanction aide a popularisé cette cause selon Alain Refalo : "La mobilisation devrait s'en trouver renforcée".

(Source : P. Jacqué, http://www.lemonde.fr , 26/01/2009)

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