Alors qu'il n'entend pas renoncer à la suppression de 13500 postes d'enseignants à la prochaine rentrée et que, de concert avec Sarko, il clame haut et fort que l'Education nationale bénéficie de trop de moyens, Darcos déclare aujourd'hui dans Le Figaro son intention de créer, dans le cadre du plan de relance de l'économie, 5000 emplois de médiateurs chargés de lutter contre l'absentéisme scolaire.
"Je veux faire de l'absentéisme une grande cause de l'Éducation nationale. De plus en plus d'élèves sont absents de manière régulière. Or, tout est lié. L'absentéisme mène au décrochage, qui conduit à l'échec scolaire, lequel mine l'insertion professionnelle et sociale des jeunes. Et c'est lorsqu'un jeune n'est plus encadré, qu'il n'a plus de projet, qu'il peut être conduit à tous les échecs. L'absentéisme est un fléau, et les solutions actuelles pour y remédier ne fonctionnent pas. Certains établissements préviennent les parents rapidement via des SMS ou des appels téléphoniques, mais cela ne suffit pas. Que fait-on lorsque les familles ne veulent pas se déplacer ou ne répondent pas aux appels de l'école ? L'école doit alors aller à leur rencontre. Avec Fadela Amara, qui fait un travail admirable auprès de ces jeunes, nous avons décidé de recruter 5 000 «médiateurs de la réussite scolaire», qui feront l'interface entre l'école et les parents. (...) Ce seront des personnes qui connaissent les quartiers, les familles, mais qui relèveront de l'Éducation nationale. Il s'agit d'emplois aidés dans le cadre du plan de relance. Ont été ciblés 215 quartiers en difficulté dans lesquels le médiateur aura aussi une fonction d'insertion. C'est important, car, géographiquement, les écoles, collèges et lycées de l'éducation prioritaire sont plus touchés que les autres. Ils seront opérationnels dès le mois de mars pour remplir leur mission."
Encore une fois Darcos est à côté de la plaque. Faire de l'absentéisme la cause de l'échec scolaire, c'est confondre cause et conséquence, puisque c'est l'échec scolaire qui contribue à l'essor de l'absentéisme. Combattre ce qu'il présente comme un fléau passerait plutôt par le renoncement à sa politique de restriction des moyens alloués à l'Education, afin de faire reculer l'échec scolaire. Les emplois-gadgets qu'il nous sort aujourd'hui de son chapeau ne serviront donc à rien. Et si il veut raccrocher les absentéistes, qu'il commence par donner aux assistantes sociales, intermédiaires naturelles entre l'école et les parents de ces élèves, des conditions de travail décentes.
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