LA JOURNEE DE PROTESTATION ET D’OCCUPATION DU COLLEGE DE VONNAS VUE PAR UNE COLLEGUE ALLEMANDE
(photo v.l.b., elle en est super fière !)Lorsqu’on est arrivés avec les élèves pour commencer le séjour de l’échange scolaire, et que l’école était occupée, on pouvait avoir l’impression d’être mis à la porte – mais ça a été bien le contraire : on s’est senti invité à comprendre une situation qui demandait d’être expliquée et discutée. On s’est penché sur les tracts et les slogans avec les élèves allemands et on a trouvé que les revendications avaient des points communs en Allemagne et en France.
Depuis qu’on parle des enquêtes « PISA » en Allemagne, qui ont été suivies par un nombre important de réformes, les élèves allemands sont sensibilisés aux problèmes dans l’enseignement. Des classes surchargées, des profs non disponibles en quantité et en qualité nécessaires, des profs voyageant entre différents établissements, ne s’investissant donc à fond nulle part, l’augmentation des heures de travail et des tâches administratives, donc des profs plus fatigués et plus souvent malades, des remplaçants mal préparés : tout ça, c’est aussi bien connu chez nous. En plus, on a entrepris depuis peu en Allemagne la suppression d’une année scolaire pour les lycéens, appelée la réforme du G8, afin d’harmoniser la durée de la scolarité avec les autres pays européens, comme la France. Cette réforme a été mise en place hâtivement et dans sa réalisation, on sent le souci de l’Etat de faire des économies. En même temps, on demande aux élèves des résultats meilleurs et on met en compétition les écoles et les universités, ce qui en rend l’accès plus difficile.
Transformer l’école, c’est bien sûr une nécessité, mais il faut en faire une institution qui s’ouvre activement sur le monde actuel, c’est-à-dire à l’économie aussi bien qu’à la vie sociale et politique, tout en accordant les mêmes chances aux élèves de toutes les catégories sociales. Il y a donc un grand travail à faire sur le plan de la didactique ainsi que sur le plan de la coopération entre profs et aussi entre profs et administration, en Allemagne aussi bien qu’en France. Cela demande beaucoup de forces, une formation de qualité, adaptée aux exigences d’une Europe qui s’ouvre sur le monde entier, car c’est l’avenir de nos nations et de nous, citoyens. Pour y arriver, l’Etat qui gère les écoles, ne peut pas se perdre dans des calculs style « Père Goriot », en épuisant le personnel enseignant avant terme et laissant exsangue l’école publique. Ce qu’il faut, c’est un mouvement vigoureux qui initie, maintienne et élargisse des réformes sur le plan scolaire et qui fasse bouger les administrations tout en mobilisant la base de tout : l’opinion publique et surtout les parents d’élèves.
L’accueil imprévu - le collège de Vonnas occupé - et des actions semblables dans les écoles des environs, menées par des enseignants, des parents et des élus locaux ne craignant pas d’inconvénients, m’ont paru bon signe.
Je rentre, encouragée à persévérer dans le débat et dans la lutte pour une école de l’avenir qui soit efficace et humaine.
Bon courage aux collègues français et à ceux qui les soutiennent dans leur mouvement.
Depuis qu’on parle des enquêtes « PISA » en Allemagne, qui ont été suivies par un nombre important de réformes, les élèves allemands sont sensibilisés aux problèmes dans l’enseignement. Des classes surchargées, des profs non disponibles en quantité et en qualité nécessaires, des profs voyageant entre différents établissements, ne s’investissant donc à fond nulle part, l’augmentation des heures de travail et des tâches administratives, donc des profs plus fatigués et plus souvent malades, des remplaçants mal préparés : tout ça, c’est aussi bien connu chez nous. En plus, on a entrepris depuis peu en Allemagne la suppression d’une année scolaire pour les lycéens, appelée la réforme du G8, afin d’harmoniser la durée de la scolarité avec les autres pays européens, comme la France. Cette réforme a été mise en place hâtivement et dans sa réalisation, on sent le souci de l’Etat de faire des économies. En même temps, on demande aux élèves des résultats meilleurs et on met en compétition les écoles et les universités, ce qui en rend l’accès plus difficile.
Transformer l’école, c’est bien sûr une nécessité, mais il faut en faire une institution qui s’ouvre activement sur le monde actuel, c’est-à-dire à l’économie aussi bien qu’à la vie sociale et politique, tout en accordant les mêmes chances aux élèves de toutes les catégories sociales. Il y a donc un grand travail à faire sur le plan de la didactique ainsi que sur le plan de la coopération entre profs et aussi entre profs et administration, en Allemagne aussi bien qu’en France. Cela demande beaucoup de forces, une formation de qualité, adaptée aux exigences d’une Europe qui s’ouvre sur le monde entier, car c’est l’avenir de nos nations et de nous, citoyens. Pour y arriver, l’Etat qui gère les écoles, ne peut pas se perdre dans des calculs style « Père Goriot », en épuisant le personnel enseignant avant terme et laissant exsangue l’école publique. Ce qu’il faut, c’est un mouvement vigoureux qui initie, maintienne et élargisse des réformes sur le plan scolaire et qui fasse bouger les administrations tout en mobilisant la base de tout : l’opinion publique et surtout les parents d’élèves.
L’accueil imprévu - le collège de Vonnas occupé - et des actions semblables dans les écoles des environs, menées par des enseignants, des parents et des élus locaux ne craignant pas d’inconvénients, m’ont paru bon signe.
Je rentre, encouragée à persévérer dans le débat et dans la lutte pour une école de l’avenir qui soit efficace et humaine.
Bon courage aux collègues français et à ceux qui les soutiennent dans leur mouvement.
Irmhild Gierth, du collège de Wächtersbach.
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