vendredi 10 décembre 2010

L'UMP verse le denier du culte

Bientôt noël. Aussi l'UMP a décidé d'être généreuse avec l'enseignement privé. Alors que ce dernier, qui accueille 20 % des élèves, aurait dû perdre 3200 postes en 2011 (20 % de 16000), il a été finalement décidé de ne lui en supprimer que 1633. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que les sénateurs viennent de voter un amendement au budget 2011 qui soustrait 250 postes supplémentaires au public pour les reverser dans le privé, des petites étrennes d'une valeur de 4 millions d'euros. Du coup, la contribution des établissements privés aux suppressions de postes est proportionnellement deux fois moindre que celle du public ! Comme si cela ne suffisait pas, à la mi octobre, 81 députés UMP avaient fait enregistrer par la présidence de l'Assemblée nationale une proposition de loi exonérant les écoles privées sous contrat de la taxe foncière sur les propriétés bâties, au motif que - accrochez-vous bien -"[elles] rendent des services extrêmement appréciables aux communes", ce que ne font pas les écoles publiques bien entendu. Pour inciter les collectivités territoriales à faire preuve de générosité envers ces saints établissements, on leur a donc promis de compenser les pertes de revenus que cela induirait par la création d'une nouvelle additionnelle sur... le tabac. Fumeux ! Les fidèles du petit Chanoine de Saint-Jean de Latran viennent donc de porter deux nouveaux coups au principe de la laïcité. Remémorons nous ces saintes paroles : "la laïcité n’a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes (...). Un homme qui croit, c’est un homme qui espère. Et l’intérêt de la République, c’est qu’il y ait beaucoup d’hommes et de femmes qui espèrent (...). J’appelle de mes vœux l’avènement d’une laïcité positive, c’est-à-dire d’une laïcité qui, tout en veillant à la liberté de penser, à celle de croire et de ne pas croire, ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout (...). Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance". Et si un jour le curé remplaçait l'instituteur ?Amen !

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