LETTRE OUVERTE A MICHEL VOISIN, DEPUTE DE L'AIN
Monsieur le Député, nous nous permettons de vous interpeller publiquement à propos de nos inquiétudes quant à l'Ecole de demain...
A Vonnas, nous sommes mobilisés depuis plus de 3 mois contre les suppressions de moyens : vote contre l'enveloppe d'heures en Conseil d'Administration, avec parents et élus locaux, refus unanime des heures supplémentaires, audience à l'Inspection Académique, grève du 18 mars, lettres au Recteur et à vous-même, pour l'instant sans réponse, occupation nocturne le 7 avril avec visite de la nouvelle vice-présidente du Conseil Général chargée des affaires scolaires, rencontre avec la mairie, envoi de 404 lettres, une par élève, adressées à Nicolas Sarkozy, sans réponse, etc.
Nous contestons point par point les arguments invoqués par MM Darcos et Sarkozy:
- "Les suppressions de postes sont dus à la baisse démographique".
Dans les Collèges de l'Ain l'an prochain : + 360 élèves, et ...- 36 postes d'enseignants!
- "Les suppressions de postes n'ont aucune conséquence sur l'offre éducative."
Tous les parents d'élèves ayant des enfants scolarisés le savent, notamment ceux de votre circonscription, les classes seront surchargées, les horaires au plancher, le choix d'options réduit, les groupes de langues et de sciences surchargés ou supprimés, les remplacements peu ou pas effectués, le suivi des élèves fortement dégradé...
- " Le mouvement est marginal et localisé, mené par quelques lycéens parisiens irresponsables, manipulés par quelques syndicalistes extrêmistes."
Avec les parents du collège de Vonnas, nous sommes là pour prouver le contraire.
- " Ces suppressions de postes sont nécessaires pour désendetter l'Etat."
Les suppressions de postes dans toute la fonction publique (enseignants, instituteurs, infirmières, policiers, etc) représentent 500 millions d'euros d'économie ; pour mémoire, le paquet fiscal, ce sont 15 milliards d'euros de dépenses.
- " Puisque le système éducatif ne se porte pas bien, pourquoi continuer à y consacrer des moyens ?"
Raisonnement étrange, qui confond causes et conséquences : les baisses de moyens ne datent pas d'hier, mais de 2003. Puisqu'il est d'usage de parler de "performance" et d' "évaluation", parlons-en : Xavier Darcos aura-t-il le courage de faire un audit pour évaluer les conséquences néfastes sur l'Ecole des baisses de moyens engagées depuis 2003 ? L'un des premiers résultats des baisses d'enveloppes horaires dans les collèges a été la disparition progressive des groupes en sciences. La chute, entre 2003 et 2006, du niveau de nos enfants de 15 ans en sciences, sanctionnée par l'enquête internationale de l'OCDE, n'y serait-elle pas liée ? Nos enseignants seraient-ils subitement devenus mauvais ?
Enseignants et parents en ont assez de voir l'école de la République ainsi détruite et n'ont que faire des débats stériles sur les méthodes et programmes entre "nouveaux" et "anciens", que vos amis politiques attisent. Ils sont juste préoccupés de la réussite des enfants, et refusent la politique du "pansement" :
- des classes surchargées, mais des heures de "rattrapage" le soir ou pendant les vacances ;
- moins d'heures de cours, mais des "stages de remise à niveau"...
Tout cela n'est pas très sérieux, et nous ne voulons pas "plus d'Ecole", mais "la meilleure Ecole possible".
Nous voulons savoir si vous approuvez cette dégradation massive de l'Ecole et ce désengagement de l'Etat vis à vis de vos administrés. Souhaitant des réponses précises, nous vous convions officiellement à la Réunion-débat que nous organisons conjointement avec les parents d'élèves, mardi 13 mai 2008 à 20h30, salle de justice de paix (à côté de la mairie de Vonnas).
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