jeudi 17 mai 2012

Et Chatel s'en est allé....

La page est tournée. Ce matin Luc Chatel s'en est allé et, sans surprise, Vincent Peillon l'a remplacé au ministère de l'Education nationale. L'ancien employé deMamie Bettencourt laisse la place à un intellectuel, professeur agrégé et docteur en philosophie, auteur d'une thèse sur le philosophe Maurice Merleau-Ponty. Son expérience comme prof fut brève, quelques années seulement entre 1986 et 1992 à Calais et comme formateur dans la Nièvre, puis de 1993 à 1997 à Nanterre et Neuilly-sur-Seine, après un court passage au cabinet d'Henri Emmanuelli à la présidence de l'Assemblée Nationale. Député de la Somme de 1997 à 2002, il est débarqué après un violent conflit qui l'opposa aux chasseurs picards. Recasé au CNRS pendant deux ans, il est élu député européen dans la circonscription du nord-ouest en 2004, puis dans celle du sud-est en 2009. Vincent Peillon est tout aussi mobile sur le plan politique, puisqu'après avoir fait ses premières armes chez les trotsksites, il navigue dans les différents courants du PS, d'Emmanuelli à Montebourg, puis de Royal à Aubry et à Strauss-Kahn, avant de rallier François Hollande. Pendant la campagne présidentielle, il coordonne l'équipe éducation-jeunesse-recherche du candidat normal.
Son arrivée rue de Grenelle était donc attendue. Des dossiers chauds-bouillants l'y attendent. Il a déjà annoncé l'annulation du décret sur l'évaluation des personnels signé à la hâte par Chatel le lendemain de la défaite de Sarko, et la remise en question des évaluations qui ont lieu actuellement en primaire. Mais il lui faudra surtout préparer la prochaine rentrée, qui s'annonce déjà très sombre. Il a d'ailleurs rappelé ses priorités dès ce matin sur France Inter.
Mais que faut-il attendre de Peillon ? L'homme est dit intelligent, policé, mais parfois cassant et brutal. Hollande dit qu'il faut "se méfier de lui" et qu'il est "sournois comme un serpent". Même si les mois qui viennent s'annoncent meilleurs, après cinq années de matraquage incessant et de profond mépris, il faudra donc rester vigilant.

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