L’embauche d’enseignants contractuels peut se révéler difficile dans le département, notamment dans la Plastics Vallée ou le pays de Gex. Les chefs d’établissements sont alors encouragés à faire appel à Pôle emploi.
Luc Chatel, ministre de l’Éducation, l’assume haut et fort. Dans un entretien accordé à nos confrères du Figaro le 4 avril, il légitime le recours à Pôle emploi pour le recrutement de certains professeurs. « Il faut faire appel à des contractuels lorsque nos titulaires remplaçants ne sont pas disponibles. Naturellement, ce n’est pas le rôle de parents de passer des annonces de recrutement. En revanche, j’ai demandé aux proviseurs qu’ils le fassent et qu’ils se mettent en contact avec Pôle emploi ». Cette prise de position résonne de manière particulière dans le département de l’Ain. Au mois de janvier, nous avions relayé les inquiétudes des parents d’élèves du collège Jean-Rostand d’Arbent.
Dans cet établissement, la direction avait eu recours à Pôle emploi afin d’assurer la relève d’un enseignant parti à la retraite. « Cette démarche m’avait été demandée par ma hiérarchie et je constate qu’un réel changement idéologique est en train de s’opérer au sein de l’Éducation nationale, explique Hervé Opagiste, proviseur du collège. Mon souci, en tant que responsable d’établissement, est d’assurer les cours pour les élèves dans de bonnes conditions. Pour cela, j’utilise tous les moyens mis à ma disposition. Quel est le système de recrutement le plus performant ? Difficile à dire, mais quel que soit le canal utilisé, il est nécessaire de s’assurer des compétences et de la motivation des personnes recrutées». La démarche se veut donc pragmatique, tous les moyens étant bons pour assurer la continuité pédagogique.
Pour l’heure, cette pratique reste confinée à certaines zones du département comme le pays de Gex, Bellegarde ou la Plastics Vallée. Et si aucun chiffre précis ne nous a été communiqué, il suffit d’aller sur le site internet de Pôle emploi pour se rendre compte que les annonces de recrutement d’enseignant sont monnaie courante. « Des offres d’emploi de ce type sont régulièrement déposées chez nous, confirme Christine Doucement, directrice de l’agence d’Oyonnax. D’ailleurs, le recrutement de professeurs fait partie de nos compétences, comme pour tout autre secteur d’activité ». Reste à savoir si, comme le craignent les syndicats d’enseignants, un recrutement via Pôle emploi peut déboucher, « sous pression », à l’embauche de candidats sans réelle vocation. « Notre rôle est de mettre en relation les employeurs et les demandeurs d’emploi. Nous sommes une force de proposition. Ce sont ensuite les chefs d’établissements qui jugent la motivation des différents candidats. Et si ces derniers ne se sentent pas aptes à enseigner, ils ne doivent craindre aucune sanction de notre part. Nous ne forçons la main à personne », précise Christine Doucement.
Mais la pilule passe toujours aussi mal auprès des parents d’élèves. « On a l’impression qu’ils essayent de boucher des trous, que toutes les solutions ont été épuisées. C’est lamentable et nos enfants risquent de se retrouver devant des professeurs qui disposent de connaissances, mais pas de la pédagogie nécessaire pour la transmettre », lance Sylvie Curtet, de la fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (Peep). « Cette situation n’est pas réductible à une problématique de territoire, ajoute Nicolas Jambon, secrétaire départemental du Syndicat national des enseignements de second degré (Snes). Il manque des professeurs titulaires sur l’académie, notamment pour certaines matières comme les mathématiques. Cette année, nous avons constaté une vingtaine de cas où des enseignants de physique étaient obligés de remplacer des heures de maths. C’est un signe qui ne trompe pas… ».
Luc Chatel, ministre de l’Éducation, l’assume haut et fort. Dans un entretien accordé à nos confrères du Figaro le 4 avril, il légitime le recours à Pôle emploi pour le recrutement de certains professeurs. « Il faut faire appel à des contractuels lorsque nos titulaires remplaçants ne sont pas disponibles. Naturellement, ce n’est pas le rôle de parents de passer des annonces de recrutement. En revanche, j’ai demandé aux proviseurs qu’ils le fassent et qu’ils se mettent en contact avec Pôle emploi ». Cette prise de position résonne de manière particulière dans le département de l’Ain. Au mois de janvier, nous avions relayé les inquiétudes des parents d’élèves du collège Jean-Rostand d’Arbent.
Dans cet établissement, la direction avait eu recours à Pôle emploi afin d’assurer la relève d’un enseignant parti à la retraite. « Cette démarche m’avait été demandée par ma hiérarchie et je constate qu’un réel changement idéologique est en train de s’opérer au sein de l’Éducation nationale, explique Hervé Opagiste, proviseur du collège. Mon souci, en tant que responsable d’établissement, est d’assurer les cours pour les élèves dans de bonnes conditions. Pour cela, j’utilise tous les moyens mis à ma disposition. Quel est le système de recrutement le plus performant ? Difficile à dire, mais quel que soit le canal utilisé, il est nécessaire de s’assurer des compétences et de la motivation des personnes recrutées». La démarche se veut donc pragmatique, tous les moyens étant bons pour assurer la continuité pédagogique.
Pour l’heure, cette pratique reste confinée à certaines zones du département comme le pays de Gex, Bellegarde ou la Plastics Vallée. Et si aucun chiffre précis ne nous a été communiqué, il suffit d’aller sur le site internet de Pôle emploi pour se rendre compte que les annonces de recrutement d’enseignant sont monnaie courante. « Des offres d’emploi de ce type sont régulièrement déposées chez nous, confirme Christine Doucement, directrice de l’agence d’Oyonnax. D’ailleurs, le recrutement de professeurs fait partie de nos compétences, comme pour tout autre secteur d’activité ». Reste à savoir si, comme le craignent les syndicats d’enseignants, un recrutement via Pôle emploi peut déboucher, « sous pression », à l’embauche de candidats sans réelle vocation. « Notre rôle est de mettre en relation les employeurs et les demandeurs d’emploi. Nous sommes une force de proposition. Ce sont ensuite les chefs d’établissements qui jugent la motivation des différents candidats. Et si ces derniers ne se sentent pas aptes à enseigner, ils ne doivent craindre aucune sanction de notre part. Nous ne forçons la main à personne », précise Christine Doucement.
Mais la pilule passe toujours aussi mal auprès des parents d’élèves. « On a l’impression qu’ils essayent de boucher des trous, que toutes les solutions ont été épuisées. C’est lamentable et nos enfants risquent de se retrouver devant des professeurs qui disposent de connaissances, mais pas de la pédagogie nécessaire pour la transmettre », lance Sylvie Curtet, de la fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (Peep). « Cette situation n’est pas réductible à une problématique de territoire, ajoute Nicolas Jambon, secrétaire départemental du Syndicat national des enseignements de second degré (Snes). Il manque des professeurs titulaires sur l’académie, notamment pour certaines matières comme les mathématiques. Cette année, nous avons constaté une vingtaine de cas où des enseignants de physique étaient obligés de remplacer des heures de maths. C’est un signe qui ne trompe pas… ».
(Source : Vincent Patrin, Le Progrès, 15 mai 2011)
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