On ne manque pas d'imagination chez Chatel pour saigner à blanc l'Education nationale. Et le manque de réaction des profs incite à aller plus loin encore...
Revue de presse et chronique sur le monde de l'Education dans le département de l'Ain... et au delà.
On ne manque pas d'imagination chez Chatel pour saigner à blanc l'Education nationale. Et le manque de réaction des profs incite à aller plus loin encore...
prof, une société avignonnaise propose déjà des stages payants pour ceux qui souhaiteraient se préparer à leur première journée de classe. La première session, intitulée « stage de prise en main de gestion de votre première classe », devrait se tenir du 23 au 27 août prochains. L'accroche est sans appel : « vous allez réussir le concours de juin 2010 et, dès le 1er septembre 2010, vous allez vous retrouver devant une classe sans avoir été préparé techniquement à faire ce métier. Or, prendre une classe en main sans formation est difficile, voire risqué ». Trop heureux du cadeau en or que lui fait le ministère, le responsable commercial de Forprof se réjouit : « ce stage est une nouvelle offre pour pallier les carences qui vont apparaître avec la disparition des IUFM. On essaie de se substituer à l’année de PE2 pour accompagner les jeunes profs. Car les futurs lauréats des concours ont fait un stage ou deux à droite à gauche et vont être catapultés dans une classe sans aucun recul ». Au dessus de lui, le directeur adjoint est encore plus lucide et cynique : « envoyer les profs devant une classe sans formation, ça va être un carnage. » Bien évidemment, suppléer l'Education nationale a un coût : 600 euros, plus encore 600 euros si le stagiaire veut bénéficier d’un « coaching pédagogique personnalisé ». D'autres stages intitulés "bien vivre sa classe" sont prévus pour les vacances de Toussaint, de février et de Pâques. Heureusement pour eux, Chatel a promis de revaloriser d'autant les salaires des débutants.
Faisons un petit tour sur la page sondage, dans la rubrique études et formation :
« L'Académie dit que c'est le ministère qui donne tant d'heures, et qu'il faut privilégier des zones en difficulté comme Oyonnax. On nous dit clairement que nos enfants seraient des privilégiés » s'insurge Jérome Bergeret, secrétaire local de la FCPE. Professeure de français non remplacée quatre semaines, « disparition » en 5e d'une heure de cours obligatoire, les parents n'ont pas eu plus de réponses sur leurs autres doléances. 
(photo : Le Progrès, 21 mai 2010)
Comment devenir professeur d'espagnol en 24 heures chrono, sans aucune expérience d'enseignement et sans aucun diplôme d'espagnol, mais avec... le BAFA équitation. Idéal pour jouer les picadores. Avec l'Education nationale et Pôle Emploi tout devient possible, même le pire. Olé !
(source : M6, 66 Minutes, 6 mai 2010)
(photo : Mâcon Infos, 12 mai 2010)
S'adapter aux besoins de l'élève
Dans ce domaine, tout est à revoir car l'élève, qui est prétendument au centre du système, est en fait "le dernier servi", dénonce la Cour. A commencer par le temps et les rythmes scolaires qui ne lui sont absolument pas adaptés. Surtout pour ceux déjà en difficulté, qui peuvent dépasser la journée de six heures de cours quand ils ont aussi à suivre ceux de soutien scolaire, en sus des heures de cours ordinaires.
Les redoublements, qui sont le plus souvent inefficaces et coûteux, devraient être revus à la baisse et les économies ainsi faites allouées "au financement d'actions d'accompagnement personnalisé". Il faut "arrêter de dire que tous les élèves doivent avoir le même nombre d'heures de mathématiques et que le soutien est le même pour tout le monde", martèle Jean Picq. Pour le président de la troisième chambre de la Cour des comptes, rédactrice du rapport, "l'égalitarisme de notre système maintient l'inégalité". La composition des classes est aussi visée par le rapport, qui note que leur "hétérogénéité est plus vécue comme une contrainte que comme un objectif louable".
La Cour pointe encore du doigt une orientation qui se fait par défaut et sur la base de l'échec. La troisième chambre, confirme ce qu'elle avait été la première à pointer, dans un précédent rapport : le risque de ghettoïsation des établissements les plus difficiles qui voient fuir leurs meilleurs élèves du fait de l'assouplissement de la carte scolaire.
Des enseignants plus efficaces
Dans son rapport, la Cour relève que l'affectation des enseignants n'est pas faite en fonction de leurs compétences et des élèves qu'ils auront en face d'eux. Il faut, dit-elle, "définir un cadre réglementaire conforme à la diversité de leurs missions" : enseignement disciplinaire, mais aussi coordination des équipes pédagogiques, accompagnement personnalisé (suivi, aide méthodologique, dispositids spécifiques, conseil en orientation…). "Un accord annuel arrêté entre les enseignants et les responsables des établissements [devrait] définir les modalités pratiques de répartition de ces missions", estime le rapport.
Des établissements responsabilisés
La Cour demande "que ce soient les équipes pédagogiques qui déterminent les modalités de répartition des moyens d'enseignement et d'accompagnement personnalisé". Une mesure révolutionnaire que le ministère ne peut accepter, car elle reviendrait à le destituer.
Enfin, elle propose de systématiser les affectations "sur profil" des responsables et des enseignants des établissements les plus difficiles, et de les évaluer à partir des "bonnes pratiques relevées en France et à l'étranger".
Le rapport de la Cour sort une semaine après celui de l'Institut Montaigne sur l'école primaire. Beaucoup plus complet, il enfonce le même clou : la réforme de fond en comble de notre système scolaire est urgente. Surtout quand on est supposé élaborer une société de la connaissance.
Reste à savoir si le ministère aura le courage de s'y atteler, tant le changement de cap implique de changements en matière de politique éducative.
(source : Marc Dupuis, Le Monde, 12 mai 2010)
à la mobilisation sur Facebook. «Nous ne laisserons pas Chatel réduire nos vacances d'été, merci de vous mobiliser et de recommander le groupe à tous vos amis», lit-on. Pourtant, l'idée de raccourcir les vacances d'été, récurrente, n'est qu'une piste de réflexion. Rien de bien avancé.
Retrouvez des exemples de sujets et entraînez-vous à bien "agir en fonctionnaire de l'Etat" sur http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3741 ; édifiant !
pports pédagogiques indispensables à l'enseignement de cette noble discipline. Pas de panique dit-on au ministère, les profs n'auront qu'à s'adapter... une fois de plus. En attendant, ressortez donc vos bons vieux Malet et Isaac. Comme le disait ce bon vieux Thucydide, "l'histoire est un perpétuel recommencement", ça ne change pas beaucoup et c'est toujours la même chose ! Heureusement, au collège, les manuels pour traiter les nouveaux programmes de cinquième sont fin prêts. Le problème, c'est que les dotations pour les acheter seront encore très insuffisantes et que, comme pour les sixièmes cette année, tous les élèves ne pourront pas en avoir. La faute à la crise, sûrement.
écrocheurs" promis il y a quelques jours afin de recenser les élèves quittant la scolarité à 16 ans, soit 150 000 délinquants potentiels qui se trouveront désormais à portée de Karcher. En attendant qu'ils soient tous jetés au fond d'une geôle, le Pinot de l'Elysée a confirmé également l'affectation prochaine d'un petit poulet, pas nécessairement bressan, dans chacun des 53 établissements étiquetés "particulièrement difficiles" par le ministère de l'Intérieur. Ailleurs, on devrait voir se multiplier les caméras de vidéosurveillance, les portiques et les clôtures, tandis que les effectifs des équipes mobiles de sécurité - le G.I.G.N. de Chatel - devraient être doublés. Dans le même esprit, les dispositifs de sanctions seront renforcés avec une prédilection pour les TIG aux dépens des exclusions. Les élèves "les plus durs", ceux "pour qui on a tout essayé", seront envoyés dans des internats disciplinaires, sortes de boot camps «basés sur l'apprentissage de la règle, le respect de l'autorité [et] le goût de l'effort» destinés à accueillir pour un an tous ceux qui auront été exclus au moins une fois de leur collège d'origine. Les bons sujets, élèves «méritants» issus de milieux défavorisés, ne sont pas oubliés par Notre Souverain Magnanime et pourront bientôt poursuivre leurs études dans un des onze internats d'excellence dont la création a été annoncée. Quant aux profs, méritants ou pas, ils pourront suivre des «modules de tenue de classe», car «tenir une classe, n'est pas une seule affaire de charisme» ; parole d'expert ! Enfin, notre surgé a pris le prétexte de vouloir stabiliser les équipes enseignantes pour autoriser, à titre d'expérimentation, dès la prochaine rentrée, quelques chefs d'établissement à recruter eux-mêmes leurs profs. Qu'on se le dise : face à la violence scolaire "chacun va devoir assumer ses responsabilités". Rompez !
Non aux suppressions de postes !